mercredi 7 janvier 2015

1886 BOULANGER MINISTRE

7 janvier 1886
LE GENERAL BOULANGER MINISTRE DE LA GUERRE


 Le général Boulanger devient ministre de la Guerre en France.
Son discours revanchard attise la tension franco-allemande.







RIEN ENCORE



Peut-être plus tard quelque chose sur :  VAILLANT





 étant donné que, 



même si on comprend qu’il l’ait évité, il aurait pu employer le mot et peut-être d’ailleurs l’a-t-il employé, ne serait-ce que par humour. Il n’en était pas dépourvu..
A défaut, rabattons-nous sur la célèbre devise d’un autre Berrichon, Jacques Cœur, dont il est impossible qu’il n’ait pas pensé à se l’appliquer un moment ou un autre : A vaillans cuers, riens impossible.



Le général Boulanger ministre de la Guerre


Il est familier de Georges Clemenceau - l'un de ses condisciples du lycée de Nantes - qui l'impose à Freycinet comme ministre de la Guerre dans le cabinet formé le 7 janvier 1886.
Un de ses premiers actes à cette fonction est de faire accélérer l'adoption et la mise en fabrication du fusil Modèle 1886 dit fusil Lebel. L'arme utilisait pour la première fois la poudre sans fumée et avait des performances balistiques sans égales pour l'époque. Ses réformes - dont l'autorisation du port de la barbe - le rendent populaire chez les militaires. Il parvient à régler la crise des mines de Decazeville sans faire tirer les soldats ce qui le rend populaire à gauche (par exemple Henri Rochefort). Cette réputation de général républicain est confirmée après la loi du 22 juin 1886 qui interdisait le séjour sur le territoire national « aux chefs des familles ayant régné sur la France et leurs héritiers directs » et prévoyait aussi leur exclusion de l'armée. 

"Le Général revanche"
Il est difficile d'imaginer la popularité dont bénéficiait Georges Boulanger en son temps. Maintes fois blessé au combat, portant beau et affichant une posture belliqueuse vis à vis de l'Allemagne. Il fut surnommé "Le Général revanche".
Ce militaire cristallisa toutes les aspirations nationalistes et anti-parlementaristes de l'époque, devenu une icône en même temps qu'une menace pour l'ordre Républicain.
En 1887 son limogeage et son départ pour Clermont-Ferrand provoquèrent une véritable émeute en gare de Lyon. Placé d’office à la retraite puis élu triomphalement député de Paris le 27 janvier 1889, il refusa contre toute logique de s'emparer d'un pouvoir qui lui tendait les bras.
En avril de la même année, discrédité par des manoeuvres gouvernementales, il dut s'exiler en Belgique pour échapper à l'incarcération. C'est là qu'il se suicida le 30 septembre 1891, sur la tombe de son égérie Marguerite de Bonnemains, elle-même emportée quelques semaines plus tôt par la phtisie.
A cette nouvelle Georges Clémenceau, qui avait pourtant favorisé la carrière politique de Boulanger, eut ce mot cruel : " Il est mort comme il a vécu - en sous-lieutenant".





Dans le ministère Freycinet, qui succède au ministère du Berruyer  Henri Brisson.





Vaillant, pendant ce temps-là...


Vaillant a 46 ans. Il est conseiller municipal depuis 2 ans. Et Boulanger ne le séduit pas du tout, tant s’en faut. Il voit en lui un personnage dangereux, un fauteur de guerre, un ennemi de la République et du prolétariat. Comme Bismarck, mais évidemment d’un tout autre point de vue, il redoute une dictature militaire en France. Tout comme Félix Pyat, autre Vierzonnais et autre Communard.







BOULANGER        




REPUBLIQUE




Signé Vaillant :




M. Boulanger peut bourrer ses discours de déclarations républicaines, cela ne nous touche pas, pas plus que ses intentions; son arrivée au pouvoir serait l’avènement inévitable du pouvoir personnel et dictatorial, de l’impérialisme. MM. les cadettistes et opportunistes peuvent, à l’envi, proclamer la sagesse et la pureté de leurs intentions et projets. Nous n'en avons aucun souci. Ils sont les artisans de ce piétinement sur place, de cet arrêt du peuple dans le salariat et la misère, de cette réaction, de ce wilsonnisme qui compromettent, déconsidèrent et perdent la République.



Cadettistes : Républicains de toutes nuances, même les plus modérées, ils se réunissaient dans une salle, la salle Cadet au Grand Orient, de la rue Cadet du IXe arrondissement, ce qui donna en 1888 le label cadettiste et  cadettisme. Par son journal La Bataille, Lissagaray a joué un rôle éminent dans la réunion des républicains se dressant contre l’aventure de l’apprenti dictateur qu’était devenu le général Boulanger, appuyé sur le clergé et les monarchistes. II est l’un des principaux animateurs du groupe dit des « cadettistes ».

Wilsonnisme : en référence au scandale des décorations : l'affaire porte sur le trafic de décorations orchestré par Daniel Wilson, député et gendre du président de la République Jules Grévy, en échange d'investissements financiers à son profit. La révélation du scandale en 1887, la campagne de presse qui suit et la fronde des opposants au gouvernement (notamment Georges Clemenceau) entraîne la démission de Jules Grévy. Daniel Wilson est poursuivi mais acquitté en raison d'un vide juridique.



Ni Ferry ni Boulanger

Appel aux électeurs cosigné par le POF (Guesde,…)  et le CRC (Vaillant,…).


Signé Vaillant et... :

La France traverse en ce moment la plus grave des crises qui, depuis la Révolution du siècle dernier, ait mis en jeu son existence. Après cent ans de règne, la bourgeoisie épuisée et corrompue est arrivée à cet état de décomposition et d’infamie qui, en 1789, a fait la ruine de la noblesse et de l’ancien régime. Incapable de gouverner, elle ne sait plus que se diviser en fractions se disputant le pouvoir et la curée de la fortune publique.
Dix-huit années de gaspillage, de prévarications, de guerres lointaines et d’oppression des travailleurs, maintenus dans la même misère, sous le même servage, que par l’empire et la royauté, ont soulevé, contre un régime qui usurpe traîtreusement le nom de République, le mécontentement universel et ranime les espérances liberticides des monarchistes.
Mais la nation, décidée à se délivrer de gouvernants indignes, cherche à se ressaisir et n’a pas encore trouvé sa voie. Abusée, déroutée comme toujours par la vilenie, les défections, les mensonges des politiciens et des intrigants, elle semble hésiter entre les écueils contre lesquels elle se brise périodiquement, entre le parlementarisme et le pouvoir personnel, entre la réaction opportuniste ou radicale et la dictature, entre Ferry et Boulanger.
Pour une partie du peuple affolée de déceptions et de misère, il semble qu’en haine du présent on veuille se rejeter dans le passé, tandis qu’il faut résolument marcher en avant. Il faut nous débarrasser enfin du seul et unique mal qui nous accable, sous la République bourgeoise comme sous la monarchie : la FÉODALITÉ CAPITALISTE, pour laquelle gouvernent aujourd’hui opportunistes et radicaux, pour laquelle, demain, gouvernerait et sabrerait Boulanger.
La République est la forme politique nécessaire de l’affranchissement prolétarien. A tout prix elle doit être conservée. C’est l’impuissance, ce sont les crimes de nos dirigeants soi-disant républicains qui l’ont compromise et l’exposent à l’assaut des monarchistes conjurés et masqués ; c’est leur détestable politique qui a créé le péril boulangiste. Ils doivent disparaître, ils sont jugés et condamnés.
Mais leur chute ne doit pas être la chute du pays dans l’impérialisme, en pleine boue césarienne. Nous ne devons pas tomber de Ferry en Boulanger, mais les clouer au même pilori : ni Ferry, ni Boulanger ! ni rue de Sèze, ni rue Cadet ! La République égalitaire et sociale !
(…)

Rue de Sèze : le Comité républicain national créé en 1888 par les boulangistes s’y est établi.




Jules Ferry caricature en narcisse 
par Alfred Le Petit 1871 
série "Fleurs fruits et légumes de saison"





C’est sans doute un paradoxe pour beaucoup de contemporains que notre actuelle icône républicaine ait pu être un des hommes les plus détestés de son temps.

Pas seulement, et sans doute pas principalement, compte-tenu des critères d’indignation dans le contexte d’une époque qui n’est pas la nôtre, en raison du slogan, qui en revanche prend logiquement de l’ampleur à notre époque où la colonisation est très généralement condamnée, de « Ferry Tonkin ».

Davantage pour s’être attiré le surnom de « Ferry famine », en liaison avec son comportement dans le gouvernement versaillais qui menant une guerre impitoyable contre le Paris communard. C’est en effet le quatrième mousquetaire des « Trois Jules » originaires, au premier rang avec Thiers des ennemis de la Commune : (Louis) Jules Trochu, Jules Favre, Jules Simon.


Beaucoup enfin pour être bien davantage l’homme des puissants et de la finance que celui des réformes sociales et des intérêts du peuple.





La république doit établir l’harmonie des intérêts, et non les sacrifier les uns aux autres. 








PARIS




            Il n’y aurait pas de république en France si la capitale du pays n’avait pas le droit de s’administrer elle-même




La laïcité et Ferry.

Intervention de Vaillant à la Commune le 17 mai 1871 pour imposer la laïcisation des écoles :








LAICITE



Signé Vaillant :
Dans les quarante-huit heures, un état sera dressé de tous les établissements tenus encore, malgré les ordres de la Commune, par les congréganistes. Les noms des membres de la Commune délégués à la Municipalité de l'arrondisse­ment où les ordres de la Commune relatifs à l'établissement de l'enseignement exclusivement laïque n'auront pas été exécutés seront publiés chaque jour dans l'Officiel.

Commentaire de Maurice Dommanget :

Cette mesure vigoureuse arrivait trop tard. La Commune n'avait plus que six jours à vivre ! Elle ne s'effondra pourtant point sur un faible bilan laïc puisque Jules Ferry, redevenu préfet de la Seine, reconnaissait dans sa première circulaire relative à l'instruction primaire que les laïcisations d'école s'étaient effectuées « en beaucoup plus grand nombre » que pendant le siège. A ses yeux, d'ailleurs, elles étaient « nulles et non avenues » et il donnait des instructions pour rétablir les choses telles qu'elles étaient avant l'investissement.
                                                               (Le Petit Moniteur universel, 4 juin 1871).



                Nous sommes pour la laïcité, pour la liberté syndicale, parce que nous sommes le Parti socialiste.
                                                        (janvier 1914)


















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