avec Henri Laudier à Vierzon
le 25e anniversaire
1896
FEDERATION SOCIALISTE DU CENTRE
ADHERENTE AU C.R.C.
Ni Dieu – Ni Maître Qui est pauvre n’est pas libre.
A. Blanqui La XXXXXXX
GROUPE DE
LA JEUNESSE GROUPE
SOCIALISTE
ADN. AU C.R.C. XXXXXXXXXXXXX
SOCIALISTE
VIERZONNAISE XXXXXXXXXX
GROUPE DE LA JEUNESSE SOCIALISTE
VIERZONNAISE
ETUDES SOCIALES – ACTES
REVOLUTIONNAIRES
Vierzon, le ………………………… 189 …
Anniversaire de la Commune
Au Comité Révolutionnaire Central –
A l’Alliance Communiste
Révolutionnaire
Chers Citoyens – Chers Amis,
Au moment où, par un fraternel
banquet, vous célébrez d’une façon
sublime et grandiose le
vingt-cinquième anniversaire de la proclamation
de la Commune, les Comités et Groupe
de Jeunesse Socialiste Révolu-
tionnaires de Vierzon tiennent à
vous adresser à nouveau leur sincère
salut de solidarité prolétarienne,
avec l’expression de leur inébranlable atta-
chement à la cause communiste et
révolutionnaire.
Confiants dans votre équité d’hommes
et dans votre sincérité de citoyens,
Nous tenons à vous affirmer de
rechef [sic] combien nous sommes heureux, surtout
en de pareilles occasion, de faire
partie intégrente [sic] du Comité Révolutionnaire
Central et conséquemment de la
Grande Alliance Communiste.
Résolus, nous aussi, à nous affirmer
de plus en plus énergiquement sur le
terrain d’Action Révolutionnaire,
nous prenons le ferme engagement de
propager activement et sans relâche
la marche progressive des doctrines com-
munistes, pour arriver prochainement
et victorieusement à la victoire complète
du Socialisme par la Révolution.
Salut et Fraternité - Ni
Dieu Ni Maître ! Vive la Commune,
Pr
le Groupe de la Jeunesse Socialiste
Vierzonnaise Pr le Comité de
Von Ville Pr le
Comité des Forges
Le Secrétaire Général, Le Secrétaire Le Secrétaire
HLaudier Martin Joseph J. Giraudon
Fils de Valéry Laudier, journalier porcelainier, et de
Perpétue Dupont, tous deux de vieille souche berrichonne, Henri Laudier naquit
dans une famille de sept enfants. Ses deux frères ainés, Ernest Laudier et
Eugène, porcelainier, semblent avoir eu une certaine influence sur son
évolution. Le jeune Henri apprit à lire et à écrire dans une école libre
dirigée par des religieuses puis entra en 1886 à l’école publique annexe de
Vierzon et en sortit avec le Certificat d’études primaires. Après avoir
fréquenté pendant deux ans l’École nationale professionnelle de Vierzon, il
devint à l’âge de quinze ans employé de bureau à la Société française de
construction de matériel agricole, mais, très vite, il fut ouvrier mouleur,
ouvrier porcelainier et tailleur de verre aux Verreries Thouvenin et Sauvaget.
Henri Laudier fréquentait déjà les milieux syndicalistes et
socialistes. Sa première prise de parole en public date de sa quinzième année.
A seize ans, en 1894, il devint secrétaire des Jeunesses socialistes locales.
Émile Bodin, maire socialiste de Vierzon-Village le recruta comme secrétaire.
Il travailla ensuite pour Émile Péraudin, maire socialiste de Vierzon-Ville,
jusqu’en octobre 1901. Sa révocation, à cette date, fut une des conséquences de
la scission entre les socialistes révolutionnaires qui suivirent Édouard
Vaillant et le courant réformiste animé par J.-L. Breton et appuyé par
Péraudin. Henri Laudier, qui avait été délégué au congrès socialiste de Paris,
salle Japy (1899), soutenait énergiquement l’action de Vaillant. Collaborateur
du Tocsin populaire depuis 1895, il en devint le secrétaire de rédaction en
1901.
Il s’installa à Bourges fin 1901. Peu après, le maire
socialiste de la ville, Alfred Vaillandet, lui demanda de diriger le bureau de
comptabilité de l’hôtel de ville. La révocation de Vaillandet le conduisit à
renoncer à cette fonction en juillet 1903, pour se consacrer à la direction de
l’Imprimerie ouvrière du Centre qui joua un grand rôle dans le développement de
la presse socialiste et syndicaliste berrichonne. Il était également
correspondant de deux quotidiens : Le Matin et Le Petit parisien tout en
s’essayant dans la poésie et dans le drame littéraire. Avant tout militant
socialiste vaillantiste, se donnant à la propagande, dirigeant la presse
socialiste locale, il travaillait à l’unité qui ne fut définitive dans le Cher
qu’en 1907. Il représenta la Fédération du Cher au congrès d’unité de la salle
du Globe à Paris (avril 1905), aux congrès de Limoges (1906), de Nancy (1907)
où il défendit, conformément aux thèses vaillantistes, l’idée d’une
amélioration des rapports entre la CGT et le Parti socialiste dans le respect
de leur indépendance mutuelle. Au congrès de Lyon (1912), il demanda compte à Ghesquière
et à Compère-Morel des discours prononcés par eux contre la CGT à la Chambre
des députés le 2 décembre 1911. Il ne semble avoir exercé que quelques mois, en
1912, les fonctions de délégué permanent à la propagande.
Orateur éloquent, Henri Laudier fut choisi comme candidat
socialiste à l’élection législative du 24 avril 1910 dans la première
circonscription de Bourges. Il recueillit 19,3 % des voix des électeurs
inscrits. Son pourcentage monta à 22,1 % le 26 avril 1914. Il avait été élu
conseiller général du canton de La Guerche le 31 juillet 1910 mais avait échoué
aux élections municipales de Bourges en 1908 et 1912. La préfecture du Cher le
fit inscrire au Carnet B en 1909, alors que, devenu secrétaire de la Fédération
socialiste du Cher, il s’affirmait comme un militant de plus en plus pondéré.
Le préfet le radia en décembre 1911 et affirma : « Il ne peut être considéré ni
comme propagandiste par le fait, ni partisan de l’action directe, ni
anti-militariste actif, capable de troubler l’ordre ou entraver le bon
fonctionnement de la mobilisation » (Arch. Dép. Cher, 25 M 132). Cependant,
dans L’Émancipateur, hebdomadaire socialiste départemental qu’il avait fondé en
1906 et qu’il dirigeait depuis, Laudier menait campagne contre les dangers de
guerre.
Réformé en 1899 à cause de sa très mauvaise vue, il fut
affecté à Bourges aux services de santé au début de la Première Guerre
mondiale. Dès le 6 août 1914, il se rallia aux vues d’Édouard Vaillant sur la «
Patrie en danger ». Le 8 août, il titrait : « Vive la Nation ! Comme en 1793,
la Nation s’est levée d’un seul élan pour repousser l’envahisseur. »
L’Émancipateur se groupa avec Le Syndiqué du Cher, pour former La Défense,
journal syndicaliste et socialiste, dont Laudier et Pierre Hervier étaient co-directeurs.
Le 16 janvier 1915, Laudier fut mobilisé à Bourges comme gestionnaire d’un
hôpital auxiliaire, il put ainsi maintenir son influence sur le PS du Cher et
lutter, à partir de décembre 1916, contre les minoritaires Venise Gosnat, L.
Michel et Émile Lerat. Après la guerre, il conserva son poste de secrétaire
général de la Fédération et de rédacteur en chef de L’Émancipateur. Aux
élections législatives de novembre 1919, Laudier fut le seul élu socialiste du
Cher ; le mois suivant, il devint maire de Bourges. Au sein de la Fédération
socialiste, son influence se dégradait. Ses prises de position en faveur de
l’intervention en Russie heurtaient de nombreux militants ; Laudier avait
déclaré lors d’une réunion des syndicats des Établissements militaires, le 26
janvier 1919 : « Ne voir de paix définitive qu’une fois l’ordre rétabli en
Russie » (Arch. Dép. 25 M 49) et, dans le journal La Vie Socialiste, il fit
campagne pour le maintien de l’adhésion à la IIe Internationale. Au congrès de
la Fédération socialiste du Cher en février 1920, sa motion n’obtint que 17,5 %
des mandats (adhésion à la IIIe, 40 % ; reconstruction, 42,5 %). Tout en
gardant le titre de directeur politique, Laudier abandonna la rédaction de
L’Émancipateur au « reconstructeur » Alexandre Griffet.
Il signa, en août 1920, avec huit autres militants du Cher
(Ph. Apied, E. Bodin, Cotillon, E. Ducarton, L. Guillet, S. Larrat, Maréchal,
J. Rougeron) une lettre de protestation contre le télégramme Cachin-Frossard
qui fut interprétée dans le Cher comme une menace de scission en cas d’adhésion
à la IIIe Internationale. Au congrès fédéral de décembre 1920, Laudier
n’intervint pas, l’échec des « résistants » étant assuré. La motion Blum ne
recueillit que 7 % des mandats (Longuet 17,5 %, Cachin-Frossard, 75,5 %).
Après le congrès de Tours, Laudier reconstitua une
Fédération socialiste SFIO du Cher. Aux élections législatives de 1924, il se
présenta, sans succès, sur une liste d’Union républicaine et socialiste.
L’Émancipateur, qui le qualifiait déjà de « social-fasciste », se félicita de
sa défaite. En 1928, il obtint moins de voix que le communiste Maurice Boin (5
484 contre 6 298). Il se maintint au deuxième tour mais contre son gré. Cette
attitude lui aurait été imposée par la Fédération qui voulait tirer vengeance
du maintien des candidats communistes dans d’autres départements. Des témoins
racontent que Laudier, habituellement si froid et si digne, pleura quand il fut
mis en minorité sur ce problème et déclara qu’ils brisaient sa carrière,
pensant que les électeurs de gauche ne lui pardonneraient jamais une attitude
contraire aux traditions électorales socialistes. De fait, en 1932, il préféra
ne pas se présenter, à tort, puisque le socialiste Cochet fut élu. En 1929, il
avait été reconduit dans sa fonction de maire de Bourges et élu sénateur. Henri
Laudier craignait que son hégémonie au sein de la Fédération socialiste du Cher
ne soit remise en cause aussi s’opposa-t-il à l’entrée à la SFIO de
l’ex-dirigeant communiste Maurice Boin. En septembre 1931, il protesta sans
succès contre l’admission de Boin prononcée par la section de Romorantin
(Loir-et-Cher). Robert Lazurick, installé dans le sud du département depuis
1929, s’affirma comme son rival au sein de la Fédération. Laudier était lié aux
néo-socialistes. Le journal de la CGT du Cher Le Travailleur syndiqué lança les
premières attaques contre lui en janvier 1933, il perdit son poste de
secrétaire fédéral en février 1933 au profit de Robert Lazurick. En novembre
1933, il suivit les néo-socialistes hors de la SFIO avec les amis d’Adrien
Marquet. Aussi, en février 1934, le congrès du Cher lui demanda de préciser sa
position. Devant son refus de répondre, la section de Bourges ne le considéra
plus comme membre du parti. Laudier participa à la constitution de l’Union
socialiste républicaine mais laissa Maurice Boin représenter cette organisation
aux élections législatives en 1936. Il fut réélu sénateur le 10 octobre 1938.
Sénateur, Henri Laudier vota les pleins pouvoirs au maréchal
Pétain le 10 juillet 1940. Par arrêté du 3 février 1941, il devint membre de la
commission administrative départementale et le 1er mai 1943, conseiller
départemental. Le 1er mars 1941, un arrêté ministériel le maintint dans ses
fonctions de maire. A la réunion de l’assemblée municipale du 24 mai, il fit
voter une adresse de fidélité au maréchal Pétain. Touché par la maladie (ataxie
locomotrice) dès novembre 1941, le maire de Bourges mourut le 10 octobre 1943.
Il s’était marié le 19 novembre 1914 à Bourges (Cher).
POUR CITER CET ARTICLE :
https://maitron.fr/spip.php?article116237, notice LAUDIER Henri [LAUDIER Hippolyte dit Henri] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 30 décembre 2021.
Les 200 000 vues atteintes le 28 août 2021
Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant".
Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin vaillantise."
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