samedi 7 mars 2020

LA REM SUR LE PEUPLE


La versaillaise contre la sociale, les deux Républiques antagonistes.  









La République versaillaise en marche

5 MARS 2020 PAR LES INVITÉS DE MEDIAPART BLOG : LE BLOG DE LES INVITÉS DE MEDIAPART

En 1871, avec la Commune, «la France avait le choix entre deux chemins différents: celui d’une République sociale ou celui d’un régime de l’ordre social». Le préfet Didier Lallement et le Président de la République, estiment Michèle Audin et Raphaël Meyssan, s'inscrivent dans l'héritage «d’un régime qui a fait la guerre à sa propre population. Celui d’un camp qui marche sur un autre».

Une dangereuse référence historique est choisie. Le président de la République et ses soutiens revendiquent l’héritage d’un épisode sanglant de notre histoire : la répression de la Commune de Paris par le gouvernement versaillais, en 1871. 

Emmanuel Macron a affirmé : « Versailles, c’est là où la République s’était retranchée quand elle était menacée. » L’éditorialiste Christophe Barbier a explicité la référence : « Il y a vraiment une filiation directe entre Emmanuel Macron et Adolphe Thiers. Adolphe Thiers, premier ministre de Louis-Philippe, très jeune comme Macron, et qui revient en 1870 pour installer et conforter la République. En massacrant les communards, il sauve la République. » Définissant le rôle que lui a confié le Président, le préfet de police de Paris Didier Lallement se donne aujourd’hui pour modèle l’un des officiers les plus compromis dans le massacre des communards : « Pour se prendre pour Jules Vallès, il faut avoir son Galliffet. »

Rappelons quelques éléments de cette histoire vieille de cent quarante-neuf ans…

Le 18 mars 1871, Adolphe Thiers et son gouvernement — et non la République — ont fui à Versailles. Ils ont rejoint une Assemblée nationale non pas républicaine, mais très majoritairement royaliste. Ils se sont appuyés sur une armée certainement pas républicaine, mais façonnée par deux décennies d’un Second Empire qui venait de s’effondrer à Sedan, six mois plus tôt.

Dans Paris, les défenseurs de la République — qu’ils voulaient démocratique et sociale — ont choisi de consulter la population et ont mis en place la Commune de Paris, une assemblée communale régulièrement élue. La Commune décida la séparation de l’Église et de l’État, l’instruction publique laïque et obligatoire, l’égalité de traitement entre enfants naturels et « légitimes », ainsi que de considérables réformes sociales, au cours d’un grand moment démocratique où la population prit la parole et fut entendue.

En 1871, la France avait le choix entre deux chemins différents : celui d’une République sociale ou celui d’un régime de l’ordre social. Pendant soixante-douze jours, la Commune s’est engagée dans le premier chemin. Versailles l’a brutalement arrêtée. Du 21 au 28 mai 1871, le gouvernement d’Adolphe Thiers a pris Paris, quartier par quartier, lors de ce qu’on appela la Semaine sanglante. Environ vingt mille Parisiens furent massacrés. Nous ne parlons pas de combattants morts l’arme à la main, mais d’hommes, de femmes et même d’enfants exécutés de sang-froid, alors que les combats étaient terminés et que la ville était occupée militairement.

À Versailles, on tenta une restauration monarchique qui échoua. Puis, en 1875, les lois constitutionnelles de la Troisième République furent votées… par les mêmes députés monarchistes. Ce régime mis en place à Versailles n’est pas la République sociale dont rêvaient les communards, mais une République de l’ordre social : la République versaillaise.

L’héritage choisi par Emmanuel Macron et ses soutiens n’est pas la République. C’est celui d’un régime qui a fait la guerre à sa propre population. Celui d’un camp qui marche sur un autre. Le préfet de police l’a confirmé à une manifestante : « Nous ne sommes pas dans le même camp ! »

Signataires :

Michèle Audin, auteure du roman Comme une rivière bleue (L’arbalète/Gallimard, 2017)

Raphaël Meyssan, auteur du roman graphique Damnés de la Commune (Delcourt, 2017-2019)

Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.


COMMENTAIRES PRIVILÉGIÉS

05/03/2020 15:19 PAR REGISTER
"L’héritage choisi par Emmanuel Macron et ses soutiens n’est pas la République. C’est celui d’un régime qui a fait la guerre à sa propre population. Celui d’un camp qui marche sur un autre. Le préfet de police l’a confirmé à une manifestante : « Nous ne sommes pas dans le même camp ! »"

C'est un pas, sans doute décisif, qui a été franchi quand l'Etat a fait mutiler des opposants qui manifestaient.

Il a utilisé la police comme une milice à son service. "Qu'on les fusille" comme disait M. Thiers parlant des citoyens parisiens de la Commune !

L'absence de réaction massive à de telles pratiques, si éloignées des valeurs de la République, fait déjà craindre à un point de non-retour.

Alors il ne s’agit pas de comparer des contextes historiques différents, mais de comprendre qu’on doit toujours se prémunir d’autres malheurs à venir en étant vigilants.

Nettement nous ne le sommes pas assez.

La Commune de Paris, une œuvre toujours au cœur de l’actualité par Claude Willard

"La Commune demeure ensevelie sous une chape de silence, bien qu’elle soit ou plutôt parce qu’elle est porteuse de valeurs, valeurs battues en brèche par les héritiers de ceux qui massacrèrent les Communards....

L’œuvre de la Commune demeure d’une extraordinaire actualité parce que, viscéralement démocratique, elle a su, dans les termes de son époque, poser et essayer de résoudre des problèmes qui nous tenaillent toujours. Certes, à temps nouveaux, solutions neuves. Si jamais l’histoire ne se répète, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir."


05/03/2020 17:37 PAR EDMOND KOBER
Merci pour ce rappel de cette phrase très étrange prononcée par ce président lui même très étrange.

Car le pari de mener une politique contre la majorité numérique de la population, de le faire ouvertement, avec cynisme et brutalité, est un étrange pari.

L'évidence est là, et sans jeux de mots, elle crève les yeux.

Ce pouvoir est bien celui mis en place par la finance, c'est-à-dire pour le maintien de ce système qui leur garanti que rien ne va changer, et qu'ils peuvent poursuivre leurs actes de prédation de la richesse produite, celle qui manque déjà cruellement pour les hôpitaux, pour la justice, ...

Le voilà, le nouveau monde de la révolution de Macron : plus brutal, plus violent, encore et toujours contre la majorité de la population.


06/03/2020 08:57 PAR BALIN
Vu sur le site de la présidence de la république, à propos de Thiers, ancien président : il réprime sévèrement la révolte de la commune.C'est un euphémisme.On parle de 20 000 morts, 400 fusillés sur le mur des fédérés.

Encore beaucoup de places ou de rue Thiers en France. On pourrait, comme à Nancy, renommer ces lieux.N'avons-nous pas d'autres mémoires à honorer ?


Compléments sur ce blog:

Nous avions nous-même réagi, en son temps, à cette scandaleuse déclaration. Voir ici:

https://vaillantitude.blogspot.com/2018/09/la-republique-versailles-vraiment.html

Quant à Michèle Audin, le lien vers son blog est en permanence en marge du nôtre. 
Rappelons son passage à Vierzon pour parler d'Eugène Varlin:

https://vaillantitude.blogspot.com/2019/10/michele-audin-vierzon.html

Pour le tome II de la célèbre BD de Raphaël Meyssan, voir ici:

https://vaillantitude.blogspot.com/2019/08/ceux-qui-netaient-rien.html



Compléments à partir d'un commentaire :














https://blogs.mediapart.fr/register/blog/041217/hommage-claude-willard-et-la-commune-de-paris


Hommage à Claude Willard et ... à la Commune de Paris !

4 DÉC. 2017 PAR REGISTER BLOG : RESISTEZ !

Agé de 95 ans Claude Willard vient de nous quitter. Historien, professeur à Paris 8, Président des Amis de la Commune de Paris, il a participé au Maitron, la Pensée, les Cahiers d'Histoire ... Il nous rappelle ici que l’œuvre de la Commune demeure d’une extraordinaire actualité car porteuse de valeurs combattues par les héritiers de ceux qui massacrèrent les communards.


La Commune de Paris, une œuvre toujours au cœur de l’actualité
La Commune demeure ensevelie sous une chape de silence, bien qu’elle soit ou plutôt parce qu’elle est porteuse de valeurs, valeurs battues en brèche par les héritiers de ceux qui massacrèrent les Communards.


Une révolution ouvrière
L’insurrection communarde naît d’un sursaut patriotique contre la faillite, voire la trahison, des équipes dirigeantes durant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, et d’un puissant réflexe républicain contre les périls d’une restauration monarchique. Comme le proclame le Journal officiel du 21 mars 1871, " Les prolétaires de la capitale, au milieu des défaillances et des trahisons des classes gouvernantes, ont compris que l’heure était arrivée pour eux de sauver la situation en prenant en main la direction des affaires publiques. " Cette révolte, réponse à la provocation de Thiers du 18 mars, se transforme en révolution ouvrière.

Ouvrière par la masse de ses combattants (84% des Communards arrêtés sont des travailleurs manuels), par le fort pourcentage d’ouvriers (environ 30%) au sein du Conseil général de la Commune, par la constante pression exercée du dehors, enfin par sa législation sociale. Mais cette classe ouvrière est fille de son temps, d’un capitalisme en pleine ascension, intermédiaire donc entre l’artisanat sans-culotte et le prolétariat d’usine, une classe ouvrière adolescente, mal structurée, se lançant " à l’assaut du ciel ". Cette hétérogénéité, jointe à sa naissance spontanée du 18 mars, explique largement l’inexpérience, l’isolement, les rivalités paralysantes de la Commune, mais aussi sa diversité foisonnante (néo-jacobins, proudhoniens, néo-proudhoniens, blanquistes, bakounistes, marxistes, francs-maçons...), source d’un héritage pluriel.

La démocratie citoyenne
Au nom de la souveraineté populaire et dans le droit fil de la Constitution de 1793, la Commune engendre une vraie démocratie. Le Comité central de la Garde nationale, installé à l’Hôtel de Ville depuis la soirée du 18 mars, précise, dans son appel du 22 mars aux électeurs, sa conception de la démocratie : " Les membres de l’assemblée municipale, sans cesse contrôlés, surveillés, discutés par l’opinion, sont révocables, comptables et responsables " ; et, le 24 mars : " Quand nous pourrons avoir les yeux partout où se traitent nos affaires, partout où se préparent nos destinées, alors, mais alors seulement, on ne pourra plus étrangler la République. "

Les élus de la Commune, révocables, corsetés par un mandat impératif, demeurent sous la férule d’un véritable " ministère des masses " : chambres syndicales, clubs, comités de femmes, presse maintiennent une forte pression, à laquelle convie le club Nicolas-des-Champs : " Peuple, gouverne-toi toi-même par tes réunions publiques, par ta presse ; pèse sur ceux qui te représentent ; ils n’iront jamais trop loin dans la voie révolutionnaire. " Lorsque les ouvriers boulangers, obtenant la suppression du travail de nuit, se rendent à l’Hôtel de Ville remercier la Commune, ils sont vertement tancés par le journal Le prolétaire : " Le peuple n’a pas à remercier ses mandataires d’avoir fait leur devoir [...] Car les délégués du peuple accomplissent un devoir et ne rendent pas de services. "

Donc une démocratie au sens étymologique du terme (démo = peuple ; kratos = pouvoir), le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, la démocratie la plus authentique qui ait jamais existé à travers l’histoire, une démocratie directe reposant sur une citoyenneté active, à l’échelle, il est vrai d’une ville et durant une soixantaine de jours. Mais quelle remise en cause de la délégation du pouvoir et de la bureaucratie !

Cette souveraineté populaire, pleinement assumée, s’inscrit fort bien dans la filiation de la Constitution de 1793, qui proclamait " le droit à l’insurrection " comme " le plus sacré des droits et le plus imprescriptible des devoirs ".

Prémisses de l’autogestion
La démocratie s’étend à l’entreprise. L’atelier de réparation d’armes du Louvre se dote d’un règlement autogestionnaire : chaque atelier élit, pour quinze jours, au conseil de direction, un ouvrier chargé de transmettre les réclamations et d’informer ses camarades des décisions prises. Dans l’orbite des chambres syndicales ou de comités de l’Union des Femmes surgissent de nombreux ateliers coopératifs. Cette pratique inspire le décret du 16 avril, prévoyant la remise en marche par les ouvriers associés des ateliers que leurs patrons ont désertés.

Vers l’émancipation féminine
Constituant vital de cette démocratie directe, les femmes. Elles sont sur le devant de la scène depuis le 18 mars (Louise Michel à Montmartre). Jules Vallès, dans Le Vengeur du 12 avril 1871, décrit avec enthousiasme : " J’ai vu trois révolutions, et, pour la première fois j’ai vu les femmes s’en mêler avec résolution, les femmes et les enfants. Il semble que cette révolution est précisément la leur et qu’en la défendant, ils défendent leur propre avenir. "

Est alors créé le premier mouvement féminin de masse, l’Union des Femmes, qu’animent Elisabeth Dmitrieff, aristocrate révolutionnaire russe de 20 ans, et Nathalie Le Mel, une bretonne de 45 ans, ouvrière relieuse.

Après des siècles de phallocratie, balayant son dernier avatar en date, le proudhonisme (adepte de la femme au foyer), dont plusieurs de ses membres pourtant se réclament, la Commune ouvre une brèche vers la libération des femmes. Les projets d’instruction pour les filles visent à affranchir les femmes des superstitions et de l’emprise de l’Eglise, considérée comme l’âme de la contre-révolution. Les femmes obtiennent à travail égal, salaire égal , et créent de nombreux ateliers autogérés. Dans quelques quartiers les élus appartenant à l’Internationale associent des femmes à la gestion municipale. En cette époque où règne, étouffant, " l’ordre moral ", la Commune officialise l’union libre, conférant à la famille constituée hors mariage (concubins, enfants naturels) sa première reconnaissance légale. Enfin, la Commune bannit la prostitution considérée comme une forme de " l’exploitation commerciale de créatures humaines par d’autres créatures humaines. "

Durant la Semaine sanglante, les femmes combattent sur les barricades, à l’image de Jeanne-Marie que glorifie Arthur Rimbaud, et de Louise, l’infirmière de la Fontaine-au-Roi, à qui J. B. Clément dédie Le Temps des Cerises.

Ce rôle pionnier des Communards suscite la haine des Versaillais, qui forgent le mythe des " pétroleuses ". Et Alexandre Dumas fils, auteur de La Dame aux Camélias, ose écrire : " Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour toutes les femmes à qui elles ressemblent quand elles sont mortes. "

Les étrangers
Dans notre monde gangrené par le racisme, la xénophobie, le nationalisme, la Commune incarne la devise que Marx avait inscrite au bas du Manifeste communiste de 1848 : " Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! "

Nombreux sont les étrangers qui participent à la Commune : les travailleurs immigrés, nombreux, surtout Belges et Luxembourgeois, les Garibaldiens et les révolutionnaires qui cherchaient asile dans le pays incarnant les Droits de l’homme. Fait unique dans l’histoire mondiale, plusieurs étrangers occupent une place dirigeante. Un juif hongrois, ouvrier bijoutier, Léo Frankel, siège au Conseil général de la Commune. La commission des élections, le 30 mars 1871, valide ainsi son élection : " Considérant que le drapeau de la Commune est celui de la République universelle ; considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent [...], la commission est d’avis que les étrangers peuvent être admis, et vous propose l’admission du citoyen Frankel.. " Léo Frankel est promu ministre du Travail et inspire toute l’œuvre sociale de la Commune. Des généraux polonais, Dombrowski et Wrobleski, assument des commandements militaires. Elisabeth Dmitrieff dirige l’Union des Femmes.

En retour, la Commune est entourée, durant son existence et après sa défaite, de la solidarité agissante du mouvement ouvrier international.

Une œuvre très novatrice
Bien que bornée par le temps et absorbée par les impératifs militaires, l’œuvre de la Commune est d’une richesse foisonnante.

La Commune entend réaliser l’aspiration du mouvement ouvrier français du XIXe siècle : " l’émancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes ". Fidèle à la Constitution de 1793, qui assignait à la société politique l’objectif d’établir " le bonheur commun ", la Commune se veut " la Sociale ". Répondant aux aspirations populaires, elle abolit le travail de nuit, interdit les amendes et retenues sur les salaires, combat le chômage, interdit l’expulsion des locataires (par ailleurs exonérés des termes encore dus), exerce un droit de réquisition sur les logements vacants.

L’armée est remplacée par la Garde nationale, c’est-à-dire le peuple en armes, élisant ses officiers et sous-officiers.

La Commune établit la gratuité de la justice, la liberté de la défense, supprime le serment politique des fonctionnaires et magistrats, eux aussi élus et révocables.

Les Églises séparées de l’Etat, la Commune instaure l’école laïque, gratuite et obligatoire, crée un enseignement professionnel, y compris pour les filles, et entame une réforme de l’enseignement. Pour en débattre démocratiquement, se réunissent dans plusieurs écoles instituteurs, parents d’élèves et membres de la Société pour l’Education nouvelle (soucieuse de rénover l’enseignement).

La Commune est aussi pionnière de l’éducation populaire. Elle instaure des cours publics, que Louise Michel évoquera avec enthousiasme : " Partout les cours étaient ouverts, répondant à l’ardeur de la jeunesse. On y voulait tout à la fois, arts, sciences, littérature, découvertes, la vie flamboyait. On avait hâte de s’échapper du vieux monde. " La Commune rouvre bibliothèques, musées, théâtres. Les concerts donnés aux Tuileries sont très prisés. Dans cet épanouissement de la culture populaire, un rôle important est dévolu à la Fédération des Artistes (avec Courbet, Daumier, Manet, Dalou, Pottier...), qui place en tête de son programme " la libre expansion de l’art, dégagé de toute tutelle gouvernementale et de tous privilèges ".

Tout, certes, n’est point réalisé. Mais que d’anticipations !


La Commune n’est pas morte !
La répression est féroce, à la mesure de la peur et de la haine des classes dirigeantes : 25 000 à 30 000 massacrés (dont femmes et enfants), 36 000 prisonniers, 4586 déportés en Nouvelle-Calédonie.

Et pourtant, comme le chante Eugène Pottier,
" Tout ça n’empêch’pas, Nicolas,
qu’la Commune n’est pas morte "

Victor Hugo exprime la même pensée : " Le cadavre est à terre, mais l’idée est debout. "

Dans le court terme, le spectre de la Commune hante les " réalistes " (tel le Versaillais en chef, Thiers) et, par là, contribue à faire échouer les tentatives de restauration monarchique. Comme le prévoyait Jules Vallès : " Avec nos fusils d’insurgés, nous avons calé la République. " Sans parler des futures réalisations de la IIIe République, en premier lieu, la laïcité de l’école, longtemps propre à la France.

Mais surtout, comme la Révolution française, la Commune constitue un événement fondateur. Elle inspire le mouvement ouvrier international, de la Commune de Carthagène en 1873 à la Révolution russe de 1917, à la Révolution spartakiste, à la Commune de Canton de 1927 et à la révolte du Chiapas aujourd’hui. Elle marque en profondeur tout le mouvement ouvrier français de la fin du XIXe et du XXe siècle, élément de ses spécificités. Elle hante encore la genèse du Front populaire, la Résistance et mai 1968, nos combats d’aujourd’hui et demain.

L’œuvre de la Commune demeure d’une extraordinaire actualité parce que, viscéralement démocratique, elle a su, dans les termes de son époque, poser et essayer de résoudre des problèmes qui nous tenaillent toujours. Certes, à temps nouveaux, solutions neuves. Si jamais l’histoire ne se répète, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.

Dans notre univers inégalitaire, inhumain, dominé par le pouvoir de l’argent, prônant le culte de la réussite individuelle, et où le ventre de la " bête immonde " engendre toujours racisme, xénophobie, fanatisme, redonnons chair et vie au triptyque gravé de façon très formaliste au fronton de nos édifices publics : Liberté, Égalité, Fraternité.

L’association des Amis de la Commune de Paris, héritière de La Fraternelle créée par les Communards à leur retour d’exil, a pour but de faire fleurir son héritage, si fécond pour nos combats d’aujourd’hui et de demain.

Texte de Claude Willard, président de l’association "Les Amis de la Commune de Paris".



Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.




Compléments







Document présenté sur ce site:


(Notre logo: le fond, symboliquement les pierres d'un mur, n'est rien d'autre que le mur du cimétière de Vierzon-Ville où repose Edouard Vaillant.)













Cliquez sur le calendrier pour découvrir
 ce qui s'est passé un
7 mars




Rentrée littéraire de septembre 2016 
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome II : Le grand socialiste.



500 p.  19,80 €
560g  
les 2 volumes 1044g 





















vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  



Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 

Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 

N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 

Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




TOUTES NOS DATES IMPORTANTES




Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.



374 p.  18,80 €
484g  
les 2 volumes 1044g 








L'EDITEUR







LES POINTS DE VENTE LOCAUX


18

Vierzon 

 Maison de la presse Catinaud  (9 rue Voltaire)
(hélas fermé depuis le 21 juillet, malgré un grand soutien local, dont le nôtre)


 Espace culturel Leclerc  (48 avenue de la République)




 Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)

Bourges 

 La Poterne (41 rue Moyenne)



 Point Virgule (46 rue d'Auron)



Cultura Saint-Doulchard
(mystérieusement exclu depuis 2016)


 Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)

Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).













Henrichemont 

 Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)








36

Châteauroux 

 Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)





Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski. 





Issoudun 


 Centre commercial Leclerc(Rue de la Limoise)





Il y a aussi le livre sur le berrichon de notre président Michel Pinglaut 


COMPTES-RENDUS DU LIVRE


11 3 16   JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS

29 2 16  HENRICHEMONT GIBLOG

1 11 15  MAGAZINE A VIERZON

20 10 15    DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE

28 08 15    BLOG VIERZONITUDE




DOSSIER DE PRESSE





La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.



                                                                                                              (Vaillantitude)



La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire