Samedi 8 mars 2025 à Chassignolles.
par Jean Annequin
Maison des Traditions - 16 h
Cette intervention entend donner visibilité aux femmes paysannes toujours marginalisées dans la société. C’est une histoire populaire et sociale qui sera contée. Remontant le temps du Moyen-Âge à aujourd’hui, les différentes étapes des oppressions par le patriarcat et les dominants, des résistances, des avancées et des régressions suivant les périodes historiques seront exposées. Un regard marquant sera porté sur la participation des femmes des campagnes aux luttes paysannes ainsi que sur leur présence bien avérée et à formes diverses dans les temps de révoltes et révolutionnaires du XIXe siècle : 1847/1848/1851/1871 avec les soutiens ruraux à la Commune de Paris.
Pratique : repas libanais sur place à "La Table de Célestine" (sur réservation).
Merci Jean pour ces compléments :
Hommage aux Femmes paysannes
et à leurs luttes dans l’histoire
Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes, le rendez-vous du samedi 8 mars à Chassignolles, petit village de l’Indre, a été un très grand succès : les animations diversifiées ont participé à cette réussite ce qui a ravi les organisateurs et partenaires autour de l’association Femmes Solidaires de La Châtre et des responsables du Musée des Traditions, haut lieu de la mémoire de la paysannerie en Bas Berry.
La salle du Musée des Traditions était archicomble (une centaine de personnes), des bancs et chaises devant être rajoutés. Durant plus de trois heures, s’enchaînèrent une conférence-lectures (4 lectrices) par Jean Annequin présentant l’histoire des Femmes paysannes, « les invisibles de l’histoire », avec 4 amies du Berry présentes : Sylvie (lectrice), Danielle, Chantal venue de sa Brenne et Anne nouvelle adhérente ; les témoignages des Brind’Elles, groupe de paysannes ; des belles chansons spécialement créées pour l’occasion par Odile, Pierre, Apolline et Ludivine sans oublier l’exposition des élèves de l’école publique de Chassignolles. Les applaudissements nourris et répétés attestèrent du plaisir du public. Portons un bref regard sur la partie de la conférence concernant les temps des luttes des femmes paysannes au XIXe siècle, luttes occultées et mises en lumière car elles furent bien réelles.
D’abord les moments contestataires,
- celui peu connu de 1841 avec la présence avérée des femmes des campagnes lors des mouvements de contestations antifiscales récurrents tel celui de l’Eté dit Rouge contre l’impôt sur les portes et fenêtres (petits villages du sud-ouest et sud du Massif Central).
-celui plus connu de 1847 car ayant des retombées dans le Bas-Berry et précédant la Révolution de 1848, avec des émeutes frumentaires sous forme de jacqueries. Celle de Buzançais sera violemment réprimée : 7 femmes paysannes sont traduites devant le tribunal mais tout indique que ce chiffre ne reflète pas leur réelle implication pendant cette période de cherté des subsistances. À nouveau une occultation et une idée reçue d’inaction des femmes paysannes durant les révoltes malgré les faits et les antécédents.
Ensuite les moments révolutionnaires :
- celui de février 1848 et la IIe République avec des répercussions de cette Révolution en Province : la « République au village » durant le printemps 48 et des femmes paysannes dans les manifestations républicaines -on les retrouve à l’automne 48 lors de conflits locaux face à une République devenant conservatrice (faits relevés en Massif Central, Creuse, Basses-Alpes) particulièrement contre l’impôt des 45 centimes touchant la paysannerie
-celui de 1851 avec la résistance essentiellement provinciale au coup d’Etat contre la République du futur Napoléon III : au côté des meneurs démocrates, une partie du peuple des campagnes dont des femmes actives, nombreuses arrêtées (plus de 200) : parmi elles, certaines indiquées « cultivateur »et qui subiront des fortes peines.
Enfin le temps révolutionnaire de la Commune de Paris 18 mars 1871-28 mai 1871 faisant suite à la guerre perdue par Napoléon III contre la Prusse et qui se terminera dans un bain de sang : une Révolution urbaine et ouvrière portant l’idée de République démocratique et sociale dans la capitale et dans des grandes villes.
La Commune très réticente à s’unir aux campagnes, c’est une femme André Léo, grande romancière et journaliste, communarde, pensant cette unité indispensable qui fait un appel « Au travailleur des campagnes » : appel ouvert revendiquant l’union du journalier paysan avec l’ouvrier urbain exploités tous les deux et donc aux mêmes intérêts. André Léo ne fait pas référence à la paysanne dans cette époque continuant à l’oublier dans son rôle actif. Et pourtant des faits prouvent les multiples soutiens ruraux à la Commune dans les campagnes et petits villages sous des formes très diverses : rassemblements, drapeau rouge planté, marche sur l’hôtel de ville, tumultes, bris de matériel,… ; et dans ces attroupements et manifestations, les femmes paysannes sont bien citées, pas meneuses mais solidaires.
Ce fut un moment d’histoire qui a permis de déconstruire des idées reçues et de remonter le temps en toute vérité avec des textes lus qui égayèrent ou attristèrent l’assistance : un apport conséquent pour contribuer à affirmer la propre histoire des femmes paysannes.
La soirée se termina à la Table de Célestine, restaurant libanais (dans une ancienne maison de ferme) dans une belle ambiance.
Jean Annequin
Ce qui s'est passé un
21 février
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vaillantiser v tr dir
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin.
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.
Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même."
Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant".
Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin vaillantise."
N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc.
Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement.
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Tome I : La tête pensante de la Commune.
374 p. 18,80 €
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(Jean Jaurès)
Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.
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La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul.
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