jeudi 11 octobre 2018

LA FACE CACHÉE DE LA COMMUNE


d’Hélène Lewandowski
(Éditions du Cerf - mai 2018)



NOTE DE LECTURE DE JEAN ANNEQUIN
Co-président (Indre) des 
Amis de la Commune de Paris du Berry


Merci à Jean Annequin d'inaugurer sur ce blog une nouvelle rubrique (voir en marge: 057 NOTE DE LECTURE) qui est appelée à se présenter régulièrement ici. 
Nous disposons en effet de plusieurs fonds de livres chez nos adhérents qui n'attendent qu'un peu de temps de cerveau disponible pour avoir la chance d'une publicité et d'un compte rendu proposé à tous. 
Et bien entendu, en dehors de ces fonds de livres anciens, nous sommes heureux de rendre compte de publications qui, comme c'est présentement le cas, sont d'une actualité récente. 






NOTE DE LECTURE
LA FACE CACHÉE DE LA COMMUNE

« La face cachée de la Commune » d’Hélène Lewandowski
aux Éditions du Cerf (mai 2018)


Une étude nouvelle et donc novatrice

L’auteure de ce livre, Hélène Lewandowski, est historienne de l’architecture ; Kristen Ross, auteure en 2015 aux Editions La Fabrique de « L’imaginaire de la Commune », est professeure de littérature comparée : voilà deux auteures femmes sur la Commune qui ne sont pas historiennes des faits mais qui développent dans leurs ouvrages, aux souffle et style bien différents, une approche nouvelle ou un aspect occulté de ce printemps révolutionnaire de 1871 pour le grand bonheur de la connaissance historique. Loin des études répétées de mêmes évènements, leurs écrits contribuent vraiment à approfondir la compréhension de la période de la Commune en portant un regard nouveau sur des faits ou pensées inaperçus ou ignorés. 

Dans la suite de la  réflexion portée par Eric Fournier dans son ouvrage : « Paris en ruines » (2007) aux Editions Imago, Hélène Lewandowski dépasse l’étude du Paris détruit de fin mai 1871 pour en ressortir toutes ses utilisations et conséquences.

C’est le prolongement politique de la guerre civile à travers les destructions de la Semaine Sanglante que l’auteure met en lumière: la pensée opportuniste et avide de la classe sociale dominante, la bourgeoisie des affaires, celle-ci motivée par son idéologie permanente  de profits économiques et utilisant  toutes les situations, mêmes les pires, pour parvenir à ses fins.
En amont de cette course aux profits, l’auteure apporte sur Paris et la Semaine Sanglante des  précisions et nuances toujours appréciables pour la vérité historique: entre autre, la peur de la concentration ouvrière  bien avant les trois réseaux de grands travaux haussmanniens ;  la ségrégation sociale qui existe déjà sous Louis-Philippe entre l’est et l’ouest parisien ; la mixité salutaire aussi pour les classes riches mais aussi pour les gouvernants monarchiques cherchant à enserrer le Paris bourgeois dans le Paris ouvrier pour préserver l’ordre public; également la réalité des destructions pas aussi générales que présentées par les journaux réactionnaires de l’époque et certaines, à l’ouest, dues aux canons versaillais et minimisées; les antécédents historiques des guerres civiles concernant la place des barricades, le vandalisme, le détournement de bâtiments, les incendies volontaires, autant d’actions que les Communards n’ont pas inventées. De même l’auteure revient sur le mythe infondé des pétroleuses hystériques ou de minages de la ville  et rappelle le rôle des premiers reporters de l’après-guerre, avec leurs photos noir et blanc, participant aussi à la dramaturgie du moment.
La rapidité avec laquelle reprirent les festivités dans Paris atteste clairement de l’état d’esprit des bourgeois et bourgeoises : traumatisés par la gouvernance populaire de la Commune avec la remise en cause de leurs privilèges et par le chaos de la Semaine Sanglante, leur première réaction est de se replonger dans les plaisirs et les affaires pour fuir leur cauchemar.
C’est le chapitre « profiter des désastres »  avec le mécanisme portant cet objectif qui démontre bien l’avidité des bourgeois profiteurs se détachant du Second Empire, régime qu’ils ont pourtant soutenu et au cours duquel ils se sont enrichis ; ce avec l’appui de la presse conservatrice. Dans un premier temps, c’est le déchaînement des journaux, possédants, écrivains apeurés contre les insurgé-e-s parisiens : une rupture Province-Paris apparaît. Mais  dès fin juin 1871, une évolution sur les causes du chaos a lieu par presse interposée : ce ne sont plus les « sauvages communards » les vrais responsables mais ce sont les conséquences de Sedan et donc du Second Empire, allant même jusqu’à positiver sur les destructions. Frénétiques partisans de la circulation des biens, des personnes et des capitaux - déjà dans un esprit de libre concurrence et de décentralisation,- les bourgeois et leurs soutiens n’ont cure de la magnificence  de certains bâtiments : symbolique est la remise en cause de l’Hôtel de Ville détruit. L’auteure souligne les forts bénéfices économiques à retirer de ces destructions par la bourgeoisie d’affaires : la vente des terrains, l’assainissement des comptes de la ville, la réduction du nombre de fonctionnaires publics. Rompant avec les représentations monumentales du politique dans la capitale, le libéralisme économique exige des bâtiments plus sobres et appropriés aux mouvements porteurs de profits.
La grande question des reconstructions, restaurations ou pas va s’étaler sur près de deux décennies que l’auteure développe de manière fort détaillée : à l’effacement très rapide des traces de la Commune elle-même, cette longue durée qui suit indique tout le temps pris par la bourgeoisie d’affaires- influente sur les gouvernements - pour décider de leurs intérêts : ainsi l’hôtel de ville reconstruit qu’en 1881 et le palais des Tuileries rasé qu’en 1882. Le meilleur exemple de ce désir de construire utile économiquement et intéressé est celui du Palais d’Orsay avec plus de 40 projets jusqu’aux années 1900, date de l’exposition universelle à Paris : son emplacement devient d’un seul coup source d’intérêt financier et économique et en quelques mois la construction d’une nouvelle gare et d’un hôtel est actée. Remarquons qu’il n’y eut pas la même hésitation pour reconstruire la maison de Thiers réalisée dès 1875 ! 
Une des conclusions de l’auteure insiste sur l’arme politique que sont les ruines dans un pays à la sortie d’une guerre. Il en ressort aussi que, dans l’histoire, les possédants, accélérateurs parasites d’un progrès qui laisse des milliers de malheureux sur le bord de la route, ont toujours su, par-delà leurs différences, faire bloc de classe. 
Un livre différent à découvrir.
Jean Annequin


Rappel:
J'ai cité ce livre à la page suivante du blog à propos de la phrase contestée du président Emmanuel Macron sur la République réfugiée à Versailles:

https://vaillantitude.blogspot.com/2018/09/la-republique-versailles-vraiment.html













Cliquez sur le calendrier pour découvrir
 ce qui s'est passé un
9 octobre
pendant la vie d'Edouard Vaillant









NOTRE PRESENCE (EVENTUELLE) DANS LES SALONS DU LIVRE OU LIEUX DE DEDICACE



Lurcy-Lévis (03) (24-25 mars)
Mers-sur-Indre (36) (28-29 mars)
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Henrichemont (18) (18 novembre)
Les Bordes (36) (1er décembre)
Bourges (18) (2 mars 2019)







Rentrée littéraire de septembre 2016 
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome II : Le grand socialiste.



500 p.  19,80 €
560g  
les 2 volumes 1044g 





















vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  



Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 

Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 

N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 

Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




TOUTES NOS DATES IMPORTANTES




Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.



374 p.  18,80 €
484g  
les 2 volumes 1044g 








L'EDITEUR







LES POINTS DE VENTE LOCAUX


18

Vierzon 

 Maison de la presse Catinaud  (9 rue Voltaire)
(hélas fermé depuis le 21 juillet, malgré un grand soutien local, dont le nôtre)


 Espace culturel Leclerc  (48 avenue de la République)




 Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)



Bourges 

 La Poterne (41 rue Moyenne)



 Point Virgule (46 rue d'Auron)



Cultura Saint-Doulchard
(mystérieusement exclu depuis 2016)


 Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)

Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).













Henrichemont 

 Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)








36

Châteauroux 

 Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)





Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski. 





Issoudun 


 Centre commercial Leclerc(Rue de la Limoise)





Il y a aussi le livre sur le berrichon de notre président Michel Pinglaut 


COMPTES-RENDUS DU LIVRE


11 3 16   JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS

29 2 16  HENRICHEMONT GIBLOG

1 11 15  MAGAZINE A VIERZON

20 10 15    DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE

28 08 15    BLOG VIERZONITUDE




DOSSIER DE PRESSE





La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.



                                                                                                              (Vaillantitude)



La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 



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