dimanche 16 avril 2017

LE PREFET CENSURE VAILLANT

Nous continuons ici à
vaillantiser  !

Mais qu’est-ce qu’il lui prend?...    







Et aussi : le 8 avril vierzonnais  (1937-2017)





L'un de nos érudits locaux passionné d'Edouard Vaillant, Joël Simier, a trouvé par hasard (mais si on trouve « par hasard », c’est qu’on cherche activement quelque chose dans le bon endroit) un article faisant état d’une interdiction de la commémoration pourtant traditionnelle sur la tombe d’Edouard Vaillant.

Comme on ne dit rien des raisons de cette interdiction, on peut essayer de les comprendre en regardant du côté de l’actualité de temps, tant globale que locale.

Or il se trouve que ce contexte des années 30 a été abondamment évoqué à Vierzon à l’occasion des commémorations des 80 ans de la fusion des 4 Vierzon en une seule agglomération.

Ce samedi 8 février, la conférence d’Alain Leclerc a fixé le contexte local par sa conférence à la Médiathèque, tandis que le contexte général a été évoqué à 20 h par l’association Ciné Rencontres à la Décale du lycée Henri Brisson. C’est à l’occasion de ces commémorations que j’ai rencontré Joël Simier et qu’il m’a fait parvenir le document en question.

Je vais essayer de présenter tout cela au mieux… sans oublier de remercier Soraya pour les photos.


Voici tout d'abord le texte en question:



Le POPULAIRE 21/12/1935
Les travailleurs de Vierzon
ont célébré
le souvenir du communard
Edouard Vaillant

André Blumel de la C.A.P.
et Cazeau, communiste, ont exprimé
la protestation populaire contre
le geste du préfet
interdisant le défilé au cimetière

Vierzon, 22 décembre. (Populaire.) L'Union des sections socialistes de Vierzon, conformément à sa tradition annuelle, avait décidé de commémorer le souvenir d'Edouard Vaillant, mort la 18 décembre 1915, par un meeting, le samedi 21 décembre, et par un cortège qui se rendrait, comme chaque année sur la tombe d'Edouard Vaillant, dans le cimetière de Vierzon-Ville, le lendemain après-midi.
L'Union organisait ce pieux pèlerinage de concert avec les cellules communistes locales.
Le samedi soir, sous la présidence du citoyen Gazeau, maire communiste de Vierzon-Forges, assisté du citoyen Rousseau, maire communiste de Vierzon-Village, et des citoyens Leclerc, conseiller municipal socialiste de Vierzon Forges, et Echamel, conseiller municipal de Vierzon-Ville, le meeting se déroula dans le silence attentif des auditeurs.
Après que le maire de Vierzon-Ville eût déclaré qu'il avait donné un avis favorable au déroulement du cortège et que la responsabilité de l'interdiction retombait uniquement sur le préfet du Cher, notre camarade André Blumel, délégué de la C.A.P., pendant près de deux heures, rappela la vie et l'action d'Edouard Vaillant, fit une analyse de la situation économique et politique présente et appela les travailleurs de Vierzon a la lutte contre le fascisme. Il fut très applaudi.
Après une intervention du président, le citoyen Gazeau remercia le citoyen Blumel et excusa Cornavin délégué par le Parti communiste, et empêché de venir au meeting par la session du Conseil général de la Seine.
Puis un ordre du jour protestant contre l'exécution de Claus et l'emprisonnement de Thaelmann fut voté à l'unanimité, ainsi qu'un autre ordre du jour s'élevant contre l'interdiction préfectorale, dans les termes suivants :
Cinq cents travailleurs de Vierzon, réunis à l'appel des partis communiste et socialiste, le samedi 21 décembre 1935, pour commémorer la mémoire du grand républicain socialiste et révolutionnaire Edouard Vaillant, après avoir entendu les citoyens Blumel, membre de la C.A.P. du Parti socialiste, et Gazeau, maire communiste de Vierzon- Forges,
Protestent énergiquement contre l'interdiction par le préfet du Cher du cortège pacifique que, conformément à l'usage local, les travailleurs et républicains vierzonnais entendaient effectuer le dimanche 22 décembre pour se rendre sur la tombe d'Edouard Vaillant.
Ils décident de transmettre cet ordre du jour aux parlementaires du département appartenant au Front Populaire.
Le dimanche matin, une délégation du Parti socialiste, avec Marceau Melin, secrétaire de l'Union des sections, Echamel, conseiller municipal de Vierzon, et André Blumel, de la C.A.P., et une délégation du Parti communiste, avec à sa tête Gazeau, maire de Vierzon-Forges, fraternellement unies, sont allées ensemble déposer la gerbe du souvenir sur la tombe du grand socialiste disparu et, durant toute la journée, nombreux furent les socialistes et les communistes qui se rendirent au cimetière apporter leur souvenir recueilli à sa mémoire.




LE POPULAIRE




Journal socialiste français fondé en mai 1916, par les minoritaires, hostiles à la guerre. Le premier directeur politique est Jean Longuet. Devient l'organe de la SFIO après la scission du congrès de Tours en 1920. Interdit durant l'occupation allemande, il reparaît clandestinement en 1942. Il cesse sa parution en 1970.

Le Populaire est un journal socialiste français. Le 1er mai 1916, Le Populaire, journal revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste est fondé par des socialistes minoritaires (hostiles à la guerre) grâce au soutien de la fédération de la Haute-Vienne, propriétaire depuis 1905 du quotidien Le Populaire du Centre.


Jean Longuet, petit-fils de Karl Marx, en est le premier directeur politique avec Maurice Delépine comme responsable de la rédaction, le limousin Léon Berland étant administrateur. Le journal se transforme sous la direction de Jean Longuet en quotidien parisien du soir le 11 avril 1918. Le Populaire est diffusé de 20 à 50 000 exemplaires en 1919, avec l'appui des Amis du Populaire et la fête du Populaire à Garches, le 10 août 1919, ancêtre des actuelles Fêtes de L'Humanité. Le Populaire devient en 1921, après le ralliement de L'Humanité au Parti communiste, majoritaire au congrès de Tours, l'organe de la SFIO, mais dès l'année 1920 il a beaucoup perdu de son audience. Devenu "Le Populaire de Paris", il est dirigé officiellement par Léon Blum et Jean Longuet, mais son rédacteur en chef Paul Faure en est désigné comme le vrai patron en juin 1922. Il devient bimensuel de 1924 à 1927 avec Paul Faure comme directeur politique, Compère-Morel directeur administratif et Séverac rédacteur en chef. Il reparaît en quotidien le 22 janvier 1927 sous la direction du seul Léon Blum. Plus faible que celui de L'Humanité, son tirage est d'environ 60 000 exemplaires vers 1939. Oreste Rosenfeld est rédacteur en chef à partir de 1932, Compère-Morel s'occupe de la gestion. Léon Blum reste en titre directeur politique jusqu'à sa mort, en 1950. Pendant son passage au gouvernement en 1936-1937 et 1938, il est suppléé par Alexandre Bracke. Le journal compte parmi ses rédacteurs des années 1930 Pierre Brossolette. Jean-Baptiste Lebas, député-maire de Roubaix, en assure après Compère-Morel et la scission des "néos" la direction administrative jusqu'à son entrée au gouvernement, en 1936.



UN CONTEXTE FAIT DE TENSIONS MULTIPLES

Si le motif de l'interdiction du défilé sur la tombe de Vaillant n'est pas donné dans l'article, c'est sans doute que le contexte connu de tous en donnait une explication trop évidente.

Rappel pour notre époque:

Au début de l’année 1934 le monde subit les conséquences de la crise économique issue du krach boursier de 1929 et la montée des extrémismes.

La Grande Dépression de 1929 touche la France en 1931.

Hitler, nommé chancelier le 30 janvier 1933, a obtenu les pleins pouvoirs le 23 mars de la même année.

Montée du chômage, scandales (Affaire Stavisky, décembre 1933)

La journée de crise du 6 février 1934

La gauche interprète les événements du 6 février comme la preuve d’un danger fasciste en France. Les communistes contre-manifestent seuls le 9 février, place de la République. Le 12 février, la CGT (proche des socialistes) et la CGTU (proche des communistes) décident d’une journée de grève générale et la SFIO et le Parti communiste appellent à une manifestation parisienne qui n’a pas vocation à être commune mais voit pourtant les deux cortèges se mêler à l’initiative de la base. Cette journée marque donc un premier et timide rapprochement entre socialistes et communistes. Elle porte en germe l’union antifasciste entre les deux partis marxistes, ennemis depuis 1920, qui a abouti en 1936 au gouvernement de Front populaire, composé de radicaux et de socialistes avec le soutien communiste.


Au cours des mois qui suivront, différentes mesures seront prises, toutes plus ou moins directement inspirées par les événements du 6 février :
Le renforcement de la Sûreté générale qui devient la direction générale de la Sûreté nationale par décret du 28 avril 1934 (sans changement au niveau de la préfecture de police).
Le rétablissement de l’article 10 du code d’instruction criminelle le 25 mars 1935. Cet article, qui avait été abrogé par la loi sur les garanties des libertés individuelles le 7 février 1933, conférait aux préfets de département et au préfet de police de Paris le droit de décerner des mandats d’amener et de dépôt susceptibles d’être utilisés – entre autres - pour procéder à des arrestations temporaires en cas de troubles – constatés ou même anticipés - de l’ordre public.
Le décret-loi du 23 octobre 1935 qui soumet toute manifestation sur la voie publique à la déclaration préalable aux autorités municipales ou préfectorales, cette même déclaration devant être déposée trois jours à l’avance avec mention des buts, lieux, dates heures et itinéraires projetés.
La circulaire Panganon (du nom du ministre de l’intérieur) du 27 octobre 1935 requérant que les préfets prennent des arrêtés d’interdiction pour les réunions de nature « à faire prévoir des incidents et à faire redouter des troubles ».



Le lendemain, 7 février 34


Et le 8 février:






EXTRAITS ET COMPLEMENTS


...notre camarade André Blumel, délégué de la C.A.P., pendant près de deux heures, rappela la vie et l'action d'Edouard Vaillant, fit une analyse de la situation économique et politique présente et appela les travailleurs de Vierzon a la lutte contre le fascisme. Il fut très applaudi. 


Puis un ordre du jour protestant contre l'exécution de Claus et l'emprisonnement de Thaelmann fut voté à l'unanimité




Rudolf Claus, exécuté le 17 décembre 1935

 Voir :  

  
La situation en Allemagne : L’exécution de R. Claus
Bilan n°26 - Janvier 1936
(mercredi 1er février 2017 par  Archives Autonomies )

Le 17 décembre dernier, le centriste Claus était exécuté pour son activité au profit du Secours Rouge. Le fait lui-même caractérise la férocité de la répression contre le prolétariat dans une phase où l’impérialisme allemand retranché sur lui-même se prépare fébrilement pour la guerre alors que c’est l’Italie qui occupe l’attention internationale.

On sait qu’au procès de Neuköln, où 23 communistes ont eu à répondre de leur activité, le procureur a également exigé des têtes. D’autre part, il suffit de parcourir la presse de l’émigration allemande pour constater une recrudescence de la répression contre les militants de toutes tendances.



Le Secours Rouge - Rote Hilfe Deutschlands (RHD) – est une « Croix-Rouge prolétarienne », fondé en 1922 au 4e Congrès du Komintern à Moscou. Clara Zetkin le dirigea en 1925.  Il est proche du Parti Communiste d’Allemagne, le Kommunistische Partei Deutschlands (KPD).



Ernst Thälmann était un homme politique communiste allemand, né à Hambourg1 le 16 avril 1886 et tué au camp de concentration de Buchenwald le 18 août 1944.

Sous la direction de Thälmann, le parti, dont la politique est alignée sur celle du Parti communiste de l'Union soviétique, connaît un essor considérable (en 1928 : 3,3 millions de voix ; en 1930 : 4,6 millions ; en juillet 1932 : 5,3 millions et en novembre 1932 : 6 millions c’est-à-dire que le parti double son score électoral entre 1928 et 1932), mais l’orthodoxie stalinienne que Thälmann applique entraîne la création d'un parti dissident (le Parti communiste d'Allemagne - opposition, KPD-O), et isole le KPD des autres partis de gauche lors de la montée du nazisme.
Le 3 mars 1933, Thälmann est arrêté : une vaste campagne pour la libération d'Ernst Thälmann est relayée internationalement par le mouvement antifasciste. La figure de Thälmann devient un symbole de la résistance allemande en général, de la résistance communiste en particulier.
Un bataillon de volontaires allemands engagés dans les rangs des Brigades internationales durant la guerre d'Espagne fut nommé Bataillon Thälmann en son honneur, alors qu'il était emprisonné en Allemagne.
Après un long séjour à la prison d'État de Bautzen, il fut subitement transféré au camp de concentration de Buchenwald le 17 août 1944. Il y fut exécuté le lendemain sur ordre d'Adolf Hitler et son corps livré au crématoire.



DANS LE POPULAIRE DU 21 DECEMBRE 1935








LA JOURNEE DU 8 AVRIL 2017 (80 ANS APRES LE 8 AVRIL 1937)




15 H. LA CONFERENCE











Félix en Führer: Louis-Félix Chariot, maire sans étiquette (?) de Vierzon-Bourgneuf de 1919 à 1935, prédécesseur d'André Collier, maire PCF de 1935 à 1937. 
























Photos Soraya Aliche






20 H. ACTUALITES EUROPEENNES A LA DECALE

























Photos Soraya Aliche


VIERZON FUSION 37










DANS LA PRESSE LOCALE


Le Berry républicain 6 avril 2017


















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 ce qui s'est passé un
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pendant la vie d'Edouard Vaillant




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Conférence Club des retraités MGEN BOURGES
Jeudi 9 mars de 14h30 à 17h
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18000 Bourges







vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  

Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 


Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 


N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 


Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




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L'EDITEUR



LES POINTS DE VENTE

18

Vierzon 

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36

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DOSSIER DE PRESSE

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La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.

                                                                                                              (Vaillantitude)



La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 



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