Bilan et projets
Comité
du Berry des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871
Compte
rendu de la réunion du Bureau
Jeudi
15 septembre 2022 Saint-Georges-sur-Arnon 10h |
ACCUEIL
Conformément aux décisions de l’AG de Graçay, ce bureau est élargi à tout.e volontaire.
Adhérents/tes
présent(e)s :
Excusé(e)s :
Introduction
Accueil
dans la salle municipale. Échange de remerciements entre M. le Maire et Jean Annequin,
co-président, animateur de la réunion, pour le comité Berry.
Point financier :
(bilans
envoyés auparavant par la trésorière Marie-Thé)
Le co-président
Jean Annequin présente les nouveautés : les débats liés à l’actualité, c’est une animation collective dans l’esprit de
l’association. Le fil rouge, c’est le lien avec la Commune, avec son histoire. Dans
le cadre de cette expérimentation, visant à une large participation collective,
nous nous ouvrons à l’actualité de la Commune. On verra, par exemple, le thème
de la Commune et la nature. Nous exprimons notre pensée amicale en soutien à
nos camarades en mauvaise santé.
Le
compte rendu du 19 mai est approuvé à l’unanimité.
Le
co-président Michel Pinglaut fait le point sur l’état des adhésions. Nous comptons
à ce jour 47 adhérents et 1 non réadhésion. Il reste 2 personnes à rencontrer à
ce sujet.
Malgré
le non-paiement, nous poursuivons le relai des informations nationales.
Précisions
sur l’état de santé de notre secrétaire Michel Gouvernaire.
Activité
du comité :
Les 7
et 8 juillet 2022, on a célébré la journée de la cerise et la naissance de
Gabriel Ranvier dans un local à Baugy, la ville natale de ce dernier. Une
exposition a été aménagée à cette occasion. Les interventions : Michel
Pinglaut (Ranvier biographie et
personnages rencontrés), Jean Annequin (Ranvier essai de vie posthume), Jean-Pierre
Gilbert (livre Les communards du Cher), Jean-Marie Favière (vidéo
Ranvier). Animation : « Les Drôles de zigs de la Commune »
(Michel Pinglaut, Marie-Annick Bourguignon), et une autre journée le dimanche
25 août (Ranvier en exil).
Jean
Annequin évoque les actions menées dans l’Indre : Histoire de l’anarchie
et les libertaires dans la Commune.
Michel
Pinglaut notamment ajoute les informations et précisions suivantes :
Actualité du Berry
Le lendemain de la réunion (le vendredi16 septembre donc), à
l’Antidote (Bourges) « Les Drôles de zigs de la Commune » avec Michel
Pinglaut et Marie-Annick Bourguignon.
Le même jour (le jeudi 15 septembre donc) se tient une réunion nationale sur l’avenir
du bulletin, les nouveaux responsables ayant jeté l’éponge. Pour le bulletin,
Michel a demandé que soient dissociées nos interventions à titre d’historiens
et l’article sur la vie de notre comité du Berry.
Il
signale qu’on a révélé le thème national retenu par la coordination nationale,
à savoir « Les élus de la Commune », et qu’on a présenté le livret
d’accueil pour les nouveaux adhérents.
Le samedi
24 septembre c’est le jour de la Fête de la Commune ; Michel Pinglaut y
lit les Contes kanak. Le calendrier 2023 est disponible. Les journées
nationales nous conduiront à Narbonne, avec présentation de la révolte des
vignerons 1907 (idée d’établir des liens entre la Commune et son « avant »
d’une part - comme 1848 - et son « après » d’autre part).
Le
parcours communard à Vierzon créé à l’occasion du 150e est toujours
potentiellement actif. Le suivant est proposé le samedi 22 octobre (en lien
avec la soirée sur La Butte de Satory à la Décale de Vierzon la veille).
Le vendredi 21 octobre, donc, nous présenterons La Butte de Satory à la Décale.
La même pièce sera ensuite donnée le jeudi 15 décembre à Bourges, aux Archives départementales
du Cher.
Marie-Annick
et Jean-Claude Bourguignon nous ont présenté leur film. On a pu revivre ainsi
la montée au mur des fédérés le samedi 21 mai 2022, la visite au cimetière du
Montparnasse le lendemain matin, la soirée du lendemain à la Mairie de
Montreuil (au programme : la chorale populaire de Lyon, Peuple et chansons
de Brest, la chorale populaire de Paris), et enfin, en juillet 2022, la visite
du cimetière protestant de Nîmes où se trouve la tombe de Rossel ; ils y
ont déposé un œillet au nom de notre comité.
Préambule
général aux interventions d’actualité par Jean Annequin.
Il
ouvre cette nouvelle rubrique dans l’esprit de la Commune. Il présente quelques
brèves en illustration de son propos.
Il
remarque que la revue Historia consacrée au XIXe siècle ne consacre aucun
chapitre sur la Commune, seulement mentionnée dans la frise chronologique. Un
regret : que les articles soient rédigés par des journalistes, et non par
des historiens.
Il
attire l’attention sur l’actualité de la révolution mexicaine où on trouvait
des communards, comme d’ailleurs en Argentine.
Le
Rojava est toujours un sujet d’actualité. On note la parution du livre La
Démocratie sous les bombes - Syrie-Le Rojava entre réalisation et
répression, (sous la direction de Pierre Crétois et Edouard Jourdain, Le
Bord de l’eau éd., 2022).
Au
Chili, la nouvelle constitution est rejetée 62%. Points sensibles : la
République démocratique et sociale, l’avortement.
Les
Rendez-vous de l’histoire de Blois du 5 au 9 octobre. Le thème cette année en
est « La mer ». Lien évident avec la Commune : la déportation,
l’exil. On peut déplorer l’absence sur ce terrain de l’association nationale,
qui ne mobilise ni les anciens historiens, comme Gilles Candar ou Michel
Cordillot, ni les nouveaux, qu’on évoquera plus loin avec notre projet de
colloque.
Une
pièce de théâtre intitulée « Réveils » va se jouer au Magny (36) relatant la
création en 1904 du groupe artistique issoldunois composé d’ouvriers.
Autres
personnalités : Pauline Roland et Louise Michel, Martin Nadaud et les
maçons de la Creuse.
Préambule
à la première intervention par Jean-Marie Favière.
Il mentionne
cette ligne de crête qu’on a, et c’est une bonne chose, décidé de suivre, et en
indique d’abord les dangers potentiels : d’une part on risquait l’excès de
commémorations passéistes et finalement assez vaines, et d’autre part maintenant
on risquera aussi l’excès de passions partisanes, sources de possibles querelles
internes dommageables. Il invite à parier sur la maturité de notre comité et de
ceux qui le font vivre pour additionner les avantages des deux côtés : d’une
part poursuivre plus que jamais nos études historiques innovantes, sérieuses et
fécondes, et d’autre part, animer des débats actuels qu’on souhaite utiles, vivifiants
et inspirants.
Première
intervenante : Eliane Lécrivain.
Sujet :
Son éditeur Jean-Pierre Santini arrêté injustement en Corse et sa grève de la
faim. Il a 78 ans, il est actuellement en résidence surveillée malgré la
présomption d’innocence.
Eliane lit
la lettre qu’elle a adressée au ministre Dupond-Moretti et la réponse ambiguë
de ce dernier (Je ne peux intervenir, je demanderai un examen de la question).
Après
son exposé, l’approbation est générale. Autre chose : au cours du débat
qui a suivi, quelqu’un a donné un conseil concernant un film France TV
« La montagne fleurira ».
Deuxième
intervenant : Jacques Pallas
(maire de Saint-Georges-sur-Arnon).
Il
s’appuie sur le Bulletin n°91 Tr. 3, plus précisément sur l’éditorial de Joël
Ragonneau intitulé « Entre mémoire, histoire et espoirs » :
Notre
régime présidentiel, couplé à un régime parlementaire, est-il une démocratie
véritable ? La Commune instaure, elle, il est vrai à l’échelle d’une ville
et pendant quatre semaines, un véritable gouvernement du peuple par le
peuple : « Les membres de l’assemblée municipale sont sans cesse
contrôlés, surveillés, discutés par l’opinion, sont révocables, comptables et
responsables – Ne peut-on avoir pour perspective une véritable démocratie
citoyenne, participative, où la nation puisse exercer une véritable
souveraineté, et ce, à tous les niveaux, avec des espaces publics de débats, de
décisions, dans une totale transparence ? » (Appel du 22 mars 1871 aux
électeurs, par le Comité central de la Garde nationale).
Note : Je pense [Jean-Marie Favière] qu’il aurait fallu
ponctuer ainsi, la seconde phrase n’étant pas dans l’appel :
« Les membres de l’assemblée municipale sont sans cesse
contrôlés, surveillés, discutés par l’opinion, sont révocables, comptables et
responsables. » (Appel du 22 mars 1871 aux électeurs, par le Comité
central de la Garde nationale). Ne peut-on avoir pour perspective une véritable
démocratie citoyenne, participative, où la nation puisse exercer une véritable
souveraineté, et ce, à tous les niveaux, avec des espaces publics de débats, de
décisions, dans une totale transparence ?
Le
titre de l’intervention s’impose donc ainsi : « La France actuelle,
démocratie véritable ? ».
Différence
des idéaux de la Commune avec la France actuelle, dans laquelle des élus
corrompus sont maintenus en poste.
Il
pointe les transferts dans le cadre des régions, des Communautés de commune, ce
qui entraîne des éloignements préjudiciables au contrôle citoyen. Tous les
domaines sont concernés (économie, sport, culture, services sociaux,…). Les
centres de décisions sont de plus en plus opaques, sans aucun droit de regard
de la commune. On vote des impôts supplémentaires hors référendum.
Vers un
groupement de communes : ce qui entraîne moins de démocratie, un petit groupe
d’élus procède aux désignations (maire délégué), il n’y a plus de conseil
municipal.
On
subit la suppression des ressources locales, les compensations promises ne sont
pas à la hauteur.
La
dématérialisation occasionne des difficultés, et même pour beaucoup elle
devient un obstacle réel (santé, cartes d’identité, passeports,…).
Cette
dégradation de la démocratie communale se fait sous l’influence de l’Europe.
Au
cours du débat : Oui, c’est bien une fausse décentralisation.
Saint-Georges est sauvé par la transition écologique. Les atouts naturels sont
mis en valeur : rivières, éolien… On se dirige vers l’autonomie
énergétique et vers l’autonomie financière.
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Repas à la Guinguette Chez Navy
aux 2 étangs.
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La
reprise de l’après-midi se fait sous le signe d’échanges et de rappels d’informations.
Entre autres :
Le
vendredi 21 octobre nous présenterons La Butte de Satory à la Décale de
Vierzon : le rendez-vous est décidé à 17h. On rappelle que la même pièce
sera ensuite donnée le jeudi 15 décembre à Bourges, aux Archives
départementales du Cher.
Il
convient par ailleurs de prévoir une dernière réunion en décembre.
On
passe à la rubrique des interventions thématiques.
1ère
intervention.
Jean Annequin introduit
l’intervention de Sylvie Bonnet.
Le
titre : « Laïcité, instruction
en lien avec l’actualité Les leçons du passé imposent des devoirs ».
Sylvie
Bonnet souligne le contraste entre les aspirations et les réalisations de la
Commune d’une part, et la situation dégradée actuelle notamment dans les
services publics, les hôpitaux, l’enseignement, la culture,…
2ème
intervention.
Jean-Marie Favière introduit l’intervention de Christiane Carlut.
Le
titre : « Le luxe
communal ».
Evolution
prévue du site en 3D ( https://www.luxecommunal.com ) et ajout d’une dimension
de jeu, pour attirer des visiteurs plus jeunes.
Modifications
récentes : Thiers comme magicien d’Oz, les 7 Blanquis de Walter Benjamin
(d’après Baudelaire et « L’éternité par les astres »), les jardins
aristocratiques réquisitionnés autour de Paris et transformés en potagers à
haut rendement, de Kropotkine.
Polarité du
site : les astres et les monstres (d’après les Astras et les Monstras de
Aby Warburg).
Cf. ANNEXE 2
3ème
intervention.
Michel Pinglaut introduit l’intervention de Sylvain Neveu.
Le
titre : « Les électriciens de
la délégation scientifique : entre piles et étincelles ».
La
délégation scientifique permet de mettre l’accent sur François Parisel. Il y
eut 550 projets pendant le Siège de Paris, ce fut globalement un échec, mais il
était difficile pour la Commune de faire mieux dans ces conditions…
Un décret
du Journal officiel de la Commune annonce la création d’une équipe
d’électriciens, ce qui intrigue : Quelle est la signification du métier en
1871 ?
Il y a
une notice à faire pour le Maitron sur Charles Antoine Fabre de Lagrange.
En ce
qui concerne l’électricité, notons qu’il n’y avait pratiquement que des piles
électriques ; les génératrices tournantes étaient encore très rares, sauf
au phare de Montmartre.
L’usage
de l’électricité en 1871, c’est la galvanoplastie, l’électrothérapie, le télégraphe,
l’éclairage par lampe à arc.
Quant
aux mines électriques, on ne peut que noter l’échec de leur utilisation par la
Commune.
Hantises
versaillaises, c’était que Paris soit miné. C’était au contraire l’espoir des
communards. Cet espoir étant déçu, il ne leur restait qu’un seul moyen : les
incendies.
Enfin,
Sylvain Neveu annonce un projet musique avec Christiane Carlut.
Cf. ANNEXE 3
4ème
intervention.
Jean Annequin introduit l’intervention de Caroline Maigne.
Le
titre : « Du sport à la danse
pour tous ».
La
France accusait alors un retard dans ce domaine, notamment par rapport à la
Prusse ou l’Angleterre.
A Paris
on crée un corps de gymnastes en vue de former des professeurs de gymnastique.
Un but
n’est jamais oublié : la guerre.
Après
la Commune, des communards réalisent des actions concrètes dans ce domaine,
notamment Paschal Grousset dont la conception (populaire) est opposée à celle
de Pierre de Coubertin (élitiste).
Elle
présente son projet Culture-santé en Brenne : aide aux plus vulnérables,
avec la perspective de les faire gagner en autonomie.
Cf. ANNEXE 4
Dans sa
prise de parole qui a suivi, Jean Annequin a abordé les points suivants :
La province :
Synthèse d’histoire rurale en Indre. Contre les clichés comme celui de
« la province contre Paris ». Prendre en compte le terreau de
pré-révoltes locales. Que la province ne soit pas un chapitre à part, mais
qu’on traite le thème au rythme des événements de Paris. Donner toute sa place
à l’alliance républicaine des départements, à la déclaration du 16 avril (Fédération
des communes), à l’appel d’André Léo aux paysans (mêmes intérêts que les
ouvriers). Utiliser l’opportunité de la date du 9 décembre (la laïcité) pour s’adresser
aux scolaires. Faire connaître les bourses du travail que Gustave de Molinari,
économiste belge, a théorisé dans l’intérêt du patronat et que le mouvement
ouvrier a transformé en outil syndical – pistes : les maçons de la Creuse,
réflexion sur les notions de mutuellisme et de mutualisme.
A
suivre :
Prévoir
une intervention à Saint-Georges-sur-Arnon, ne serait-ce que pour le thème
national 2023 « Les élus de la Commune ».
Parmi les
projets envisagés, Jean-Marie Favière signale une séance de l’association Ciné
Rencontres au Ciné Lumière de Vierzon en partenariat avec l’association France
Kurdistan.
Michel
Pinglaut rappelle et annonce :
Vendredi
16 septembre « Les drôles de zigs de la Commune » à l’Antidote de
Bourges.
Lectures
sur les publications post-150e.
Samedi
24 septembre Paris Fête de la Commune
Narbonne
voyage associatif national.
Saint-Florent
Vendredi 7 octobre à la médiathèque : Michel Pinglaut, « La Commune
de 1871 n’est pas morte » (faits, décrets, actualité,…).
Blois
Les Rendez-vous de l’histoire du 6 au 9 octobre : Michel Pinglaut assurera
une permanence au stand national. Regrets encore une fois que l’association
nationale n’intervienne pas sur le thème : « La mer ».
« La Butte de Satory » à la Décale
de Vierzon le vendredi 21 octobre, puis le jeudi 15 décembre à Bourges, aux
Archives départementales du Cher.
Commémorations : en fin d’année, Gabriel
Ranvier Edouard Vaillant.
Radio
Résonance 96.9 : programmes modifiés : plus de chroniques de 4min
hebdomadaires, mission mensuelle maintenue : 50min chaque 2ème
mardi du mois. Possibilité d’écouter par Internet.
Christiane
Carlut réactive l’idée d’un colloque dans le Berry. On y solliciterait les nouveaux
historiens de la Commune. Anticiper le financement pour le transport et
l’hébergement. Les interventions se feraient à titre gratuit. Ajout d’une ou
plusieurs expositions. Prévu pour le printemps 2024.
Réunion
du groupe concerné : jeudi 3 novembre au matin.
Sylvain
Neveu rappelle le projet d’expériences scientifiques concrétisées.
PROCHAIN BUREAU OUVERT
(le lieu
et les détails pratiques seront précisés ultérieurement).
Le jeudi 8 décembre 2022.
Prises de notes pour le bureau : Edwige Sallé et Jean-Marie Favière.
Avec les contributions complémentaires de Jean Annequin, Caroline
Maigne, Michel Pinglaut, Christiane Carlut, Sylvain Neveu.
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ANNEXES
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ANNEXE 1
Les leçons du passé imposent des
devoirs
En
seulement 72 jours d'existence, la Commune de Paris a su dans de nombreux
domaines poser les bases d'une France laïque, plus libre et plus égalitaire.
Les ouvriers s'expriment dans des groupes, des clubs populaires ou des chambres
syndicales, et participent ainsi à l'action du gouvernement provisoire afin
d'améliorer leurs conditions de travail et de vie. Les femmes fondent des
clubs, des comités de vigilance. Des ateliers sont créés et quelques écoles
ouvrent pour les filles. L'égalité salariale, le droit au divorce, commencent à
mieux s'appliquer. La séparation de l'Eglise et de l'Etat aboutit à proclamer
"l'école laïque, gratuite et obligatoire" pour les filles comme pour
les garçons. 37 % des femmes et 29 % des hommes ne savent alors ni lire ni
écrire, et les enfants pauvres travaillent dangereusement dans les usines,
filatures, fonderies, mines... Les municipalités procureront des fournitures
scolaires et des vêtements. Il y aura création de crèches et de cantines
scolaires, de bibliothèques, et la réouverture des musées destinés à tous les
publics.
Qu'en
est-il aujourd'hui ? Le capitalisme domine le monde. Les riches sont de
plus en plus riches et s'installe une société à plusieurs vitesses. L'exode
inexorable dans les campagnes, la casse du secteur public, la désindustrialisation,
le chômage ; l'anxiété face au dérèglement climatique, à la vie chère, au
surmenage ; l'inquiétude face à la désertification médicale et aux
conséquences d'une guerre se déroulant sur le sol européen... S'ajoutent à tout
cela le fait que nos compatriotes s'impliquent de moins en moins en matières
politique et syndicale. L'abstention qui en découle, surtout chez les jeunes,
demeure préoccupante. La montée de l'indifférence et du racisme est évidente.
L'ignorance progresse.
La
fermeture de classes, l'absence d'une solide vision politique, des réformes et
des projets inappropriés, toute approche humaine et sociale abandonnée, entraînent
des enfants fragilisés vers un probable échec. Notre rôle est d'informer dans
l'espoir de convaincre, d'intéresser les jeunes à la politique et à l'évocation
de l'histoire. Surtout, soyons vigilants. La tâche est immense et dépasse même
notre imagination.
Un
évènement édifiant est récemment survenu à La Châtre lors d'une conférence
consacrée à l'illettrisme. De nos jours, y a-t-on appris, 2,5 millions
d'adultes, soit 7 % de la population, ne savent ni lire ni écrire ni compter.
Dans la salle, plusieurs personnes concernées ont expliqué leur isolement au
fond de la classe dès la rentrée. Alors que j'interpelle à ce sujet
l'assemblée, une enseignante a répondu que "pour s'occuper d'élèves, il
n'y a pas forcément besoin d'avoir fait de grandes études" et donne en
exemple "des religieuses d'autrefois qui, certes, n'avaient pas suivi de
formation mais avaient pour mérite d'accorder de l'amour aux enfants"...
Propos
réactionnaires qui ont été fortement applaudis !
Sylvie Bonnet
ANNEXE 2
Compte-rendu présentation
actualités du site : LE LUXE COMMUNAL
Le site du Luxe Communal reste actuellement inchangé. Mais,
à la suite de la rencontre avec deux professionnels de la 3D qui vont m'aider
pour la construction du projet, celui-ci a été entièrement recomposé pour y
ajouter une dimension de jeu vidéo, dont l'objectif est d'intéresser un public
plus jeune et moins spécialisé historiquement.
On pourra, dès l'entrée du site, choisir de se rendre
directement sur le centre-cible (les projets de la Commune : réalisés,
non-réalisés, extrapolés, les inventions et les utopies réelles) ou de naviguer
dans le site à travers des missions, obstacles, enquêtes, càd dans la voie du
« GamePlay ».
Quelques actualisations :
- à chaque étage du café, le visiteur sera confronté à des
phénomènes climatiques (tornade, pluie, brouillard etc.) qui tenteront de
l'empêcher de progresser dans sa visite. Il devra les endiguer par des actions
déterminées à partir des indices qui lui seront distribués. Ces phénomènes
seront pilotés par un petit Thiers, avatar du magicien d'Oz, dissimulé dans le
site. Le visiteur pourra, s'il le trouve, désactiver la machine qui produit ces
phénomènes climatiques.
- la partie sur Blanqui (les geôles dans les souterrains)
s'est fortement développée, à partir des écrits de Walter Benjamin établissant
un parallèle entre les êtres et les planètes sosies de « L'éternité par
les astres » et un poème de Baudelaire intitulé les 7 vieillards. Ainsi, 7
Blanquis, dans 7 geôles du Taureau superposées au-dessus de la Manche, liront
des extraits de son texte. Si le vent le porte bien, le visiteur pourra
s'évader du fort, accompagné de Blanqui, en sautant sur un radeau guidé par les
astres marins. Blanqui pourra faire son entrée uchronique au 18 mars 1871.
- les tables du café permettront d'accéder à des
discussions : Marcel Cerf/Maxime Lisbonne par Claudine Cerf, Edouard
Vaillant/Jean Jaurès par J.-Marie Favière, Louise Michel/George Sand par Michel
Pinglaut, Charles Delescluze/la paysannerie par Jean Annequin.
- la réalisation est en cours de la « harpe
d'outre-rêve » de Louise Michel, dessins Natasha Buryka, musique Sylvain
Neveu.
Le site va progressivement être remodelé pour accueillir la
nouvelle version. Des plans et montages (Photoshop) de dessins remplaceront les
images en 3D, pour pallier au temps (long) nécessaire pour les réaliser.
Christiane Carlut
ANNEXE 3
Les électriciens de
la délégation scientifique : entre piles et étincelles
Confrontés aux difficultés de faire fonctionner les
éclairages des fortifications et de réparer le Phare de Montmartre, un immense
projecteur capable d’éclairer jusqu’à près de dix kilomètres le nord-ouest de
Paris, la délégation scientifique créa le 16 mai 1871 des équipes
d’électriciens. Maîtriser la disponibilité et la fiabilité des piles
électriques (seule source de courant disponibles à l’époque) pour produire des
étincelles et ainsi éclairer ou faire sauter des mines, telles étaient les
objectifs assignés aux électriciens, métier qui n’existait pas en tant que tel
en 1871. Entre défi technique concret et rêve vernien, nous nous proposons
d’explorer l’environnement technologique de l’électricité, ses usages civils et
militaires, ainsi que le profil et les compétences du personnel affecté aux
travaux électriques au temps de la Commune. Ce travail sera décliné de la façon
suivante :
1 – Un article sur les équipes d’électriciens de la
délégation scientifique dans le bulletin national.
2 – La notice dans le Maitron de Charles Fabre de Lagrange,
directeur du Phare de Montmartre puis chef et formateur des électriciens.
L’écriture de cette notice m’a été suggérée par l’historien Éric Fournier avec
qui je suis en relation.
3 – Une animation, avec manipulation réelle de matériel
électrique reconstitué, qui sera à la fois technique et historique, dans
l’esprit de la vulgarisation scientifique. Cela permettra de mettre en évidence
les enjeux de l’utilisation des installations et des équipements électriques
pendant le Siège et la Commune de Paris.
Sylvain Neveu
ANNEXE 4
Du sport à la
danse pour tous
Sous la Commune se diffusa l’idée de développer
l’exercice physique pour l’éducation de la jeunesse ; il fallait préparer
une génération d’hommes forts et sains ; ainsi Hippolyte Triat, figure
majeure de la gymnastique en France, fut nommé directeur des exercices
gymnastiques de la ville de Paris et créa un corps spécial de gymnastes
destinés à former des professeurs de gymnastique pour les écoles et les armées.
Mais dans l’ensemble, il y eut très peu de faits concrets ; C’est surtout
avec d’anciens communards, fidèles à l’esprit de la Commune, tels Paschal
Grousset et Edouard Vaillant que cette éducation se concrétisa dès 1888 avec la
création de la ligue nationale de l’éducation physique ; cette vision du
sport rejetait la compétition au profit d’un idéal de fraternisation et
d’éducation populaire en développant les exercices physiques dès l’école
primaire pour les filles et les garçons. C’est une autre approche du sport,
malheureusement, plus élitiste qui fut adoptée dès 1896 avec la création des
jeux olympiques modernes par Pierre de Coubertin reprenant la devise :
« plus vite, plus haut, plus fort ».
[Paschal Grousset, diplômé à la fois d’un
baccalauréat littéraire et scientifique, après 4 années brillantes d’étude de
médecine, embrassa finalement le métier de journaliste en tant que
vulgarisateur scientifique. Il fut délégué de la Commune aux Relations
extérieures puis, exilé en Nouvelle Calédonie ; il réussit à s’enfuir en
1874 et vécut ensuite pendant 7 ans à Londres d’où il rapporta le football et
d’autres jeux de balles. Pour lui, il y a un lien constant entre le sport, la
santé, la force et la morale patriotique qui constituent le portrait récurrent
de ses héros de romans qu’il signe du pseudonyme d’André Laurie. Après la
Commune et jusqu’à sa mort en 1909, il participa activement à la vie politique,
toujours fidèle aux idées d’une République sociale.]
Développer aujourd’hui la danse intégrante rejoint l’esprit de la
Commune : c’est une danse pour tous car la moitié des participants sont en
situation de handicap : il s’agit de danser librement pour soi et avec les
autres tout en étant guidé par une professionnelle, Louise Cazy, artiste du
Collectif Mondo, et cela quelles que soient les capacités de chacun ; tout
le monde est sur le même plan, à égalité pour suivre les cours. Il n’y a pas
d’esprit de compétition : il s’agit d’apprendre à se dépasser soi-même au
milieu des autres et l’œuvre est collective. Cette intégration des personnes en
situation de handicap est essentielle pour que l’on prenne conscience de la
richesse commune que chacun peut s’apporter. D’où l’importance de ne pas isoler
les personnes plus vulnérables dans des structures qui les éloignent voire les
coupent de tout lien social. Dès l’enfance, ils vont dans des structures
adaptées et ne se mêlent pas aux autres enfants.
On peut également se questionner sur le nombre impressionnant de personnes
sous tutelle ou curatelle en France – 800 000. Ne pas confondre la
dépendance plus ou moins importante d’une personne qui nécessite de l’aide extérieure
avec son autonomie (= sa capacité à se gouverner elle-même, à diriger sa vie, à
choisir) : C’est l’autonomie qu’il faut encourager et prendre le temps de
développer sinon, ces personnes sont exclues de toute vie sociale : lors
des ateliers de danse intégrante, les personnes en fauteuil, par exemple ne
reçoivent de l’aide que si elles le demandent : on ne fait pas à leur
place. La difficulté majeure qui freine le développement de l’autonomie est
liée souvent à l’absence de communication avec la personne qui ne peut
oraliser. D’où l’importance de développer d’autres moyens de communication
comme la langue des signes par exemple.
Ces cours de danse intégrante sont donnés à la salle des fêtes d’Azay-le-Ferron,
un mercredi par mois grâce à un projet culture santé subventionné en partie par
la DRAC.
Caroline Maigne
Les 200 000 vues atteintes le 28 août 2021
Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant".
Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin vaillantise."
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