par le président des ACP Berry
Salon du livre de Vierzon : Michel Pinglaut, et en Berrichon, ça se
prononce comment ?
Publié le 9 novembre 2018 par
vierzonitude
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ce lien :
Michel Pinglaut écrit comme il
milite, parle Berrichon comme il écrit français. Le voilà, toujours en verve,
berrichon, vaillantiste, chroniqueur dans l'hebdo communiste 18, gouailleur. Il
sera au salon de Vierzon, des bouquins plein la biaude. Vierzonitude a tiré ses
moustaches.
Dernier
ouvrage :
Dictionnaire français berrichon, vol. 1. Editions Alice
Lyner
1 - On est
d'accord, le Berrichon ce n'est pas du français ?
Une des raisons qui m'ont poussé à
rédiger ce dictionnaire français-berrichon (et le départ a son importance:
français et non l'inverse) est la lecture du glossaire du Centre du comte
Jaubert (1864). Nous y trouvons des citations, nombreuses et variées (suivant
le cliché rebattu) de rois, de reines, de littérateurs, de grammairiens, de
femmes et d'hommes qui s'expriment, par centaines, en langage de leur temps.
Une citation de Littré est un
phare, pour nous."Les patois, dans l'opinion vulgaire, dont en décri, et
on les tient généralement pour du français qui s'est altéré dans la bouche du
peuple des provinces.C'est une erreur. Les patois sont les héritiers des
dialectes qui ont occupé l'ancienne France avant la centralisation
monarchique commencée au XIVe siècle, et que dès lors le français qu'ils nous
conservent est aussi authentique que celui qui nous est conservé par la langue
littéraire"
Donc, quand ma grand mère me
parlait, enfant, dans une quête champêtre de l'herbe aux lapins, c'était ma
langue maternelle. La référence à l'usage du français est la langue de Molière.
"Langue" maternelle en Berry et "langue de Molière" se
marient(ma grand-mère s'appelait Marie).
2 - Le
Berrichon est-il une langue, un patois ou une déformation de la langue
française ?
Ces différenciations (langue,
idiome, dialecte, patois, parler, parlure, parlage) intéressent plus les
sodomisateurs de mouche ou les "parichons" que le berrichon moyen.
Cependant, Paul Delaigue, maît'
d'école, dans son livre-référence le patois et les parlures du Bas-Berry est
aussi un phare. Il trace le lien entre le latin, l'idiome gallo-romain(latin
parlé en Gaule), la langue d'oc ou d'oil et le dialecte franco-provençal. Ce
qui a donné, pour l'oc, les dialectes provençaux(Auvergnat et Limousin, pour
les plus proches géographiquement); et pour l'oil, les dialectes
"français"(du Picard au Francien, en passant par le Bourguignon et le
Poitevin), dont les patois du Centre(Beauce, Sologne, Lochois, Blésois, Berry,
Sancerrois, Bourbonnais).
Paul Delaigue précise ces
définitions données par Littré, anticommunard,mais excellent linguiste. Notons
la définition donnée par Darmester:"les parlers locaux restés dans l'ombre
sont des patois; ceux qui se sont élévés à la dignité littéraire sont des
dialectes".
Les touristes "parichons"
sont-ils satisfaits?
Pour ma part, je partage le choix
fait par Jean-Michel Balland, alias Jean-Baptiste Luron : parlons des parlers
locaux berrichons (parlons parler : les gens du coin usent souvent de la
redondance).
3 - Quel est
votre mot préféré en Berrichon ?
Les parlers locaux n'echappent pas
à la pesanteur historique: ils sont machistes. Alors, j'aime bien parler
d'un des termes désignant l'organe sexuel féminin : le divertissouère. C'est
là reconnaître le droit au plaisir pour la femme et montrer que le
partenaire(homme ou femme)a la volonté de partager le plaisir.
4 - En fait c'est
simple, on ajoute un I de l'iau, un barriau !
Non, c'est plus compliqué ? Le son
iau au lieu de eau n'est pas la seule particularité phonétique (nous entendons
ar au lieu de er : harser, Arnest, argot (!) pour ergot...). Les spécialistes
situent ces modifications aux XVIe et XVIIe siècle. Nous entendons aussi: mouè,
touè, souèf..., pour oi;grous, houmme, une bounne poumme ... pour o; etc...
La prononciation iau picarde,
normande..., berrichounne gagne Paris et Versailles. De Bèze conseille:
"ne prononcez pas un siau comme les Parisiens !" Ah, les Parichons! Rappelons
aussi que nos roués ont dit : "l'Etat, c'est moué" (Louis XIV); après
les 100 jours,"le Roué c'est moué (Louis XVIII);
Moué, j'pense que Jacques Coeur avait
l'accent d'cheux nous".
5 - Est-ce que les
Communards dont vous êtes un digne représentant parlaient Berrichon ?
Géniale question ! C'est une
de mes interrogations. Pour Gabriel Ranvier, né à Baugy, c'est oui da! Jules
Vallès l'a évoqué. Pour les 450 communeux de l' Indre, c'est
aussi certain.De même que pour les 250 du Cher. Restent quelques
cas: les frères vierzonnais Okolovitch, d'origine polonaise. Ils ont dû user de
leur langue maternelle.
Rossel, capitaine protestant en
garnison à Bourges devait châtier son langage. Toutefois, il fait une remarque
phonétique sur les filles de la famille Pillivuyt, porcelainiers à Mehun,
protestants comme lui: "Elles portent un nom imitant le chant des
oiseaux".
Marie Mercier, native d'Issoudun,
parlait-elle avec l'accent d' cheux nous, quand elle rencontrait Victor Hugo,
au Luxembourg?
Restent les deux Vierzonnais :
1) Félix Pyat. Il fit des études
d'avocat (donc nous pouvons supposer qu'il faisait attention à ne pas paraître
"béda"). Comme auteur dramatique, nous n'avons pas trace, dans ses
pièces, de mots berrichons, contrairement à George Sand, personnage en
vue, comme Pyat, en 1848. Pyat fut élu député de Marseille à la fin de sa vie,
mais il n'a pas dû prendre l'assent.
2) Edouard Vaillant, polyglotte
internationaliste (français, allemand, anglais) ne devait pas user de nos
parlers. Surtout avec sa mère. A l'Assemblée et au Conseil de Paris, pas de
remarque sur son accent(ce n'était pas un tribun, comme Jaurès). A voir avec le
vaillantique Jean-Marie Favière. A noter , puisque nous évoquons des élus,
qu'en leur temps, Jacques Rimbault, Serge Vinçon, Maxime Camuzat, Jean Rousseau
ont signé des textes politiques... en berrichon.
6 - La Commune est
un sujet qui vous touche. Racontez-nous pourquoi ?
Ca, ce n'est pas le langage
maternel, mais paternel, du grand-père Emmanuel (Manuel pour les amis), anarcho-syndicaliste,
qui a fait 15 jours de prison, avec les gars de" la Taille au buis",
à St-Florent, pour avoir chanté une chanson pacifiste écrite par le florentais
du groupe René Fontaine, pour un conseil de révision à Charost.
Quand j'ai commencé à lire, j'ai
exploré la bibliothèque de pépé Manuel, et j'ai trouvé des bouquins anars, le
journal Liberté de Louis Lecoin et, ... la Misère de Louise Michel. Enorme
bouquin, bien sûr, sans images colorées comme la littérature de jeunesse de
maintenant. Je l'ai toujours, il manque seulement quelques pages au début.
Je me souviens que pépé Manuel, à
l'assemblée de la Chèze, quartier de la rive gauche de St-Florent, près du
viaduc, demandait à son copain, chef de l'"Harmonie Florentaise":
"Louis, fais jouer l'Internationale!
- Tu sais bien, Manuel, que je ne peux
pas !"
Plus tard, j'ai continué à m'intéresser
à la Commune.
Je me souviens, qu'en 1970, avant
le Centenaire, j'ai fait venir le vendeur de la collection en 5 volumes,
Histoire de la Commune de Georges Soria. Le vendeur, Jean-Marie Dubosc,
qui est devenu mon ami, me fait le baratin du démarcheur.
" Ecoute, mon p'tit gars, si
je t'ai demandé de venir à Graçay(mon 1er poste de maît' d'école) pour ce
bouquin, c'est que je suis preneur. Parle-moi plutôt des conditions
d'achat". Et j'ai acheté bien sûr. J'ai adhéré à l'Association nationale
des Amis de la Commune en 1971. Et j'ai maintenant , 3 pleines bibliothèques de
bouquins sur la Commune.
Nous avons constitué un comité
local Berrichon(Cher-Indre). Nous avons oeuvré pour des lieux mémoriels. J'ai
mis 40 ans pour qu'il y ait un espace Gabriel Ranvier à Baugy. Nous avons
oeuvré à Vierzon pour Edouard Vaillant. Nous avons un
blog Vaillantitude.Il y a un espace Marie Mercier à Issoudun. Notre
comité local est incontournable en Berry, sur l'histoire de La Commune, mais
aussi sur la modernité des idées communeuses.
7 - Pourquoi
écrivez-vous et qu'est-ce qui vous a amené à l'écriture ?
J'écris pour partager. Je suis
intello, mais je veux être un serrurier qui ouvre des portes. Liberté aux
lectrices et lecteurs de pénétrer plus avant. Comme tout ado, j'ai tenté
d'écrire des poèmes, des pièces, mais je n'étais pas satisfait. Alors, je suis
devenu serrurier-conteur. Je préfère donner de bons textes des
autres plutôt que mes fictions.
Parmi les sujets proposés, je
choisis des sujets qui portent contradictions : Sarah Bernhardt, Sacha
Guitry, Arthur Rimbaud, George Sand, Félix Pyat, la Commune... ou qui ont
une belle écriture: Contes kanak de Louise Michel, Hugues Lapaire, Gaston
Couté, l'Oulipo... ou qui sont occultés, méconnus,voire censurés: Pierre
Degeyter, Rolland Hénault, Paul Vaillant-Couturier... J'écris peu, car j'estime
que l'écrit est plus définitif que la parole. Et comme je suis un douteur,
j'écris moins que je parle.
Dans ce que j'écris, rien de
fictionnel, c'est informatif : mon dictionnaire berrichon est informatif. J'ai
été correspondant local du Berry Républicain, de la Nouvelle République :
toujours informatif. Une exception : mes chroniques dans 18, hebdomadaire du
PCF : informatif et politique.
8 - Pensez-vous
qu'écrire c'est militer ?
Ecrire: plusieurs formes de
militantisme. J'y reviendrai. Mais écrire, c'est de la fraternité: vous
n'imaginez pas ce que j'ai pu écrire de cartes postales: textes brefs
pour partager des émotions, pour rappeler des liens.
Le militantisme de l'écriture est
social, culturel, idéologique, métaphorique, utopiste. Ecrire dans
"18" est très formateur : il faut souvent aller à l'essentiel, bien
se faire comprendre, pour qui écrit-on?
En théâtre, par exemple: pour une
personne, le metteur en scène ? pour les responsables de structures? pour le
public qui a vu? pour le public qui va venir voir ? pour ceux qui ne viendront
pas, mais qui ont ainsi un témoignage, une référence, une mémoire? Etre
vernaculaire ou populaire?
That is the question, pensait un
berrichon qui résidait au lieu-dit Cromwell, vers Levet.
Cliquez sur le calendrier pour découvrir
ce qui s'est passé un
13 novembre
pendant la vie d'Edouard Vaillant
NOTRE PRESENCE (EVENTUELLE) DANS LES SALONS DU LIVRE OU LIEUX DE DEDICACE
Vierzon (18) (17 novembre): T'as voulu lire Vierzon (Brel)
Henrichemont (18) (18 novembre)
Les Bordes (36) (1er décembre)
Bourges (18) (2 mars 2019)
Saint-Florent (18) (6-7 avril 2019)
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Les Bordes (36) (1er décembre)
Bourges (18) (2 mars 2019)
Saint-Florent (18) (6-7 avril 2019)
vaillantiser v tr dir
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin.
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.
Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même."
Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant".
Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin vaillantise."
N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc.
Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement.
TOUTES NOS DATES IMPORTANTES
Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.
374 p. 18,80 €
484g
les 2 volumes 1044g
L'EDITEUR
LES POINTS DE VENTE LOCAUX
18
Vierzon
Espace culturel Leclerc (48 avenue de la République)
Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)
Désormais dernière Maison de la presse à Vierzon |
Photo: http://vierzonitude.fr.over-blog.com/2018/10/la-librairie-presse-du-mouton-dernier-specimen-d-une-espece-presque-eteinte.html |
Bourges
La Poterne (41 rue Moyenne)
(mystérieusement exclu depuis 2016)
Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)
Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).
Henrichemont
Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)
36
Châteauroux
Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)
Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski.
Issoudun
COMPTES-RENDUS DU LIVRE
11 3 16 JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS
29 2 16 HENRICHEMONT GIBLOG
1 11 15 MAGAZINE A VIERZON
20 10 15 DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE
28 08 15 BLOG VIERZONITUDE
DOSSIER DE PRESSE
La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national.
(Jean Jaurès)
Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.
(Vaillantitude)
La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul.
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