mercredi 20 novembre 2019

PORTRAIT DE MACRON EN ADOLPHE THIERS


par Christophe Barbier




Une double (et douteuse) apologie 








Interviews - 52 min - tous publics

présenté par : Anne-Elisabeth Lemoine

Émission présentée par Anne-Élisabeth Lemoine avec Patrick Cohen, Pierre Lescure, Marion Ruggieri et Maxime Switek. Au menu de ce soir, retrouvez :


- L'éditorialiste politique de BFMTV, Christophe Barbier. Le 13 novembre 2019 sort son nouvel ouvrage, "Macron sous les masques", qu'il publie aux éditions de L’Observatoire. Le journaliste est également homme de théâtre. Retrouvez-le sur scène, dans la pièce "L’un de nous deux", au Théâtre du Petit Montparnasse, à Paris, aux côtés d'Emmanuel Dechartre.

(Et c'est Jean, notre co-président pour l'Indre, qui a découvert cette séquence située pour l'essentiel entre 14 et 27 minutes).



(Evocation du début des Gilets jaunes)



A-E L- Vous dites à ce moment-là qu’Emmanuel Macron se prend pour Narcisse. Il se voit trop beau. 
CB- Oui, y a un peu de cela. C’est-à-dire l’idée que regarder sa propre image va créer un tel écho, une telle atmosphère, que ça va régler tous les problèmes.  Mais c’est plus fort que ça quand même. // Le cœur du macronisme, ce qui fait qu’encore un tiers des Français le soutiennent, c’est réformer quoi qu’il arrive.
MR- Alors on va revenir sur ce que vous évoquiez au début de l’émission, le tournant Gilets jaunes. Gilets jaunes avec lesquels vous êtes peu amène : "une pseudo révolution. Les Gilets jaunes ont cru rejouer la Révolution française alors qu’ils faisaient le contraire. Les Lumières étaient allumées en 1788, éteintes en 2018." 



CB- Bien sûr. Oui. Où est la grande pensée ? Où est la grande idée ? Où est la grande phrase ? Où est la grande réforme, à part le RIC ? Qu’est-ce qu’on a eu de neuf ? C’est un mouvement qui a refusé d’avoir un chef, 


une organisation, d’avoir une tête, c’est-à-dire qu’il n’a pas eu de cerveau. Alors il a eu des pieds, il a eu des pieds ce mouvement. Qu’est-ce qu’il a fait ?



Il a pris l’Elysée ? Il a pris Versailles ? Il a pris l’Assemblée ? Non. 



Il a enfoncé par hasard la porte de Benjamin Griveaux, un ministre déjà oublié. Donc vous vous rendez compte à quel point ce mouvement qui correspondait à une colère sociale sincère a donné une sorte d’échec politique, a donné une montagne sociale qui accouche d’une souris politique. C’est dommage. 



Mais c’est surtout dommage pour eux. Restent les plus virulents, les plus violents qui tournent à vide.
MR- Pourtant ils ont bousculé Emmanuel Macron. C’est en tout cas ce que vous dites. Du président, vous dites qu’au début il ne comprend rien. Il ne mord pas et pour cause il n’a pas entendu monter la colère. Regardez ces images 



prises au moment de sa fameuse itinérance mémorielle. 



Voilà. Quelques jours avant le malaise des Gilets jaunes. Pour vous à cette époque-là il est trop sûr de lui. Vous écrivez : « Il y a en lui de la suffisance au sens littéral, la président considère que sa personne est suffisante. 
CB- Suffisante… C’est pas un arrogant pour moi Macron. D’ailleurs on voit il y a un contact et puis il essaye d’être gentil, d’être amène. Il n’est pas arrogant. Il est suffisant. J’ai été élu, j’incarne quelque chose, j’a détruit le paysage politique, ça va suffire.// Puis patatras, lui arive la révolte des Gilets jaunes, et ça, il ne l’a pas compris. C’était pas dans son logiciel parce que le jupitérien vertical se trouve confronté d’un coup avec quelque chose de totalement horizontal. Des ronds-points partout en France, des réseaux sociaux et ça c’est aussi le nouveau monde. Alors c’est la faiblesse de ce mouvement.// Y a pas de Robespierre, y a même pas de Danton, y a pas de Ledru-Rollin, pas de Lamartine dans ce mouvement, mais cet horizontal a mis en échec Jupiter. Jupiter est mort. C’est Jupiter à terre. C’est un Macron qui qui fait du grand débat partout sur tous les sujets et qui ne cesse de faire des bains de foule.// 
MR- Un événement change la donne. C’est là que vous dites que Jupiter est mort. C’est l’incendie de la préfecture du Puy-en-Velay. // « Il passe du petit prince jubilant à Louis XVI outragé. » 
CB- Oui, exactement, c’est la fuite à Varennes.// Il met en face de lui les maires. Les seuls qui ne sont pas haïs par les Gilets jaunes, la France démocratique depuis 1848 dans les banquets républicains d’Odilon Barrot, depuis 1870 et Gambetta.// Il dit « J’achète », il se comporte comme un businessman, il fait un coup de génie politique, là. Le grand débat va délégitimer les Gilets jaunes. D’un seul coup, on ne voit plus les violences, on ne voit plus la colère. // Tout cela est une poudrière, le grand débat a été un arrosage de la poudrière. Mais la poudre ça sèche, et ça peut de nouveau exploser.// Emmanuel Wargon qui l’a accompagné dans le grand débat, la ministre, a eu cette belle phrase :



 « Macron connaissait l’histoire de France avec le grand débat il en a découvert la géographie. » Et c’est vrai. // Il s’est relégitimé en allant au contact des terroirs et des territoires. // Et avec ça il peut gagner 2022.// 
PC- Dans votre livre au jeu des comparaisons, des citations, vous êtes imbattable. Il y a presque toutes les grandes figures historiques, philosophiques, économiques, mythologiques 



– on a parlé d’Héraklès, Hercule, tout à l’heure- mais président de la République c’est une fonction très particulière 



qui n’existe en France sous cette forme que depuis 60 ans, qui n’a eu que 8 titualires et pour laquelle les comparaisons s’imposent naturellement. Alors vous montrez qu’Emmanuel Macron emprunte un peu à chacun de ses prédécesseurs.// La filiation la plus évidente, c’est Valéry Giscard d’Estaing. //
CB- Oui, dans une filiation de la droite orléaniste, c’est-à-dire libérale en économie, moderne en société. //


PC- Adieu donc…
CB- Adieu donc. Avant le "Au revoir" de 1981. Oui, là, la filiation est claire.// Mais qui remonte à plus loin, hein. C’est Adolphe Thiers. Les Français ont oublié Adolphe Thiers. 
PC- Ben oui, forcément…
CB- Oui, mais qui est premier ministre de Louis-Philippe très jeune, comme Macron, et qui revient en 1870 pour installer et conforter la République. 



PC- Pour massacrer les communards, surtout !
CB- Aussi. Mais en massacrant les communards, il sauve la République. 


Sinon, nous aurions eu Lénine… 



maire de Paris et président de… de … de la France à ce moment-là. Donc Adolphe Thiers, même dans son côté répressif, et Macron l’a été (moins sanglant) avec les Gilets jaunes. L’ordre et les libertés. 


"Les libertés nécessaires", disait Adolphe Thiers. Y a une vraie filiation aussi avec Adolphe Thiers bien oublié aujourd’hui.
PC- Oui. Je ne suis pas sûr que Macron puisse revendiquer la filiation d’Adolphe Thiers. Autre vidéo sur laquelle vous allez réagir, Christophe Barbier… 



(Pourquoi Lénine ?...  Et aurait-il préféré que les Russes gardent la dictature tsariste ? Demandons au moins leur avis…) 

Mais plus sérieusement, on aurait pu avoir (par exemple!) Edouard Vaillant
Ingénieur, médecin, humaniste, qui a consacré sa vie de député et de chef de parti influent à défendre les travailleurs comme les indigents, broyés par la Révolution industrielle. On aurait eu un grand promoteurs des lois de sécurité sociale et du code du travail. Pas si mal, non ? Et en quoi est-ce mieux de massacrer les Parisiens par dizaines de milliers ? 

Comparaison pour comparaison, allons plus sûrement dans davantage d’exotisme encore, qui serait d’ailleurs une démarche plus juste. Thiers, dans sa postérité, conduit plutôt à l'actuel président de la République démocratique socialiste du Sri Lanka, le sinistre Gotabaya Rajapaksa. Mettre fin à la guerre civile au prix d’un bain de sang de 40 000 personnes, voilà un mérite que peu de progressistes cautionneraient d’un cœur léger. 
Nul ne doute par ailleurs de l'efficacité d'un bain de sang pour régler un problème de contestation sociale. Mais cela a peu à voir avec la démocratie ou avec la République (au sens où nous l'entendons, car rien n'empêche évidemment n'importe quelle dictature de se proclamer "République démocratique et sociale"). 



Voir aussi sur ce blog:

https://vaillantitude.blogspot.com/2018/09/la-republique-versailles-vraiment.html


Un (multi) récidiviste. Un exemple en 2020:






Il récidive en 2023.

Ludivine Bantigny, historienne spécialiste des mouvements sociaux vs Christophe Barbier, éditorialiste politique BFMTV qui conseille à Macron d'imiter Thiers, "le sauveur de la République". (BMF TV 23 mars 2023).



Dans une même inspiration, et dans la même émission.
Ludivine Bantigny, historienne spécialiste des mouvements sociaux vs Benjamin Duhamel, journaliste politique BFMTV. Télé Versailles en action (référence au film de Peter Watkins, La Commune, 2000).















Cliquez sur le calendrier pour découvrir
 ce qui s'est passé un
20 novembre
pendant la vie d'Edouard Vaillant










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vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  



Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 

Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 

N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 

Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




TOUTES NOS DATES IMPORTANTES




Rentrée littéraire de septembre 2015
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Tome I : La tête pensante de la Commune.



374 p.  18,80 €
484g  
les 2 volumes 1044g 








L'EDITEUR







LES POINTS DE VENTE LOCAUX


18

Vierzon 

 Maison de la presse Catinaud  (9 rue Voltaire)
(hélas fermé depuis le 21 juillet, malgré un grand soutien local, dont le nôtre)


 Espace culturel Leclerc  (48 avenue de la République)




 Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)

Bourges 

 La Poterne (41 rue Moyenne)



 Point Virgule (46 rue d'Auron)



Cultura Saint-Doulchard
(mystérieusement exclu depuis 2016)


 Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)

Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).













Henrichemont 

 Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)








36

Châteauroux 

 Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)





Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski. 





Issoudun 


 Centre commercial Leclerc(Rue de la Limoise)





Il y a aussi le livre sur le berrichon de notre président Michel Pinglaut 


COMPTES-RENDUS DU LIVRE


11 3 16   JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS

29 2 16  HENRICHEMONT GIBLOG

1 11 15  MAGAZINE A VIERZON

20 10 15    DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE

28 08 15    BLOG VIERZONITUDE




DOSSIER DE PRESSE





La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.



                                                                                                              (Vaillantitude)



La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 



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