Nous continuons ici à vaillantiser ! |
Du moins son portrait par Hareux.
Il y a 144 ans de cela, en 1874, un peintre de paysages montagnards alors en grande renommée mais qui mériterait bien aujourd’hui d’être vaillantisé, c’est-à-dire rendu à une légitime notoriété, peignait ce qui est sans doute la seule œuvre militante de sa carrière. Son modèle n’était autre qu’Edouard Vaillant, le délégué à l’Exécutif et à l’Education de la Commune, évadé lors des tout derniers jours de la Commune, réfugié à Londres, et dont la condamnation officielle par le 3e Conseil de guerre le 17 juillet 1872 était bien le moins qu’il pouvait attendre de la part du gouvernement versaillais. Le modèle avait trente-quatre ans, et le peintre, de sept ans son cadet, en avait vingt-sept. Ce dernier était loin de penser qu’il mériterait plus tard la double consécration de la Légion d’Honneur et du Père Lachaise.
On ignore ce qui a poussé ce jeune Ernest Victor Hareux, grand admirateur de Gustave Doré, à entrer dans les vues d’un Vaillant qui n’avait alors qu’une idée en tête, venger l’odieuse mise à mort de la Commune et prendre sa revanche le plus vite possible. Car ce tableau, ainsi que nous l’a magistralement expliqué Gilles Candar à l’occasion de ce vernissage, est un message et une mise en condition hautement symboliques. Le raisonnement est d’analogie, et la tenue de garibaldien le manifeste fièrement. Car le héros italien, lui aussi, fut vaincu, condamné à l’exil puis à mort par contumace. Mais vingt-cinq ans plus tard, en 1860, il fit rentrer dans l’histoire par la porte la plus glorieuse l’expédition des Mille et les soldats de Marsala. Pourquoi l’histoire ne favoriserait-elle pas cette fois encore un retournement de ce type ? Ce qui peut nous paraître une hypothèse folle, quand on connaît maintenant avec précision les rapports de forces d’alors, pouvait être vu autrement par les contemporains, surtout les plus engagés d’entre eux dans le combat révolutionnaire, ainsi que nous l’a expliqué Gilles Candar. Il ne restait plus au peintre que d’ajouter une touche finale, la cordiale dédicace : « À mon cher ami Vaillant 1874 ».
On ignore ce qui a poussé ce jeune Ernest Victor Hareux, grand admirateur de Gustave Doré, à entrer dans les vues d’un Vaillant qui n’avait alors qu’une idée en tête, venger l’odieuse mise à mort de la Commune et prendre sa revanche le plus vite possible. Car ce tableau, ainsi que nous l’a magistralement expliqué Gilles Candar à l’occasion de ce vernissage, est un message et une mise en condition hautement symboliques. Le raisonnement est d’analogie, et la tenue de garibaldien le manifeste fièrement. Car le héros italien, lui aussi, fut vaincu, condamné à l’exil puis à mort par contumace. Mais vingt-cinq ans plus tard, en 1860, il fit rentrer dans l’histoire par la porte la plus glorieuse l’expédition des Mille et les soldats de Marsala. Pourquoi l’histoire ne favoriserait-elle pas cette fois encore un retournement de ce type ? Ce qui peut nous paraître une hypothèse folle, quand on connaît maintenant avec précision les rapports de forces d’alors, pouvait être vu autrement par les contemporains, surtout les plus engagés d’entre eux dans le combat révolutionnaire, ainsi que nous l’a expliqué Gilles Candar. Il ne restait plus au peintre que d’ajouter une touche finale, la cordiale dédicace : « À mon cher ami Vaillant 1874 ».
Ce qui a mis tout cela dans notre actualité le 24 février 2018, c’est la conférence vernissage à Bourges, au siège de la Fédération du Cher du Parti Socialiste ainsi intitulée : « À l’occasion de la restauration du tableau d’Edouard Vaillant, retour sur 130 ans de socialistes dans le Cher ». En voici le programme : 9h30 : Café et mot d’accueil par Guillaume Crépin, Premier Secrétaire Fédéral du PS du Cher - 10h00 : Atelier sur l’histoire de Vaillant et du PS dans le Cher avec Gilles Candar, historien des gauches en France. Il a notamment publié Édouard Vaillant. Le socialisme républicain (essais de la Fondation Jean Jaurès, 2015) et avec Arthur Delaporte, auteur d’un travail sur le Parti Socialiste dans le Cher (1969-1990) - 11h30 : Inauguration du tableau d’Edouard Vaillant, suivie d’un verre de l’amitié en présence de Philippe Fournié, Vice-président de la Région Centre-Val de Loire et de Jill Gaucher, Secrétaire de la section PS de Vierzon, Maire adjointe de Vierzon. Vierzon, la ville natale d’Edouard Vaillant, qui récupéra le tableau en 1955 sous la municipalité SFIO de l’époque, celle de Maurice Caron.
Mais pour en savoir plus sur ces tribulation, il n’est que de relire l’article de Gilles Candar dans le numéro 68 de La Commune du 4e trimestre 2016, article que nous n’avons pas manqué d’archiver ici sur notre blog :
Mais pour en savoir plus sur ces tribulation, il n’est que de relire l’article de Gilles Candar dans le numéro 68 de La Commune du 4e trimestre 2016, article que nous n’avons pas manqué d’archiver ici sur notre blog :
Inutile d’ajouter que ce qui touche à Edouard Vaillant nous tient toujours, dans le Berry, particulièrement à cœur, et que cette matinée vaillantique comptera longtemps au nombre de nos souvenirs heureux. Et ce n’est certes pas notre Ami Gérard Guéraud, membre de notre association et par ailleurs Secrétaire de section Cher Nord et Secrétaire fédéral à l’industrie et emploi du Parti socialiste, qui dira le contraire, lui dont l’accueil chaleureux a ajouté une touche cordiale très appréciée à ce qui fut pour nous tous un grand moment. Tous ceux qui eurent le privilège d’être présents lui ont bien sûr exprimé leur gratitude, à savoir Michel Pinglaut, notre co-président pour le Cher, Edwige Sallé, qui prononça le discours en décembre sur la tombe d’Édouard Vaillant au nom du Parti communiste, et Jean-Marie Favière, auteur de deux volumes sur Edouard Vaillant et chargé de communication pour notre comité.
Le bureau des Amies et Amis du Berry
Grâce aux photos prises par Gérard Guéraud, on peut entrelacer les champs et les contre-champs pour ne pas oublier, quand on y était, pour se faire une bonne idée de l'événement, si on n'y était pas. (Les écrits rajoutés sont suffisamment grossiers pour qu'on ne m'accuse pas d'avoir voulu jouer les faussaires).
Liens
utiles sur le même sujet :
où
on trouve l’article référence de GILLES CANDAR (Société d’Études Jaurésiennes)
et d’ÉRIC LAFON (Musée de l’Histoire Vivante).
4
décembre 2016
où
cet article est reproduit à partir de la revue de l’association
5
janvier 2017
où
la restauration est annoncée
De Joseph Paul-Boncour à Maurice Caron, en passant par Guy Mollet
Joseph Paul-Boncour, né le 4 août 1873 à Saint-Aignan (Loir-et-Cher) et mort le 28 mars 1972 à Paris, est un avocat et homme politique français.
En 1914, il perd son siège de député, puis s'engage dans l'Armée française, pendant toute la Première Guerre mondiale.
En 1916, il adhère à la SFIO. En mars 1919, il est le principal avocat de la famille Jaurès dans le procès de Raoul Villain. Cette même année, il est élu député du département de la Seine et réélu en 1924.
Paul-Boncour est ensuite ministre d'État délégué à Genève dans le cabinet d'Albert Sarraut (janvier-juin 1936). Il redevient ministre des Affaires étrangères au printemps 1938, mais pour peu de temps, et c'est cette fois en vain qu'il tente d'imposer une politique de fermeté face à Adolf Hitler et de réalisme avec l'URSS dans le but d'en faire une alliée, telle que l'avait été la Russie tsariste en 1914.
Aboutissement d'un projet élaboré en 1927, la loi Paul-Boncour du 11 juillet 1938 « sur l’organisation de la nation pour le temps de guerre » permet pour la première fois une mobilisation légale et officielle des femmes.
Face à l'agitation créée par la débâcle de 1940 et aux propositions de Pierre Laval pour confier au maréchal Pétain les pleins pouvoirs (exécutif, législatif et constituant), il rallie vingt-cinq de ses collègues anciens combattants autour d'un contre-projet. Ce dernier confirme les pleins pouvoirs au maréchal1 sauf le pouvoir constituant. Il vota donc contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940 et devient, par la suite, président de l'association des Quatre-vingt qui réunissait les parlementaires s'opposant à Pétain et à Pierre Laval. Sa propriété de Loir-et-Cher étant à cheval sur la ligne de démarcation durant la guerre, il aida certains résistants qui souhaitaient passer en zone libre, par exemple Jacques Baumel, dont il connaissait bien le père. Le 6 juin 1944, traqué par la Gestapo, il rejoignit un maquis dans le Lot. En 1949, il est promu dans l'ordre de la Légion d'honneur pour sa participation à la Résistance (il avait déjà été décoré à titre civil en 1907, comme directeur de cabinet de Viviani, et à titre militaire pour son comportement courageux au front, pendant le premier conflit mondial).
Il retourne à la SFIO après la Libération. Membre de l'Assemblée consultative (1944) puis du Conseil de la République (1946-1948), il participe à la conférence de San Francisco, où il signe la charte des Nations unies (1946). Puis il se retire de la vie politique.
Décédé à près de 99 ans, il a été le doyen des Présidents du Conseil de la IIIe République.
Guy Mollet, né officiellement le 31 décembre 1905 à Flers (Orne) et mort le 3 octobre 1975 à Paris, est un homme d'État français, secrétaire général de la SFIO de 1946 à 1969, président du Conseil sous la IVe République de février 1956 à juin 1957.
Il aurait reçu le tableau le 3 février 1950, une étiquette au dos du tableau disant: « tableau offert au Secrétaire Général du Parti par Paul-Boncour le 3 février 1950 ».
Enfin, pour Maurice Caron (1896-1972, maire de Vierzon de 1948 à 1959), à qui échoit le tableau en 1955 (le 40e anniversaire de la mort d'Edouard Vaillant), voir ici:
http://museedelaresistanceenligne.org/media2328-Maurice-Caron
Compléments
et portraits
Une
belle leçon de peinture…
Ernest
Victor Hareux, peintre parisien né au milieu du XIXe siècle, voyageur et
observateur de surcroît, a voué sa vie à la peinture. Ces périples à travers la
France le mèneront jusqu’à Crozant où il séjournera à l’Hôtel Lépinat puis finira
par y bâtir sa maison-atelier.
Il
rencontrera et sympathisera avec, entre autre, Laurent Guétal, peintre célèbre
en Dauphiné, Édouard Papillon, peintre et photographe et le poète Maurice
Rollinat. Léon Detroy achètera sa maison qui, aujourd’hui, est occupée par Jean-Marie Laberthonnière, peintre
également.
…«
Du pinceau à la plume »
De
sa maîtrise de la peinture, Monsieur Hareux, fin pédagogue, transcrira ses
conseils afin de permettre à tous les peintres amateurs à s’essayer à cet art
qui lui est si cher. La peinture à l’huile, le mélange des couleurs, les
paysages, les natures mortes, les portraits… Il traitera bon nombre de procédés
qui lui valurent d’être traduit en anglais et ré-édité de nombreuses fois.
Au prix d'une modification très minimaliste (photo retournée et inclinée), ne dirait-on pas qu'Hareux s'est amusé à une manière d'autoportrait en peignant son "cher ami Vaillant"?
Cliquez sur le calendrier pour découvrir
ce qui s'est passé un
27 février
pendant la vie d'Edouard Vaillant
NOTRE PRESENCE (EVENTUELLE) DANS LES SALONS DU LIVRE
Lurcy-Lévis (03) (24-25 mars)
Mers-sur-Indre (36) (28-29 mars)
Châteauroux (36) (21-22 avril)
Decize (58) (6 mai)
Le Blanc (36) (18-20 mai)
Quincy (18) (9 juin)Châteaumeillant (18) (août?)
Saint-Amand-Montrond (18) (22-23 septembre)
Souesmes (41) (7 octobre)
Saint-Doulchard (18) (13-14 octobre)
Saint-Gaultier (36) (14 octobre)
Sagonne (18) (21 octobre)
Vierzon (18) (17 novembre): T'as voulu lire Vierzon (Brel)
Boussac (23)
Mortroux (23)
vaillantiser v tr dir
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin.
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.
Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même."
Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant".
Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin vaillantise."
N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc.
Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement.
TOUTES NOS DATES IMPORTANTES
Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.
374 p. 18,80 €
484g
les 2 volumes 1044g
L'EDITEUR
LES POINTS DE VENTE
18
Vierzon
Maison de la presse Catinaud (9 rue Voltaire)
Espace culturel Leclerc (48 avenue de la République)
Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)
Bourges
La Poterne
Centre commercial Carrefour Bourges
Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).
36
Châteauroux
Cultura Saint-Maur
En voir plus :
COMPTES-RENDUS DU LIVRE
11 3 16 JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS
29 2 16 HENRICHEMONT GIBLOG
1 11 15 MAGAZINE A VIERZON
20 10 15 DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE
28 08 15 BLOG VIERZONITUDE
DOSSIER DE PRESSE
La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national.
(Jean Jaurès)
Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.
(Vaillantitude)
La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul.
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