JEAN RAMA, LE
PEDAGOGUE LIBRE-PENSEUR
Jean
Rama dit Joanny naît le 25 juillet 1828 à Lyon. En 1850, il s’oppose à la loi Falloux. Il est
un des instituteurs révoqués par l’Empire. Après le métier de fondeur, il
devient employé du chemin de fer. Il réside
alors dans le Cher, à Bourges, dans une rue animée, avant de s’installer
à Paris, 11, rue Caroline,dans le XVIIe. Le Journal du Cher,
le samedi 29 avril 1871, écrira : « Encore un citoyen bien connu
à Bourges qui figure parmi les auxiliaires de la Commune de Paris. C’est M.
Rama, lequel habitait la rue d’ Auron il y a peu de temps encore. Ce patriote
qui professe l’athéisme le plus pur, vient d’être nommé membre de la commission
d’enseignement, par le citoyen Vaillant(de Vierzon), délégué de la
Commune. » Le Journal du Cher, principal journal du département, fondé
en1819, consacre en effet des échos qui concernent les personnalités du
département(Félix Pyat, très célèbre à ce moment pour ses écrits théâtraux ou
politiques …). Ce quatre pages ne veut pas risquer la censure ou
l’interdiction. Il est hostile à la Commune, mais sans excès, pour ne pas
choquer ses lecteurs.
Rama projette de créer un internat en banlieue
parisienne. Il milite pour une éducation gratuite, obligatoire et laïque. Il
devient le collaborateur de « La République des travailleurs »
du 10 janvier au 4 février 1871. Pendant la Commune, il est délégué à
l’instruction communale du XVIIe , désigné par la société L’
Education nouvelle. Les délégués demandent que l’éducation dogmatique ou
religieuse soit laissée à l’initiative des familles. Elle doit être
immédiatement supprimées pour les enfants des deux sexes, dans toutes les
écoles, dans tous les établissements dont les frais sont payés par l’impôt. Le
8 avril, les enseignants des deux sexes, dans les écoles et salles d’asile
publiques du XVIIe arrondissement sont invités à se conformer à ces
instructions : emploi exclusif de la méthode expérimentale, scientifique,
celle qui part toujours de l‘observation des faits. L’enseignement de la morale
sera à la fois usuel et théorique, dégagé de tout principe religieux, pour tous
sans blesser qui que ce soit. Au sein de la commission de l’enseignement, il
soutient l’organisation, dans les délais les plus brefs d’un enseignement
primaire et professionnel sur un modèle uniforme et laïque.
J. Rama est traduit le 21 juillet devant le
tribunal correctionnel. Il est condamné à 6 mois de prison(immixtion dans des
fonctions publiques)
En 1875, il ouvre, avec sa femme Emilie un
pensionnat laïque de filles à Bourg-la Reine. Ils étaient pour la mixité
scolaire. Les méthodes d’enseignement étaient particulièrement rationnelles et
scientifiques. Les élèves choisissaient selon leurs goûts et leurs aptitudes.
En 1881, le Ministère envoya des boursières d’État à l’institution Rama. Le
couple Rama s’investit dans le domaine social. Ils contribuèrent au journal
féministe La Citoyenne. Jean Rama se distingua aussi par ses discours de
libre-penseur aux obsèques civiles. Il tint conférences publiques. Il mourut le
19 mai 1902. Ses obsèques furent civiles
Jean-Pierre
Gilbert et Michel Pinglaut
Sources : Archives du Cher, blog
Vaillantitude du comité du Berry, le Journal du Cher, Maitron,
Jean
Rama figure parmi les 215 Chériens dans le livre La Commune & Les communards du Cher par
J.-P. Gilbert , édition l’Alandier
Michel a par ailleurs attiré notre attention sur l'anniversaire Louise Michel avec l'article de notre Ami Philippe Mangion dans l'Humanité:
Nombreux
sont même les historiens à privilégier la comparaison du Directoire avec la
Ve République, parce qu’apparaît aisément, plus près de nous, ce qui fait
qu’une République se délite irrémédiablement, en se séparant d’une assise
sociale, d’une base populaire, et sans doute d’un idéal collectif. Non sans
raison, Pierre Serna se demande si nous ne sommes pas « aujourd’hui, dans
le Directoire de la Cinquième République », en s’empressant d’ajouter que
« le Directoire serait le moment originel où divers aspects de la crise de
légitimité du fonctionnement des institutions républicaines modernes
apparaissent et peuvent, selon les périodes bien particulières, s’exprimer sous
des visages différents{29}. » L’idée sous-jacente est de dire que le
Directoire, en tant que première expérience d’une république libérale, demeure
une origine féconde, un utile précédent, permettant de mieux saisir le contenu
et les limites de notre modèle républicain actuel.
Dans sa constitution impériale,
celle de l’an XII qui substituera l’Empire au Consulat, il déclare tout
simplement que « le gouvernement de la République est confié à un empereur
héréditaire », dernier tournant, semble-t-il, dans la longue quête
d’une république d’ordre, aspiration éternelle des hommes du Directoire.
Le sénatus-consulte organique du
28 floréal an XII ( 18 mai 1804 ), dit Constitution de l'an XII, est le texte
qui instaure le Premier Empire. Il sera principalement amendé par le
sénatus-consulte du 19
Nouveau fondement de la
souveraineté
Napoléon ne fonde pas sa
légitimité que sur la grâce de Dieu selon la théorie de droit divin. Il sera
sacré par le pape.
L'Empire français reste
cependant une république, pour exemple les articles 53 et suivants mentionnent1
: « Je jure de
maintenir l'intégrité du territoire de la République, … de gouverner
dans la seule vue de l'intérêt, du bonheur et de la gloire du peuple français.
»
Napoléon s'inspire
vraisemblablement de l'Antiquité romaine, et plus spécialement de la période
d'Auguste. Cette période voit le règne « d'empereurs républicains » en ce sens
que les institutions de la République romaine demeurent inchangées, sinon qu'un
seul homme réunit sur sa tête un grand nombre des pouvoirs attachés à des
mandats auparavant dévolus à de multiples intervenants. Le choix du titre
d'Empereur des Français au lieu d'Empereur de France caractérise assez cette
orientation. C'est ainsi qu'il peut continuer à se réclamer du peuple.
Empereur
Selon l'article 1, « Le gouvernement de la République
est confié à un Empereur qui prend le titre d'Empereur des Français.
»1.
Napoléon a choisi le titre
d'empereur, et non celui de roi, pour ménager la susceptibilité des
révolutionnaires. Il est l’empereur d'une république à l'instar de la
République romaine à compter du principat d'Auguste.
Le choix du titre d'Empereur des
Français au lieu d'Empereur de France caractérise assez cette orientation à une
période où aucun empereur ne porte ce titre : il n'y a pas d'empereur des
Russes ou d'empereur des Autrichiens. Ayant été le défenseur armé de la
République et des idées de la Révolution, cette conception avait le mérite de
ménager la satisfaction de sa recherche personnelle du pouvoir avec les idées
de la Révolution.
L'article 2 désigne le titulaire
Napoléon Bonaparte, sans préciser l'essence de son pouvoir1.
Paul Barras assure la défense de la Convention lors de la
mise en place du Directoire.
Jean-François Reubell est l'un des cinq Directeurs qui
inaugurent le nouveau pouvoir exécutif.
Philippe-Antoine Merlin de Douai, nouvellement nommé
Directeur, joue un rôle prépondérant dans la préparation des élections de l'an
VI.
Il s'agit ensuite de nommer les cinq Directeurs, qui doivent
être choisis par le Conseil des Anciens sur proposition du Conseil des
Cinq-Cents. Ce dernier réussit à imposer son choix parmi les hommes qui
détiennent le pouvoir depuis un peu plus d'un an. Le 31 octobre, outre Barras,
sont choisis Jean-François Reubell, Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux,
Étienne-François Le Tourneur et Emmanuel-Joseph Sieyès. Ce dernier, réticent,
démissionne aussitôt, et est remplacé par Lazare Carnot.
Première République
Directoire
26 octobre 1795 – 9 novembre 1799
(4 ans et 14 jours)
Après la chute de
Robespierre, le 10
thermidor an II (28 juillet 1794), le régime de la Convention nationale prend
un nouveau tour : sa dernière année, nommée Convention thermidorienne, est
marquée par un retour progressif de la bourgeoisie au pouvoir après la Terreur.
Le coup d'État du 18 brumaire an VIII (samedi 9
novembre 1799), souvent
abrégé en coup d'État du 18 Brumaire, organisé par Emmanuel-Joseph Sieyès et
exécuté par Napoléon
Bonaparte, avec l'aide décisive de son frère Lucien, marque
la fin du Directoire et de la Révolution française, et le
début du Consulat.
Siéyès ostracisme
La théorie
du contrat social rejoint ici la stratégie de monopolisation de la
représentation nationale et il en découle l’identification des nobles et des
privilégiés à des non-contractants qui refusent la loi commune et se placent
d’eux-mêmes hors de la société. Les conséquences de cet argument se situent sur
plusieurs plans. Son effet le plus spectaculaire intervient du 15 au
17 juin 1789 lorsque les députés du Tiers se déclarent Assemblée
nationale. Mais l’on peut aussi y voir le ferment d’un antagonisme virulent au
sein duquel la noblesse, refusant le pacte social, ne bénéficie pas de la
protection de la loi et s’inscrit dans un cadre d’exception. Après tout, Sieyès
la compare bel et bien dans les dernières pages de Qu’est-ce que le
Tiers-État ? à une maladie qu’il faut éliminer du corps
social{606}. À cette première racine de la position de Sieyès
le 18 fructidor an V s’ajoute une seconde logique qui concerne plus
directement l’ostracisme.
Ce thème parcourt en
effet toute son œuvre de 1789 à l’an VIII et cette continuité – masquée par des
reformulations propres à divers contextes – n’a pas suffisamment retenu
l’attention. La notion apparaît ainsi dans les très importantes Observations
sur le rapport du Comité de constitution concernant la nouvelle organisation de
la France en octobre 1789, qui introduisent une idée clé appelée à
jouer un rôle considérable dix ans plus tard sous une forme différente – les
tristement célèbres listes de notabilité –, à savoir le « tableau des
éligibles ». Ces tableaux sont composés par les assemblées primaires, qui
peuvent y inscrire à la majorité simple les citoyens dignes d’êtres élus dans
l’ensemble des instances représentatives à tous les échelons du territoire et
les en retirer à la majorité des deux tiers. L’objectif est
double : il s’agit de sélectionner les candidats dignes de confiance et de
se prémunir contre les fièvres démagogiques ou les abus. Ainsi, seuls ceux qui sont présents
depuis un an sur le tableau peuvent être élus – ce qui évite les
enthousiasmes passagers pour les tribuns –, tandis que la radiation équivaut à
une exclusion temporaire du droit d’éligibilité. D’où la remarque formulée par
Sieyès : « Nul ostracisme sur la terre n’a été aussi
doux{607}. »
Application variables des mêmes lois (on ferme carrément les yeux, on laisse faire, ou au contraire on réprime avec la plus grande brutalité, en fonction du danger ressenti par le pouvoir).
Séparation Eglise/Etat (7 fructidor an IV, 24 août 1796)
La neutralité religieuse de l’espace public et des
autorités La religion est donc une affaire privée. Toute pratique cultuelle
doit rester confinée dans les chaumières et dans les murs des lieux de culte.
C’est un exercice religieux limité que les autorités se doivent de surveiller.
En séparant les cultes de l’État, la Révolution promeut un concept
nouveau : la neutralité religieuse. C’est en se fondant sur ce principe
que les pouvoirs locaux règlent leur attitude à l’égard des cultes tant qu’il
n’y a pas la constatation d’un risque de perturbation de la tranquillité
publique. Mais face au réel, que faire des lois que le législateur a
promulguées ? Le pouvoir exécutif local doit alors faire preuve de
pragmatisme pour composer avec les problématiques politiques, sociales et
religieuses de leur ressort.
Extrême centre
En fait, la majorité conventionnelle du Directoire a
peur : peur des journalistes, peur des députés, peur des élections, peur
des juges, peur de l’armée. Cette peur est la cause du désir d’ordre du
gouvernement. Ce schéma, explique l’historien italien Ferrero, est classique
des gouvernements qui se maintiennent en partie par la force au pouvoir. Leur
peur d’être renversés les conduit à renforcer chaque jour leur autorité{274}.
L’exercice du pouvoir par le parti directorial doit alors être perçu comme une
« modération...feinte ». Ce qui lui importe le plus est la
préservation de l’ordre public parce qu’elle lui assure le maintien au pouvoir,
le monopole de son magistère d’opinion et même l’impunité{275}.
{275} Pierre Serna a souligné la radicalité du parti
directorial qui serait un « extrême centre ». Ce parti a le désir de
« construire, au nom du repos de tous, les formes les plus rigoureuses
d’utilisation de la force publique et par extension de tout le monopole de la
violence d’État pour se maintenir au pouvoir ». Cf. Pierre Serna,
« Radicalités et modérations, postures, modèles, théories. Naissance du
cadre politique contemporain », AHRF, 357, Juillet/septembre 2009,
p. 3-19.
Dans quel régime vivons-nous depuis le printemps 2017 ? La question est légitime tant l'interprétation que fait le nouveau président des institutions de la Ve République vise à renforcer le pouvoir exécutif et le système de l'état d'urgence quasi permanent. En se plaçant au-dessus des partis, Emmanuel Macron abuse d'une formule éprouvée depuis 1790 puis 1793, et lors de chaque crise politique française grave, en 1795, 1799, 1815, 1851, 1940, 1958 et finalement en 2017-2019. Le pouvoir exécutif, en la personne d'un sauveur, tente de supplanter le pouvoir législatif que l'on décrédibilise en exagérant son inefficacité ou son éloignement du peuple, au risque de fragiliser la démocratie représentative. En adoptant la modération, celle du juste milieu, qui est censée réparer les excès des députés, un centre politique, semblable et différent selon les générations, s'invente lors de chaque crise. La saison des tourne-veste répète les mêmes recettes depuis deux cent trente ans, de 1789 à 2019. La vie politique française, malgré ce qu'en dit toute une tradition historiographique, n'est pas bloquée par une lutte handicapante entre droite et gauche, mais par un poison : celui d'un extrême centre, flexible, prétendu modéré mais implacable qui vide de sa substance démocratique la République en la faisant irrémédiablement basculer vers la république autoritaire. Le macronisme n'est pas une Révolution : c'est une vieille histoire.
Les 200 000 vues atteintes le 28 août 2021
Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant".
Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin vaillantise."
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