dimanche 11 janvier 2015

2015 ANNEE EDOUARD VAILLANT


EDOUARD VAILLANT

                                UN INCONNU MECONNU



Podium (volontairement) provocateur. 



J’ai bien conscience que je ne peux longtemps faire l’impasse sur au moins une tentative d’explication de la bizarrerie de mon titre.

INCONNU, c’est un fait. De rapides sondages dans sa ville natale même m’en ont vite convaincu. Alors ailleurs, j’ai peu de chances de me tromper en disant qu’en dehors d’un cercle restreint de spécialistes et d’historiens, il est totalement ignoré.

MECONNU, c’est un pari. L’étymologie du mot dit tout. Vaillant est d’abord mal connu, au sens où, quand il est un peu connu, il ne l’est pas suffisamment pour que cette connaissance soit véritablement utile. Ce qui nous amène directement au sens moderne. Il est méconnu, parce qu’il mériterait d’être connu. Parce qu’il fait partie de ces oubliés de l’Histoire qui donnent tort à l’Histoire de les avoir oubliés. C’est un double tort. Un tort fait à lui-même, bien sûr, à cause de la notoriété qu’il devrait logiquement avoir et qu’il n’a pas. Mais un tort fait à nous tous, en proportion de l’enrichissement qu’il pourrait nous apporter dans divers domaines.

Sa personnalité hors du commun, ses compétences multiples et élevées, ses engagements pour l’amélioration du sort de ses contemporains, et singulièrement des plus démunis d’entre eux, sa droiture et son courage inaltérables, en font d’une certaine façon un véritable héros de son temps.

Son époque, où se mettent en place des valeurs et des institutions qui ont évolué sans solution de continuité jusqu’à nos jours, mais pas sans ruptures internes importantes, se connaît beaucoup mieux quand on suit son parcours. On pourrait d’ailleurs sans doute dire de son temps ce je que je disais de lui-même. Sans être vraiment globalement inconnue, bénéficiant, elle, d’un enseignement institutionnalisé, elle est à coup sûr, dans le détail de certains de ses épisodes pourtant essentiels si on veut décoder leurs nombreux prolongement dans notre époque, fort mal connue certaines fois, totalement inconnue, voire occultée, d’autres fois.

Chacun sait ce qu’il se joue d’important entre le Second Empire et la Grande Guerre. Chacun devine aussi les lacunes qui sont les siennes quand il s’agit de rendre compte des débuts difficiles de notre régime républicain, de son évolution capitale pour les héritiers que nous sommes, évolution chaotique, faite de durs conflits et d’hasardeuses fragilités, où se forgèrent finalement tant bien que mal les clés de notre temps.

Ayant non seulement vécu ce demi-siècle fondateur, mais l’ayant dans une large mesure incarné d’une façon exemplaire, tant il en fut un acteur essentiel, Edouard Vaillant est maintenant tout désigné, à mon avis, pour nous guider dans ses méandres, où se rencontrent des espoirs et des échecs souvent, des combats toujours.

Il y a inévitablement un peu de honte à laisser dans l’ombre ces nombreux acteurs de l'histoire qui, plus que beaucoup de personnages célèbres, ont pourtant bien mérité leur part de lumière.
Il y a beaucoup de satisfaction, en revanche, à faire des efforts, même trop, même mal, pour contribuer à augmenter, ne serait-ce qu’un tout petit peu, cette même part légitime de lumière.

Et cette lumière qu’on lui apporte, je suis convaincu qu’il nous la restituera ensuite plus puissante et plus vive. Il faudrait oser espérer un Baudelaire capable de le placer dans l’Histoire en analogue de ce que furent Léonard ou Delacroix dans le domaine de l’Art.
En attendant ce jour, honorons quelque peu notre pari, et contribuons, avec nos faibles ressources,  à initier l’effort de l’indispensable allumage initial.
Car Vaillant, c’est un phare.










VIERZON 



VILLE DE COMMUNE 1871 ?


Ils répondent OUI.





Dans ce texte où sont évoqués le débats et prises de position concernant la question de l'amnistie des Communards.










Dans une proclamation à la garde nationale signée par Vaillant lui-même,




Rapport du préfet du Cher le 1er avril 1913, à la veille de la Grande Guerre. Originalité de Vierzon. 
La population du département est attachée à l'idée nationale, mais sans chauvinisme. "Ses sentiments, ses passions sont difficilement surexcitées, rarement elle connaît l'élan de l'enthousiasme."
Explication, en faisant référence à la guerre précédente :
Le pays, sauf Vierzon, n'a "pas subi en 1870 les horreurs de l'invasion."
(Claude Pennetier, Le socialisme dans le Cher, p. 138).

Pas de grand soulèvement cependant même à Vierzon: les grands leaders sont à Paris, Edouard Vailant dès le 20 mars 1871, Félix Pyat le 24 mars.



Dans les archives de l'Indre, Jean Annequin a découvert, outre des fiches sur les condamnations de Pyat et de Vaillant, des témoignages comme ceux-ci sur les Prussiens à Vierzon :


"Partage des recherches espérant que vous y trouverez intérêt: je vous joins, en exemples,  deux articles tirés du Moniteur de l'Indre déposé aux Archives 36 au contenu très "instructif" sur la presse provinciale, l'un sur l'invasion de Vierzon, l'autre symbolisant l'hystérie haineuse d'après la Semaine Sanglante." JA

Les décrets fantaisistes concernent
le premier:
l'abolition de la grammaire et de l'orthographe, et proclamant que "Quiconque parle et écrit correctement en français est suspect."
le second:
l'organisation des femmes combattantes, avec privilège de blanchissage pour les gradées en plus de la solde, le fusil à aiguille pour les soldates, l'interdiction de donner la tétée en faction, l'inspection de son corps (sic) une fois par semaine par la colonelle, le tout menant à cette conclusion : "Il est défendu aux maris d'entraver en quoi que ce soit d'entraver le service militaire de leurs épouses." Tout cela censé être terriblement comique. Et voilà le genre de nouvelles qui ont servi à l'information de George Sand.


Les Prussiens à Vierzon

Nous empruntons à une lettre particulière les détails qui suivent sur l’occupation de Vierzon par les Prussiens.

Le jeudi 8, dans l’après-midi, une cinquantaine de uhlans, arrivant au galop, se dirigèrent vers la mairie pour faire préparer le logement de 2800 cavaliers qui les suivaient.
Le matin, le conseil municipal s’était assemblé. On avait proposé d’organiser la défense après avoir fait sortir les femmes et les enfants ; mais sur l’observation que du moment où l’armée ne tenait pas, ce n’était point à la garde nationale de combattre. La proposition fut rejetée. L’ennemi entra donc dans la ville sans rencontrer la moindre résistance. 
La lettre nous renseigne ensuite sur la manière dont les Prussiens se sont conduits avec les habitants :
Nous avons eu à loger, dit l’auteur de la lettre, deux officiers, sept soldats et trois chevaux. Les officiers prirent chacun une chambre, et leurs hommes s’installèrent dans une seule pièce. Tous se sont conduits avec politesse. Le cuisinier seul, un Danois du Schleswig-Holstein, fut assez désagréable. Il furetait dans tous les placards, prenant tout sans rien demander. 
Malheureusement l’ennemi ne s’est pas montré partout aussi convenable. Le fait suivant prouve qu’il y a eu de bien regrettables exceptions :
Chez un boucher de la rue Gallerand, deux hussards entrent et demandent à manger. On les sert. Sur la table se trouvait une livre de beurre dont ils veulent s’emparer. La maîtresse de maison veut faire une observation ; alors l’un d’eux, pour toute réponse, saisit son révolver et tire sur la bouchère qui, heureusement, put éviter le coup ; mais la balle alla frapper l’autre hussard. Furieux d’avoir blessé son camarade, ce sauvage dirigea son arme de nouveau contre la bouchère ; mais cette fois la victime de cette lâche et odieuse agression parvint à s’esquiver et de reparut plus.
Chez un ouvrier du haut de la ville, les soldats firent courir toute la nuit afin qu’on leur servît pour la troisième fois du café, dont par parenthèse ils sont aussi gourmands que du beurre.
Une remarque en passant : les envahisseurs évitent autant qu’ils le peuvent de loger dans les rues étroites ; aussi les vieux quartiers sont-ils généralement épargnés par l’invasion.
Enfin, le mardi 13, les Prussiens se disposent à partir. Au moment où ils allaient quitter la ville, l’arrière garde se retourne et se met sur la défensive, l’éveil d’un danger venait de leur être donné par quelques exclamations venues de la foule. En effet, ils s’étaient à peine engagés sur le pont du chemin de fer, que les hussards français parurent. Il y eut un échange de plusieurs coups de feu. On leur tua six ou huit hommes, et on fit prisonniers un nombre à peu près égal. 
Il est fâcheux que la foule n’ait pu contenir sa joie de voir arriver nos troupes, car sans l’alerte donnée par elle, l’avant-garde française eût pu s’emparer des cavaliers prussiens. 











AU LONG DU CHEMIN...

Il y aura ici quelques notes ponctuelles au fur et à mesure que l'année Vaillant s'écoulera. 


A la suite de la réunion du 12 mai à Vierzon. 


On pouvait l’attendre, on pouvait l’espérer.
N’empêche…
Quand ça se concrétise, quand on voit à quel point et d’une façon aussi efficace chacun s’engage, apporte sa contribution, combien naturellement les diverses compétences s’ajoutent et s’harmonisent, on ne peut s’empêcher d’exprimer sa satisfaction.
C’est Vaillant qui fédère, mais c’est immédiatement aussi Vierzon, le Cher, l’Indre, le Berry… et Paris… et… et… et on ne sait plus vraiment où s’arrêter !
C’est à tel point qu’on ne peut même faire la liste de ces contributeurs et de ces contributions. Le risque d’en oublier serait trop grand, et ce serait profondément injuste.
Chacun est un maillon de la chaîne. Et comme la qualité est au rendez-vous, la chaîne est aussi belle que solide.
Quel potentiel étonnant tout de même concentré à Vierzon ! Et quand on pense que beaucoup parmi les plus actifs n’ont pu être présents à la réunion, qu’on ne connaît même pas encore d’autres acteurs  qui ne manqueront pas de jouer un rôle quand le moment sera venu, on en viendrait presque à penser que le réservoir de bonnes volontés et de compétences y est infini.
Alors pardon pour ceux qui pensent que c’est un peu ridicule, mais j’ai envie soudain de mettre du V partout, et de crier : « VIVE VAILLANT ! VIVE VIERZON ! »
Voilà, c’est fait. Et je vous assure que ça fait du bien. Et je n’oublie pas ceux qui ne sont pas de Vierzon et qui contribuent à l’œuvre commune. Ils n’en ont sans doute que plus de mérite encore, et on les en remercie d’autant plus vivement.









Prenez sa nouvelle adresse
Il vit dans le vent sucré
Des îles nacrées
Et à sa nouvelle adresse
Une fille s’amuse à rire
De ses souvenirs



Ancienne  mention de l'adresse du décès. 



Nouvelle  mention. 
Correction le 2 février 2015 :






Voir aussi :
http://vaillantitude.blogspot.fr/2015/02/1852-bataille-de-caseros.html
et le libellé en marge sur les adresses d'Edouard Vaillant (libellé 001).



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