Des points de vue différents.
En gros, on peut diviser en 2 catégories, avec évidemment de nombreuses nuances possibles :
- Les Communards ont voulu mais n’ont pas pu
Quelques illustrations, en concordance des temps.
Ils n’ont pas pu.
Charlie Hebdo 24 avril 2019 |
En partenariat avec Retronews, le site de presse de la BNF
https://www.retronews.fr/
Notre-Dame auréolée d'orange, sa tour brisée par les flammes, la charpente dévastée et les lances bien dérisoires des pompiers de Paris : le soir du 15 avril 2019 a d'ores et déjà imprimé sa marque dans tous les esprits. Mais l'histoire, parfois, bégaie. Il y a un siècle et demi, la cathédrale a bien failli connaître un sort identique. Retour sur cet épisode de l'histoire de la Commune.
Mai 1871, Paris assiégée. Les troupes du gouvernement Thiers lancent l'assaut face à une dizaine de milliers de combattants communards. La "semaine sanglante", comme on la surnommera plus tard, constitue le point d'orgue de la Commune de Paris. Elle se soldera par la reprise en main de la capitale et le massacre des insurgés. Mais pour l'heure, les combats font rage au pied des barricades, et les Versaillais progressent pied à pied face à des fédérés déterminés.
C'est alors que le Comité de salut public, organe de direction de la Commune, ordonne de mettre le feu à Paris. La mesure, mi-tactique, mi-symbolique, semble faire écho aux mots de la révolutionnaire Louise Michel : "Paris sera à nous ou n'existera plus". Ordre est porté dans les rues de la capitale de réduire en cendres certains édifices emblématiques. Parmi eux, Notre-Dame de Paris, symbole d'une Église réputée acquise au pouvoir.
Sur ordre du Comité de salut public
"Dans la nuit de mardi à mercredi, je m'étais endormi sur un fauteuil de la salle de garde. Vers trois heures du matin, alors que je le jour commençait à poindre, je fus éveillé par des cris qui venaient de la rue", relate dans les colonnes du Temps un certain Hanot, interne à l'Hôtel-Dieu. A la porte, un lieutenant de la garde nationale, entouré d'une vingtaine d'adolescents nageant sous leur képis. Fusils au poing, ils sont venus réquisitionner du matériel au nom de la Commune.
"Un des infirmiers chargés de satisfaire à ces ordres apprit de ces hommes qu'ils avaient mission d'incendier Notre-Dame", poursuit le jeune homme. "Nous nous approchâmes de l'officier...
pour lui faire remarquer que mettre le feu à la cathédrale c'était aussi compromettre, sacrifier même sûrement la vie de 900 malades ou blessés contenus dans l'hôpital : l'homme ne répondit que par des monosyllabes, réitéra ses ordres, nous ordonna de nous éloigner, et tourna les talons."
À l'époque plus encore qu'aujourd'hui, ce sont les internes qui font tourner l'hôpital. En ces temps d'insurrection armée, l'Hôtel-Dieu ne compte même plus qu'un seul médecin agrégé : son directeur, le Pr Paul Brouardel, nommé par la Commune. Selon l'interne Hanot, il parvient à négocier un sursis auprès de l'officier, le temps d'évacuer les malades.
L'histoire de six internes, un pompier et des badauds
Mais plus tard dans la matinée, coup de théâtre : on signale un départ de feu à Notre-Dame. Prévenu par un ouvrier venu donner l'alerte à l'Hôtel-Dieu, un interne en pharmacie recrute quelques camarades pour se rendre sur les lieux. Ils constatent une colonne de fumée sortant par la lucarne et, rejoints par quelques voisins, les internes se font remettre les clés de la cathédrale. À l'intérieur, l'atmosphère est déjà irrespirable.
"Après dix minutes d'anxiété et de recherches pénibles (…), on allait renoncer à l'entreprise lorsque survient un pompier ; on le prie de prêter son concours, ce qu'il s'empresse de faire", rapporte Hanot. La petite troupe hétéroclite, menée par une demi-douzaine d'internes et un pompier, parvient à localiser la source des flammes : un immense brasier au niveau du chœur, constitué de chaises et de meubles d'église. Ils parviennent à l'éteindre. Un autre est découvert près de l'autel.
Les sources sont versaillaises. Ici, Le Temps du 6 juin 1871, p. 4/4
"Ce travail achevé, on peut se rendre compte des ravages causés par le feu : tous les troncs avaient été brisés, les tabernacles, les reliquaires défoncés et pillés, le lutrin de bronze brisé, le grand lustre crevé et renversé", détaille l'interne de l'Hôtel-Dieu. Mais "l'heureuse intervention des internes" a permis de sauvegarder l'essentiel : la chaire, l'orgue monumentale, les boiseries du chœur...
Détail troublant : en explorant l'église à la recherche d'autres foyers, les sauveteurs du jour...
ne manquent pas de remarquer la "forêt de charpentes qui remontent à huit cents ans", se félicitant de "l'oubli ou l'ignorance" des incendiaires. Celle-là même qui flamberait si facilement un siècle et demi plus tard.
La catastrophe a été évitée de justesse. On saura plus tard à quel point. "Tout était préparé pour faire sauter l'édifice", révèle La Gazette nationale dans son édition du 29 mai 1871. " Mais l'homme qui avait été chargé de cacher sous le maître-hôtel cinq barils de poudre (…) a été blessé mortellement un instant après avoir commis le crime. Il a eu peur, il a demandé un prêtre qui a reçu sa révélation et a pu prévenir à temps l'officier qui commandait là."
Des internes… en pharmacie
De quelle spécialité étaient les internes héroïques de l'Hôtel-Dieu ? La réponse figure dans une édition de 1907 de La Chronique médicale. "L'incendie, qui commençait à devenir très sérieux à Notre-Dame fut éteint (…) par les internes en pharmacie", tranche le Dr Landrieux. Leurs noms sont connus : Defresne, Dugué, Courant, Dupoux et Yvon. "Nous, internes en médecine et en chirurgie, nous étions dans nos services, extrêmement occupés par les blessés de la Commune."
Et le Pr Brouardel, dont la légende veut qu'il ait vaillamment conduit les internes à l'assaut de la cathédrale en flammes, et qui reçut la légion d'honneur ? Il semble qu'il n'ait pas concouru à l'extinction des feux, et qu'il n'a pas été en mesure d'aider les internes de l'Hôtel-Dieu qui réclamaient des hommes et la pompe de l'Hôtel-Dieu. La "démarche [n'a] pas abouti", indique pudiquement Hanot dans son témoignage, lui-même interne...
dans le service de Brouardel au moment des faits.
Dix ans à peine après sa restauration par Viollet-Le-Duc, Notre-Dame est en tout cas passée à un cheveu de la destruction, en cette "journée des incendiaires" du 24 mai 1871. N'était le courage d'une demi-douzaine d'internes en pharmacie, d'un pompier et de quelques badauds… Symbole de la monarchie, le palais des Tuileries n'aura pas cette chance : il flambera jusqu'à l'os.
Sources:
Le Temps, édition du 6 juin 1971. RetroNews.
La Chronique médicale, édition de 1907. Le Plaisir des dieux.
La Gazette nationale, édition du 29 mai 1871.
Éloge de Paul Brouardel, Mémoires de l'académie de médecine.
Comment les internes de l'Hôtel-Dieu sauvèrent Notre-Dame de Paris de l'incendie en 1871, compte-rendu. Revue d'histoire de la pharmacie, 1965.
Ils n’ont pas voulu.
Voir ici pour un rappel:
L'original est là:
https://blogs.mediapart.fr/vingtras/blog/210419/paques-1871-sous-la-commune
C'est ainsi que la fête de Pâques a été célébrée comme à l'accoutumée, et je dirais même mieux qu'à l'accoutumée car elle intervenait au sortir d'un siège éprouvant pour la population, dans un contexte de fraternité retrouvée, sous le chaud soleil du printemps.
Le dimanche 9 avril 1871 à midi, toutes les cloches des églises des vingt arrondissements de Paris, ont sonné à toute volée...en espérant que ce message "urbi et orbi" pourrait toucher les Versaillais afin qu'une conciliation républicaine intervienne entre la ville insurgée et l'Assemblée à majorité monarchiste.
Une semaine auparavant, un décret majeur avait été publié par la "belle équipe" de l'Hôtel de Ville :
"La Commune de Paris, considérant que le premier des principes de la République française est la liberté ; considérant que la liberté de conscience est la première des libertés ; considérant que le budget des cultes est contraire au principe, puisqu'il impose les citoyens contre leur propre foi ; considérant en fait que le clergé a été complice des crimes de la monarchie contre la liberté,
Décrète : Art 1 : l'Eglise est séparée de l'Etat.
Art 2 : le budget des cultes est supprimé
Art 3 : les biens dits de main-morte, appartenant aux congrégations religieuses, meubles ou immeubles, sont déclarés propriétés nationales.
Art 4 : une enquête sera faite immédiatement sur ces bien pour en constater la nature et les mettre à la disposition de la nation."
Cela pour répondre aux élucubrations des chaînes TV* qui exhibent des "historiens bien-pensants" qui mentent, et donc pour apporter un démenti formel à la légende noire d'une "Commune bouffant du curé et interdisant les cultes" : les Communeux furent en majorité anti-cléricaux mais ils respectèrent scrupuleusement les croyances. A preuve le fonctionnement des "clubs rouges" dont les réunions avaient lieu en soirée dans les églises qui étaient, le matin et l'après-midi, dévolues au culte.
Quant à Notre-Dame de Paris, elle ne fut jamais investie comme Club rouge car les Communeux l'avaient jugé trop grande et peu propice au débat populaire. Lors de la Semaine sanglante, les Fédérés vinrent y chercher les bancs et les chaises afin d'édifier une barricade pour barrer l'accès de l'Hôtel de Ville aux Versaillais ; cet obstacle fut incendié par les obus à pétrole de l'artillerie de Mac Mahon.
Pour plus d'information, lire page 183 et suivantes du volume 1 des "72 Immortelles".
En concordance des temps, pour inviter à se méfier des "informations" utilisées sans esprit critique, il est bon de garder ceci en mémoire (parmi tant d'autres):
le ministre de l'Intérieur informe le pays que l'hôpital a été attaqué par des manifestants agressifs, et défendu par le courageux personnel (équivalent des courageux internes...). Sauf que tout cela est faux.
Des foules haineuses de gilets jaunes à l'assaut d'un service de réanimation au risque de mettre les malades en danger de mort? En réalité, des gens abondamment gazés par la police, qui cherchent simplement un refuge où respirer, et qui rebroussent immédiatement chemin quand ils comprennent où ils se trouvent.
Dans cet esprit, on trouve ceci dans le même journal, qui paraît hautement suspect, et bien propre à être fabriqué pour salir l'adversaire :
le ministre de l'Intérieur informe le pays que l'hôpital a été attaqué par des manifestants agressifs, et défendu par le courageux personnel (équivalent des courageux internes...). Sauf que tout cela est faux.
Des foules haineuses de gilets jaunes à l'assaut d'un service de réanimation au risque de mettre les malades en danger de mort? En réalité, des gens abondamment gazés par la police, qui cherchent simplement un refuge où respirer, et qui rebroussent immédiatement chemin quand ils comprennent où ils se trouvent.
Dans cet esprit, on trouve ceci dans le même journal, qui paraît hautement suspect, et bien propre à être fabriqué pour salir l'adversaire :
En conclusion (?) un dessin pris ailleurs dans le même Charlie Hebdo:
Cliquez sur le calendrier pour découvrir
ce qui s'est passé un
6 mai
pendant la vie d'Edouard Vaillant
Souesmes (41)
Clairière aux livres entre Sologne et Berry
(dimanche 6 octobre, 10h-18h)
NOTRE PRESENCE (EVENTUELLE) DANS LES SALONS DU LIVRE
OU LIEUX DE DEDICACE
OU LIEUX DE DEDICACE
Souesmes (41)
Clairière aux livres entre Sologne et Berry
(dimanche 6 octobre, 10h-18h)
vaillantiser v tr dir
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin.
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.
Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même."
Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant".
Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin vaillantise."
N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc.
Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement.
TOUTES NOS DATES IMPORTANTES
Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.
374 p. 18,80 €
484g
les 2 volumes 1044g
L'EDITEUR
LES POINTS DE VENTE LOCAUX
18
Vierzon
Espace culturel Leclerc (48 avenue de la République)
Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)
Désormais dernière Maison de la presse à Vierzon |
Photo: http://vierzonitude.fr.over-blog.com/2018/10/la-librairie-presse-du-mouton-dernier-specimen-d-une-espece-presque-eteinte.html |
Bourges
La Poterne (41 rue Moyenne)
(mystérieusement exclu depuis 2016)
Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)
Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).
36
Châteauroux
Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)
Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski.
Issoudun
COMPTES-RENDUS DU LIVRE
11 3 16 JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS
29 2 16 HENRICHEMONT GIBLOG
1 11 15 MAGAZINE A VIERZON
20 10 15 DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE
28 08 15 BLOG VIERZONITUDE
DOSSIER DE PRESSE
La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national.
(Jean Jaurès)
Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.
(Vaillantitude)
La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire