samedi 19 décembre 2020

LES UHLANS ENVAHISSENT VIERZON

  Le 8 décembre 1870  

 








L'archive du vendredi
8 décembre 1870 : Les Uhlans envahissent Vierzon



Soixante-dix ans avant la Seconde Guerre Mondiale les Allemands – Uhlans – ont occupé Vierzon. C'était le 8 décembre 1870, il y a tout juste 150 ans. 

Ils y sont restés 5 jours, repartant dans l'après-midi du 13 décembre...

Tout a commencé loin, très loin en Prusse où le chancelier Bismarck n'a qu'une idée en tête, faire l'unité allemande autour de son roi Guillaume II. Il bat l'Autriche en 1866 à Sadowa après avoir obtenu la neutralité de Napoléon III. Mais en contrepartie ce dernier voulait récupérer la Sarre industrielle. 
Sedan
C'est là un prétexte pour Bismarck d'unifier les états allemands autour d'un même ennemi : Comment les Français peuvent-ils avoir des exigences en Allemagne ? Le vieux chancelier parachève alors son unité avec une guerre contre la France à compter de juillet 1870. Guerre éclair. Le 4 septembre c'est la défaite à Sedan et le 19 les troupes allemandes sont dans Paris. 
L'empire français est remplacé par un gouvernement de Salut Public (Gambetta). 

Deux camps vont alors s'affronter. Les monarchistes veulent traiter avec la Prusse ; les républicains veulent poursuivre la guerre coûte que coûte.

L'offensive allemande se prolonge jusqu'à Orléans qui est occupée par le général Von Thann le 11 octobre 1870. 
C'est l'Armée de la Loire qui va être chargée de barrer l'avancée de ces Ulhans. Elle a remplacé l'armée impériale dès Sedan. 
Elle était composée des Gardes Mobiles des départements. Pour le Cher, elle porte le nom de « 19e régiment de Garde Nationale Mobile du Cher ». 
Sur les 6000 hommes que comporte le régiment, 500 sont originaires de Vierzon, enrôlés essentiellement « pour la durée de la guerre » au lendemain de la prise d'Orléans par Von Thann (voir acte d'engagement). 




Très vite il ne s'agit même plus de délivrer Orléans (bataille de Juranville...), mais bien de revenir défendre le Cher, Bourges notamment. Vierzon doit alors devenir une place forte imprenable : « Vierzon par sa situation topographique, tête de ligne ferrée, placé sur le Cher, traversé par le canal du Centre, adossé à une vaste forêt, Vierzon, dernière clé de Bourges, du cœur de la patrie, devait être, était effectivement un des principaux objectifs de l'ennemi. On le savait, on s'y attendait. Aussi la municipalité constituée en comité de défense n'avait cessé de s'occuper des moyens de résistance aux envahisseurs, d'entretenir le sentiment public du vieux patriotisme vierzonnais. Des travaux défensifs avaient été établis […] qui pouvaient avec succès tenir l'ennemi en sérieux échec. La population, elle, veillait et se tenait prête... »

Vierzon n'est plus protégée
La municipalité qui s'exprime par ces mots est celle d'Armand Bazille, ancien patron porcelainier, qui vient d'être nommé maire de Vierzon Ville au lendemain de Sedan. 
Profondément républicain, acquis aux idées de son oncle par alliance Félix Pyat, c'est un farouche adepte de la poursuite de la guerre contre la Prusse.

Au lendemain de l'entrée des Allemands à Vierzon, il écrira un court libelle : «Pourquoi cette persistante résolution à ne pas défendre le passage de Vierzon ? Pourquoi ce silence de la préfecture ? Pourquoi ce silence du gouvernement devant les dépêches si pressantes de la municipalité ?... »

En fait, l'armée de la Loire est en déroute. 6000 hommes certes, mais seulement 4000 fusils. En face, il y a 6000 cavaliers et quelques 15000 fantassins. Et l'intendance ne suit pas. Et l'hiver est terriblement froid...
L'armée de la Loire veut se replier depuis Salbris jusqu'à Bourges. Vierzon voit alors passer un flot de soldats. 

Vent de panique
La suspicion guette. N'y a-t-il pas quelques Prussiens sous l'uniforme français ? Dans les archives on note un recrudescence des signalements : « Le sieur Lejus de Saint Martin, homme digne de foi, traversant seul une allée de la forêt, aperçut un individu occupé à mesurer l'allée et qui s'est aussitôt retiré dans le fourré après avoir été vu par lui. C'était un étranger vêtu d'un paletot de couleur grise. Plusieurs signes distinctifs ont été remarqués sur les pieds des arbres, dans le voisinage des bornes. » En d'autres temps, le sieur Lejus aurait peut-être reconnu un garde forestier ? 

Les Ulhans sont annoncés aux portes du département le 6 décembre, à celles de Vierzon le lendemain.
Le citoyen Choquenot, habitant la rue des Pentecôtes, raconte l'ambiance dans son immeuble ce matin du 8 décembre :
« Ayant déménagé tout mon mobilier dans la cave avec celui de 14 autres ménages, je descendais sur les 4 heures du matin chercher Pinguet, le maître maçon pour boucher l'entrée de la cave... »

Le même jour à 9h30 le conseil municipal de Bazille se saborde « ne voulant en aucune façon traiter avec l'ennemi ».



La gare pillée
Précédant l'Occupation de quelques heures, des heurts ont éclaté à la gare où un pillage en règle des wagons qui étaient entreposés à la petite vitesse a eu lieu.









En 1872, Jules Picard, négociant à Châteauroux, porte plainte pour le vol de ses marchandises lors de la razzia du 8 décembre 1870.
L’enquête, ouverte par le préfet du Cher, débute par la recherche des marchandises pillées. Ce sont au total huit wagons qui ont été dépouillés le 8 décembre au matin. Et l’on se rend compte que ce sont les maisons Brouhot et Lancelot (marchand en gros quai du Champanet) qui ont eu le plus à souffrir de ces pillages. 

Charles Hurvoy, maire de Vierzon, mène sa propre enquête sur cette journée du 8 décembre. 

Les témoins se succèdent qui permettent d’y voir plus clair dans la chronologie des faits. Charles Coutat maçon demeurant face à la gare explique ce qu’il a vu ce jour là : 

Avant l’arrivée des Prussiens, les employés du PO ont emporté un convoi de neuf machines à destination de Châteauroux. 
Les employés du fer ont commencé à ouvrir les wagons restés là et distribuer le pain qu’ils contenaient à la population. Ils ont été bien vite contrecarrés par les militaires français qui ont pillé le contenu des wagons à leur propre profit : toile, sucre, café, bas, bougies, savon, sel, riz, gilets…etc… 
Coutat s’est approché en disant : « C’est bien malheureux tout ça. Réponse : Ce serait pour les Prussiens, mieux vaut que ce soit pour nous. »

Choquenot est plus précis. 
La troupe qui est venue intercepter le contenu des wagons venait de Theillay. Ils étaient au total « trois à quatre cents militaires en débandade », suffisamment cyniques pour avoir cette phrase : « Le pillage n’est pas permis aux civils, il est permis aux militaires seuls. »

De la violence des événements, seul un homme témoignera : Simon Cornillet, employé au chemin de fer et qui a pris son service le lendemain matin 9 décembre : 
« Dans les huit wagons restés à la gare et pillés, nous avons sorti trois cadavres de militaires tués. »


Le 8 décembre, ce sont quelques 400 cavaliers de la 6e division prussienne qui investissent Vierzon.

 Ils ont pour mission de couper les voies de communication (ils ont fait sauter le pont de chemin de fer sur le Cher). 
Ils ont pour mission également de faire des réquisitions en nature et de préparer le logement des 2600 cavaliers qui suivent. 

Le Vieux Vierzon fut épargné : Les Ulhans refusaient de loger dans des rues trop étroites. 
Certains sont logés à Méreau, Brinay, Méry, Saint Laurent, autres lieux de réquisitions...

Au lendemain du 13 décembre il est l'heure de faire les comptes des réquisitions allemandes. Et l'on s'aperçoit que la maison qui a le plus souffert (pécuniairement) est la maison Touttain distillateur, 1200 litres de vin et 400 de champagne. Sans oublier les liqueurs...










Uhlan du WÜRTEMBURG

Le « uhlan » était, dans les armées slaves et germaniques, un cavalier armé d’une lance. Son équivalent chez nous et chez les Français était le «  lancier ».

Souvent, on a confondu et appelé « Uhlan » toutes autres troupes de cavalerie. Au fil de l'histoire de la cavalerie, différentes formes sont apparues :

* La cavalerie légère:

chasseurs à cheval: spécialisés dans la reconnaissance

hussards: unités de reconnaissance, d'attaque et de harcèlement

estafettes:, guides, unités de protection 

lanciers (appelés Uhlans chez les Allemands) : unités d'éclaireurs et de harcèlement

 * La cavalerie de ligne et/ou cavalerie lourde:

dragons:cavaliers pouvant également combattre à pied (auxquels on peut ajouter les chevaulégers bavarois)

cuirassiers:cavalerie lourde combattant exclusivement à cheval






Coiffure des uhlans: ce n'était pas le fameux casque à pointe.









Titre : Quand les UHLANS passèrent la LOIRE
Auteur : Alain RAFESTHAIN

· Collection : Roman historique
· Nombre de pages : 196
· Format : 16x24 cm
· Numéro ISBN : 2-908670-83-6
Prix : 21 euros





Présentation :
Le 19 juillet 1870, humilié par la Dépêche d'Ems que venait de lui adresser Bismarck, Napoléon III déclarait la guerre à la Prusse. Très vite, les armées françaises allaient subir de graves revers qui conduisaient à la chute de Sedan, à la capture de l'Empereur et à la proclamation de la 3e République, le 4 septembre. Malgré la constitution d'un gouvernement de Défense Nationale, l'ennemi déferlait sur la France et Paris était bientôt assiégé. Dès le mois d'octobre, les uhlans, ces cavaliers prussiens de triste mémoire, allaient même franchir la Loire et pousser des avant-gardes dans les villages du sud de la Sologne.
C'est là que vivait François Turpin.
Dans l'insouciance de ses 20 ans, celui-ci avait tout pour être heureux : il aimait son travail de bouvier aux Granges Rouges, une modeste ferme solognote, il était amoureux fou de Marie, la jeune bergère de la métairie voisine, et il venait de tirer un bon numéro qui le dispensait de servir dans les armées impériales.
Et puis, soudain, tout bascula avec la déclaration de guerre. Incorporé au 19e Régiment de la Garde Nationale Mobile, jeté bien malgré lui dans le conflit, François allait faire son devoir jusqu'au bout, de la Sologne aux plaines de Beauce et de Châteaudun au siège de Paris.
Pendant ce temps, Marie vivra dans l'inquiétude, attendant obstinément le retour de son promis malgré l'arrivée des Prussiens qui réquisitionnent et pillent mais s'aventurent parfois bien imprudemment dans les marécages solognots habités de maléfices.
Président de la Région Centre, ancien enseignant, historien et romancier, Alain Rafesthain nous dresse un tableau authentique des traditions et des turbulences d'une époque méconnue.
Mieux qu'un ouvrage historique, ce roman tout en sensibilité et riche en rebondissements nous permet d'appréhender ce que furent pour les Français les années terribles 1870 et 1871.






 
Les Communards du Cher, notre livre du 150e



Salut Jean-Marie !
Voici les librairies où l’on pourra faire l’emplette de "La Commune et les communards du Cher”, quand elles seront ouvertes à nouveau.

Librairie La Poterne 41 rue Moyenne, Bourges. 
Librairie La plume du Sarthate 83 rue Arnaud de Vogüé à Bourges. 
L’Antidote 88 rue d’Auron à Bourges.
Maison des syndicats, 5 Boulevard Georges Clemenceau, Bourges. 
Librairie Cultura, Bourges/Saint Doulchard, route de Vierzon à côté de Décathlon. 
Librairie Espace culturel Leclerc 48 avenue de la République à Vierzon, 
Librairie Sur les chemins du livre 20 Rue Porte Mutin à Saint-Amand-Montrond. 
Jardin des fées, librairie/Presse place Henri IV, Henrichemont. 
Chez moi à La Borne, 10 Grand Route.
Il sera bientôt disponible au siège parisien des Amis de la Commune, 46 rue des Cinq Diamants dans le 13e arrondissement, après la fin du confinement.
Le prix de vente est de 18,50 euros .
On peut également se procurer le livre auprès de l’association des Amies et amis berrichons de la Commune de Paris, chez Michel Pinglaut  à Villabon.
Les dédicaces sont reportées au salon du livre d’Histoire de 30 et 31 janvier 2021 à Bourges.
Une présentation aux Archives départementales du Cher est prévue le 4 mars à 18 heures à l’auditorium, une dédicace aura lieu à la fin de la soirée. 
Le calendrier ayant été très bousculé, un changement de date est possible…
Bon, j’ai tout dit,
Bien communeusement,
JPG


Concordances des temps 
sur la répression des mouvements sociaux dans ce blog. 
Passim (taper par exemple les mots "répression" ou "gilets jaunes"dans le moteur de recherche), mais je mentionnerait seulement ici:


(Avec le livre de Guillaume Davranche: TROP JEUNES POUR MOURIR.)





Vierzon ville (doublement) étape
et toujours en proximité avec Le Creusot

Le Tour de France des conférences de Jean-Louis Robert

























Cliquez sur le calendrier pour découvrir
 ce qui s'est passé un
19 décembre
pendant la vie d'Edouard Vaillant










Rentrée littéraire de septembre 2016 
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome II : Le grand socialiste.



500 p.  19,80 €
560g  
les 2 volumes 1044g 





















vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  



Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 

Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 

N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 

Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




TOUTES NOS DATES IMPORTANTES




Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.



374 p.  18,80 €
484g  
les 2 volumes 1044g 








L'EDITEUR







LES POINTS DE VENTE LOCAUX


18

Vierzon 

 Maison de la presse Catinaud  (9 rue Voltaire)
(hélas fermé depuis le 21 juillet, malgré un grand soutien local, dont le nôtre)


 Espace culturel Leclerc  (48 avenue de la République)




 Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)

Bourges 

 La Poterne (41 rue Moyenne)



 Point Virgule (46 rue d'Auron)



Cultura Saint-Doulchard
(mystérieusement exclu depuis 2016)


 Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)

Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).













Henrichemont 

 Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)








36

Châteauroux 

 Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)





Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski. 





Issoudun 


 Centre commercial Leclerc(Rue de la Limoise)





Il y a aussi le livre sur le berrichon de notre président Michel Pinglaut 


COMPTES-RENDUS DU LIVRE


11 3 16   JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS

29 2 16  HENRICHEMONT GIBLOG

1 11 15  MAGAZINE A VIERZON

20 10 15    DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE

28 08 15    BLOG VIERZONITUDE




DOSSIER DE PRESSE





La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.



                                                                                                              (Vaillantitude)










La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 

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