vendredi 11 décembre 2020

L’INVENTION DE LA LAÏCITÉ

 par la Commune de Paris.

 


Il y a de ça (bientôt) 150 ans.






Avant-hier, c'était l'anniversaire de la loi de 1905. 
L'occasion de rappeler que la Commune de Paris, dans ce domaine, est fondatrice.
 Et l'occasion aussi d'une nouvelle concordance des temps, puisque ce même jour le gouvernement dépose un projet de loi à ce sujet. 

Rappel:



2020 Le gouvernement actuel dépose son projet de loi concernant la laïcité. 

1905 La célèbre loi dite "de 1905", qui régit notre laïcité aujourd'hui encore. 

1882 Après avoir annulé la laïcité aussitôt après la répression de la Commune en tant que représentant d'une majorité monarchiste, Jules Ferry, une dizaine d'années plus tard, contribue à la restaurer en France dans le cadre des lois dites "Jules Ferry". 

1871 Première application concrète à grande échelle de la laïcité dans la capitale de la France. Le Vierzonnais Edouard Vaillant, délégué à l'éducation, favorise les expériences antérieures et systématise efficacement l'application de la laïcité dans les écoles. 




L'affiche suivante, celle qui rend public le décret du 2 avril, est en permanence en bas de nos pages, mais il est évidemment opportun de la présenter ici.




Dans le Berry républicain du 9 décembre.







Le projet de loi actuel.





L'article du site national de notre association à l'occasion du centenaire de 1905.



Au moment où est célébré le centenaire de la Loi de Décembre 1905, il n’est pas inutile de rappeler que la Commune de Paris avait, trente-quatre ans auparavant, décrété la séparation de l’Église et de l’État.
En 1871, la France vivait sous le régime du Concordat de 1801 conclu entre le Pape et Bonaparte, aggravé par la Loi Falloux du 15 mars 1850 qui imposait l’instruction reli­gieuse dans les écoles. La question de la mainmise de l’institution religieuse sur l’État et l’Enseignement se posait donc avec force.


Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le premier décret de la Commune, adopté dès le 2 avril 1871, ait eu pour objet de répondre à cette demande pressante de la population parisienne. Il n’est pas inutile de préciser que le décret en question remettait en cause l’emprise de l’institution religieuse et non la foi qui relève de la liberté individuelle. Ce décret avait été précédé, le 29 mars, par la mise en place de la Commission de l’Enseignement qui allait créer l’École laïque, gratuite et obligatoire, onze ans avant les lois de Jules Ferry. Sous l’impulsion de cette Commission, et dans l’esprit démocratique et citoyen de la Commune, les municipalités des arrondissements et les organisations populaires mettaient en oeuvre les mesures pratiques incluant l’Enseignement professionnel et l’égalité entre le sexes.

L’écrasement de la Commune allait annuler ces avancées. Mais le grain était semé. L’œuvre de la Commune ne pouvait être ignorée des législateurs de la IIIe République. Et nous pouvons affirmer que l’école laïque, gratuite et obligatoire, et la Loi de 1905, sont les filles de la Commune de Paris-1871. Comme tout progrès démocratique, la laïcité a été et est encore l’objet de maintes attaques. Comment ne pas s’inquiéter des propos d’un ministre important appelant de ses vœux le recours aux institutions religieuses pour apporter des réponses aux difficultés de vie dans les quartiers défavorisés ? Comment rester indifférent devant le fait que le Concordat bonapartiste reste en vigueur en Alsace et en Moselle ?

Le combat des Communards est toujours d’actualité. L’œuvre de la Commune et la méthode démocratique et citoyenne pour l’élaborer, sont les sources d’inspiration pour les défenseurs de la laïcité.

Yves Lenoir

N.B. Sous le titre "La Commune et la laïcité", notre Association vient de publier une brochure qui relate les origines et les applications immédiates du décret de la Commune du 2 avril 1871. Prix 3 euros (frais de port : 0,77 euro).





L'un de nos - du Cher - députés macronistes, particulièrement critiquable par ailleurs  (https://vaillantitude.blogspot.com/2020/11/contre-la-loi-dite-de-securite-globale.html), est plutôt qu clair, au moins, sur cette question de la laïcité. Enfin, au moins il y a 8 ans de cela...
Il fait une courte, mais efficace, synthèse sur ses étapes antérieures, sans remonter au déluge (l'évangélique distinction entre ce qu'il faut rendre à Dieu et ce qu'il faut rendre à César, le gallicanisme d'un Michel de l'Hospital à la Renaissance,...). 

Une remarque préliminaire. 
La durée d'application lui paraît "quasi nulle"... C'est vrai que la Commune a été vite réprimée, mais il est vrai aussi que cette expérience a donné lieu à des réalisations d'une densité exceptionnelle, étant donné la pression des circonstances et les aptitudes hors normes des communards à remplir le vide gouvernemental dont ils ont "hérité" du fait de la fuite du gouvernement "légal". 
On peut à bon droit appliquer à cette expérience collective ce que Baudelaire s'appliquait individuellement à lui-même (Fusées, 1867): "On dit que j’ai trente ans ; mais si j’ai vécu trois minutes en une…, n’ai-je pas quatre-vingt-dix ans."
Alors, 72 jours la Commune? A l'aune baudelairienne, comptez plutôt 216 jours. 
Et à l'aune d'un député macroniste actuel, c'est évidemment beaucoup plus...

Remarquons aussi sa concordance des temps à lui, entre Thiers et Sarkozy. 
C'était au temps où Bouligeon socialisait... 
La citation de Thiers, étonnante, n'est pas sans application dans notre actualité. Macron, Blanquer et autres ne sont pas étrangers. 
Voir ici notre concordance à nous:








Nous commémorons ce lundi 2 avril 2012 le 141ème anniversaire du décret pris par la Commune de Paris pour instaurer la laïcité.

Ce texte, d’application quasi nulle, la Commune ne dura qu’un peu plus de deux mois, s’inscrit toutefois dans un continuum, depuis les premiers pas de la Révolution française (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses », Constitution de 1791 qui instaure la liberté des cultes et accorde les mêmes droits aux différentes religions, Décret thermidorien de 1795 qui sépare l’Eglise et l’Etat : « La République ne salarie aucun culte, la loi ne reconnaît aucun ministre du culte ».) jusqu’à la loi du 9 décembre 1905 toujours en activité.

Il est donc intéressant de relire le texte de 1871 :

« La commune de Paris,

Considérant que le premier des principes de la République française est la liberté ;

Considérant que la liberté de conscience est la première des libertés ;

Considérant que le clergé a été complice des crimes de la monarchie contre la liberté

Décrète

Article 1 : L’Eglise est séparée de l’Etat.

Article 2 : Le budget des cultes est supprimé.

Article 3 : Les biens dits de mainmorte, appartenant aux congrégations religieuses, meubles et immeubles, sont déclarés propriété nationale.

Article 4 : Une enquête sera faite immédiatement sur ses biens, pour en constater la nature et les mettre à la disposition de la nation. »

De ce continuum laïque français, on doit retenir plusieurs éléments forts. D’abord qu’il est mis fin au statut de religion d’Etat accordé au catholicisme. Ensuite, et par voie de conséquence, que tous les croyants sont mis sur le même pied d’égalité, ainsi que ceux qui ne croient pas. Enfin, que les croyances sont réservées à la sphère privée.

La laïcité à la française exprime donc des valeurs de tolérance. En premier lieu parce que la liberté de conscience qui en découle ne remet pas en cause la liberté de pratiquer un culte religieux mais au contraire l'entérine, la protège. En second lieu parce qu’elle assure à tous les citoyens au sein de la sphère publique  les mêmes droits, sans distinction d’origine, de croyance, de sexe, de mœurs, etc.

Ce rappel historique permet de jeter un regard éclairé sur la façon dont la laïcité est abordée dans le grand débat démocratique précédent l’élection présidentielle toute proche. Ce dont je parlais dans mon billet daté du 18 mars.

Qu’il me soit permis de tracer un parallèle supplémentaire entre ce temps reculé de notre histoire et le temps présent.

Ce matin, dans les colonnes de la presse lorraine, Nicolas Sarkozy s’en est pris une fois de plus aux syndicats, en prenant soin d’opérer une grossière distinction entre les salariés et leurs représentants, c'est-à-dire en établissant une différence entre le bon salarié, celui qui travaille, et le mauvais salarié, syndiqué, qui revendique des droits.

Thiers
Cela m'amène à évoquer Adolphe Thiers, celui-là même qui réprima dans le sang la Commune en s'alliant aux Prussiens. Laïcité, instruction et émancipation étant étroitement liées, rappelons ce que ce dernier évoquait plusieurs décennies auparavant dans De la Propriété :

« Je dis qu’il faut bien regarder avant d’étendre démesurément partout l’instruction primaire… Lire, écrire, compter, voilà ce qu’il faut apprendre : quant au reste, cela est superflu. Il faut bien se garder surtout d’aborder à l’école les doctrines sociales, qui doivent être imposées aux masses… L’instruction est un commencement d’aisance, et l’aisance n’est pas réservée à tous … Je ne puis consentir à laisser mettre du feu sous une marmite sans eau. Je demande formellement autre chose que ces instituteurs laïques dont un trop grand nombre sont détestables ; je veux des Frères… Je demande que l’action du curé soit forte, beaucoup plus forte qu’elle ne l’est, parce que je compte beaucoup sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici pour souffrir. »

Entre Adolphe Thiers, le « Foutriquet », le « Nain grotesque », et Nicolas Sarkozy, on voit aisément combien les similitudes ne s’arrêtent pas à la petitesse de la taille mais s’étendent aussi à l’étroitesse de la pensée !


Rédigé à 17:15 dans Droite, Droits de l'homme, Histoire, Laïcité, Luttes sociales, Religion, UMP | Lien permanent

Balises: Adolphe Thiers, Commune de Paris, Eglise, Etat, Laïcité, Nicolas Sarkozy




Quelques-unes de nos références antérieures.









Les Communards du Cher, notre livre du 150e



Salut Jean-Marie !
Voici les librairies où l’on pourra faire l’emplette de "La Commune et les communards du Cher”, quand elles seront ouvertes à nouveau.

Librairie La Poterne 41 rue Moyenne, Bourges. 
Librairie La plume du Sarthate 83 rue Arnaud de Vogüé à Bourges. 
L’Antidote 88 rue d’Auron à Bourges.
Maison des syndicats, 5 Boulevard Georges Clemenceau, Bourges. 
Librairie Cultura, Bourges/Saint Doulchard, route de Vierzon à côté de Décathlon. 
Librairie Espace culturel Leclerc 48 avenue de la République à Vierzon, 
Librairie Sur les chemins du livre 20 Rue Porte Mutin à Saint-Amand-Montrond. 
Jardin des fées, librairie/Presse place Henri IV, Henrichemont. 
Chez moi à La Borne, 10 Grand Route.
Il sera bientôt disponible au siège parisien des Amis de la Commune, 46 rue des Cinq Diamants dans le 13e arrondissement, après la fin du confinement.
Le prix de vente est de 18,50 euros .
On peut également se procurer le livre auprès de l’association des Amies et amis berrichons de la Commune de Paris, chez Michel Pinglaut  à Villabon.
Les dédicaces sont reportées au salon du livre d’Histoire de 30 et 31 janvier 2021 à Bourges.
Une présentation aux Archives départementales du Cher est prévue le 4 mars à 18 heures à l’auditorium, une dédicace aura lieu à la fin de la soirée. 
Le calendrier ayant été très bousculé, un changement de date est possible…
Bon, j’ai tout dit,
Bien communeusement,
JPG





Vierzon ville (doublement) étape
et toujours en proximité avec Le Creusot

Le Tour de France des conférences de Jean-Louis Robert

























Cliquez sur le calendrier pour découvrir
 ce qui s'est passé un
11 décembre
pendant la vie d'Edouard Vaillant










Rentrée littéraire de septembre 2016 
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome II : Le grand socialiste.



500 p.  19,80 €
560g  
les 2 volumes 1044g 





















vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  



Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 

Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 

N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 

Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




TOUTES NOS DATES IMPORTANTES




Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.



374 p.  18,80 €
484g  
les 2 volumes 1044g 








L'EDITEUR







LES POINTS DE VENTE LOCAUX


18

Vierzon 

 Maison de la presse Catinaud  (9 rue Voltaire)
(hélas fermé depuis le 21 juillet, malgré un grand soutien local, dont le nôtre)


 Espace culturel Leclerc  (48 avenue de la République)




 Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)

Bourges 

 La Poterne (41 rue Moyenne)



 Point Virgule (46 rue d'Auron)



Cultura Saint-Doulchard
(mystérieusement exclu depuis 2016)


 Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)

Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).













Henrichemont 

 Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)








36

Châteauroux 

 Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)





Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski. 





Issoudun 


 Centre commercial Leclerc(Rue de la Limoise)





Il y a aussi le livre sur le berrichon de notre président Michel Pinglaut 


COMPTES-RENDUS DU LIVRE


11 3 16   JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS

29 2 16  HENRICHEMONT GIBLOG

1 11 15  MAGAZINE A VIERZON

20 10 15    DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE

28 08 15    BLOG VIERZONITUDE




DOSSIER DE PRESSE





La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.



                                                                                                              (Vaillantitude)










La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 

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