jeudi 6 septembre 2018

LA RÉPUBLIQUE À VERSAILLES, VRAIMENT ?


L'Histoire macronisée…





Dire que l’Assemblée de l’époque était républicaine alors qu’elle était monarchiste, c’est comme si on disait que l’Assemblée actuelle n’est pas macroniste, mais qu’elle est insoumise ou communiste. 
Quelle histoire ! 


Ça a commencé ainsi :

sur FR3




 Actuellement la vidéo n'est plus disponible sur le site de la chaîne:






Le replay était en ligne ici: 





Macron président, la fin de l'innocence
diffusé le mar. 29.05.18 à 3h00
de : Bertrand Delais
politique | 84min | tous publics



Je me félicite de l'excellente réaction (rien d'étonnant à cela d'ailleurs) des Amies et Amis de la Commune de Paris. Comme d'autres sites ou blogs qui l'ont reprise à l'envi, j'en archive et diffuse le contenu: 








lundi 7 mai
Dans le documentaire publié lundi soir sur France 3, Emmanuel Macron évoque sa réception de Vladimir Poutine à Versailles. Propension monarchique, lui suggère-t-on ? En aucun cas, répond-il : « Versailles, c’est là où la République s’était retranchée quand elle était menacée ».

Réponse sidérante… Le seul événement qui correspond à l’affirmation présidentielle a lieu le 18 mars 1871. Au petit matin, des troupes régulières dépêchées par le gouvernement d’Adolphe Thiers cherchent à s’emparer des canons de la Garde nationale parisienne regroupés sur la butte Montmartre. Alertés, les Parisiens s’assemblent pour les empêcher de le faire. La troupe fraternise avec la foule. C’est le début de la Commune de Paris. Le même jour, à 15 heures, le gouvernement décide de quitter Paris, avec toutes les forces armées et les fonctionnaires. Le lieu de repli est Versailles. Le 2 avril, l’armée de Versailles lance l’offensive sur Paris. Du 21 au 28 mai, elle se livre au massacre des insurgés parisiens. Plusieurs milliers y perdent la vie lors de la « Semaine sanglante ».

La République menacée ? Le gouvernement qui se réfugie à Versailles a été nommé le 17 février, alors que la France est occupée par les armées allemandes, à l’issue d’élections législatives qui ont donné une majorité écrasante à des monarchistes adversaires de la République. Paris de son côté a choisi d’élire 36 députés républicains (sur 43), qui sont hostiles à la capitulation décidée par la nouvelle majorité. Si Paris se soulève, c’est à l’initiative de républicains, pour des raisons à la fois sociales et patriotiques. Les monarchistes de l’Assemblée pactisent avec l’Allemagne, dont l’unité vient d’être proclamée… à Versailles ; les républicains de Paris s’y opposent. Telle est l’une des causes du conflit. Les communards ne menacent pas la République : ils veulent la protéger de ceux qui la récusent et tournent le dos à ses valeurs.

En choisissant cet aspect symbolique pour valoriser Versailles, Emmanuel Macron fait ce qu’aucun Président de la République n’avait osé faire, quand bien même beaucoup d’entre eux n’eurent aucune sympathie pour la Commune. Il tourne aussi le dos à l’imaginaire de la gauche. Tous, à gauche, ne furent pas des partisans de la Commune. Beaucoup la critiquèrent, parce qu’ils la jugeaient trop radicale, malvenue ou prématurée. Mais la plupart condamnèrent la répression atroce que lui réserva le gouvernement de Versailles. Les républicains, même les plus à gauche, se divisèrent à propos de la Commune, mais bien peu auraient osé affirmer que les communards menaçaient la République.

Par ce détour de phrase d’apparence anodine, le Président actuel déplace de façon inquiétante l’imaginaire officiel de l’histoire française. Les républicains d’autrefois se plurent bien souvent à valoriser la continuité étatique de la monarchie centralisée et de la République. Ils n’allèrent pas jusqu’à encenser le gouvernement de Versailles. Ils tentèrent d’en justifier les actes par l’état d’urgence du moment ; ils n’en firent pas un modèle de sursaut républicain.

Le 29 novembre 2016, l’Assemblée nationale votait une résolution qui réhabilitait enfin les communardes et communards durement frappés pendant et après la Semaine sanglante. Elle souhaitait aussi que la Commune soit mieux connue et que ses valeurs soient mises en avant. En choisissant de glorifier le Versailles des soixante-douze jours de la Commune, Emmanuel Macron dit le peu de cas qu’il fait de la volonté majoritaire exprimés par les représentants. Il s’éloigne un peu plus de la gauche. Il tourne le dos à toute une tradition républicaine. Il laisse bien mal augurer de ce que pourrait être, du côté du pouvoir, la commémoration du cent-cinquantenaire prochain de la Commune de Paris. Notre association, pour sa part, veillera à ce que lui soit donné tout son éclat, avec l’appui de tous ceux qui savent que la République s’étiole quand elle oublie les idéaux démocratiques et sociaux qui la fondent.

Les Amies et Amis de la Commune de Paris - 1871


Petite sélection parmi les nombreuses réactions:



 LIBERATION

BILLET
Macron, une certaine idée de Versailles
Par Michel Becquembois, rédacteur en chef adjoint à Libération — 10 mai 2018 à 14:57




Macron, une certaine idée de Versailles
Macron aime Versailles. Il y discourt devant le Parlement en Congrès, il y reçoit en grande pompe Vladimir Poutine et même les patrons des plus grandes multinationales, dragués dans la galerie des Batailles. Il aime tellement Versailles qu’il en fait un refuge de… la République. Car Versailles, pour Emmanuel Macron c’est «un lieu où la République […] s’était retranchée quand elle était menacée…» La phrase a été prononcée au détour d’une question dans le très bienveillant documentaire diffusé lundi soir sur France 3. Eclipsée par l’hallucinante saillie comparant le courage d’Arnaud Beltrame aux revendications sociales («Le colonel Beltrame, il est mort parce que la France, ce sont des idées, des valeurs, quelque chose d’une guerre qui le dépasse. Les gens qui pensent que […] le summum de la lutte, c’est les 50 euros d’APL, ces gens-là ne savent pas ce que c’est que l’histoire de notre pays»), elle n’en est pas moins choquante. Car la «République retranchée à Versailles» dont parle Emmanuel Macron, c’est l’assemblée élue en 1871, en partie sous domination allemande, celle qui délégua à monsieur Thiers le soin d’écraser la Commune.

Une assemblée qui siégea d’abord à Bordeaux, face à l’avancée prussienne, mais qui, une fois la voie libre, préféra effectivement se réunir prudemment à Versailles, plutôt que de se confronter au peuple de Paris qui contestait ses mesures antisociales. Mais cette Assemblée-là, même si elle est en droit la première représentation nationale de cette IIIe République proclamée le 4 septembre 1870, est surtout… monarchiste. Elle ne cache pas que son projet politique est une nouvelle Restauration, que la République, comme mode d’organisation politique, n’est dans son esprit que provisoire et qu’il convient de la renverser tôt ou tard. D’ailleurs quand Thiers lui-même deviendra un peu trop républicain, elle s’en débarrassera pour le remplacer par un nouveau président ouvertement monarchiste (Mac Mahon) qui s'apprête à s'effacer le moment venu derrière le futur Henri V. Pour donner au projet le temps de se réaliser, on lui octroiera même un mandat de sept ans (le très baroque septennat, héritage de ces tentatives d’éviction de la République, qui survivra jusqu’en 2002). On le voit, les menaces contre la République venaient bien davantage de cette assemblée, qui n’avait de républicaine qu’une contestable légitimité juridique, que des communards, dans les idéaux desquels la République plonge à tout le moins quelques racines encore bien vivaces.

Qu’Emmanuel Macron se range dans le camp versaillais, c’est son affaire, mais qu’il lui accorde un vernis républicain alors que l’objectif avoué de la majorité de cette assemblée était l’abolition même de la République, c’est au minimum une erreur historique. Et révélateur d’une conception monarchique du pouvoir, qui, à force de symboles, ne semble plus faire le moindre doute.

Michel Becquembois rédacteur en chef adjoint à Libération



 L'HUMANITE


FORFAITURE(S)
Vendredi, 18 Mai, 2018
Jean-Emmanuel Ducoin
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin. 
Mc Macron se revendique d'Adolphe Thiers..

Commune Si Versailles lui était conté, le « roman national » version Mac Macron pourrait tenir lieu de définition politique et d’usage du pouvoir. Une phrase, passée quasiment inaperçue – sauf du côté des historiens ! –, en dit si long qu’elle tourne en boucle, depuis, dans le cerveau fatigué du bloc-noteur. C’était dans le documentaire pour le moins bienveillant (sic) de Bertrand Delais, diffusé sur France 3, le lundi 7 mai. Au détour d’un échange surréaliste de complaisance, le réalisateur demande au prince-président si les fastes de Versailles pour accueillir Vladimir Poutine (on aurait pu ajouter les patrons des plus grandes multinationales) ne donnent pas des arguments à ceux qui dénoncent le monarchisme affiché de sa gouvernance. Mac Macron ne cille pas et répond : « Versailles, c’est là où la République s’était retranchée quand elle était menacée. »

  

MEDIAPART



Les aveux d'un économiste "libéral"
11 MAI 2018 PAR YVES FAUCOUP BLOG : SOCIAL EN QUESTION

En même temps et vice Versailles  
Emmanuel Macron aura beaucoup de mal à faire oublier qu’il a déclaré dans le documentaire diffusé lundi dernier que c’est à Versailles que « la République s’était retranchée quand elle était menacée ». Ainsi pour lui c’était important de dire, dans cette production hagiographique (Macron Président, la fin de l’innocence, sur France 3), réalisée par un de ses potes nommé à la tête de la chaîne LCP, qu’il préférait l’Assemblée monarchiste, qui rêvait de la fin de la République et qui avait failli face à l’envahisseur prussien, plutôt que le peuple parisien qui affirmait sans détours les principes de la Révolution et ceux de la République. Dont acte. Rappelons, en passant, que Thiers et les "Versaillais", en représailles, ont massacré 20 000 citoyens de la Commune de Paris, sans autre forme de procès. 20 000 ! Qui ose encore aujourd’hui se référer à cette Assemblée de Versailles pour glorifier les principes de la République ?


J'ajouterai à ces réactions ponctuelles des passages d'un livre récent, passionnant par la richesse de ses sources documentaires ainsi que par la pertinences de ses analyses, souvent novatrices. Ainsi, et entre autres, vous saurez tout sur les effets des travaux d'Haussmann sur la Commune (dans toute leurs complexités), et sur les tartufferies de la bourgeoisie, qui s'offusque ostensiblement des destructions des monuments historiques,  alors que c'est exactement ce qu'elle souhaite pour mettre à la place ses constructions "utiles" et faire des profits. 






Au sein même du gouvernement, les dissensions existent entre les partisans de l’armistice comme Jules Favre et ceux, comme Gambetta, qui veulent continuer la guerre « à outrance ». C’est dans ce contexte que, le 28 janvier, Paris capitule. Tous ceux qui ont accepté les privations, le froid et la mort pour défendre la nation se sentent trahis par le « gouvernement de la défiance nationale 56 ». En donnant la victoire aux députés monarchistes, plébiscités par la province, les élections législatives du 8 février sonnent la défaite des républicains et mettent le destin de la République dans les mains d’une majorité qui lui est ouvertement hostile. Paris se sent une fois de plus abandonné par la France et la réconciliation semble difficile.

Lewandowski, Hélène. La face cachée de la Commune : La révolution trahie (French Edition) (p. 49). Editions du Cerf. Édition du Kindle.


56. Georges GUILLAUME, Souvenir d’un garde national pendant le siège de Paris et pendant la Commune, par un garde suisse. 1871, Neuchâtel. s.e., p. 71. (p.202).



Le 10 mars, le moratoire sur la suspension du paiement des loyers et des échéances pour la durée des hostilités est annulé ; les trente sous de solde quotidienne versés aux gardes nationaux sont supprimés ; l’Assemblée nationale vote son installation à Versailles, symbole de la grandeur monarchique, décapitalisant ainsi Paris. Tout semble prêt pour l’insurrection, ne manque que l’étincelle. Elle se produit le 18 mars lorsque l’armée entend récupérer les 171 canons de Montmartre. Pour Adolphe Thiers, sous la pression de l’Assemblée et de l’opinion qui exigent le retour de l’ordre, cette intervention représente l’opportunité de reprendre en main la capitale, d’éliminer quelques têtes révolutionnaires et de restaurer son autorité fragilisée par cette résistance. 

Lewandowski, Hélène. La face cachée de la Commune : La révolution trahie (French Edition) (pp. 51-52). Editions du Cerf. Édition du Kindle.


Le 1er mars, lors du défilé de trois mille soldats allemands sur les Champs-Élysées, la ville est en deuil. Sur leur trajet, des drapeaux noirs flottent aux fenêtres, les restaurants et boutiques restent fermés, des masques noirs ont été appliqués sur les visages des statues allégoriques des grandes villes de France de la place de la Concorde, les Parisiens refusant que « les autres villes françaises voient l’outrage fait à la leur 58 ». Pour empêcher les Prussiens de passer sous l’Arc de Triomphe, on a creusé des fossés et installé des chaînes 59. La majorité monarchique de la nouvelle Assemblée inquiète. Les canons positionnés place Wagram, dont les gardes nationaux des faubourgs s’estiment propriétaires puisqu’ils ont été achetés pour la défense de Paris par une souscription populaire suite à l’appel patriotique de Victor Hugo, sont transportés sur la butte Montmartre « afin de mieux résister aux coups de main des partisans des idées monarchiques 60 ». Des bataillons se relaient jour et nuit pour les protéger de toute attaque. Dans ce climat d’exaspération et de méfiance, les mesures prises par l’Assemblée nationale, par maladresse ou provocation, cristallisent les tensions : le 7 mars, la vente des objets déposés au Mont-de-Piété, interrompue depuis le 15 août, reprend ; le 10 mars, le moratoire sur la suspension du paiement des loyers et des échéances pour la durée des hostilités est annulé ; les trente sous de solde quotidienne versés aux gardes nationaux sont supprimés ; l’Assemblée nationale vote son installation à Versailles, symbole de la grandeur monarchique, décapitalisant ainsi Paris. Tout semble prêt pour l’insurrection, ne manque que l’étincelle. Elle se produit le 18 mars lorsque l’armée entend récupérer les 171 canons de Montmartre.

Lewandowski, Hélène. La face cachée de la Commune : La révolution trahie (French Edition) (pp. 50-51). Editions du Cerf. Édition du Kindle.

58. Georges GUILLAUME, Souvenir d’un garde national…, p. 35. 
59. Ibid. 
60. Ibid.
 (pp. 202-203). 


Les soixante-douze jours de la Commune commencent. Dans la soirée, Adolphe Thiers, suivi du gouvernement, des services et des troupes affectées à la défense de la capitale, quitte Paris et se replie sur Versailles pour préparer la reconquête de la ville. Le 24 mars, Victor Hugo écrira : « Thiers en voulant reprendre les canons de Belleville, a été fin là où il fallait être profond. Il a jeté l’étincelle sur la poudrière. Thiers, c’est l’étourderie préméditée. En voulant éteindre la lutte politique, il a allumé la guerre sociale 63. »

Lewandowski, Hélène. La face cachée de la Commune : La révolution trahie (French Edition) (pp. 52-53). Editions du Cerf. Édition du Kindle.

63. Victor HUGO, Choses vues : souvenirs, journaux, cahiers, 1830-1885. 2002, Paris, Gallimard, p. 1124. (p. 203). 


ESPRIT DE 1793 ET DESTRUCTIONS PROGRAMMÉES 
Les communards, qui s’installent dans l’Hôtel de Ville déserté, se revendiquent de la Révolution française et des principes chers aux sans-culottes de l’an II par leur attachement à la République, qu’ils n’envisagent pas autre que démocratique et sociale. Héritiers des luttes menées avant eux, les insurgés trouvent dans la majorité monarchique de la nouvelle Assemblée et la religion deux ennemis naturels.

Lewandowski, Hélène. La face cachée de la Commune : La révolution trahie (French Edition) (p. 53). Editions du Cerf. Édition du Kindle.






En posant fièrement devant les barricades, ils affirment leur volonté de protéger Paris et la République démocratique et sociale dont ils rêvent, des « partisans des idées monarchiques ».


Lewandowski, Hélène. La face cachée de la Commune : La révolution trahie (French Edition) (p. 233). Editions du Cerf. Édition du Kindle.











Il faut dire qu’un tel aveu -l'aveu présidentiel -, trop facile à contredire, c’est assez rare... La mauvaise foi a rarement des pudeurs, mais elle a tout de même ses prudences.
La désinformation, c’est tentant, mais gare quand même aux retours de bâton.
En général, on la joue plus subtil. Ou plus hypocrite.
Par exemple, dans cet ouvrage, on fait benoîtement défiler une chronologie sélective astucieusement choisie : Gambetta proclame la République, l’Assemblée et le gouvernement sont à Versailles, et donc, sans qu’on l’ait vraiment dit mais seulement beaucoup laissé entendre, la République est à Versailles, du moins pour qui n’est pas instruit, pour parler comme Molière, c’est-à-dire pour qui n’est pas au courant.





Les causalités suggérées ne sont donc pas les bonnes. 
La désinforation est encore aggravée par les erreurs (ignorance? cynisme?) de chronologie. L'Assemblée ne choisit pas Versailles après le 18 mars (pour prétendument se protéger d'une Commune qui n'existe pas encore). 
Rappel:




WIKIPEDIA 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Assembl%C3%A9e_nationale_(1871)


28 janvier 1871
A la convention d'armistice signée avec la France, Otto von Bismarck donne dix jours pour organiser des élections.
8 février 1871
Élections législatives françaises de 1871.
13 février 1871
L'Assemblée se réunit dans le Grand Théâtre de Bordeaux.
10 mars 1871
L'Assemblé s'installe dans la salle de l’opéra royal du château de Versailles


L'Assemblée a deux priorités : conclure la Paix et soumettre Paris. Paris étant encerclée, l'Assemblée se réunit à Bordeaux le 13 février 1871. Le 15, elle supprime la solde de la Garde nationale, privant plusieurs centaines de milliers de Parisiens de revenus assurés. Le 16, elle confie le pouvoir exécutif à Adolphe Thiers « en attendant qu'il soit statué sur les institutions de la France » : la République n'est même pas assurée de survivre. Jules Grévy est élu président de l'Assemblée. Le 17, les députés d'Alsace et de Lorraine protestent, en vain, contre l'abandon programmé de ces régions aux Allemands. Le 19 février, Thiers obtient l'investiture du nouveau gouvernement et part pour Versailles pour y négocier avec Bismarck les conditions de la paix. Le 4 mars, l'Assemblée ratifie le traité préliminaire de paix (546 pour, 107 contre et 23 abstentions). Le même jour, elle vote la déchéance de Napoléon III et de sa dynastie.

Puis l'Assemblée prend des mesures provocatrices contre les Parisiens. Le 6 mars, le général d'Aurelle de Paladines est nommé commandant en chef de la Garde nationale. Le 10, l'Assemblée vote la fin du moratoire des loyers et des effets de commerce: plus de 150 000 Parisiens sont menacés d'expulsion, de faillite et de poursuites judiciaires. Le même jour, l'Assemblée choisit Versailles comme son lieu de réunion, où il est prévu qu'elle s'installe le 20 mars. De fait, Paris perd son rôle de capitale.

Pour régler le « problème de Paris » avant l'arrivée de l'Assemblée, Thiers ordonne la confiscation des canons détenus par les Parisiens. C'est alors le soulèvement du 18 mars 1871, et le début de la Commune de Paris.



Clairement, Macron s’inscrit dans cette tradition :








(Le Berry républicain 2 septembre 2018)

Le Canard enchaîné 5 septembre 2018



Voir aussi en écho 2020:



La République versaillaise en marche

Tribune de Michèle Audin et Raphaël Meyssan, parue dans Mediapart, le 5 mars 2020.




En 1871, avec la Commune, « la France avait le choix entre deux chemins différents : celui d’une République sociale ou celui d’un régime de l’ordre social ». Le préfet Didier Lallement et le Président de la République, estiment Michèle Audin et Raphaël Meyssan, s’inscrivent dans l’héritage « d’un régime qui a fait la guerre à sa propre population. Celui d’un camp qui marche sur un autre ».

Une dangereuse référence historique est choisie. Le président de la République et ses soutiens revendiquent l’héritage d’un épisode sanglant de notre histoire : la répression de la Commune de Paris par le gouvernement versaillais, en 1871.

Emmanuel Macron a affirmé : « Versailles, c’est là où la République s’était retranchée quand elle était menacée. » L’éditorialiste Christophe Barbier a explicité la référence : « Il y a vraiment une filiation directe entre Emmanuel Macron et Adolphe Thiers. Adolphe Thiers, premier ministre de Louis-Philippe, très jeune comme Macron, et qui revient en 1870 pour installer et conforter la République. En massacrant les communards, il sauve la République. » Définissant le rôle que lui a confié le Président, le préfet de police de Paris Didier Lallement se donne aujourd’hui pour modèle l’un des officiers les plus compromis dans le massacre des communards : « Pour se prendre pour Jules Vallès, il faut avoir son Galliffet. »

Rappelons quelques éléments de cette histoire vieille de cent quarante-neuf ans…

Le 18 mars 1871, Adolphe Thiers et son gouvernement — et non la République — ont fui à Versailles. Ils ont rejoint une Assemblée nationale non pas républicaine, mais très majoritairement royaliste. Ils se sont appuyés sur une armée certainement pas républicaine, mais façonnée par deux décennies d’un Second Empire qui venait de s’effondrer à Sedan, six mois plus tôt.

Dans Paris, les défenseurs de la République — qu’ils voulaient démocratique et sociale — ont choisi de consulter la population et ont mis en place la Commune de Paris, une assemblée communale régulièrement élue. La Commune décida la séparation de l’Église et de l’État, l’instruction publique laïque et obligatoire, l’égalité de traitement entre enfants naturels et « légitimes », ainsi que de considérables réformes sociales, au cours d’un grand moment démocratique où la population prit la parole et fut entendue.

En 1871, la France avait le choix entre deux chemins différents : celui d’une République sociale ou celui d’un régime de l’ordre social. Pendant soixante-douze jours, la Commune s’est engagée dans le premier chemin. Versailles l’a brutalement arrêtée. Du 21 au 28 mai 1871, le gouvernement d’Adolphe Thiers a pris Paris, quartier par quartier, lors de ce qu’on appela la Semaine sanglante. Environ vingt mille Parisiens furent massacrés. Nous ne parlons pas de combattants morts l’arme à la main, mais d’hommes, de femmes et même d’enfants exécutés de sang-froid, alors que les combats étaient terminés et que la ville était occupée militairement.

À Versailles, on tenta une restauration monarchique qui échoua. Puis, en 1875, les lois constitutionnelles de la Troisième République furent votées… par les mêmes députés monarchistes. Ce régime mis en place à Versailles n’est pas la République sociale dont rêvaient les communards, mais une République de l’ordre social : la République versaillaise.

L’héritage choisi par Emmanuel Macron et ses soutiens n’est pas la République. C’est celui d’un régime qui a fait la guerre à sa propre population. Celui d’un camp qui marche sur un autre. Le préfet de police l’a confirmé à une manifestante : « Nous ne sommes pas dans le même camp ! »

Michèle Audin, auteure du roman Comme une rivière bleue (L’arbalète/Gallimard, 2017)

Raphaël Meyssan, auteur du roman graphique Les Damnés de la Commune (Delcourt, 2017-2019)



 
Complémentairement sur ce blog, Macron-Thiers par Christophe Barbier:




 

















Cliquez sur le calendrier pour découvrir
 ce qui s'est passé un
6 septembre
pendant la vie d'Edouard Vaillant








NOTRE PRESENCE (EVENTUELLE) DANS LES SALONS DU LIVRE OU LIEUX DE DEDICACE



Lurcy-Lévis (03) (24-25 mars)
Mers-sur-Indre (36) (28-29 mars)
Châteauroux (36) (21-22 avril)
Decize (58) (6 mai)
Le Blanc (36)  (18-20 mai)
Montluçon (1,2,3 juin)
Quincy (18) (9 juin)
Châteaumeillant (18) (août)
Sancerre 26 août
Saint-Amand-Montrond (18) (22-23 septembre)
Souesmes (41) (7 octobre)
Saint-Doulchard (18)   (13-14 octobre)
Saint-Gaultier (36)  (14 octobre) 
Sagonne (18) (21 octobre)
Vierzon (18) (17 novembre): T'as voulu lire Vierzon (Brel)

Boussac (23) 
Mortroux (23)







Rentrée littéraire de septembre 2016 
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome II : Le grand socialiste.



500 p.  19,80 €
560g  
les 2 volumes 1044g 





















vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  



Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 

Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 

N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 

Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




TOUTES NOS DATES IMPORTANTES




Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.



374 p.  18,80 €
484g  
les 2 volumes 1044g 








L'EDITEUR







LES POINTS DE VENTE LOCAUX


18

Vierzon 

 Maison de la presse Catinaud  (9 rue Voltaire)
(hélas fermé depuis le 21 juillet, malgré un grand soutien local, dont le nôtre)


 Espace culturel Leclerc  (48 avenue de la République)




 Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)



Bourges 

 La Poterne (41 rue Moyenne)



 Point Virgule (46 rue d'Auron)



Cultura Saint-Doulchard
(mystérieusement exclu depuis 2016)


 Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)

Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).













Henrichemont 

 Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)








36

Châteauroux 

 Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)





Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski. 





Issoudun 


 Centre commercial Leclerc(Rue de la Limoise)





Il y a aussi le livre sur le berrichon de notre président Michel Pinglaut 


COMPTES-RENDUS DU LIVRE


11 3 16   JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS

29 2 16  HENRICHEMONT GIBLOG

1 11 15  MAGAZINE A VIERZON

20 10 15    DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE

28 08 15    BLOG VIERZONITUDE




DOSSIER DE PRESSE





La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.



                                                                                                              (Vaillantitude)



La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire