mercredi 7 décembre 2022

RÉUNION DE BUREAU OUVERTE À REZAY

                                                                               

JEUDI 8 DECEMBRE 2022                                

 




10H-17H




RÉUNION DE BUREAU OUVERTE À REZAY

Comité du Berry des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871

                                       JEUDI 8 DECEMBRE 2022                              REZAY (Cher)

 

INVITATION

 

Le comité du Berry des Amies et Amis de la Commune de Paris a le plaisir

de vous inviter à sa REUNION DE BUREAU OUVERTE

qui se tiendra à REZAY le JEUDI 8 DECEMBRE 2022 à partir de 10h.

 

Merci de confirmer votre présence en utilisant le coupon fourni.

 

 

MODALITÉS PRATIQUES

 

 

1-Le déplacement :

Le plus collectif possible en se contactant mutuellement et avec le suivi des Ami-es du bureau pour faciliter la venue (voir contacts sur coupon).

 

2- Situation de Rezay :

à 10 km au sud de Lignières sur la D80.

 

3- Lieu :

Le Bourg 18170 Rezay (Canton de Châteaumeillant – Arrondissement de Saint-Amand-Montrond – Département du Cher). Voir plan annexe.

 

4-Début de la réunion :

à 10 h (accueil).

 

5-Ordre du jour :

(10h-12h/12h30)

A-     Vie du comité du Berry

fonctionnement- finances- activités -communication -archives –relations avec le National.

B-     Actualité de la Commune

« Sur les traces de la Commune » : projection de représentations dans l’espace public faisant référence à la Commune de Paris (dossier « Actualité de la Commune »).

 

6- La restauration :

(12h/12H30-14h)

repas fraternel

au même endroit que le lieu de la réunion.

Suivant la tradition historique et populaire, cette réunion sera ponctuée vers midi d'un repas fraternel et communeux.

20€. Règlement sur place.

Communard en apéro (payé par le comité). Entrée poissonnière avec salade. Rôti avec sauce forestière et petits légumes (les grosses légumes sont indésirables, d'ailleurs, ils vont en Suisse- MP). Plateau de fromages. Dessert maison.

Chateaumeillant, Reuilly, Venesmes (blanc ou rouge) : 12 € la bouteille (payée par le comité tout ou partie?).

 

 

7-Après-midi :

(14h-17h)

Projet de Colloque national d’histoire porté par le comité du Berry.

-esprit, groupe en charge, état des avancées ;

-présentations par les ami-e-s des thématiques historiques des possibles intervenants/tes ;

-projections et calendrier.

 

8-fin de la réunion :

à 17h.

 





Berry républicain 15 décembre 2022



Et si on mettait la photo avant recadrage (j'y serais, mais pas que...):





Pendant "l'entracte" (peu avant le repas) Denis Bonnet a fait le lien entre le lieu et la tradition des conteurs beaucerons et berrichons: c'est en effet le pays de Jean-Louis Boncoeur. 

Moins prolifique mais tout aussi tendre et virulent face au monde son temps, qui ressemble encore beaucoup au nôtre, dans ses vers, que son compatriote Gaston Couté dont il s'est révélé un digne émule, pareillement de forte tendance dans la défense du patois de la petite Beauce et de pensée anarchiste, Maurice Hallé (1886-1954) est originaire d'Oucques la Joyeuse, commune située dans le département du Loir et Cher (Gaston Couté étant pour sa part issu du sud du Loiret). Son père tenait dans le bourg une forge et sa mère une auberge. 
  C'est dans ce cadre, en côtoyant le peuple de la campagne et les artisans installés intra muros, que Maurice Hallé prit goût à les décrire ainsi que leurs propos quotidiens. Après l'école communale qu'il fréquente jusqu'à ses treize ans, période suivie d'un compagnonnage, se montrant trop faible (il se qualifiera d'avorton dans l'une de ses oeuvres) pour exercer le même dur métier que son père, grâce à l'obligeance d'une tante, il pourra monter à Paris où il deviendra d'abord garçon de café, dépensant ses pourboires chez les libraires, ne cessant d'écrire. Puis, malgré un état maladif constant, il deviendra chansonnier, animera l'équipe de la revue satirique et aléatoire dans sa parution "La vache enragée", collaborera à "La Guerre sociale" de Gustave Hervé. Il fera la "der des ders" entre autres du côté de Vauquois, puis se mettra en ménage de manière  discordante... 
  Il nous a laissé un recueil intitulé "Par la grand'route et les chemins creux" édité (tout comme "La chanson d'un gâs qu'a mal tourné" de Gaston Couté) par "Le Vent du ch'min". 
En voici un extrait.




                  Comme tant d'autres
                                    (dédié "A mes camarades de la Muse rouge")

Comme tant d'autres je suis né / Dans un pauvre mais gai village / De moissons d'or environné, / D'azur, de paix et de feuillage. /
La ville au regard aimanté / M'a murmuré ses patenôtres. / Quittant les champs pour la cité / Je suis parti, comme tant d'autres.

Comme tant d'autres, j'ai connu / La faim, le froid et la misère. / J'ai vu l'orgueilleux parvenu / Insolent pour le pauvre hère /
Et le noble au luxe indécent / Qui, dans la débauche, se vautre... / J 'ai serré les poings, impuissant, / Et j'ai pleuré, comme tant d'autres.

Comme tant d'autres, j'ai chanté / Le doux pays qui m'a vu naître, / Le soleil de la Liberté. / J'ai chanté la haine du Maître, / L'amour des Peuples, la Raison, / De l'humanité les Apôtres... / Alors j'ai connu la prison, / Injustement, comme tant d'autres!

Comme tant d'autres, j'ai souffert, / Vidé la coupe d'amertume... / La vie, hélas, est un enfer / Où le courage se consume. /
Car loin de mon pays natal, / Loin des champs de blé et d'épeautre, / Sur un petit lit d'hôpital, / Je finirais, comme tant d'autres! 

Pour les hommes, j'aurais voulu / Plus de bonheur, moins de souffrances, / Et le jour qu'il l'aurait fallu, / Combattre pour leur délivrance, pour nos droits sacrés, accourir / Parmi les gueux, les mieux, les nôtres. / Combattre avec joie, et mourir /
Pour le peuple, comme tant d'autres!

Maurice Hallé











La vidéo:





L'Echo du Berry (date non communiquée) - Correction: plus de 700 communeuses et communeux en Berry(215, c'est seulement le Cher)



LE COMPTE RENDU


 

Comité du Berry des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871 Compte rendu de la réunion du Bureau

Jeudi 08 décembre 2023   -  Rezay


Conformément aux décisions de l’AG de Graçay, ce bureau est élargi à tout.e volontaire.

 

Adhérents/tes présent(e)s :

Jean Annequin – Michel Pinglaut – Jean-Marie Favière – Marie-Thérèse Kuntz (trésorière) - Danièle Annequin - Eliane Aubert Colombani - Denis Bonnet - Sylvie Bonnet - Marie-Annick Bourguignon – Jean-Claude Bourguignon - Christiane Carlut – Bernard Evenot - Mireille Langlois – Robert Langlois - Caroline Maigne-Neveu – Edwige Sallé 


Excusé(e)s :

Georges Chatain- Manuel Félix – Lucette Lecointe - Ginette Gérard - Jean-Claude Cammas - Marie-Jo Cammas - Alain Garaude- Jacques Pallas.

 

Introduction – Michel Pingaut

Des nouvelles de Michel Gouvernaire. Un mot de sympathie signé par chacun lui sera envoyé.

Évocation des réunions de coordination avec le national qui se font maintenant par visio. Participation de Michel à ces réunions avec le souhait de rendre bien visible l’activité du Comité du Berry.

Critiques sur l’AG 2022 de l’association nationale et propositions pour apporter des améliorations pour celle de l’année 2023.

Contacts avec la FOL pour avoir une aide sur le budget de subvention pour l’événement « histoire » prévu pour l’année 2024.

Points évoqués le matin :

®   AG 2023 du Comité du Berry des AACP :

-       Date prévue : le samedi 4 mars 2023

-       Lieu prévue : Issoudun ou Buxeuil.

®   Commémoration Edouard Vaillant : le dimanche 18 décembre à 10h30 – cimetière du centre-ville de Vierzon – discours et achat de la gerbe assurés par le Parti Socialiste de Vierzon.

 

®   Différents questionnements :

Sur l’organisation des réunions du bureau élargi :

-       Les réunions se déroulent des jours en semaine donc impossibilité de participation pour les ami.es qui travaillent -> proposition : tenter de faire les réunions le samedi.

 -       La question du secrétariat, et des prises de notes avec comptes rendus de ces réunions.  -> proposition : faire un rapide relevé de notes sur les grands axes évoqués lors de la réunion, les intervenants sur les différents sujets pouvant envoyer une synthèse écrite de leur contribution qui sera annexée au relevé de notes.

  

®   Point financier- Marie-Thérèse Kuntz présente le solde de compte bancaire à fin octobre 2022     

            -       Une assurance a été souscrite à l’APAC, assurance en lien avec la FOL – légèrement inférieure aux tarifs connus à la MAIF ou MACIF.

-       Point sur les factures à faire pour des prestations de Michel Pinglaut à Saint-Florent et à Bourges (au Hublot) et encore pour des livres vendus à la médiathèque de Bourges.

 

®   Présentation par Jean-Marie d’un PowerPoint de Sylvain Neveu :

« Sur les traces de la Commune » : projection de représentations dans l’espace public faisant référence à la Commune de Paris (dossier « Actualité de la Commune ») ; photos et visuels qui montrent la présence et l’actualité de la Commune de Paris dans les mots d’ordre lors de différents mouvements sociaux récents.

Points évoqués l’après-midi :

®   Suite de la réflexion sur le projet de Colloque national d’histoire porté par le comité du Berry.

Date prévue : 2024.

Objectifs : transmission de savoirs et de connaissances sur le sujet de la Commune de Paris.

Forme du projet ?

-       Quels thèmes ?

-       Quelle forme : colloque sur un seul temps donné ou avec plusieurs événements répartis dans l’année – quelles fréquences ?

Quels moyens ?

 Présentations de divers sujets et approches historiques du projet :

     

- Présentation générale de nouvelles pistes historiographiques.    Jean Annequin

- Démocratie directe par le bas. Jean Annequin

- Les femmes.    Sylvie Bonnet

- L’instruction J.-M. Dupeyron. Jean-Marie Favière

- Le travail. Jean Annequin

- Science et communication.   Sylvain Neveu

- Les arts et l’histoire contrefactuelle.    Christiane Carlut     

- La province et le communalisme.     Jean Annequin. 

- La Commune dans le monde.   Marie-Annick Bourguignon

- L’exil.   Denis Bonnet

- L’amnistie. Jean Annequin

- Les femmes.    Caroline Maigne-Neveu

- La culture de guerre au moment de la Commune. Sylvain Neveu. 



Prochaine réunion de bureau ouvert le vendredi 20 janvier 2023 sur la journée de 10h à 17 h, conditions pratiques

- lieu : Sainte-Lizaigne (36100), commune proche d'Issoudun

- réunion : salle municipale mise à disposition aimablement par M. le Maire

- restauration : Café l'Atelier du village - repas à 3 plats autour de 20 € (nombre maxi 20)



Contribution: Jean Annequin

SYNTHÈSE DES PRÉSENTATIONS HISTORIQUES

 

I-(intro) Hors thématiques : présentation générale des nouvelles pistes

auteurs: Deluermoz-Dupeyron-César-Cordillot

les contributions : synthèse des contributions « Perspectives » des actes colloques/ouvrages bilans

Etat général des recherches et travaux

Retour à l’histoire de la Commune par les faits, les perceptions des acteurs, l’exploitation d’archives nouvelles, les expériences au ras du sol, le moment Commune 1870-1871, les formes narratives- nouveaux regards sur les femmes, le genre, l’exil -références aux luttes sociales

Réinvestissement de l’objet Commune (politisation, province) par des champs aussi non universitaires

Recherche de dialogue philosophie/ histoire pour aborder la vie révolutionnaire de la Commune : mise en lumière du praxis populaire, de la politique sociale et éducative de la Commune, du concept plus riche de République-redécouverte d’écrits

Liste de nouvelles pistes liées aux constats et aux manques

Micro histoire dans les quartiers de Paris et dans la province et les campagnes

Le rapport Commune et communalisme

Sortir du cadre parisien

Besoin d’élargissement temporel

Multiplicité de lectures et d’usages, projections contemporaines (expositions, œuvres, …), croisement des échelles de tailles différentes

Massifs d’archives à exploiter : des groupes d’acteurs peu étudiés (Garde Nationale, métiers qualifiés, journalistes, « petites Communes », dimensions de la Commune de Paris,                        dynamique des crises révolutionnaires, insertion sur le temps long,  l’après Commune  et les reconquêtes réactionnaire et religieuse (espaces, population), sens donné à la Commune après l’amnistie de 1880

 

II-Thématique : Démocratie par le bas et directe

1-autrice : Gauthier

la contribution : article  lien Province-pays rural « La culture populaire politique donne sa forme à la Commune »/ colloque

Intérêt 1 : comprendre que la conception de la société politique que la Commune cherche à construire est issue de la culture politique populaire vivante dès le Moyen-Âge et transmis des campagnes (assemblées d’habitants) aux villes autour du commis de confiance ou mandataire- / caractère rural original de cette conception

Intérêt 2 : décorticage du système électoral de la Commune qui s’est construit sur le principe du commis de confiance - référence par la proclamation du 25 mars du comité central de la Garde nationale

Intérêt 3 : étude de la démocratie communale entre démocratie directe et démocratie représentative

Intérêt 4 : regard sur les femmes et le droit de vote

Intérêt 5 : culture politique populaire n’entendant pas séparer l’Etat de la société (contraire à aujourd’hui)

2-auteur: Dupeyron

la contribution : son introduction de présentation sur la Commune en actes /colloque

Intérêt : la pensée populaire en actes au ras du sol et des quartiers, fil rouge du colloque : « Penser la Commune »

3-auteur : Deluermoz

la contribution : chapitres de son ouvrage « Commune(s) »

Intérêt : ses apports nouveaux en lien direct avec les groupes populaires, les stratégies par le bas et les logiques d’actions menées dans les arrondissements de Paris

4-autrice : Léger

la contribution : article « Les clubs populaires, la passion des débats »/revue 150ième

Intérêt : une plongée dans la démocratie populaire des Clubs et leur rôle central dans la pression sur le Conseil général de la Commune et l’interpellation des élus

5-savoir autre

auteur: Peynot

la contribution : article « Des laboratoires pour changer le monde »/revue 150ième

Intérêt : la démocratie populaire par les arrondissements et leurs spécificités suivant les espaces et les élus -créativité des bases

 

III-Thématique : micro-histoire/Province et fédéralisme-communalisme

1-auteurs : Deluermoz-César -Ben Slama

les contributions : synthèse de leurs apports respectifs

Intérêt : des regards provinciaux généraux partant des villes urbaines vers les espaces ruraux et l’idée de Fédération de communes- (Deluermoz) au sujet du projet fédéraliste -(César) un regard complet sur 1870-1871, des communes urbaines aux résonances en campagnes, l’originalité des Ligues créées avec leur programme radical - les raisons des échecs - (Ben Slama) ciblé sur Lyon et le réseau des villes du Sud avec regard sur les ligues provinciales

2-auteurs : Quaretti -Le Gall-Frayssance

 les contributuions : micro histoire provinciale

Intérêt: une micro histoire  départementale et locale - des pertinents comparatifs avec le Berry dans la spécificité des espaces (éloignement, terres, …) et la réalité des faits (dimension des événements, peurs, …) : entre un Roussillon politisé mais ayant eu une Commune rurale, seul cas ; un Morbihan conservateur et religieux  comparable ; un Aveyron conservateur et très clérical à dominante rurale identique- d’où  des ressemblances et  des différences porteuses de comparaison et une forme de synthèse provinciale rurale apportant des réalités nouvelles

3-autrice : Pauline Cossart

la contribution : « Le communalisme naît-il de la Commune »

Intérêt : explications sur le sens du communalisme souhaité (se fédérer entre communes), son origine bien avant la Commune et son actualité avec le néo municipalisme- apport important des réflexions critiques de Murray Boockchin,à la pensée reprise par les kurdes du confédéralisme démocratique en Rojava.

 

IV-Thématique : le travail

1-auteur: Chuzeville

la contribution : synthèse de l’ouvrage «  Léo Frankël »

Intérêt : pratique d’un militant d’origine étrangère, responsable de la commission travail et échange de la Commune, pleinement pour la classe ouvrière, véritablement révolutionnaire, laissant agir les bases populaires par l’autogestion dans les arrondissements et soutenant les femmes pour leur émancipation économique

2-autrice : Colombani

la contribution : article « La Commune comme expérience de travail »/ colloque

Intérêt : la question sociale centrale (place des producteurs/productrices) - questionnement du lien des communards avec le travail : travail qui doit être bien fait (nombreux métiers qualifiés) / faut-il réglementer le travail et comment ? l’exemple des décrets (interdiction du travail de nuit des boulangers)  et l’insertion des droits dans une époque de transition des formes de travail- Le travail valeur forte : forme d’éthique du travail par la contribution à la société, fierté- réflexion : comment organiser démocratiquement la production et produire ? place de l’autogestion. -au final le travail comme activité faisant partie de l’émancipation.

 

V-Thématique : Exil, déportation, amnistie

-autrice : Anne Simonin

la contribution : article « La Commune n’a pas été amnistiée »/ revue 150ième

Intérêt : remise en cause de la nature et de la réalité effective des amnisties de 1879 et 1880.

Création d’un monstre juridique, la grâce amnistiante, couplant un acte exécutif -la grâce (le pardon) - et un acte législatif -l’amnistie (l’oubli).

Constat accablant : des communards en nombre non grâciés donc non amnistiés (passés par les armes, massacrés, condamnés à mort et exécutés- sans commutation de peine, …).

Résolution de 2016 n’ayant aucune valeur car n’étant pas une loi mémorielle

 


 Contribution: Sylvie Bonnet

 Carolyn J. Eichner

            Pas de révolution sans les femmes

   "Hystérisées, diabolisées, accusées de conduite et de moralité mauvaises, de sauvages ou de monstres, altérées de sang qui n'ont plus de femme que le nom; accusées de se faire recruter pour concubinage, démoralisation et débauche auprès des soldats."

  Celles qui survécurent aux batailles de rue et échappèrent aux exécutions sommaires furent jugées, déportées, condamnées aux travaux forcés, emprisonnées, souvent internées au couvent où, même dans ce lieu, "on craignait que leur simple présence ne corrompe cet espace masculinisé et que d'un lieu de déportation, on en fasse un lieu de prostitution."

  C'est parce qu'elles ont toujours été surexploitées, subissant brimades, harcèlements et une misère noire, que ces femmes pauvres et humiliées se sont mobilisées et ont joué un rôle déterminant dans la Commune de Paris qui ne dura que 72 jours.

  Elles ont largement fait leur part.  

  Au côté des hommes, ouvrières, couturières, paysannes, se rallièrent à des institutrices, journalistes, romancières ou oratrices, montèrent des barricades, prenant les armes pour affronter les troupes de Versailles, suscitant là encore - décidément - des réactions hostiles de la part des officiers de la garde nationale. Elles soignèrent également les blessés, endossèrent le rôle de cantinière ou d'ambulancière.

  En dehors de toute structure gouvernementale officielle, dès le début, elles prirent la parole lors de réunions de clubs et dans les comités de vigilance, défendirent vivement les droits à la liberté et à l'égalité; demandèrent de bannir la prostitution, de valider le droit au divorce et la reconnaissance de l'union libre, l'équivalence des salaires avec ceux des hommes, l'ouverture des écoles laïques pour les filles. Leurs idées progressistes expérimentant le socialisme féministe, menées de façon démocratique, et leurs combats sur tous les fronts, n'ont guère inspiré les historiens. Est-ce parce qu'elles étaient des femmes? Est-ce parce que la Commune les a libérées, émancipées, et que les hommes ont douté voire eu peur?

  Contrairement aux détracteurs de la Commune qui ont souvent restreint la place des communardes au rôle de "pétroleuses", Carolyn J. Eichner, professeure à l'université états-unienne du Wisconsin, a regroupé ses recherches dans un livre paru en 2020: "Franchir les barricades. Les femmes dans la Commune de Paris". Elle y a analysé et développé les thèmes  dont je me suis inspirée pour élaborer ce résumé et met en lumière les noms de nombreuses "oubliées". De Françoise Gacoin-Marty à Marguerite Guindaire-Prévost, de Paule Minck à Elisabeth Dmitrieff, cette dernière fondatrice de l'Union des femmes pour la défense de Paris, et de tant d'autres.

  

    Notre société est secouée par une crise économique, sociale et sociétale, politique, gouvernementale. La guerre tue en Ukraine, au Yémen, au Darfour... Au risque de leur vie, les femmes iraniennes défient le pouvoir théocratique, les Chinois manifestent leur exaspération, les femmes afghanes se dressent face aux "fous de Dieu". La vigilance et la lutte sont et seront toujours d'actualité.

  

  Comme l'a dit Boileau:  Hâtez-vous lentement et sans perdre courage

                          Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage

                          Polissez-le sans cesse et le repolissez

                          Ajoutez quelquefois et souvent effacez.

 



Contribution: Jean-Marie Favière

 Thématique : l’instruction

auteur: Dupeyron

la contribution : synthèse de l’esprit de l’ouvrage « A l’école de la Commune de Paris »


 

Jean-François Dupeyron À l’école de la Commune de Paris L’histoire d’une autre école

                                   Editions Raison et Passions (2020, pour le 150e de 2021)

 

L’auteur est enseignant chercheur en philosophie de l’éducation à l’Université de Bordeaux.

J.-F. Dupeyron met l’accent sur deux antithèses majeures dont l’action éducative de la Commune de Paris est le centre d’intérêt.

S’agissant des faits, l’auteur suit avec une grande attention les efforts éducatifs pour « une école émancipée construite par et pour le peuple » depuis les années 1830 jusqu’au début de la Grande Guerre en 1914. On pourrait imager sa vision de cette éducation populaire comme une eau souterraine qui court sous la surface visible des organisations scolaires gouvernementales, qui affleure une seule fois à l’occasion de la Commune de Paris, avant de retourner sous terre aussitôt après, et ce n’est pas la période Jules Ferry qui lui permettra d’affleurer à nouveau, bien au contraire.

Comme le disait en effet dès 1991 le chercheur en éducation et inspecteur de l’Education nationale Jean Foucambert, dans son livre dont le titre dit tout (L’École de Jules Ferry, un mythe qui a la vie dure), ces lois scolaires, qui font partie du roman national, sont, en réalité, des lois versaillaises visant à empêcher les projets scolaires authentiquement républicains, projets d’émancipation du peuple, qui menaçaient d’émerger à nouveau, et, au contraire, faites pour soumettre les travailleurs aux exigences du patronat de l’époque. Le projet éducatif de Ferry n’est pas la translation dix ans après du projet communard, il en est la négation. Il ne s’affranchit - et d’ailleurs que partiellement - de la tutelle ecclésiastique que pour mieux se donner à celle des patrons et des financiers. C’est souterrainement que la Commune a bénéficié des expériences éducatives libératrices du passé, c’est souterrainement qu’elle passe le relais aux organisations ouvrières qui vont la suivre, à la CGT principalement. Après Jean Villar pour le TNP, Dupeyron aurait pu reprendre à son compte, pour définir l’action éducative si originale de la Commune, le mot d’ordre de Maïakovski : « L’élitisme pour tous. » Il est clair qu'après 140 ans d'école ferrienne de plus en plus inégalitaire, on est aux antipodes de cela.

S’agissant maintenant de la connaissance de ces faits et de leur diffusion dans la société par le moyen de l’école et des médias dominants, il va de soi qu’un seul mot résume la situation : c’est l’occultation, occultation systématique de ce que furent réellement les enjeux et les actions.


Contribution: Sylvain Neveu

 Science et communication. 


Sur quelques travaux d’Éric Fournier.  


Éric Fournier a notamment travaillé sur les « Ruines de Paris », titre de sa thèse de doctorat dans laquelle il applique à l’expérience communaliste la notion de « culture de guerre », concept développé par les historiens Stéphane Audouin-Rouzeau et Annette Becker. Il a également travaillé sur les aspects mémoriels de la Commune. Il est aussi l’un des rares sinon le seul chercheur à avoir montré le rôle de la Délégation scientifique, dirigée par Parisel, dans les imaginaires tant communards que versaillais. 

Au moment de l’investissement de la ville par les troupes de Thiers, les fédérés sont dans l’attente de la mise en œuvre des armes promises par Parisel, qu’il s’agisse de canons à pétrole, de mines explosant à chaque coin de rue et autres feux grégeois. Pour les versaillais, la crainte est réelle : toute barricade est censée sauter à l’approche des troupes et les incendies sont la preuve manifeste d’une volonté délibérée et planifiée par les hommes de la Délégation scientifique ayant engagé femmes et enfants dans le complot. 

Pour Éric Fournier, la Délégation dirigée par Parisel est avant tout liée à une tentative de concrétiser des rêves qu’il qualifie de « verniens », en référence à l’auteur des romans d’anticipation. On sait que rien n’est jamais sorti de concret de l’officine de Parisel et qu’aucune des promesses tant vantées ne se sont réalisées. Certains y ont cru, comme Jules Vallès ou Paschal Grousset, mais d’autres ont toujours été réticents et dénonçaient régulièrement l’inutilité de la démarche, comme Jules Andrieux ou Gustave Lefrançais. Dans son article sur Parisel dans « La Commune de 1871, une relecture », Éric Fournier s’interroge sur l’oubli dont a fait l’objet le chef de la Délégation scientifique alors qu’il aurait pu symboliser toute la volonté destructrice prêtée aux communards. Il résume la situation par la formule suivante : « Les deux camps espèrent ou redoutent donc quelque chose qui n’existe pas, mais dont l’inexistence même, paradoxalement, est une des causes de la violence effective des combats, des massacres et des incendies ». Ce sont toutes ces articulations qui peuvent nous éclairer sur l’un des aspects les plus tragiques de la fin de la Commune.



 Contribution: Christiane Carlut

 Les arts et l’histoire contrefactuelle.  


I / ERIC FOURNIER

 

Historien spécialiste de la Commune de Paris et de son enjeu mémoriel, de l'imaginaire social et révolutionnaire du XIXe siècle. Maître de conférences à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre du Centre de recherche d'histoire du XIXème siècle.

 

La commune de 1871 : un sphinx face à ses images

 

        Commune : très abondante production discursive, nombreuse images sur supports variés (photographie, photomontages, lithographies, gravures, esquisses, peintures à l'huile, cartes postales, vues stéréoscopiques, caricatures, gisants, sculptures). Fin XXème : films et B.

 

        Après Tillier (Commune, une révolution sans images?), Fournier note une absence majeure : des images sans révolutionnaires ?

 

        3 temps sont repérés :

        occultation de la Commune par la troisième république en une damnatio memoriae : lois de décembre 1871 interdisent de s'exprimer sur la Commune, sauf à la honnir résolument. Cesse avec lois sur la liberté de la presse de 1881

        damnatio memoriae : châtiment rare frappant les pires ennemis de l'état romain : après leur mort, leurs noms étaient effacés des monuments, leurs statues renversées, leurs anniversaires déclarés jour néfaste.

        Versaillais, pétris de culture latine, cont onscience que la damnatio memoriae est  une arme mémorielle de destruction massive : un effacement infamant où la dignité d'acteur politique n'est jamais accordée aux insurgés.

        La corporation photographique fait le choix des ruines de Paris, se concentrant sur une approche purement esthétique : ruines pompéiennes, détails pittoresques, gommant toute trace de contemporanéité. Une entreprise de damnation de la mémoire.

 

                    commune représentée comme une barbare transgression des normes, normes du genre notamment, dévoilant le caractère contre-nature des insurgés : communards représentés de manière monstrueuses (voir Paul Lidsky : « les écrivains contre la commune), » les « pétroleuses » déshumanisées, furies impudiques (« le sabbat rouge » de Jules Raundnitz[1])

 

                    la faible densité narrative des images est, entre ces deux extrêmes un dernier procédé permettant de dénier aux communards le statut d'acteur politique, afin de les figer leurs « crimes ». Représentations de scènes figées ou de tragédies inéluctables, pour la représentation des incendies et les épisodes sur les otages. Les photomontages d'Appert[2] (« Les crimes de la Commune ») éludent la confusion, présentant des scènes montrant une froide détermination des insurgés aux exécutions et aux crimes.

                    Appert, accrédité par les autorités versaillaises, a constitué un fichier photographiques des communard.e.s incarcéré.e.s. A réalisé ses photomontages à partir de ces photos. Les vends aux communards, aux versaillais, vend les photomontages : un sens commercial affirmé. La corporation photographique a tendance, depuis le second empire, à se légitimer comme auxiliaire de l'ordre.

 

        mémoire révolutionnaire : autour de la semaine sanglante

        Manet ne réussit pas à peindre le tableau prévu pour le salon de 73, à partir de ses esquisses : « Barricade » et « Guerre civile »

        Courbet et la truite (meurtrie mais vivante) représentant la fin de la Commune.

 

        Aux monstres et aux effacements versaillais répondent les spectres de la Commune (imaginaire révolutionnaire européen). Manifeste du parti communiste : « un spectre hante l'europe, le spectre du communisme ».

        Commune : culte des morts au mur des fédérés. Louise michel : « Nous reviendrons (…) spectres vengeurs sortant de l'ombre ».

        Le spectre : ce qui ne peut disparaître et porte la promesse d'un retour.

 

        3 formes : le mourant, l'idée, le mort-vivant.

        Le mourant :

        « le triomphe de l'ordre » de Pichio : mort stoïque et  exemplaire

        « Vive la Commune »  de Maximilien Luce, insurgé ouvre sa chemise et défie les vainqueurs.

        L'idée invincible :

        « L'année terrible » de Hugo : « Les morts sont des vivants mêlés à nos combats ».

        Absence des communards : traces de sang, impacts de balles, couronnes mortuaires : procédés iconographiques dominants des images de la mémoire des vaincus.

        Le mur des fédérés comme page vierge où s'écrit et se réécrit le martyr de la commune.

        Le mort-vivant :

        Steinlen : « Au mur des fédérés, il faut des régiments pour garder ces morts-là » 1894

        Paul Moreau Vauthier : « Mur des révolutions » 1907 : tente de réconcilier toutes les victoire, de Mg Darboy aux communards : opposition des partisans du mur authentique

        Ernest Pignon Ernest : « Gisants de la Commune de paris », 1971

 

 

- La commune vivante : films et BD

                    Armand Guerra 1914 « La commune »

         Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg, "La nouvelle baylone"  1929

        Peter Watkins « La commune » 2000

 

        Castex et Milo, la commune dans « histoire de France en BD », 1978

        Charras et Montellier, « le sang de la commune » 1982

        Tardy etc...

 


[1]https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Sabbat_rouge

[2]https://fr.wikipedia.org/wiki/Crimes_de_la_Commune



II /BERTRAND TILLIER

« La Commune de Paris Révolution sans images ? Politique et représentations dans la France républicaine (1871-1914) », Seyssel, Champ vallon

Historien des images, des objets médiatiques et un historien de l'art français

Maître de conférences en histoire de l'art contemporain à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

 

 

- L’étude des relations entretenues par la Commune avec les arts, les images et les artistes n’avait pas fait l’objet d’une recherche spécifique. Cette lacune peut étonner au regard de l’abondante bibliographie concernant la Commune

- Les représentations picturales rattachées à la Commune ont plus souvent été utilisées comme illustrations de textes qu’elles n’ont été examinées pour elles-mêmes.

- Plusieurs raisons à ce phénomène : 

- persistance de vieux clichés : la Commune, en raison de sa brièveté, n’aurait pas été un événement propice à la création artistique et à la fabrication d’images : Tillier prouve le contraire et insiste sur la diversité des supports, des styles et des significations des œuvres produites au moment même et dans les décennies qui suivirent la révolution communarde.

        tentatives de mise à l’écart des images de la Commune qui prouve l’efficacité des décrets de censure de la Troisième République au lendemain de la Commune posé comme condition nécessaire à l'amnistie de 1881

- Tillier convoque différentes disciplines : histoire, histoire de l’art, sociologie, des champs d'investigation distincts : politique, esthétique, diffusion médiatique, et de nombreuses sources d'archives : archives de police, archives de la Fédération des artistes, correspondances d’artistes, œuvres dont il faut retracer la genèse, etc.).

                    Il reste ainsi toujours très attentif à restituer le contexte de création des œuvres examinées afin de mesurer son impact sur les pratiques artistiques (communardes ou anti-communardes ; au moment de la Commune, de la période d’exil, du retour de l’amnistie ou de la vague des attentats anarchistes fin-de-siècle) et sur l’évolution des discours et de l’imaginaire suscités par la Commune.

                    Les artistes, reconnus (Jules Dalou, Gustave Courbet, Edouard Manet, Maximilien Luce) ou oubliés, sont d’abord envisagés dans la diversité de leurs attitudes et de leurs engagements : la majorité se tient à l’écart de Paris pendant les événements, ce qui implique déjà une distance dans le ressenti du phénomène communard ; d’autres sont résolument versaillais (Ernest Meissonnier, Jean-Paul Laurens ou Jean-Baptiste Carpeaux), et c’est donc une minorité qui participe à la Commune notamment au sein de la Fédération des artistes ou de la Garde nationale.

                    Tiller montre l'ambiguïté des engagements artistiques dans la Commune, entre l’héritage de la figure de l’artiste-citoyen issue de 1789, la diversité des parcours préalables des artistes engagés, et la dimension corporatiste d’un mouvement qui entend que les arts soient administrés par les artistes eux-mêmes dans la lignée de la Commission artistique pour la sauvegarde des musées nationaux créée en 1870.

                    Le sort réservé à Courbet au sujet de le colonne Vendôme résume la manière dont les artistes ont été l’objet d’une manipulation sémantique dans les discours de la répression versaillaise : la fonction de préservation du patrimoine, l'une des missions de la Fédération des artistes est totalement occultée pour ne laisser place qu'à la représentation d’une force destructrice (les incendies et ruines dans Paris (voir le rôle de la photographie de « Paris brûlé »)

- La thèse centrale de l’ouvrage est de montrer comment la Commune semble s’être toujours soustraite à la représentation comme un « point aveugle » de notre histoire : une révolution sans images ? D'un côté les censures du pouvoir républicain sur l’imaginaire communard, mais de l'autre, l'auto-censure des artistes pro-communards (les truites de Courbet, les croquis des barricades de Manet jamais achevés en peinture), échouent à rendre compte de l’événement ou sont condamnés à une diffusion marginale

                    Le grand intérêt de l'étude de Tillier est de croiser le politique, le social et le culturel. Il fait dialoguer des représentations complexes, parfois contradictoires et souvent paradoxales : les caricatures, les photomontages d’Appert, les panoramas, des motifs visuels comme la ruine, l’incendie, le sang, Louise Michel, le mur etc., des modes de figuration (le portrait) ou des courants esthétiques (l’impressionnisme, le symbolisme).

                     Il s'agit de la mise en place d’une configuration historique et esthétique, analytique et sensible, de tous les modes visuels par lesquels la Commune a été présente (et souvent présente par son absence et son éloignement mêmes) dans la société française de la fin du dix-neuvième siècle.

 


 III /  HISTOIRE CONTREFACTUELLE OU UCHRONIE


L'HISTOIRE CONTREFACTUELLE OU UCHRONIE, émerge au milieu du XIXème siècle avec l’essor du roman et l’intérêt croissant pour l’histoire. Il s’agit d’une « œuvre de fiction qui part de l’histoire telle qu’elle s’est déroulée pour présenter une histoire alternative à partir d’un point de bifurcation 1». C'est le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification du passé. Elle a un « caractère ludique, ironique, distancié ».

 

La période actuelle est caractérisée par la confusion croissante entre réel et fiction et un puissant désir d’autres horizons. Ce contexte est particulièrement propice aux expériences contrefactuelles4.

 

Le premier auteur d’une « histoire alternative » est Louis Geoffroy qui publie en 1836       « Napoléon et la conquête du monde 1812-1832 - Histoire de la monarchie universelle », dans laquelle Napoléon soumet la Russie et la Grande-Bretagne, achève la conquête égyptienne, puis s’attaque à l’Asie pour finir empereur du monde.

 

Charles Renouvier publie ensuite son « Uchronie » en 1857. Il « démontre le rôle de la liberté face au fatalisme historique, au déterminisme, au rôle de la Prédestination et de la Providence. Du point de vue méthodologique, l’Uchronie assume sa forme fictionnelle et ses ambitions philosophiques5 ».

 

L’usage de la démarche contrefactuelle traverse les sciences sociales, l’histoire bien sûr, mais aussi les relations internationales, l’économie, l’art et la littérature. Tite Live, Blaise Pascal, Louis-Auguste Blanqui, William Morris, Max Weber, Winston Churchill, Fernand Braudel, Pierre Bourdieu, Robert Vobel, Mona Ozouf, Jared Diamond en ont emprunté les outils, dans un sens scientifique ou littéraire.

 

Max Weber avançait, dans ses « Essais sur la théorie de la science6 » en 1906, que seule l’analyse contrefactuelle peut conférer à l’histoire le statut d’une véritable science, en identifiant et en hiérarchisant les causes en histoire, et donc en mesurant la signification historique d’un événement.

 

Il faut sélectionner une cause parmi une infinité d’autres, puis, pour prouver l’existence d’une relation causale entre la cause sélectionnée et les effets constatés par l’historien, le chercheur doit faire abstraction de cette cause ou bien la modifier. Cette expérience imaginaire doit pouvoir déterminer des « possibilités objectives » qui vont permettre de hiérarchiser les causes7.

 

Fernand Braudel a également utilisé la méthode pour « mesurer l’impact des grands hommes et l‘importance des structures 8».

 

Robert Vobel a appliqué au champ économique l’analyse contrefactuelle dans une étude sur l’importance du chemin du chemin de fer dans la croissance économique des USA au XIXème.

>> En substituant au chemin de fer les canaux de navigation et en projetant des statistiques fictives, il a pu identifier avec certitude des facteurs de causalité et établir une équivalence de ce niveau de croissance. Cette approche s’est institutionnalisée dans la Cliométrie9.

 

Dans le champ des relations internationales, la démarche contrefactuelle permet d’analyser les crises, en particulier les crises militaires qui permettent de définir des événements décisifs, sujets à la définition claire d’un avant et d’un après.

 

La relation entre fiction et histoire est précisée par l’historien Carlo Ginzburg, qui rappelle que la connaissance historique est indirecte, indiciaire et conjecturale :

- indirecte car l’historien n’a pas vécu l’époque qu’il étudie, et doit donc recourir à l’imagination ;

- indiciaire, la connaissance historique l’est par définition : elle est trouée, incomplète, par trace, et fondée sur les archives. Ses conditions de production confèrent à cette discipline un statut flou, ambigu, entre la science et la littérature ;

- conjecturale : le chercheur recourt à l’imagination pour formuler des hypothèses de travail10...

 

Mona Ozouf, dans « Varenne », emprunte la méthode contrefactuelle pour tenter de se situer en dehors de la certitude que confère à l’historien la connaissance de la suite des événements. La posture téléologique qui consiste à expliquer un fait historique en fonction d’évènements postérieurs ou d’une finalité, donne l’impression que ce qui est advenu était inévitable. Le raisonnement contrefactuel permet d’y échapper.

 

Cette analyse, dit Pierre Singaravelou, « permet de montrer que les processus sociaux ne sont pas univoques, que l’histoire est aussi l’opportunité de choix, d’opportunités plurielles. Le contrefactuel permet d’éprouver un devenir historique moins linéaire, plus irrégulier, il peut bousculer les continuités et les déterminismes trop lisses [...] et appréhender dans les archives les futurs craints, les futurs espérés du passé, pour saisir plus finement les moments d’ouverture des possibles : les révoltes, les révolutions»11.

 

Pour Quentin Deluermoz et Pierre Singaravelou, l’histoire contrefactuelle peut rendre la parole aux perdants de l’histoire, « histoire souvent écrite par les vainqueurs et qui a tendance à écraser les potentialités ». « L’histoire ferme l’éventail des possibles à chaque instant » écrivait Bourdieu.

 

Tous les possibles, pour Bourdieu, sont révoqués une fois pour toutes par l’histoire, et pire, deviennent impensables a posteriori. C’est peut-être le rôle du chercheur en sciences sociales de retrouver ces possibles du passé, de les documenter afin de restituer les luttes et les horizons de l’époque étudiée.

 

On aborde ici la dimension politique de l’histoire contrefactuelle en rouvrant les potentialités du passé. Cette démarche peut permettre de libérer les possibles du futur et donc de réarmer notre capacité d’action dans le présent12.

_____________________________________

 

1 - Pour une histoire des possibles : analyses contrefactuelles et futurs non advenus, conférence de Pierre Singaravelou, Maison des sciences de l’homme, https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=-WIoWiITV- c

2 - Régimes d'historicité - Présentisme et expériences du temps, Sciences humaines, Histoire, La Librairie du XXIème siècle, 2003

3 - Les éléments présentés ici sur la démarche contrefactuelle, sont tirés de Singaravelou et Deluermoz : https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2012-3-page-70.htm et https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=-wiowiitv-c

4 - Ibidem.

5 - Ibidem

6 - éd. Plon, 1965

7 - Pierre Singaravelou, ibidem.

8 - Ibidem

9 - Réconciliation de l'histoire et de la science économique.

10 - Singaravelou, Ibidem

11 - Ibidem

12 - Ibidem



 Contribution: Marie-Annick Bourguignon

 

 72 jours qui ont changé le monde

(d’après article de Quentin Deluermoz)

Le fait que seul Paris ait fait l’expérience d’une forme d’auto-gouvernement de plusieurs semaines pose la question  la Commune est-elle parisienne ou mondiale ?

Deluermoz propose une lecture multiple à travers les points suivants.

Des luttes existaient déjà avant la Commune. En effet, si des Italiens tels que Garibaldi, des Polonais, Espagnols, Belges jusqu’à des Etats-Uniens ou Uruguayens se sont engagés dans la Commune de Paris, c’est parce que ces hommes ont déjà connu et participé à des luttes politiques dans leurs pays.

Il faut également  préciser le rôle très important, dans la diffusion des informations à l’international de nouvelles techniques telles que le câble transatlantique mis en place en 1866 . Ainsi, la Commune est suivie par les journaux européens mais aussi ceux de l’influence Britannique (Canada, Inde, Australie) et l’espace Atlantique (Brésil, Mexique, Etats-Unis)

En parallèle, il faut souligner l’importance de l’AIT créée  en 1864 à Londres, qui participe du partage des idéaux de la Commune à travers des manifestations à Londres, Genève, Bruxelles, New-York, Hambourg. On peut remarquer que jusqu’aux Etats-Unis, la Commune alimente certaines luttes ouvrières contre les politiques patronales. Toutes ces manifestations sont d’ailleurs relayées dans la rubrique « Nouvelles Etrangères » au sein du Journal officiel de la Commune.

A travers ces informations, le sentiment international a été en premier lieu d’horreur face à « l’anarchie qui a réussi à détruire la plus belle partie de grande capitale….. ».Puis, la Commune devint l’incarnation des martyres des luttes sociales et un haut lieu de mémoire révolutionnaire.

Malgré une vision différente, Marx et Bakounine s’accordent sur le fait que : « la Commune serait un temps fort de la lutte des classes, une autre vision appelée à durer, qui se solidifie peu à peu au sein des nouvelles organisations politiques et syndicales. »

La référence à la Commune sera d’ailleurs reprise lors de la Révolution Cantonale Espagnole en 1873.

En Argentine, au Brésil, en Bolivie, dans les années 1870, se créent des journaux appelés La Comuna. Un autre exemple d’appropriation s’observe aux Etats-Unis, en 1879, lors du festival célébrant l’anniversaire de la Commune par le Social Labor Party, réunissant plus de 40000 personnes

On peut donc affirmer que la lutte parisienne aboutit à une nouvelle catégorie, « la Commune » qui va marquer durablement les consciences et la perception de l’histoire. D’ailleurs, elle refait surface aujourd’hui au sein de conflits sociaux dans des pays tels que la France mais aussi l’Espagne, le Mexique et les Etats-Unis.

 


 Contribution: Denis Bonnet


Laure Godineau 

                                       L'exil, la déportation

 

Au vu de ce qui m'a été présenté, me sont venus des sentiments contrastés. D'abord de contentement de parcourir des lignes qui, même dans leur sécheresse, m'ont appris l'intérêt porté à cette période de l'histoire nationale par une génération motivée de chercheuses et de chercheurs. Puis d'étonnement relatif de devoir admettre que leurs dossiers, d'un éclairage nouveau, n'aient pas une émergence au moins sinon un étalage conséquent pendant les récentes années 2020-2021, au cours du 150ème anniversaire de la défaite impériale face à la Prusse et de l'irruption de la Commune, essentiellement à Paris.

Quant à Laure Godineau, en m'appuyant sur le dossier fourni et après un coup d'oeil sur le réseau Internet, il s'agit d'une dix-neuvièmiste (c'est-à-dire une spécialiste du XIXème siècle) qui affiche une dilection pour les soubresauts de la Commune, assortie d'une extension concernant la bohème parisienne. Autrice de nombreux ouvrages seule ou en collaboration, c'est surtout "La Commune de Paris, une relecture", écrit en 2019 avec Marc César, qui aurait dû lui valoir une publicité certaine - qui n'est sûrement parvenue qu'à une stricte minorité épiant ce genre de sortie d'imprimerie. En cours, Laure Godineau s'attache à faire renaître "Générations et contestations - 1840-1900 - fin du Second Empire". Précisons que Laure Godineau est maître de conférence à l'université de la Sorbonne (Paris Nord). 

Les suites procédurales de la "Semaine sanglante" que Laure Godineau pourrait venir nous détailler se résument par ces chiffres: 251 prisonniers condamnés aux travaux forcés en métropole et plus de 4500 à la déportation vers la Nouvelle Calédonie à partir de 1872; vers l'île des Pins pour la déportation simple, dans la presqu'île Ducos pour un enfermement en enceinte fortifiée; et au bagne de l'île de Nou. Bien des communards ont pris le chemin de l'exil, en un nombre fluctuant entre 5000 à 6000 - en Grande-Bretagne, Suisse, Belgique, et jusqu'aux Etats-Unis.

Ce qui importe, c'est le souvenir écrit ou oral des survivants de la répression. Ce besoin de raconter a suscité des mémoires et, principalement avec Pierre-OIivier Lissagaray, un rapport visuel et documenté, incontestable. Des noms illustres, même aux yeux du peuple, vont apparaître et demeurent: ceux du journaliste Henri Rochefort, de l'institutrice Louise Michel, du romancier Jules Vallès et du parolier Jean-Baptiste Clément. Henri Brissac fut connu par ses "Souvenirs de la prison et du bagne" (1880) et ses poèmes titrés "Quand j'étais au bagne" (1887).

Mais bien d'autres, gens simples, auront une postérité qu'ils n'auraient jamais pensé obtenir, tels ces anciens rencontrés de manière intime par Lucien Descaves, dont les propos ont été regroupés dans "Philémon, vieux de la vieille". A l'occasion des funérailles de communards, des témoignages furent recueillis, fort heureusement. Tout comme ceux de l'ouvrier bronzier Zéphirin Camélinat, l'un des fondateurs de "l'Internationale", directeur de la monnaie sous la Commune, et du forgeron Pierre Malzieu, insurgé de 1848 (déjà!), qui connaît la misère et se suicide à son retour de déportation.

La chape de peur  et d'oubli qu'aurait pu provoquer l'éloignement des protagonistes détestés par le pouvoir ultra lançant une chasse à l'homme à long terme butant toutefois sur une loi d'amnistie n'aura pas pu empêcher que s'établisse une vérité qui devrait mieux apparaître dans l'enseignement de notre histoire comme dans la fiction  cinématographique contemporaine. Pour que nous soyons légitimement fiers des modes de pensée, de l'action politique, incitant à un sursaut républicain et social déployé par la partie la plus défavorisée et non moins la plus noble du peuple français pendant 72 jours perçus à l'échelle du monde comme étant cruciaux et dignes d'être perpétués dans les mémoires et dans nos gestes quotidiens.

 

 Contribution: Caroline Maigne-Neveu


Sur les femmes par Mathilde Larrère

          < Article 2021 « Les pétroleuses des XXè et XXiè siècles »

          < Interview 2019 sur libération : « Les féministes actuelles devraient se revendiquer de la Commune »

          < Wikipédia

          < Journaux d’époque : le Figaro (2 juin 1871, 5 juin 1871, 9 juin 1871), Courrier Saône et Loire (15 juin 1871), Paris-journal (27 mai 1871), Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine (2 juin 1871), Le Gaulois (7 juin 1871), Gazette nationale ou le Moniteur universel (8 juin 1871)

 

Présentation de Mathilde Larrère :

          Mathilde Larrère, historienne française, née en 1970, maîtresse de conférences depuis 20 ans à Paris 13ème puis à Paris-Est Marne la Vallée.

          Ses recherches portent sur :

                    -  l’histoire de la Citoyenneté (rapports du Citoyen à l’Etat)

                    -  l’histoire du maintien de l’ordre et de la révolution 1830

                    - la garde nationale de Paris : milice citoyenne qui s’est retrouvée de part et d’autre des barricades – elle mène sa réflexion sur l’ordre public et les politiques de son maintien dans un contexte politiquement et socialement agité.

          Membre du Comité d’histoire de la ville de Paris.

          2017-2018 : chroniqueuse sur les sites d’Arrêt sur images pour la chronique « Les détricoteuses ».

          Revendique une approche politisée de l’histoire

 

 

Son Article de 2021 « Les pétroleuses des XXè et XXiè siècles »

 

Elle constate que pour le 1er centenaire de la Commune en mars 1971, les féministes inscrivent leur combat dans le pas des insurgés communards sur tract datant du 28 mars 1971 ; elles rendent ainsi hommage aux communardes :

« Femmes de Paris en avant »

« Les 3 mois de la Commune ont été un moment privilégié pendant lesquels les femmes se sont battues pour leurs droits. Aujourd’hui nous voulons faire que ce qui a été un moment soit la réalité de tous les jours ».

 

          En mars 1974, il y a la création d’un nouveau journal féministe : « Les Pétroleuses : le journal des femmes qui luttent » (seulement 9 numéros jusqu’en 1976) :

-Elles y dénoncent les oppressions, les violences, les discriminations.

-Elles appellent à l’organisation autonome des femmes à la grève du travail domestique, salarié…

          En 1975 un groupe de libérations des femmes de Marseille crée la « chanson des pétroleuses » sur l’air de la Carmagnole.

Il est intéressant ici que le terme de « Pétroleuse » soit utilisée positivement et exprime cette volonté de lutte des femmes.

 

Pourquoi ce titre de « Pétroleuses » ?

 

C’est une référence au nom que la Bourgeoisie donnait aux femmes communardes qui auraient allumé les incendies avec du pétrole à lampe : les communardes sont réduites alors à des seules incendiaires.

 

L’utilisation du terme de « Pétroleuse » dans les journaux de l’époque :

Il est utilisé la première fois le 27 mai 1871 et témoigne de la grande peur que leur inspire la lutte des femmes.

Ces femmes sont comparées à des « infâmes créatures », « des gueuses », « des furies enrôlées sous le drapeau de la commune », « un monstre hideux et repoussant » ; « elles glissent plutôt qu’elles ne marchent le long des maisons » ; on parle de « bacchante impure » pour l’opposer à la femme chrétienne.

 

Pendant la commune, le rôle des femmes a été réduit au seul mythe des pétroleuses.

 

Selon Mathilde Larrère, « il y a un tel refus de la femme en politique et pire de la femme révolutionnaire qu’on la rend responsable de tout »

 

Cela peut se vérifier à la lecture d’un article de Francis Magnard dans le Figaro, juin 1871, intitulé « femme libre » : il cherche à démontrer que la femme en voulant devenir l’égale de l’homme, l’a égalé également en ses vices les plus bas. Il critique alors les mauvaises influences des romancières telles que André Léo et George Sand. Selon lui, une femme affranchie ne peut être que l’égale de l’homme en scélératesse.

 

 

Ce mythe des pétroleuses gomme ce que faisaient réellement les femmes pendant la commune :

          - création de clubs féminins refusant d’accepter leurs conditions de femmes opprimées

           - elles se battaient en tant que travailleuses et voulaient établir l’égalité sociale

          - mobilisées pour la reconnaissance des concubines et des enfants illégitimes, pour l’interdiction de la prostitution, pour l’instruction mixte.

 

Mathilde Larrère constate que les féministes actuelles font peu référence aux anciennes luttes des communardes et elle regrette qu’elles ne se revendiquent pas de la commune, de ce pourquoi elles ont lutté.

 

Lorsqu’elles le font en revanche c’est par radicalité et on peut trouver lors d’une manifestation féministe (7 mars 2020) des pancartes telles que « descendante de pétroleuse » ou « j’ai hésité entre une pancarte et un lance-flamme ».

Ces nouvelles féministes ne gardent finalement que l’idée de violence contenue dans l’usage du terme « pétroleuse », celle-là même qui leur était reprochée pendant la Commune ; elles occultent ainsi l’ensemble des luttes que les femmes ont menées dès cette époque-là et sur lesquelles elles pourraient encore s’appuyer.

 


 (Jean Annequin) ANNEXE/ synthèse de mes interventions

(activités du comité du Berry/Indre)

-différenciations entre les deux départements de par l’histoire et de par les approches possibles-ouverture pour intégration dans des programmations de structures permettant de développer le temps long et d’évoquer la Commune évitant par ailleurs de l’isoler - recherche de sensibilisation vers des publics divers avec permanence des partenariats dans la suite du 150ième : des mises à disposition et des apports matériels qui n’ont pas de prix.

Actions :

(histoire locale et populaire) suite du travail de terrain canton par canton de l’Indre pour une synthèse finale- 9ième conférence itinérante prévue au printemps 2023 à Aigurande en partenariat avec la municipalité, la médiathèque et l’association de Sauvegarde du Patrimoine

(histoire provinciale) nouvelle étude de la Province par un article dans le prochain bulletin sur un nouvel espace : le Dauphiné et l’Isère aux caractéristiques parlantes 

(des partenariats à thématiques)

-laïcité : à l’initiative de deux actions le 9 décembre, journée nationale de la laïcité, rassemblant municipalités et écoles ainsi que des partenaires (Femmes Solidaires, la Ligue de l’Enseignement de l’Indre) : à Sainte Sévère et Sassierges Saint Germain avec un travail scolaire des élèves sur la Commune/2023 : notre intervention proposée par la Ligue dans le cadre de ses formations

-ruralité : engagement pour des interventions avec la Maison des Traditions de Chassignolles

-travail : lien avec l’IHS-CGT dans le combat mené pour la défense de la Maison des syndicats Louise Michel- intégration au collectif et action d’histoire pour rappeler la naissance des syndicats succédant aux chambres fédérales de la Commune-

- étude d’une corporation : intervention sur l’histoire des maçons migrants avec le regard sous la Commune (apport d’une exposition des Archives départementales de la Creuse)/ envisagée à Cuzion, un lieu d’origine des maçons, avec l’association artistique et culturelle 

-d’autres projets ouverts et renouvelés vers des partenaires (La Marmite, …)

(communication interne) 

Réflexions sur la référenciation du blog « Vaillantitude », l’utilité d’une entrée « comité du Berry » et l’insertion en ligne des textes d’histoire

(National) interrogation sur la possibilité ou pas d’articles d’histoire en ligne sur le site (vrai  en 2018) -deux expositions données par le National au comité du Berry : besoin de deux attestations de dons -point sur le bulletin national/rappel de l’esprit permanent pour le contenu  de notre article « Vie associative » : un tour d’horizon de toutes nos activités et non une seule action ciblée/pour le bulletin n°93, illustration se rapportant à la journée de la laïcité -index des bulletins transmis par le National.

(notes colloque) les différentes interventions et informations émises allant être l’objet d’un état complet de la situation lors du prochain bureau





Cliquez sur le calendrier pour découvrir
 ce qui s'est passé un
7 décembre 
pendant la vie d'Edouard Vaillant








Amies et Amis de la Commune de Paris 1871
Parcours communards ouverts à tous
Nos parcours étaient jusqu’à ce jour réservés aux groupes.
Pour la première fois nous organisons quatre parcours sur
les traces de la Commune de Paris ouverts aux individuels –
(tarif 5€ par parcours, paiement obligatoire à l’avance à
l’Association).
Parcours Montmartre
RDV à 09h30 au métro Anvers. Fin à 12h00
- dimanche 27 novembre et dimanche 11 décembre 2022
Parcours Père Lachaise
- RDV à 14h00 à l’entrée principale Bd de Ménilmontant
en face de la rue de la Roquette.(Fin à 17h00)
- dimanche 27 novembre et dimanche 11 décembre
Inscriptions obligatoire auprès du local de l’Association : 46
rue des Cinq Diamants. Tel : 01 45 81 60 54






Les 200 000 vues atteintes le 28 août 2021




Les pays qui regardent le plus VAILLANTITUDE









Rentrée littéraire de septembre 2016 
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome II : Le grand socialiste.



500 p.  19,80 €
560g  
les 2 volumes 1044g 

















vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  



Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 

Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 

N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 

Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 





Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.



374 p.  18,80 €
484g  
les 2 volumes 1044g 























Henrichemont 

 Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)










COMPTES-RENDUS DU LIVRE


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29 2 16  HENRICHEMONT GIBLOG

1 11 15  MAGAZINE A VIERZON

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28 08 15    BLOG VIERZONITUDE




DOSSIER DE PRESSE





La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.

                                                                                                              (Vaillantitude)













La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 


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