lundi 29 juin 2020

UNE DEMOISELLE OKOLOWICZ EN VEDETTE


merci Gilblog 
  



             





(20 juin 2020)
Tr (de Michel Pinglaut): Dernières nouvelles de Vierzon 14/12/1866


Quelle famille ces Okolowisc, Occolowisc, Ocolowisc, Ococolowisc !


(Jean-Pierre Gilbert à Michel Pinglaut)

Dernières nouvelles de Vierzon 14/12/1866
Voici l’extrait du journal de Bourges dont je t’ai parlé avant-hier.
Savoureux, non ?
Bien communeusement,
JPG 






La source:






Je vais vous parler aujourd’hui de Julien-Étienne Porcher, à la fois professeur de musique et cafetier. Né à Vierzon-Ville le 30 septembre 1831, il est le fils de Julien Porcher, tisserand (opposant à Napoléon III), et de Brigitte Desfossés. Marié le 17 septembre 1855 avec Pauline, Anne Simone Fauveau (1831-1881) dont il aura trois enfants, Julien Porcher fils est directeur de l’Orphéon de Vierzon. Musique et politique semblent avoir fait bon ménage dans cette ville, en effet, Porcher est contemporain des frères Okolowicz (eux aussi communards surnommés ”les musiciens soldats”), dont le père est maître de musique à Vierzon. Je vous en parlerai une prochaine fois.

En 1864, Julien Porcher organise un concert au bénéfice des victimes de l'incendie de Limoges (“Julien Porcher au violon "un artiste distingué" “une habileté au-dessus de tout éloge" écrit Le Courrier de Bourges du 11 septembre 1864). Depuis 1857 (il est alors âgé de 26 ans), il compose et publie régulièrement des partitions chez différents éditeurs de musique parisiens.

Il est élu conseiller municipal de Vierzon-Ville en 1860 et en 1870. En soutien à la Commune de Paris, il prend part à la manifestation de la nuit du Jeudi Saint en avril 1871 à la gare de Vierzon avec Armand Bazille et cent à deux-cents porcelainiers, rassemblés pour empêcher le passage du train transportant des soldats pour l’armée versaillaise.

Peu après, Porcher se rend à Lyon en compagnie d'un autre conseiller municipal socialiste, Hector Touttain, cousin germain d'Edouard Vaillant. Leur mission est de se joindre aux Lyonnais pour une médiation entre les communards parisiens et le gouvernement de Thiers. Comme les multiples tentatives de conciliation qui se succèdent à ce moment, celle ci échoue devant l’intransigeance de Thiers.

Le 30 avril 1871, de nouvelles élections municipales ont lieu dans toute la France. À Vierzon-Ville, ces élections voient le triomphe de la liste "rouge", menée par Porcher et Touttain ; elle emporte dès le premier tour, les 23 sièges du Conseil de Vierzon-Ville. Il faut dire que la liste a du panache, puisque Félix Pyat, membre de l'exécutif de la Commune, tribun et auteur de théâtre célèbre, est placé en tête de liste par les radicaux vierzonnais.

Après la Semaine sanglante, la municipalité "communeuse " reste en place mais subit les tracasseries du gouvernement versaillais. Julien Porcher, toujours conseiller municipal se replie sur son café. Réélu lors des élections municipales de 1874, il est suspendu en 1875 par le gouvernement monarchiste avec l'ensemble du Conseil de Vierzon-Ville.

Vierzon il y a 150 ans - copie
En 1878, la petite entreprise dont il est gérant fait faillite, et il part à Paris pour fuir ses créanciers. Il trouve un emploi de musicien et se consacre à la musique jusqu’à la fin de ses jours. Décédé en 1896 à Paris 14e, à l'âge de 65 ans, il repose au cimetière Montparnasse.

L’historien Alain Pauquet a consacré plusieurs pages des Cahiers d’archéologie et d’histoire du Berry à Julien Porcher et à son ami Moïse Resmond sous le titre ”Chanson et politique sous le second empire à Vierzon”. C’est cet autre aspect de la personnalité de Julien Porcher que je résume maintenant en empruntant à Alain Pauquet.

L’activité de Julien Porcher compositeur de musique connait deux périodes principales; la première va de 1857 à 1866 et l’autre de 1879 à 1896. Ses compositions sont publiées par des éditeurs de musique parisiens. Il met de nombreuses fois en musique les textes de son ami Moïse Resmond et parfois ceux d’Armand Bazille.

Moïse Resmond, nait en 1822 à Vierzon-Ville, il est patron menuisier, marié, il a un fils. Sur le plan politique, il partage les opinions républicaines de son père (emprisonné pour ses opinions), comme le prouve son engagement à partir de 1878 avec les radicaux. Notre menuisier s'essaye à la composition poétique, mais on n’a retrouvé de lui que trois œuvres, des poèmes mis en musique par Julien Porcher publiés sous le nom de romances, en 1860, 1863 et 1879. 

Citons comme témoignage des affinités artistiques que Julien Porcher entretient à Vierzon, la soirée du cercle lyrique du 12 décembre 1866 où l’on chante la romance ”Aimez vous” écrite par Resmond sur une musique de Porcher, puis un morceau pour piano et violon interprété par Julien Porcher et mademoiselle Okolowicz, fille du maître de musique vierzonnais.

La Bibliothèque Nationale conserve 25 œuvres de notre musicien amateur, des partitions qui se répartissent de 1857 à 1866 avec 12 œuvres publiées (dont deux sur des paroles de Moïse Resmond, et de 1879 à 1900 (avec 13 œuvres). Entre les deux, il s’engage dans une intense activité politique, résumée plus haut.

Chantres-en-goguette-recadré
Porcher participe en 1872 à la fondation d’un "Cercle de l'Industrie", rassemblant une trentaine d'artisans et de petits commerçants. En bas de la demande d'autorisation adressée au Préfet, on retrouve sa signature avec, tout à côté, celle de son ami Moïse Resmond. Il est certainement l'âme de ce Cercle, car les statuts prévoient que les réunions se tiennent dans la salle du café dont Porcher est propriétaire. Le Cercle est autorisé; son but est officiellement "littéraire" : son programme annonce la lecture des journaux, la fondation d'une bibliothèque et des "causeries scientifiques, industrielles et agricoles”. Mais parallèlement, des réunions musicales à caractère plus informel se déroulent dans le café. Il est probable que Julien Porcher y anime une sorte de "goguette", c'est-à-dire une société chantante et populaire comme il y en avait à Paris. C'est ce que suggère la création, en 1873, d’une "Société chorale et instrumentale des verriers de Vierzon", orphéon composé d'ouvriers dont le café Porcher semble être le lieu de réunion. On imagine volontiers Resmond y chantant ses textes et Porcher l'accompagnant au violon ou dirigeant l'orchestre. 

courrier Bourges 16-12-1866-agr





Mais Julien Porcher ne met pas en musique les seules œuvres de Moïse Resmond. Les contacts qu'il a avec d'autres paroliers, le fait qu'il publie à Paris, les relations qu'il a à Lyon en 1871, tout cela montre que l'éventail de ses relations amicales et professionnelles est large. Par l'intermédiaire de Porcher, Moïse Resmond, l'artisan poète est inséré dans un réseau à la fois esthétique et politique. Alain Pauquet  en donne deux exemples. 

À Vierzon même, Julien Porcher a un autre parolier, il s'agit d'Armand Bazille. Industriel homme politique et maire. Bazille écrit aussi de la poésie. En 1865 il écrit une" élégie" mise en musique par Julien Porcher. Il s'agit d'une œuvre de "bienfaisance ", puisqu'elle est offerte au " Comité de secours de Royan pour les victimes du 30 juin 1865 ". Intitulée Mer et terre, souvenir de Royan 12 juillet 1865, cette chanson relate un naufrage survenu dans cette station balnéaire.

Aux idées politiques qui rapprochent Resmond, Porcher et Bazille il s’ajoute donc une affinité esthétique. Autant de liens qui se concrétisent au cours de réunions privées et familiales, comme le prouve le contenu de La primevère, romance dédiée à la fille d'Armand Bazille. Au-delà de ce dernier, c'est aussi avec Félix Pyat que nos deux "chansonniers" sont liés, un Félix Pyat homme politique, mais en même temps temps écrivain et auteur dramatique renommé.

Armand Bazille est aussi l’auteur d’un hommage à sa ville : J’aime Vierzon, vieille cité des Gaules /Ses coteaux verts et ses toits au midi/J’aime à ses pieds les rios et les saules /Le peuplier sur la rive grandi./J’aime le Cher, pur cristal qui s’élance /Vers l’horizon où mon rêve le suit…

> Illustrations, de haut en bas. Dessin d’Honoré Daumier. Vue ancienne de Vierzon. Feuillet d’une chanson populaire. Lettre de Julien Porcher au “Courrier de Bourges”, cliquez sur l’image pour l'agrandir.

> Sources. ”Le Courrier de Bourges”. Archives municipales de Vierzon. ”Chanson et politique sous le second empire à Vierzon”, Alain Pauquet, Cahiers d’archéologie et d’histoire du Berry. Archives départementales du Cher. Dictionnaire Maitron.



On a toujours eu beaucoup de mal avec l'orthographe du nom:



Le plus célèbre des Okolowicz communards, c'est lui. Je propose que ce Vierzonnais obtienne une rue à Vierzon pour le 150e. 

Argumentaire:

Vierzon, qui s’honore à bon droit de garder par ses rues la mémoire de tant de communards en particulier et de révolutionnaires ou militants de différentes époques en général, pourrait bien un jour honorer par ce moyen son enfant Auguste Okolowicz. On essaiera, au moins fictivement et ponctuellement, de le faire lors du 150e anniversaire de ce glorieux mouvement populaire. Et si plus tard l’idée en est reprise, pour une concrétisation cette fois durable, eh bien ce sera tant mieux. 








Quelques extraits du tome I sur les Okolowicz:




















Le 7 avril [1871], quand Bergeret, vaincu à Neuilly, fut remplacé par le général Dombrowski en tant que Commandant en chef de la Commune, [Vaillant] eut à recevoir à l’Hôtel de Ville une délégation de la Garde nationale venue exprimer sa méfiance envers l’ancien révolutionnaire polonais, Bergeret étant d’ailleurs à cette occasion accusé d’avoir, entre autres, incité les soldats à rejeter son successeur. Vaillant et Delescluze furent très fermes : Dombrowski est un soldat aussi brave que compétent, et la Commune a en lui une totale confiance. En outre, par ses études spéciales, poursuit Vaillant, il possède les capacités indispensables pour diriger les opérations. Le jugement se révéla excellent, l’avenir allait lui donner raison au-delà de ce qu’il pensait lui-même. Le jour même, Dombrowski avait l’estime et la confiance de ses hommes. Deux jours plus tard, il chassait les Versaillais d’Asnières, canonnait le pont de Neuilly avec les wagons blindés, et, en même temps que son frère s’illustrait en prenant le château stratégique de Bécon, il chassait Vinoy jusqu’à Courbevoie. Le 17, le surnombre des ennemis sera écrasant, la position deviendra intenable et il faudra se replier. Comme un Vierzonnais s’est illustré aux côtés du général polonais, je cite ce passage du communard Lissagaray relatant l’attaque du château :
Les 250 fédérés qui l’occupaient tinrent six heures, et les survivants se replièrent sur Asnières où la panique entra. Dombrowski, Okolowicz et quelques hommes solides accoururent, parvinrent à rétablir un peu d’ordre et fortifièrent la tête de pont.


Tu peux aussi recourir à un roman qui vient de paraître et que je viens de lire, au titre en forme d’antiphrase, Aimons-nous les uns les autres. 
C’est de qui ? 
De Catherine Clément. 
Elle est de la famille de Jean-Baptiste ? 
Je ne crois pas, non ; en fait, je n’en sais rien. Elle insiste sur les deux correspondants essentiels de Marx durant cette période, Edouard étant par rapport à eux, il faut bien l’avouer, un correspondant de second plan. 
Pour une fois que tu le reconnais ! 
Je prends le parti de mettre en valeur sa personnalité et ses actions, je l’admets et même je le revendique, mais je n’ai pas l’intention non plus de trahir gravement l’objectivité dans cette entreprise. Avant Vaillant et quelques autres, elle a raison de mettre en avant dans ce rôle précis Léo Fraenkel, d’une part, que l’on connaît déjà, et Elisabeth Dmitrieff, qu’elle dépeint faisant le coup de feu aux côtés de Louise Michel sur les barricades, et qu’elle imagine impliquée dans une idylle assez improbable avec Léo Fraenkel. Le roman s’ouvre sur une prosopopée. Au fait, tu n’as pas oublié cette figure de style ? 
C’est quand on fait parler un mort, comme Rousseau avec le Romain Fabricius ? Pas seulement des morts, ça peut aussi être des objets. Ici, Catherine Clément fait parler le génie de la Bastille, bombardé, même s’il n’était pas la cible principale, le 24 mai 1871 au cours des derniers combats, les plus sanglants. Tous les 24 mai, le génie se souvient… 

Je sais bien qu’ils ne me visaient pas ! Je n’ai pas oublié les barricades autour, celles avec des pavés ou des pièces d’artillerie, celles avec des tonneaux et des balles de papier, ils se défendaient, ils ne l’ont pas fait exprès, mes pauvres communards, mes poulains emballés, mes chers coeurs d’amadou. 
Pour garder la Bastille, ils ont tout essayé. Faire passer sous le canal une péniche de pétrole dont les flammes ont grimpé si haut qu’elles m’ont léché les jambes. Tirer au canon depuis le pont d’Austerlitz et, en même temps, du haut des Buttes-Chaumont, trente fois sur la Bastille, j’ai compté, un par un, trente obus. Et eux ? Tous fusillés. 

Mais si j’ai tenu à en rendre compte aussi précisément, c’est surtout en raison de ce qui suit, un épisode étonnant, qui a marqué les esprits, et qui est l’un des symboles les plus étranges et les plus frappants qui restent de la Commune. Je lis : 

Au commencement de la Commune de Paris, un beau gosse tout en muscles s’est hissé jusqu’à moi pour caler dans ma main droite un grand drapeau rouge à côté du flambeau, oh, que c’était bien ! Il s’est entortillé à ma cuisse avec ses pieds, j’avais son coeur contre mon ventre, ses cheveux me chatouillaient le bras, il avait quoi ? Quinze ans ? Pour la première fois, je n’étais plus seulement le Génie de la Liberté posé sur un long tuyau de poêle, j’avais la liberté en main, je portais son drapeau, j’entendais tout en bas les applaudissements, les cris joyeux de la foule piétinant le sable, les chansons, les tambours, la Commune tout entière… Il ne m’est rien arrivé de plus gai depuis ma naissance. 

C’est beau et bien écrit, en effet, et ça résume bien la Commune, des rires et des 
larmes, des espoirs et des drames. 
Tu le dis plutôt bien toi-même, et en prime tu fais presque des rimes ! Mais j’ai gardé le meilleur pour la fin. Car c’est là le carrefour de l’art littéraire, de la grande histoire nationale, et de la petite histoire locale. Tiens, dans cette scène où l’auteur fait ressortir une grande sensualité, la liberté de création a divisé par deux l’âge réel du jeune acrobate. En réalité, il avait trente-trois ans, l’âge du Christ à sa mort, deux de plus que notre Edouard Vaillant. 
Et comment tu peux savoir ça ? 
C’est que nous avons à Vierzon des gens étonnants, capables de trouver des choses qui ne le sont pas moins. J’ai parlé tout à l’heure de l’historien archiviste Alain Leclerc, qui avait fait un article sur les Prussiens à Vierzon. Eh bien, il en a fait un aussi, à partir de ses recherches dans les archives locales, sur ces étonnants communards vierzonnais que sont les frères Okolowicz. Tout part du père, et nous restons dans l’art, l’art musical en l’occurrence. Voici le début de l’article : 

HISTOIRE. VIERZON, BERCEAU DU SOCIALISME 
Les Frères OKOLOWICZ, les musiciens soldats. 
Six frères, tous nés à Vierzon, vont prendre une part active à la Commune de Paris, ancrant un peu plus la légende de Vierzon la Rouge. 
Dans la famille Okolowicz, je voudrais le père. Polonais d’origine, musicien compositeur et directeur d’un opéra-comique, il fuit la Pologne qui n’est qu’un territoire que se partagent sans cesse ses voisins Russes et Austro-hongrois. 
Il s’installe à Vierzon vers 1831 et sa fiche de police le déclare tailleur. Il sera père d’une nombreuse fratrie (il a 24 enfants) dont six d’entre eux laisseront des traces dans l’histoire de la Commune de Paris. 

Eh bien, celui qui nous intéresse, c’est le premier dont il parle ensuite. Et le dernier, né quatre ans plus tard, prénommé Edouard lui aussi, nous a laissé une charmante bluette, une villanelle, qu’Alain Leclerc a retrouvée et m’a fait parvenir par mail. Il l’a appelée « Floréal », comme le célèbre poème des Châtiments de Victor Hugo, et on dispose non seulement des paroles, mais aussi de la partition. On pourra dont la jouer, et même la chanter à l’occasion ! Voici sa fiche biographique : 

Edouard, né en 1842, est lui aussi compositeur de musique. On le retrouve dans les années 1850 à l’école polonaise de Paris et s’installe… dans le 17e arrondissement. Il est condamné en 1863 à une lourde amende pour avoir fait publier ses partitions sans l’aval du ministère. Il est simple soldat à Sedan, au 2e régiment étranger. Lui aussi fréquente le club de son arrondissement. On le retrouve sur les barricades en avril 1871, avec un grade de lieutenant. Arrêté par les Versaillais, personne ne put prouver son implication dans la Commune. Un non-lieu fut établi en août 1872. 

Mais le grimpeur, tu peux en parler ? 
Je vais faire mieux, je vais te lire intégralement le paragraphe qui le concerne. Voici : 

Auguste est le plus connu des frères ; il est né le 14 juillet 1838 à Vierzon Ville. Tous les garçons portent un nom composé dont le premier terme est Auguste. Le seul qui ait porté ce prénom à la postérité est Auguste Adolphe. Tous les autres seront différenciés grâce à leur deuxième prénom. 
Tous les frères se retrouveront à Paris, au coeur du 17e arrondissement. Auguste a d’abord été chanteur avant de devenir rédacteur en chef du Paris-Théâtre. 
Il participe avec le grade de capitaine à la guerre contre la Prusse. L’armistice du 28 janvier 1871 le renvoie dans son foyer parisien et il fréquente assidûment le club révolutionnaire de son arrondissement. Le jour de la proclamation de la Commune c’est lui qui plante le drapeau rouge en haut de la colonne de la Bastille. Dans la foulée il est élu commandant d’un bataillon de la Garde Nationale puis colonel aide de camp du général Dombrowski, gouverneur militaire d’un Paris insurgé. Nommé général il est blessé et ne prend pas part à la Semaine Sanglante. Prisonnier, c’est sa soeur, déguisée en lieutenant de l’armée régulière qui le fait évader et gagner Bruxelles. Condamné à la déportation par contumace en France, Auguste reste en Belgique 
où il devient marchand de tapis. Il rentre en France en 1879 et devient porcelainier, toujours dans le 17e arrondissement. 

Exilé à Londres comme Edouard Vaillant, Prosper-Olivier Lissagaray y écrira à chaud, on l’a vu, son Histoire de la Commune de 1871. Sans savoir qu’il s’agit d’un Vierzonnais, en tout cas sans juger utile de le mentionner s’il le sait, il relate cet épisode qui lui paraît hautement symbolique. Comme mon intérêt pour ce qui touche Vierzon dans cette histoire est évidemment tout autre, je fais un sort à son point de vue, qui fait gloire à notre compatriote. 

Paris, anxieux pour sa liberté, se serrait depuis autour de sa colonne révolutionnaire comme il avait entouré la statue de Strasbourg quand il tremblait pour la patrie. Les bataillons défilaient tambours et drapeau en tête, couvrant la grille et le piédestal de couronnes d’immortelles. Parfois, un délégué montait sur le socle, haranguait le peuple qui répondait : « Vive la République ! » Un drapeau rouge fend la foule, s’engouffre dans le monument, reparaît à la balustrade. Un grand cri le salue, suivi d’un long silence ; un homme escaladant la coupole a l’audace d’aller fixer la hampe dans la main du Génie. Et, aux acclamations frénétiques du peuple, on voit pour la première fois depuis 48, le drapeau d’égalité ombrager cette place plus rouge encore que lui du sang de mille martyrs. 

Voilà pour le grimpeur, dont la trace dans l’histoire est à coup sûr la plus spectaculaire.

[Un dernier extrait:]

Xavier est le seul membre de la fratrie à ne pas être musicien. Vierzonnais, lorsqu’il arrive dans le 17e arrondissement de Paris, c’est pour s’engager dans la marine. Nommé capitaine avant la guerre contre la Prusse, il est l’aide de camp de l’amiral Porthuau, responsable de la défense de Paris face aux troupes allemandes. Militaire, il restera fidèle à Thiers et sera de ceux qui materont la rébellion. Au bout de son fusil, cinq frères, les siens…




(Notre logo: le fond, symboliquement les pierres d'un mur, n'est rien d'autre que le mur du cimétière de Vierzon-Ville où repose Edouard Vaillant.)










Cliquez sur le calendrier pour découvrir
 ce qui s'est passé un
29 juin
pendant la vie d'Edouard Vaillant
...ou après...




Une aide à la réflexion récente sur le contexte national de la Commune: 





Si la Commune a occupé une telle place dans la mémoire collective populaire, malgré sa brièveté, c’est qu’elle fut la première tentative pour installer un pouvoir à l’image de la société et agissant pour elle. Elle a refusé de se détacher d’elle et de se constituer en organisme étatique à part, sourd aux demandes venues d’en bas. 
En cela, si elle n’est pas un modèle, elle est une référence d’une étonnante actualité.







https://commune1871.org/association/qui-sommes-nous/adhesions-et-soutiens/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=48&Itemid=357









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Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome II : Le grand socialiste.



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les 2 volumes 1044g 





















vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  



Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 

Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 

N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 

Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




TOUTES NOS DATES IMPORTANTES




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484g  
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L'EDITEUR







LES POINTS DE VENTE LOCAUX


18

Vierzon 

 Maison de la presse Catinaud  (9 rue Voltaire)
(hélas fermé depuis le 21 juillet, malgré un grand soutien local, dont le nôtre)


 Espace culturel Leclerc  (48 avenue de la République)




 Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)

Bourges 

 La Poterne (41 rue Moyenne)



 Point Virgule (46 rue d'Auron)



Cultura Saint-Doulchard
(mystérieusement exclu depuis 2016)


 Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)

Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).













Henrichemont 

 Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)








36

Châteauroux 

 Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)





Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski. 





Issoudun 


 Centre commercial Leclerc(Rue de la Limoise)





Il y a aussi le livre sur le berrichon de notre président Michel Pinglaut 


COMPTES-RENDUS DU LIVRE


11 3 16   JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS

29 2 16  HENRICHEMONT GIBLOG

1 11 15  MAGAZINE A VIERZON

20 10 15    DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE

28 08 15    BLOG VIERZONITUDE




DOSSIER DE PRESSE





La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.



                                                                                                              (Vaillantitude)







La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 

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