de l’association nationale
Pour cette troisième soirée histoire, le comité provincial berrichon était présent apportant toujours et autant qu’il le peut, malgré l’éloignement, son soutien fraternel aux initiatives du siège national tout en voulant aussi enrichir sa connaissance historique.
Cet enrichissement était d’autant plus certain que l’historienne et l’historien invités représentent actuellement deux des figures les plus qualifiées pour évoquer le temps de la Commune dans le cycle révolutionnaire du XIXe siècle:
avec Michèle Riot-Sarcey, professeur émérite d’histoire contemporaine à Paris VIII, spécialiste de l’histoire politique et des Révolutions du XIXe siècle, faisant revivre les idées oubliées des Révolutions sociales, son dernier livre Le procès de la liberté en étant un remarquable exemple ;
avec Quentin Deluermoz, jeune maître de conférences en histoire à Paris 13-Nord, travaillant sur les ordres et désordres du XIXième siècle, auteur de l’ouvrage Le crépuscule des Révolutions 1848-1871 (collection « La France contemporaine ») d’une très grande richesse pour la connaissance de l’histoire sociale de ces années, et aussi réalisateur de maints articles très novateurs sur le moment communard.
Hélas, Michèle Riot-Sarcey n’était pas présente, un bien grand regret.
Retrouvez-la dans LE MEDIA : La dernière république démocratique et sociale, c’est celle de la Commune de Paris.
Depuis, en France, nous n’avons jamais eu de vraie démocratie.
https://www.lemediatv.fr/lautre-20h/gilets-jaunes-le-ralliement-des-quartiers-vers-la-greve-generale-lhistoire-des-revoltes/
Introduit par Marc Lagana, responsable de la commission culture, la soirée avait pour thème : « Les temps de la Commune : temps long - temps court », une thématique très particulière symbolisant les approches nouvelles et transversales de plus en plus nombreuses et qui posent des regards nouveaux sur le printemps 1871.
C’est Jean-Louis Robert qui se fit le relais de Michèle Riot-Sarcey en s’appuyant sur les notes de l’historienne lors son intervention au colloque de Narbonne en 2011 qui portait sur le rapport 1848-1871. Ainsi fut restituée la Commune dans le temps de son siècle avec l’influence éminente des socialismes utopiques sans oublier de dire que la Commune n’a pas tout inventé, Jean-Louis Robert précisant que la Commune n’était pas qu’une institution de démocratie directe. C’est le concept de République démocratique et sociale qui va se définir sur ce temps long.
Le lien 1848-1871 fut mis en lumière au travers de la recherche mutuelle de démocratie et de souveraineté populaire, la période de février à juin 1848 (à avril pensons-nous) étant vraiment révolutionnaire : temps de l’auto-organisation, de l’occupation de la rue, des interventions populaires, des pétitions. Le processus des pratiques de médiation et de transmission résulta des associations ouvrières fondées pour regrouper tous les ouvriers d’un métier et pour créer des ateliers de production : coopératives, sociétés ouvrières, chambres syndicales ouvrières perdureront jusqu’à la Commune. Enfin la mémoire émotive, avec l’exemple des caricatures parues sous la Commune, montra les références à un passé proche.
Quentin Deluermoz prit la suite en s’attachant aux différentes temporalités de la Commune : à quelle période rattacher la Commune ? Entre analyses différentes, celle marxiste (la Commune, aurore du mouvement ouvrier moderne), celle libertaire (spontanéité populaire sans lien avec le passé), celle républicaine (la Commune, événement mineur) et la question restant ouverte comme dans les positions des historiens Jacques Rougerie et Robert Tombs.
Les dynamiques temporelles de la Commune furent abordées, de nombreuses archives restant encore à défricher: d’abord l’histoire propre de la Commune, une histoire par quartiers, prise dans le temps, et le « bon droit » ouvrier pour la recherche de conciliation ; ensuite, le temps cyclique des modes d’actions révolutionnaires (choix des mots d’ordre, des lieux, des scénarios tel celui des barricades), voire des adaptations; mais aussi le moment révolutionnaire avec des surgissements et des références au passé : ainsi de l’opposition entre le «Vieux Monde» et le monde des luttes, ainsi des politiques de l’Hôtel de Ville avec le retour au calendrier révolutionnaire ou le choix de dates symboliques.
Pour réactiver un autre futur, certains éléments ressortent: le progrès et la science (voir la déclaration au peuple français du 19 avril) : « la lutte de l’avenir contre le passé » ; le vocabulaire par le fruit des luttes, la multiplicité de la parole (Garde Nationale, Femmes, Clubs).
D’autres temporalités existent liées à l’haussmannisation, au suffrage universel, aux mutations économiques et sociales (misères épisodiques, augmentation du nombre d’employés) avec toujours le rêve de République démocratique et sociale.
L’entrée dans une temporalité beaucoup plus longue est un fait: ainsi de la destruction de l’intérieur des églises reprenant celle des églises elles-mêmes de 1793 mais remontant aussi au XIe siècle. Tout comme la destruction des demeures de riches, les franchises municipales, les assemblées, et même le rôle de l’ironie. Ce temps très long agit sur la Commune par les journaux (mémoire pluriséculaire : Etienne Marcel, …), par ce « bon droit » qui fait sens.
Sans oublier l’origine de l’appellation du mot COMMUNE qui concentre tout : avec les références municipale, cantonale, révolutionnaire, médiévale. Ni gestes ni mots ne sont anachroniques.
C’est une longue durée parisienne authentique et moderne qui donne sens à la Commune et en fait sa force: richesse historique, promesse toujours ouverte, spontanéité anarchiste.
Des questions animèrent le débat qui suivit : quel regard porter aujourd’hui sur les mouvements populaires dont celui des gilets jaunes?
Quentin Deluermoz rappela la tradition des émeutes antifiscales indiquant qu’une signification politique à ce mouvement restait à trouver.
Comment faire des recherches d’état-civil attendu que les archives municipales de Paris ont été détruites sous la Commune ? Les archives de l’Archevêché ont été versées au service d’état-civil. Quelle coordination avec les Communes provinciales ? Quentin Deluermoz a très clairement répondu que les villes de province avaient des dynamiques locales propres et qu’il faut bien sûr les prendre en considération pour analyser le rapport.
Le comité berrichon questionna tout particulièrement sur le sujet de la démocratie directe évoqué en première partie en rappelant que d’un côté il y avait une démocratie de délégation (le Conseil Général), donc une démocratie pas complètement directe : aspect accentué par l’absence de remontées directes des propositions des bases populaires vers le Conseil général et par le non droit aux pétitions ; aussi les bases populaires compensèrent-elles par l’auto organisation, l’autogestion: nombre de mesures prises ne relevant que de la volonté populaire tel le mandat impératif.
Quentin Deluermoz approuva ces précisions, les traduisant sous forme d’un balancier continuel : il insista sur ces moments d’expériences démocratiques extrêmes quasi uniques sous la Commune avec comme but toujours ouvert, «faire démocratie».
Dans ce sens, Jean-Louis Robert rappela la seule réunion mandants-mandataires qui eut lieu sous la Commune (IVe arrondissement) pour appliquer le contrôle des élus.
Signalons que Quentin Deluermoz va faire paraître à l’automne 2019 un ouvrage La Traversée des Mondes au 19ième siècle : La Commune de 1870-1871.
Le comité berrichon a toujours considéré que l’ouverture à communication donnée à des invités historiens extérieurs à l’association et qualifiés pour parler du temps de la Commune est indispensable et d’une très grande importance pour rapprocher des milieux différents, partager les idées et s’enrichir de connaissances. En ce sens, les communications de la soirée auraient mérité l’écoute d’un public bien plus large.
Jean Annequin
Vidéos fournies par Jean-Pierre Theurier
Chers amis berrichons,
Voici en avant-première les vidéos de la troisième
soirée d'histoire du 6 décembre 2018.
La dernière, consacrée aux questions-réponses, contient
une très pertinente intervention de notre ami Jean Annequin.
Jean Louis Robert : La Commune dans le XIXe siècle.
Quentin Deluermoz : Les temporalités en Révolution
Les questions-réponses
Merci d'excuser la qualité de l'ensemble et notamment
du son, je ne suis qu'un pauvre amateur mal outillé.
Amitiés
Jean-Pierre Theurier
Jean-Pierre ne doit pas s’excuser des conditions de capture car ce n’est jamais chose facile, et sans lui il n'y aurait rien: une seule chose donc à dire, et c'est merci!
Ces vidéos sont en permanence dans notre onglet VIDEO du blog. Je m’associe – et je vous associe – à l’expression parfaite de Jean à leur sujet :
«Jean-Pierre, Bien grand merci à toi et pour le tournage et pour l'envoi en avant-première des vidéos de la soirée: elles vont bien enrichir en histoire le blog "Vaillantitude " du comité autour de cette conférence d'un bel intérêt. Très belles fêtes de fin d'année, Jean».
Cliquez sur le calendrier pour découvrir
ce qui s'est passé un
10 décembre
pendant la vie d'Edouard Vaillant
NOTRE PRESENCE (EVENTUELLE) DANS LES SALONS DU LIVRE OU LIEUX DE DEDICACE
Bourges (18) (2 mars 2019)
Saint-Florent (18) (6-7 avril 2019)
vaillantiser v tr dir
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin.
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.
Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même."
Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant".
Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin vaillantise."
N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc.
Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement.
TOUTES NOS DATES IMPORTANTES
Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.
374 p. 18,80 €
484g
les 2 volumes 1044g
L'EDITEUR
LES POINTS DE VENTE LOCAUX
18
Vierzon
Espace culturel Leclerc (48 avenue de la République)
Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)
Désormais dernière Maison de la presse à Vierzon |
Photo: http://vierzonitude.fr.over-blog.com/2018/10/la-librairie-presse-du-mouton-dernier-specimen-d-une-espece-presque-eteinte.html |
Bourges
La Poterne (41 rue Moyenne)
(mystérieusement exclu depuis 2016)
Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)
Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).
Henrichemont
Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)
36
Châteauroux
Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)
Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski.
Issoudun
COMPTES-RENDUS DU LIVRE
11 3 16 JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS
29 2 16 HENRICHEMONT GIBLOG
1 11 15 MAGAZINE A VIERZON
20 10 15 DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE
28 08 15 BLOG VIERZONITUDE
DOSSIER DE PRESSE
La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national.
(Jean Jaurès)
Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.
(Vaillantitude)
La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul.
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