mercredi 31 juillet 2019

RÉPRESSION JUSTI/POLI (CIÈRE/TIQUE)


Georges Durupt, ce mémorable emblème.


 



Un concordance des temps
(au moment où notre actualité crie: "Où est Steve?").




Une situation à la Potemkine
En 1909, après les grèves de Villeneuve-Saint-Georges du printemps et de l'été précédents, un homme purge ses six mois de prison ferme. 
Son crime ? Avoir demandé aux soldats de ne pas tirer sur la foule des ouvriers. On pense à Serge Eisenstein et à Jean Ferrat : « Marin ne tire pas sur un autre marin ! »

Cet épisode, je l’ai découvert à la page 43 d’un livre qu’Edwige m’a prêté avant les vacances. Le voici : 





"En ce 25 février 1909, cela fait plus de six mois que ce presque trentenaire croupit à la prison de la Santé pour avoir exhorté les soldats à ne pas tirer lors des affrontements de Villeneuve-Saint-Georges. (Note: L'Humanité, 7 et 8 août 1908: "Le procès Durupt" et "Durupt est condamné".) 



Ibid., p. 168:







Quelques éléments de contexte : 



https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ve_de_Draveil-Villeneuve-Saint-Georges


Une journée sanglante, titre Le Matin du 31 juillet 1908: « On emporte une femme, inondée de sang, qui a reçu un coup de sabre à la figure ».

(Gallica/BNF)




Journal La voix du peuple, début août 1908. Le ministre est traité d'"assassin".






Pour en savoir davantage sur Georges Durupt
L'auteur, Georges Davranche, a d'ailleurs contribué, comme vous pouvez le constater, à la réécriture d'un ancien article du Maitron. 










En 1902, Durupt habitait à Deyvillers près d’Épinal et fréquentait assidûment l’anarchiste Victor Loquier, coiffeur à Épinal. Le 30 mars de cette même année, à l’issue d’un dîner chez Loquier, il fut arrêté par la police d’Épinal pour avoir mutilé des statues de saints qui ornaient une église de la ville. Le 18 avril, il fut condamné, par le tribunal correctionnel, à trois mois de prison et 100 F d’amende pour « dégradation d’objets d’utilité publique » ; il fut libéré le 30 juin.


Dès cette époque, Durupt collaborait aux Temps Nouveaux. Partisan de l’action violente, possédant des talents d’orateur, il prenait souvent la parole au cours de réunions anarchistes. Il collaborait également au Libertaire. La section française de l’Association Internationale Antimilitariste (AIA), créée en 1904, avait été sérieusement atteinte par la répression ; elle se reconstitua en mars 1908 et Durupt en devint le secrétaire. Le 2 juin 1908, des incidents eurent lieu à Draveil entre grévistes et gendarmes, qui firent deux morts et une dizaine de blessés. La grève se poursuivant, une manifestation fut organisée le 30 juillet à Villeneuve-Saint-Georges, et sept ouvriers furent tués. Durupt, qui avait pris part à la manifestation, fut arrêté et condamné, le 7 août, par la cour d’assises de Versailles à trois ans de prison et 100 F d’amende « pour excitation de militaires à la désobéissance ». Remis en liberté en juin 1909, il organisa, fin septembre, le groupe « Les Révoltes » qui tenta de publier un journal portant ce nom : un numéro parut le 25 septembre ; y en eut-il un second ? Durupt participa alors à un essai de regroupement anarchiste sur le plan national, « la Fédération révolutionnaire » au comité directeur de laquelle il appartint. Ce fut un échec et Durupt, rêvant, au nom de l’efficacité, d’un « Parti libertaire » regroupant anarchistes et hervéistes, en fut quelque peu découragé 



POUR CITER CET ARTICLE :
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article111820
, notice DURUPT Georges, Alfred par Jean Maitron, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 25 octobre 2013.






L’année 1906 avait été une année de « grande peur » pour la République bourgeoise, déstabilisée par la montée des luttes sociales aiguillonnées par une CGT acquise au syndicalisme révolutionnaire. Le coup de grisou du 10 mars dans les mines de Courrières (Pas-de-Calais) et ses 1.100 victimes avait entraîné une violente grève dans les « pays noirs ». La tentative de grève générale lancée le 1er mai pour les huit heures de travail par jour, avait vu des barricades érigées dans Paris.

Le spectre de la Commune de Paris revenait souffler dans le cou d’une bourgeoisie qui réclama des « mesures énergiques » pour museler une CGT avec laquelle les différents gouvernements s’étaient jusque là montrés bien trop conciliants. Pour relever le défi, il fallait un homme à poigne aux commandes de l’État. Cet homme, ce fut Georges Clemenceau.

Clemenceau, député républicain bon teint, avait longtemps été classé à gauche. Entre 1898 et 1902, il avait été un des principaux ténors du camp dreyfusard, et y avait côtoyé de nombreux syndicalistes, socialistes et anarchistes. En mars 1906, à 65 ans, il accédait à son premier poste ministériel : l’Intérieur. Il y fit preuve d’une fermeté, face à l’agitation ouvrière qui le désignait pour devenir, dès le mois d’octobre, chef du gouvernement.


Par la suite il ne faillit pas à sa réputation naissante – c’est de cette époque que la presse, fascinée par le personnage, le surnomma le Tigre – et envoya la troupe contre les vignerons révoltés dans le Languedoc au printemps 1907, puis contre les ouvriers en grève à Raon-l’Étape, dans les Vosges. La soldatesque fit feu sur la foule : deux morts. Il était désormais clair que le bras de fer était engagé entre la CGT et le « réacteux » Clemenceau. L’été 1908 allait voir le sommet de leur affrontement… et la défaite de la CGT.


La grève générale du 3 août,
vue par Le Petit Journal du 16 août 1908.


https://alternativelibertaire.org/?Juillet-1908-Draveil-Villeneuve-la


Tout ma gratitude de notre Ami Gilbert, le talentueux animateur du GILBLOG, pour m'avoir adressé cette information fruit de ses recherches:



Bonjour, Jean Marie,
J’ai lu avec intérêt dans Vaillantitude la page consacrée aux événements de Villeneuve-Saint-Georges et Draveil. Voici un texte qui t'intéressera sans doute….

En consultant des documents aux Archives départementales en 2012, j'ai découvert ce manuscrit de six feuillets d'un ouvrier berrichon, contemporain de Pierre Hervier. Des "mémoires succintes", c'est ainsi que Louis Fredonnet les nomme. C'est le témoignage historique sincère et touchant d'un homme qui fut un militant de la cause sociale. 

Texte intégral dans gilblog. Lien : 


Amicalement et communeusement,
JPG

Extrait des mémoires de Louis Fredonnet.
"Le 30 juillet 1903 [sic, pour 1908] fut une journée terrible. Tous les militants du mouvement ouvrier ont souvenance du drame occasionné par la grève des terrassiers de Draveil-Vigneux auxquels les patrons refusaient une augmentation de salaire d'un sou en plus par heure (3). 

Un journal local, La Marseillaise, a bien voulu reproduire l'article où dans un journal parisien, je citais les péripéties de cette affreuse journée. Je n'y reviendrai pas. Mais je veux donner quelques détails supplémentaires.
Mon camarade Marchand tomba à mes côtés au moment où nous nous séparions, après que nous ayons constaté que notre présence devenait inutile. Je vois encore sa cervelle rouler sur le pavé. Ensemble, quelques instants auparavant nous avions transporté un militant de Puteaux, Lebon, dans une pharmacie où il devait mourir. Des morts et des blessés étaient déjà étendus là. C'est un spectacle qu'un militant n'oublie pas. Je dus mon propre salut qu'en me laissant tomber et en rampant pour me mettre à l'abri du champ de massacre. Il y eut une douzaine de morts, plus deux cents blessés. Ah ! Les ordres de Clémenceau, ministre du moment furent bien exécutés par le général Virvaire, blessé lui aussi, mais ...au talon de la botte.
Secrétaire du syndicat dont faisait partie Marchand, et celui-ci étant sans famille à Villeneuve, mais y ayant un domicile, je crus de mon devoir d'aller réclamer son cadavre. Je ne concevais pas qu'on l'eut transporté à la morgue du pays et non pas à son logis.
M'étant adressé au commissaire de police qui me renvoya au maire avec des paroles peu amènes, celui-ci me renvoya à M. Hennion, directeur de la Sureté. Après son refus catégorique de me faire remettre le corps et, sur ma protestation, la promesse de me faire rejoindre mes amis les bandits - telle fut son expression - Griffuelhes, Yvetot ...etc., à la prison de Corbeil. J'obtins après force engueulade, mise à la porte du bureau où il se tenait, rappel ...etc, que le corps me serait remis mais en présence d'un membre de la famille qu'il me fallait rechercher dans Paris, sous la surveillance des sbires de l'aimable monsieur.
Mes recherches furent d'ailleurs infructueuses, malgré les quelques indications que j'avais obtenues de Marchand de son vivant, et, rentré exténué à Villeneuve je me trouvais en présence Renaudel et Sembat qu'un membre de la famille avait rejoints. Ils avaient promesse de remise du cadavre, mais celui-ci fut transporté à la sauvette au domicile. Nous nous trouvâmes devant le fait accompli.
J'avais vu Sembat dans la journée. Je tiens à dire que, courageusement, il alla tirer par son habit le préfet Autrand pour qu'il vienne se placer entre les belligérants et ainsi essayer d'user de son autorité pour empêcher la tuerie. Très prudemment il se cachait dans une des salles d'attente de la gare".

Pour lire, et je ne saurais trop vous recommander de le faire, l'intégralité de cet émouvant témoignage, vous aviez le lien ci-dessus, et il suffit aussi maintenant de cliquer sur l'image ci-dessous:


Pour ceux qui auraient vu leur curiosité éveillée à la mention de Pierre Hervier, qui fut maire de Bourges, qu'ils se rassurent, tout a été prévu, et la même page de Gilblog leur fournira largement de quoi les contenter (il y a un lien à suivre en bas de page). 




EN CONTREPOINT
Le Berry républicain, 1er août 2019







Le Berry républicain, 3 août 2019




(Ajouté le 21 août 2019)

Autre cas, un peu plus loin dans le même livre, avec une concordance des temps explicitée. Même Jaurès est exposé...





















Cliquez sur le calendrier pour découvrir
 ce qui s'est passé un
31 juillet
pendant la vie d'Edouard Vaillant





NOTRE PRESENCE (EVENTUELLE) DANS LES SALONS DU LIVRE 
OU LIEUX DE DEDICACE



Souesmes (41)
Clairière aux livres entre Sologne et Berry
(dimanche 6 octobre, 10h-18h)

















Rentrée littéraire de septembre 2016 
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome II : Le grand socialiste.



500 p.  19,80 €
560g  
les 2 volumes 1044g 





















vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  



Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 

Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 

N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 

Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




TOUTES NOS DATES IMPORTANTES




Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.



374 p.  18,80 €
484g  
les 2 volumes 1044g 








L'EDITEUR







LES POINTS DE VENTE LOCAUX


18

Vierzon 

 Maison de la presse Catinaud  (9 rue Voltaire)
(hélas fermé depuis le 21 juillet, malgré un grand soutien local, dont le nôtre)


 Espace culturel Leclerc  (48 avenue de la République)




 Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)

Bourges 

 La Poterne (41 rue Moyenne)



 Point Virgule (46 rue d'Auron)



Cultura Saint-Doulchard
(mystérieusement exclu depuis 2016)


 Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)

Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).













Henrichemont 

 Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)








36

Châteauroux 

 Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)





Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski. 





Issoudun 


 Centre commercial Leclerc(Rue de la Limoise)





Il y a aussi le livre sur le berrichon de notre président Michel Pinglaut 


COMPTES-RENDUS DU LIVRE


11 3 16   JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS

29 2 16  HENRICHEMONT GIBLOG

1 11 15  MAGAZINE A VIERZON

20 10 15    DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE

28 08 15    BLOG VIERZONITUDE




DOSSIER DE PRESSE





La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.



                                                                                                              (Vaillantitude)



La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire