Salvador Allende
Sa mort martyre
Arrestation et assassinat
Aux élections législatives de mars 1973, l'opposition du parlement à
Allende s'amplifie, bien que celui-ci reste chef de l'État. Il décide de
légiférer par décrets afin de passer outre l'assemblée, et recherche un massif
soutien populaire. Le Chili est au bord de la guerre civile. En août 1973,
peut-être contraint par la situation et voulant donner des gages de stabilité,
et aussi parce qu'il le croyait légaliste et loyal envers le processus
démocratique, Allende nomme Augusto Pinochet à
la tête de l'armée… Il faisait alors, sans le savoir, « entrer le loup
dans la bergerie »Note 4.
De fait Pinochet renverse le gouvernement Allende le 11 septembre
1973, utilisant l'armée contre le peuple et contre les institutions pour
instaurer par la force une dictature militaire, au moyen d'une répression sauvage
qui va durer plusieurs années10, et qui s'inscrit dans le contexte géopolitique de
la guerre froide, des échecs américains au Viêt Nam, mais aussi de la montée en Europe
occidentale des alternatives gouvernementales socialistes et de gauche
démocratique11, et, parallèlement, de la montée de la pensée et de
l'idéologie néolibérale dans
les milieux politiques conservateursNote 5.
Le jour du coup d'État de Pinochet, Víctor Jara est en route vers l'Université Technique d'État du Chili (UTE)
où il officie depuis 1971, pour l'inauguration chantée d'une exposition avant
de rejoindre Allende au palais présidentiel. Il est enlevé par les militaires
et incarcéré au Stade Chile, puis transféré au Stade national en
compagnie d'autres militants pro-Allende. Là, ses compagnons d'infortune
tentent de le soustraire aux regards des gardes, car sa célébrité, son
engagement et la force d'entraînement qu'il conserve par sa musique le mettent
particulièrement en danger. Il a tout juste le temps de griffonner au crayon
sur une page arrachée d'un carnet son dernier poème inachevé Estadio
Chile (qui sera caché et transmis de mains en mains)Note 3. Mais il est reconnu et pris à part. On le torture.
Puis on lui écrase les doigts en public8,7 ; il meurt ensuite criblé de 44 impacts de
balles entre le 14 et le 16 septembre 1973, quelques jours avant son 41e anniversaireNote 6. Un jeune fonctionnaire, chargé d'identifier les
corps par la junte, reconnaît celui de Jara et arrive à le ramener
clandestinement à sa femme ; il est enterré le 18 septembre, trois
personnes seulement assistant à la cérémonie discrète15.
Quilapayún
Exil politique en France (1973-1988)
La même année, après avoir participé à une immense manifestation de soutien
au gouvernement d'Allende, le groupe part en tournée européenne en fin août,
avec deux principaux rendez-vous le 9, à la Fête de l’Humanité et
le 15 à l’Olympia.
Quilapayún devait rentrer le 24 septembre mais l’histoire en décidera
autrement: Le gouvernement d'Allende est renversé le 11 septembre par un Coup d'État mené
par Pinochet. De
proche collaborateurs du groupe seront emprisonnés, exilés de force, voire
assassinés par le régime, dont Victor Jara, assassiné le 16
septembre au Stade National de
Santiago par les militaires chiliens et Pablo Neruda s’éteint le 23 dans des
circonstances troubles4,5.
Le groupe, qui était au même moment en France, demande l'asile politique à ce pays. À
partir de 1973, ils réalisent une cinquantaine de prestations en France, Allemagne, Suède, Pays Bas et Algérie. Quinze ans d’exil commencent ainsi,
au cours desquels ils enregistrent une vingtaine d'albums originaux, ainsi que
quelques compilations et albums live. Ils se produiront dans plus de trente
pays. L'année 1988 marque le retour de la démocratie au Chili après le référendum et
met fin à leur exil.
BRAIRE Jean
Né le 3 novembre 1925 à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique),
mort le 21 février 2003 à Milly (Loiret) ; ouvrier tôlier ;
syndicaliste et communiste.
Jean Braire adhéra aux Jeunesses communistes en septembre 1938 et y milita
activement. Il participa à la Résistance dans les rangs des FTP, continuant son
combat armé sur le front de l’Atlantique jusqu’au 8 mai 1945. Revenu à la vie
civile, membre du Parti communiste depuis 1942, il créa des sections de l’Union
des jeunesses républicaines de France à Batz-sur-Mer et au Croisic
(Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) avant de partir travailler aux usines
Salmson de Boulogne-Billancourt (Seine), où, délégué CGT, il dirigea les
grandes grèves de 1948. Secrétaire du comité d’entreprise, il fut licencié en
novembre 1949 pour avoir organisé une grève jugée « politique ». Il
s’installa et travailla dans le XIIIe arr. de Paris. Il milita aux côtés
d’André Marty, assurant le secrétariat de la section des quartiers
Maison-Blanche-Croulebarbe du Parti communiste à partir de 1950 et celui de
l’Union locale CGT à partir de septembre 1955. Il accéda à la fonction de
secrétaire général permanent de la Bourse du Travail de Paris en janvier 1963,
fonction qu’il exerça jusqu’à fin 1982.
Jean Braire participa en 1962, avec Jacques Duclos, à la reconstitution de
l’Association des Amis de la Commune de Paris dont il assura le secrétariat et
la direction de sa revue (Revue d’histoire de la Commune), puis la
présisdence d’honneur. Il s’était marié le 23 février 1947 à Paris XIIIe arr., avec
Joséphine Monot, militante syndicale, conseillère prud’homme en 1972, dont il
eut deux fils : Serge et Patrick. Il est chevalier de la Légion d’honneur
(28 décembre 1982).
Il s’était retiré dans le Loiret où il mourut et fut incinéré à Milly.
POUR CITER CET
ARTICLE :
https://maitron.fr/spip.php?article17770,
notice BRAIRE Jean, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière
modification le 9 novembre 2018.
ŒUVRE : Sur les traces des communards, guide de la Commune dans le
Paris actuel, Éditions de l’Atelier, 1982.
SOURCES : Renseignements fournis par Jean Braire à J. Maitron. — L’Humanité, 25 février 2003.
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Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant".
Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin vaillantise."
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