dimanche 27 décembre 2020

LE VAILLANTISTE LOUIS BOURGEOIS À l’HONNEUR

pour les 100 ans du PCF

 


Membre du C.R.C. puis du P.S.R.








Louis Bourgeois, né Ie 23 novembre 1852 et mort le ler septembre 1948 à Charenton-du-Cher (Cher), cordonnier, militant pendant plus de soixante-dix ans des organisations socialistes puis communistes du sud du Cher, maire de Charenton. 



Louis Bourgeois était originaire d'une famiIle de l'Est de la France qui vint travailler aux Forges du Cher, vers 1805
Bourgeois devint cordonnier à Charenton. A quinze ans, il avait été influencé par un instituteur républicain avancé. 
Membre d'un groupe républicain, il adhéra ensuite au C.R.C. puis au P.S.R. jusqu'à la réunification des organisations socialistes du Cher qui n'eut lieu qu'en 1906. 




Bourgeois fut membre du conseil municipal de Charenton de1896 à 1900. 
Avec Pierre Hervier, il fonda les premiers syndicats carriers et bûcherons dans le sud du département. 
Coopérateur il fut, avec Hervier, le fondateur de la "Tempérance", et il créa en 1897, la Société de secours mutuels de Charenton et la S.F.I.O. du Cher. 

Pendant la Première Guerre mondiale, le groupe de Charenton, unanime, approuva la politique d'union sacrée, mais un renversement de tendance eut lieu en 1919-1920, vraisemblablement avec l'adhésion de jeunes de retour de front, et le groupe entier, avec Bourgeois, adhéra au parti communiste

Louis Bourgeois fut candidat au conseil général à Charenton en juillet 1925. La même année, il fut élu conseiller municipal. En novembre 1928, à l'occasion d'élections municipales partielles, la liste Bloc ouvrier et paysan devint majoritaire au sein du conseil avec 15 sièges sur 16, et Bourgeois qui avait alors 78 ans, fut élu maire. La liste communiste fut battue aux élections de 1929. Louis Bourgeois acceptait mal la tactique électorale du parti communiste et, au deuxième tour des élections cantonales d'octobre 1931, il fut favorable au désistement du communiste en faveur du candidat socialiste. Mais après une intervention du Bureau régional, les communistes de Charenton durent faire leur autocritique. 

En décembre 1937, la cellule de Charenton fêta en présence de Louis Gatignon, secrétaire régional, et de Pierre Hervier "les 85 ans du père Bourgeois"..."et ses 70 ans de militantisme".

 L'Emancipateur, hebdomadaire communiste régional, se glorifiait du passé de ce vieux militant : "Quel autre parti peut apporter une telle image, ces trois générations : celle de Bourgeois, celle de l'après-guerre, celle de nos jeunesses d'aujourd'hui ?" écrivait Louis Gatignon dans le numéro du 24 décembre 1937. 

Louis Bourgeois mourut le 1er septembre 1948 à l’âge de 96 ans.


Source : Jean Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, 1914-1939, Les Editions Ouvrières, 1983.

POUR CITER CET ARTICLE :
https://maitron.fr/spip.php?article101780, notice BOURGEOIS Louis par Claude Pennetier, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 3 novembre 2010.






Congrès fédéral 9 novembre 1924



HERVIER Pierre
Né le 13 septembre 1868 à Bourges (Cher), mort le 13 juin 1950 ; syndicaliste et militant socialiste, puis communiste du Cher ; maire de Bourges (1901).




Pierre Hervier à la Bourse du travail de Bourges


Pierre Hervier travailla dès l’âge de douze ans, à Paris, puis, peu après, à Bourges, à « l’habillement » aux Établissements militaires. Mais il ne tarda pas à être renvoyé en raison de son action au sein de l’Amicale du personnel. Il entra alors, toujours à Bourges, dans une usine de toiles cirées comme apprenti, constitua un syndicat et en fut le secrétaire en 1886 — il n’avait donc que dix-sept ans. Quelques années plus tard, il accomplit son service militaire au 2e régiment de zouaves à Oran.

À son retour de l’armée, il reprit son travail à Bourges et poursuivit son action syndicale. C’est en septembre 1896, à Tours (Indre-et-Loire), qu’il participa à son premier congrès national corporatif. L’année suivante, il était un des principaux fondateurs de la Bourse du Travail de Bourges dont il fut aussitôt le secrétaire. 
En septembre 1901 et septembre 1902, il assista aux IXe et Xe congrès de la Fédération de Bourses du Travail qui tinrent leurs assises respectivement à Nice et à Alger. De 1902 à 1912, il prit part à tous les congrès de la CGT : Montpellier (1902), Bourges (1904), Amiens (1906), Marseille (1908), Toulouse (1910), Le Havre (1912). 
Secrétaire de l’union départementale des syndicats du Cher en 1912, il mena une action énergique, y compris en ce qui concerne l’antimilitarisme et l’organisation de la caisse du « Sou du Soldat ». Il exerçait encore, en 1914, ses fonctions de secrétaire de l’Union départementale.

Pierre Hervier déploya son activité syndicale non seulement en milieu ouvrier, mais également chez les bûcherons du département, surtout à partir de 1901, où il contribua à la formation de leur Fédération nationale (1902).
Il assista, pour la Bourse du Travail de Bourges, à leur IIe congrès, à Nevers, le 30 octobre 1903. Il s’intéressa plus généralement aux problèmes posés par l’organisation du prolétariat rural et des petits exploitants, et assista au congrès constitutif de la Fédération des métayers du Bourbonnais, le 3 décembre 1905, à Moulins. Au congrès unique des fédérations terriennes, tenu à Saint-Fargeau le 2 octobre 1908, il représenta la Fédération des bûcherons avec Bornet et Devessière.

Pierre Hervier milita également sur le plan politique. Propagandiste socialiste, il fut élu au conseil municipal de Bourges. Maire adjoint en 1900, il assuma, l’année suivante, les fonctions de maire après la révocation de Vaillandet.

En fait, à la veille de la guerre, Hervier était considéré comme un élément modérateur au sein de l’Union départementale CGT, aussi son arrestation de juillet 1913 surprit-elle. 
Les réactions à ce geste arbitraire furent vives, plus d’un millier de personnes participèrent à un meeting de protestation le 10 juillet 1913 ; Proovosty déclara « que ses amis de Melun et lui avaient d’autant plus été étonnés de l’arrestation d’Hervier que tout le monde savait bien que ce dernier était un « légaliste » et plutôt un modéré » ; Chareille de Saint-Florent ajoutait « on se demandait ce qu’il pouvait bien avoir fait, lui si doux, si foncièrement honnête pour qu’on l’ait arraché à l’affection des siens » (Arch. Nat., F7/13338). La Fédération socialiste présenta sa candidature d’amnistie au conseil d’arrondissement en août 1913. Il recueillit 2 337 voix contre 2 916 au maire de Bourges. Pierre Hervier militait dans les rangs socialistes depuis les années 1890, mais se consacrait essentiellement au syndicalisme.

Pendant la Première Guerre mondiale, il se prononça pour l’Union sacrée et soutint la direction de la CGT. 
Hervier collabora étroitement avec les socialistes majoritaires. L’Émancipateur et le Syndiqué du Cher se regroupèrent sous le titre La Défense, journal syndicaliste et socialiste dont Hervier était codirecteur avec Henri Laudier, secrétaire de la Fédération socialiste. En fait, dès janvier 1915, Laudier étant mobilisé, Hervier assuma seul la direction de La Défense sans que les socialistes ne s’en froissent. 

Ami personnel et politique de Léon Jouhaux, il combattit les courants pacifistes du Cher particulièrement influents chez les ouvriers mobilisés des Établissements militaires de Bourges. Pierre Hervier écrivait à un ami le 3 mars 1918 : « Je ne suis pas assez révolutionnaire disent-ils dans la coulisse, et ma foi oui, je prête à certains le vif désir de me débarquer. Ma foi, ce serait peut-être mon bonheur car je t’assure que je mène une drôle de vie, au milieu de cette babylone qui s’appelle Bourges » (Arch. Nat., F7/13600). Cependant, pour ne pas être débordé par les minoritaires, il enfreignit les consignes du bureau confédéral et ne s’opposa pas à la grève du 1er Mai 1918.

La guerre avait rapproché Pierre Hervier des dirigeants socialistes du Cher, aussi accepta-t-il d’être candidat aux élections législatives de novembre 1919. Le mois suivant, il fut élu conseiller municipal de Bourges. Il prit alors contact avec la Loge maçonnique Travail et Fraternité de Bourges (Grand-Orient) animée par les radicaux et y fut initié en juillet 1920. La situation de Pierre Hervier au sein de l’Union départementale devint très délicate. La plupart des syndicats étaient favorables aux thèses minoritaires mais ils gardaient leur confiance au créateur de l’UD. Or ce dernier avait la fâcheuse habitude de voter majoritaire lors des conseils nationaux, malgré ses mandats minoritaires. 
À la commission administrative départementale du 17 février 1921, il se contenta de déclarer « qu’il avait trop d’estime pour Jouhaux et Dumoulin pour voter contre eux, et que dans ces conditions il ne pouvait prendre aucun engagement ». Fredonnet prit sa défense : il n’est « pas possible, quelles que soient ses erreurs, de jeter Hervier à la porte, à son âge, et surtout après les services que depuis vingt ans, il rendit à la classe ouvrière ». Pierre Hervier conserva la direction de l’UD et Fredonnet le remplaça au comité confédéral (Arch. Nat., F7/12979). À nouveau délégué en septembre 1921, il s’abstint. Le congrès de l’Union départementale du 22 janvier 1922 lui infligea un blâme. 


Pierre Hervier avait adhéré au Parti communiste après le congrès de Tours mais ses prises de positions syndicales étaient incompatibles avec son appartenance politique. 
Hervier aurait été exclu de la section berruyère communiste par 14 voix contre 11, sur proposition de Venise Gosnat, selon un rapport de police : « Le résultat de ce vote aurait été porté aussitôt à la connaissance de Hervier, absent de la réunion, dans l’espoir sans doute qu’il se démettrait de ses doubles fonctions de secrétaire de la Bourse et de l’Union » (Arch. Dép. 25 M 127). Un autre rapport du 14 janvier 1923 signale à nouveau son exclusion au congrès de la Fédération du Cher, pour appartenance à la Franc-maçonnerie (Arch. Dép. 25 M 95). Deux ans plus tard, il adhéra à nouveau au PC : « Camarades, je vous informe que j’ai quitté la Loge maçonnique de Bourges à la date du 31 décembre 1924 et, qu’à dater du 1er janvier 1925, je demande à adhérer au Parti communiste. Les camarades Maurice Boin et Venise Gosnat ont bien voulu être mes accréditeurs en cette circonstance » (L’Émancipateur, 10 janvier 1925). Au congrès de l’Union départementale CGTU du 25 janvier 1925, un délégué (Lelièvre) l’accusa d’avoir quitté la Franc-maçonnerie et rejoint le PC pour ne pas perdre sa place : « Il déclara lui-même à Lelièvre un jour qu’il était harcelé par les communistes. Est-ce vrai ? Hervier est-il allé au Parti de bon gré ? Hervier reconnaît avoir fait la déclaration rapportée » (rapport du commissaire spécial de Bourges, 26 janvier 1925, Arch. Nat., F7/12979).

Le 26 mai 1926, Pierre Hervier devint premier secrétaire de la 27e Union régionale CGTU.
 Il était membre du Bureau régional communiste et de la commission syndicale. Atteint d’un cancer à la gorge, il dut subir une opération en août 1926 et en sortit très affaibli. Les dirigeants communistes, issus des JC, considéraient Hervier comme un « vieux social-démocrate » (témoignage de Gatignon), aussi en mars 1930, lui demandèrent-ils d’abandonner ses fonctions au profit de A. Keyser. Le pionnier du mouvement syndical resta au Parti communiste mais cette retraite semble avoir été mal acceptée par ses proches, sa fille nous écrivit qu’il avait « été chassé de son secrétariat par les communistes » (lettre du 26 juillet 1976).

Pierre Hervier garda des amis dans toutes les organisations ouvrières de Bourges. Après son décès le 13 juin 1950, la section SFIO salua « le militant infatigable et intègre » et demanda que l’on donne le nom de Pierre Hervier à la place Malus, où il avait fait construire la Bourse du Travail (Le Progrès social du Centre 24 juin 1950). La municipalité accepta de débaptiser une place voisine.

POUR CITER CET ARTICLE :
https://maitron.fr/spip.php?article87632, notice HERVIER Pierre par Claude Pennetier, version mise en ligne le 21 avril 2010, dernière modification le 20 février 2016.





LAUDIER Henri [LAUDIER Hippolyte dit Henri]
Né le 20 février 1878 à Vierzon (Cher), mort le 12 octobre 1943 à Bourges ; ouvrier porcelainier, verrier puis responsable d’une imprimerie ; journaliste ; député (1919-1924))-maire de Bourges (1919-1943) et sénateur du Cher (1929-1940).





Fils de Valéry Laudier, journalier porcelainier, et de Perpétue Dupont, tous deux de vieille souche berrichonne, Henri Laudier naquit dans une famille de sept enfants. Ses deux frères ainés, Ernest Laudier et Eugène, porcelainier, semblent avoir eu une certaine influence sur son évolution. Le jeune Henri apprit à lire et à écrire dans une école libre dirigée par des religieuses puis entra en 1886 à l’école publique annexe de Vierzon et en sortit avec le Certificat d’études primaires. Après avoir fréquenté pendant deux ans l’École nationale professionnelle de Vierzon, il devint à l’âge de quinze ans employé de bureau à la Société française de construction de matériel agricole, mais, très vite, il fut ouvrier mouleur, ouvrier porcelainier et tailleur de verre aux Verreries Thouvenin et Sauvaget.

Henri Laudier fréquentait déjà les milieux syndicalistes et socialistes. Sa première prise de parole en public date de sa quinzième année. 

A seize ans, en 1894, il devint secrétaire des Jeunesses socialistes locales. Émile Bodin, maire socialiste de Vierzon-Village le recruta comme secrétaire. Il travailla ensuite pour Émile Péraudin, maire socialiste de Vierzon-Ville, jusqu’en octobre 1901. 

Sa révocation, à cette date, fut une des conséquences de la scission entre les socialistes révolutionnaires qui suivirent Édouard Vaillant et le courant réformiste animé par J.-L. Breton et appuyé par Péraudin. Henri Laudier, qui avait été délégué au congrès socialiste de Paris, salle Japy (1899), soutenait énergiquement l’action de Vaillant. Collaborateur du Tocsin populaire depuis 1895, il en devint le secrétaire de rédaction en 1901.

Il s’installa à Bourges fin 1901. Peu après, le maire socialiste de la ville, Alfred Vaillandet, lui demanda de diriger le bureau de comptabilité de l’hôtel de ville. La révocation de Vaillandet le conduisit à renoncer à cette fonction en juillet 1903, pour se consacrer à la direction de l’Imprimerie ouvrière du Centre qui joua un grand rôle dans le développement de la presse socialiste et syndicaliste berrichonne. Il était également correspondant de deux quotidiens : Le Matin et Le Petit parisien tout en s’essayant dans la poésie et dans le drame littéraire. 

Avant tout militant socialiste vaillantiste, se donnant à la propagande, dirigeant la presse socialiste locale, il travaillait à l’unité qui ne fut définitive dans le Cher qu’en 1907. Il représenta la Fédération du Cher au congrès d’unité de la salle du Globe à Paris (avril 1905), aux congrès de Limoges (1906), de Nancy (1907) où il défendit, conformément aux thèses vaillantistes, l’idée d’une amélioration des rapports entre la CGT et le Parti socialiste dans le respect de leur indépendance mutuelle. 

Au congrès de Lyon (1912), il demanda compte à Ghesquière et à Compère-Morel des discours prononcés par eux contre la CGT à la Chambre des députés le 2 décembre 1911. Il ne semble avoir exercé que quelques mois, en 1912, les fonctions de délégué permanent à la propagande.

Orateur éloquent, Henri Laudier fut choisi comme candidat socialiste à l’élection législative du 24 avril 1910 dans la première circonscription de Bourges. Il recueillit 19,3 % des voix des électeurs inscrits. Son pourcentage monta à 22,1 % le 26 avril 1914. Il avait été élu conseiller général du canton de La Guerche le 31 juillet 1910 mais avait échoué aux élections municipales de Bourges en 1908 et 1912. La préfecture du Cher le fit inscrire au Carnet B en 1909, alors que, devenu secrétaire de la Fédération socialiste du Cher, il s’affirmait comme un militant de plus en plus pondéré. Le préfet le radia en décembre 1911 et affirma : « Il ne peut être considéré ni comme propagandiste par le fait, ni partisan de l’action directe, ni anti-militariste actif, capable de troubler l’ordre ou entraver le bon fonctionnement de la mobilisation » (Arch. Dép. Cher, 25 M 132). Cependant, dans L’Émancipateur, hebdomadaire socialiste départemental qu’il avait fondé en 1906 et qu’il dirigeait depuis, Laudier menait campagne contre les dangers de guerre.

Réformé en 1899 à cause de sa très mauvaise vue, il fut affecté à Bourges aux services de santé au début de la Première Guerre mondiale. 

Dès le 6 août 1914, il se rallia aux vues d’Édouard Vaillant sur la « Patrie en danger ». Le 8 août, il titrait : « Vive la Nation ! Comme en 1793, la Nation s’est levée d’un seul élan pour repousser l’envahisseur. » L’Émancipateur se groupa avec Le Syndiqué du Cher, pour former La Défense, journal syndicaliste et socialiste, dont Laudier et Pierre Hervier étaient co-directeurs. Le 16 janvier 1915, Laudier fut mobilisé à Bourges comme gestionnaire d’un hôpital auxiliaire, il put ainsi maintenir son influence sur le PS du Cher et lutter, à partir de décembre 1916, contre les minoritaires Venise Gosnat, L. Michel et Émile Lerat. 

Après la guerre, il conserva son poste de secrétaire général de la Fédération et de rédacteur en chef de L’Émancipateur. 

Aux élections législatives de novembre 1919, Laudier fut le seul élu socialiste du Cher ; le mois suivant, il devint maire de Bourges. 

Au sein de la Fédération socialiste, son influence se dégradait. Ses prises de position en faveur de l’intervention en Russie heurtaient de nombreux militants ; Laudier avait déclaré lors d’une réunion des syndicats des Établissements militaires, le 26 janvier 1919 : « Ne voir de paix définitive qu’une fois l’ordre rétabli en Russie » (Arch. Dép. 25 M 49) et, dans le journal La Vie Socialiste, il fit campagne pour le maintien de l’adhésion à la IIe Internationale. Au congrès de la Fédération socialiste du Cher en février 1920, sa motion n’obtint que 17,5 % des mandats (adhésion à la IIIe, 40 % ; reconstruction, 42,5 %). Tout en gardant le titre de directeur politique, Laudier abandonna la rédaction de L’Émancipateur au « reconstructeur » Alexandre Griffet.

Il signa, en août 1920, avec huit autres militants du Cher (Ph. Apied, E. Bodin, Cotillon, E. Ducarton, L. Guillet, S. Larrat, Maréchal, J. Rougeron) une lettre de protestation contre le télégramme Cachin-Frossard qui fut interprétée dans le Cher comme une menace de scission en cas d’adhésion à la IIIe Internationale. Au congrès fédéral de décembre 1920, Laudier n’intervint pas, l’échec des « résistants » étant assuré. La motion Blum ne recueillit que 7 % des mandats (Longuet 17,5 %, Cachin-Frossard, 75,5 %).

Après le congrès de Tours, Laudier reconstitua une Fédération socialiste SFIO du Cher. 

Aux élections législatives de 1924, il se présenta, sans succès, sur une liste d’Union républicaine et socialiste. L’Émancipateur, qui le qualifiait déjà de « social-fasciste », se félicita de sa défaite. En 1928, il obtint moins de voix que le communiste Maurice Boin (5 484 contre 6 298). 

Il se maintint au deuxième tour mais contre son gré. Cette attitude lui aurait été imposée par la Fédération qui voulait tirer vengeance du maintien des candidats communistes dans d’autres départements. Des témoins racontent que Laudier, habituellement si froid et si digne, pleura quand il fut mis en minorité sur ce problème et déclara qu’ils brisaient sa carrière, pensant que les électeurs de gauche ne lui pardonneraient jamais une attitude contraire aux traditions électorales socialistes. 
De fait, en 1932, il préféra ne pas se présenter, à tort, puisque le socialiste Cochet fut élu. En 1929, il avait été reconduit dans sa fonction de maire de Bourges et élu sénateur. Henri Laudier craignait que son hégémonie au sein de la Fédération socialiste du Cher ne soit remise en cause aussi s’opposa-t-il à l’entrée à la SFIO de l’ex-dirigeant communiste Maurice Boin. En septembre 1931, il protesta sans succès contre l’admission de Boin prononcée par la section de Romorantin (Loir-et-Cher). Robert Lazurick, installé dans le sud du département depuis 1929, s’affirma comme son rival au sein de la Fédération. Laudier était lié aux néo-socialistes. Le journal de la CGT du Cher Le Travailleur syndiqué lança les premières attaques contre lui en janvier 1933, il perdit son poste de secrétaire fédéral en février 1933 au profit de Robert Lazurick. En novembre 1933, il suivit les néo-socialistes hors de la SFIO avec les amis d’Adrien Marquet. Aussi, en février 1934, le congrès du Cher lui demanda de préciser sa position. Devant son refus de répondre, la section de Bourges ne le considéra plus comme membre du parti. Laudier participa à la constitution de l’Union socialiste républicaine mais laissa Maurice Boin représenter cette organisation aux élections législatives en 1936. Il fut réélu sénateur le 10 octobre 1938.

Sénateur, Henri Laudier vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. 

Par arrêté du 3 février 1941, il devint membre de la commission administrative départementale et le 1er mai 1943, conseiller départemental. Le 1er mars 1941, un arrêté ministériel le maintint dans ses fonctions de maire. A la réunion de l’assemblée municipale du 24 mai, il fit voter une adresse de fidélité au maréchal Pétain. Touché par la maladie (ataxie locomotrice) dès novembre 1941, le maire de Bourges mourut le 10 octobre 1943.

Il s’était marié le 19 novembre 1914 à Bourges (Cher).

POUR CITER CET ARTICLE :
https://maitron.fr/spip.php?article116237, notice LAUDIER Henri [LAUDIER Hippolyte dit Henri] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 20 janvier 2011.



Le Berry républicain 18 décembre 2020




La fédération du Cher du parti communiste français vous présente ses meilleurs voeux pour 2021

"Ce n'est pas une miette de pain, c'est la moisson du monde entier qu'il faut à la race humaine, sans exploiteurs et sans exploités"
Louise Michel

Vous trouverez en pièce jointe le Dix Huit du 7 au 13 janvier 2021

Bonne lecture






Anniversaire commémoré (localement) dans ce DIX-HUIT aussi:









Un complément utile (merci Edwige): 


Bonjour,
je viens de lire le livre de Roland Gori "Et si l'effondrement avait déjà eu lieu". Il développe de façon très intéressante les idées de Léon Bourgeois - d'une actualité étonnante.
Je vous en envoie des extraits rapidement - ça peut éventuellement compléter les éléments sur vaillantitude. 
Bonne journée
Edwige




Extrait du livre de Roland Gori  Et si l’effondrement avait déjà eu lieu 

P183 à P185

Une place spéciale mérite d’être faite à LÉON BOURGEOIS. Cet éminent homme politique et essayiste établit sa doctrine solidariste sur la nécessité de devoir concilier la science et la morale, la solidarité de fait observée dans la nature et la solidarité de droit imposée par la justice (Léon Bourgeois – Solidarité, Paris Colin 1897).

Un « coin » se trouve enfoncé dans la pure logique naturaliste. Il établit un compromis entre les lois supposées naturelles de la concurrence des espèces et le souci de justice de l’espèce la plus évoluée qui prend soin des plus vulnérables. 
Léon Bourgeois est, en politique comme en philosophie, l’homme de la synthèse et en matière d’évolution, il propose de bien connaître les lois de la nature pour mieux les soumettre à ses exigences de justice et de correction des inégalités. 
Sa doctrine solidariste ménage la solidarité des êtres et la lutte pour l’existence, il est le reflet d’un socialisme libéral qui refuse pour autant l’individualisme libéral du darwinisme social d’Hebert Spencer que le socialisme collectiviste de Karl Marx. Ce rejet par Léon Bourgeois de l’orthodoxie libérale, soucieux de tempérer par une synthèse opportune la sociologie sélective d’un Spencer et les « instincts sociaux » de la solidarité sociale, n’exclut pas, pour autant, la croyance évolutionniste à laquelle elle se réfère explicitement. 
Tout en cherchant dans l’observation même de la nature des lois de solidarité spontanée, des faits « d’adaptation réciproque » de « coalition », d’ « entraide », de « symbiose », le solidarisme revendique « un propre de l’homme » -… qui serait-, non sans doute, de se révolter contre les lois de la nature mais de s’en servir, de les plier à son usage, de choisir parmi les moyens qu’emploie la nature ceux qui le mèneront à ses fins à lui » (Léon Bourgeois ci, cité par Célestin Bouglé 1907 ; Serge Audier 1907).
A la manière du médecin ou de l’ingénieur qui, connaissant la solidarité des fonctions et des organes qui pourront réparer le déterminisme de la maladie ou du dérèglement, l’homme utilise sa connaissance des lois de la nature pour mieux les corriger par la raison et la justice. 
Ce désir de justice « réparatrice », propre aux nécessités morales et démocratiques, ne contredit pas l’hypothèse d’un progrès dans l’évolution, bien au contraire, puisque ce sont les espèces les plus évoluées, les plus civilisés, qui permettraient aux instincts sociaux de prendre le dessus sur les tendances belliqueuses. 
L’évolution sociale aurait pour moteur la combinaison des deux forces contradictoires, celle de la nécessaire solidarité des êtres contraints à la coopération, et celle d’une lutte de libre concurrence permettant l’épanouissement individuel. 
Le Droit et la sociologie sont appelés à la rescousse pour remplacer la charité chrétienne par la justice et la solidarité. 
Ce n’est pas par hasard que le terme « solidarité » se retrouve au cœur de la doctrine solidariste : le terme est hérité du Droit pour désigner « ce qui est commun à tous, chacun répondant de tout. ». La référence à la solidarité républicaine engage tous les citoyens à être responsables de cette totalité qu’est la Nation et de chacun de ses membres, de même que dans les sociétés traditionnelles tous les membres d’un clan sont responsables des actes de chacun d’entre eux. La dette sociale est au cœur de la doctrine solidariste et Léon Bourgeois, introduisant la notion juridique de « quasi-contrat », précise rigoureusement les choses. Il n’y a pas de « contrat social » parce qu’il est faux d’imaginer un individu déjà constitué passant contrat avec une société établie. Le « quasi-contrat » est une notion juridique qui implique des obligations tacites et réciproques d’individus solidaires de fait et engagés ensemble dans des actions, mais sans convention explicite. 
Cette référence au Droit et à la Justice pour remplacer la religion dans le fondement des morales sociales républicaines n’exclut pas le recours à la biologie. 
Bien au contraire, les solidaristes sont « friands » d’observations de solidarité et d’aide réciproque dans la nature afin de mieux justifier leurs principes. 

Il est curieux de constater à quel point Léon Bourgeois demeure aujourd’hui ignoré des français, alors qu’à l’évidence le modèle social qu’il a initié reste de loin le plus original pour une social-démocratie à la française. 

Il est curieux également de constater comment, parti d’une vision de la société calquée sur le modèle biologique du corps humain et de la division du travail par organes, prise dans les métaphores de la biologie et de la coopération des espèces, Léon Bourgeois a pu s’en déprendre, jusqu’à mettre au centre de son système des notions anthropologiques et sociologiques de « dette sociale » et de « quasi-contrat ». Il y a sûrement un exemple à suivre pour ne pas avoir à méconnaître ce que la biologie peut apporter comme métaphores pour rendre compte des processus psychiques et sociaux sans y être aliéné.

















 
Les Communards du Cher, notre livre du 150e



Salut Jean-Marie !
Voici les librairies où l’on pourra faire l’emplette de "La Commune et les communards du Cher”, quand elles seront ouvertes à nouveau.

Librairie La Poterne 41 rue Moyenne, Bourges. 
Librairie La plume du Sarthate 83 rue Arnaud de Vogüé à Bourges. 
L’Antidote 88 rue d’Auron à Bourges.
Maison des syndicats, 5 Boulevard Georges Clemenceau, Bourges. 
Librairie Cultura, Bourges/Saint Doulchard, route de Vierzon à côté de Décathlon. 
Librairie Espace culturel Leclerc 48 avenue de la République à Vierzon, 
Librairie Sur les chemins du livre 20 Rue Porte Mutin à Saint-Amand-Montrond. 
Jardin des fées, librairie/Presse place Henri IV, Henrichemont. 
Chez moi à La Borne, 10 Grand Route.
Il sera bientôt disponible au siège parisien des Amis de la Commune, 46 rue des Cinq Diamants dans le 13e arrondissement, après la fin du confinement.
Le prix de vente est de 18,50 euros .
On peut également se procurer le livre auprès de l’association des Amies et amis berrichons de la Commune de Paris, chez Michel Pinglaut  à Villabon.
Les dédicaces sont reportées au salon du livre d’Histoire de 30 et 31 janvier 2021 à Bourges.
Une présentation aux Archives départementales du Cher est prévue le 4 mars à 18 heures à l’auditorium, une dédicace aura lieu à la fin de la soirée. 
Le calendrier ayant été très bousculé, un changement de date est possible…
Bon, j’ai tout dit,
Bien communeusement,
JPG


Concordances des temps 
sur la répression des mouvements sociaux dans ce blog. 
Passim (taper par exemple les mots "répression" ou "gilets jaunes"dans le moteur de recherche), mais je mentionnerait seulement ici:


(Avec le livre de Guillaume Davranche: TROP JEUNES POUR MOURIR.)





Vierzon ville (doublement) étape
et toujours en proximité avec Le Creusot

Le Tour de France des conférences de Jean-Louis Robert






















Cliquez sur le calendrier pour découvrir
 ce qui s'est passé un
25 décembre
pendant la vie d'Edouard Vaillant










Rentrée littéraire de septembre 2016 
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome II : Le grand socialiste.



500 p.  19,80 €
560g  
les 2 volumes 1044g 





















vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  



Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 

Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 

N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 

Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




TOUTES NOS DATES IMPORTANTES




Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.



374 p.  18,80 €
484g  
les 2 volumes 1044g 








L'EDITEUR







LES POINTS DE VENTE LOCAUX


18

Vierzon 

 Maison de la presse Catinaud  (9 rue Voltaire)
(hélas fermé depuis le 21 juillet, malgré un grand soutien local, dont le nôtre)


 Espace culturel Leclerc  (48 avenue de la République)




 Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)

Bourges 

 La Poterne (41 rue Moyenne)



 Point Virgule (46 rue d'Auron)



Cultura Saint-Doulchard
(mystérieusement exclu depuis 2016)


 Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)

Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).













Henrichemont 

 Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)








36

Châteauroux 

 Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)





Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski. 





Issoudun 


 Centre commercial Leclerc(Rue de la Limoise)





Il y a aussi le livre sur le berrichon de notre président Michel Pinglaut 


COMPTES-RENDUS DU LIVRE


11 3 16   JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS

29 2 16  HENRICHEMONT GIBLOG

1 11 15  MAGAZINE A VIERZON

20 10 15    DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE

28 08 15    BLOG VIERZONITUDE




DOSSIER DE PRESSE





La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.



                                                                                                              (Vaillantitude)










La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 

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