dimanche 28 janvier 11h
La presse et André Léo en valeur, sans oublier l'Affiche rouge corédigée par Edouard Vaillant.
Nouveau flyer. Depuis le précédent flyer, le portrait habituel d'André Léo, écrivaine et journaliste communarde, a été contesté. Il tendait à véhiculer une image (fausse) d'une André Léo rigide et sévère. Je lui ai substitué un portrait incontestable, qui transmet une image beaucoup plus adoucie.
Ajout (22 5 2024) pour le colloque de Bourges, diaporama de Jean-François Dupeyron:
Je viens de convertir le diaporama pour PC en PDF. Il s'est trompé pour le portrait d'André Léo qu'il attribue à Isaure Périer... Il faut le prévenir, je pense.
JM
https://actualite.nouvelle-aquitaine.science/la-communarde-andre-leo-par-joseph-tourtin/
La communarde André Léo par Joseph Tourtin - L'Actualité Nouvelle-Aquitaine — science et culture, innovation
Un portrait inédit de l'écrivaine André Léo (1824-1900), née à Lusignan, a été découvert dans les fonds de la famille Reclus. Quelques éléments sur le photographe Joseph Tourtin et ce portrait.
actualite.nouvelle-aquitaine.science
https://www.andreleo.com/IMG/pdf/visages_d_andre_leo.pdf
L'échange au Beffroi se fera (librement) à partir des thèmes inspirés du bicentenaire d'André Léo: la presse (thème officiel de l'association cette année), le féminisme et l'éducation (thèmes associés).
Le national et le thème 2024:
Chaque année, les Amies et Amis de la Commune choisissent d'explorer un thème et une personnalité inhérents aux idéaux et combats de la Commune de 1871, et aux résonances actuelles.
En 2024, ce sera donc la Liberté de la presse avec la journaliste, communarde, anarchiste André Léo qui s'est imposée pour l'incarner, d'autant plus que sera célébré en août prochain, le bicentenaire de sa naissance - et il faut bien constater l'écart abyssale entre une presse florissante à l'époque, et les attaques continuelles qu'elle subit aujourd'hui.
L'association souhaite accompagner toute l'année cette thématique, qui sera lancée le 18 mars 2024 avec un parcours communard à Paris sur les traces de cette polyphonie de journaux en 1871.
Un groupe de travail est en cours de constitution afin de multiplier les initiatives sur ce sujet, à Paris et dans toute la France. Toutes celles et tous ceux prêts à y contribuer, sont les bienvenus et donc invités à répondre à ce message.
Amitiés communardes
Belle et utile commémoration. Des rencontres nouvelles ont été faites, des rendez-vous fructueux ont été pris (année 2024, année du colloque du Berry, à Issoudun le 23 mars, à Bourges le 25 mai, plus des projets avec le député Nicolas Sansu). Oui, ça valait le coup d'être là!
En nous retrouvant à l'heure dite en petit nombre, on a pourtant cru un instant que c'étaient là des contraintes un peu inutiles à deux pas de la commémoration de décembre, à laquelle nous sommes associés et qui pourrait se suffire à elle-même. L'avantage: rester bien au chaud chez soi, Vaillant ayant eu le mauvais goût de naître et de mourir dans une période particulièrment froide de l'année.
En effet le calendrier républicain le souligne très bien, d'ailleurs: le 18 décembre, c'est à deux jours de la fin du mois de "frimaire", tandis que le 29 janvier, c'est à neuf jours du début du mois de "pluviôse". Cela dit tout. Et pour ne rien arranger, entre les deux il y a tout simplement "nivôse". Guère engageant tout cela, je le concède bien volontiers.
Et pourtant, oui, j'argumenterai en faveur du maintien de cette commémoration, même si elle et proche de l'autre.
D'abord en recourant à un argument des plus marxiste.
https://www.versobooks.com/en-gb/blogs/news/5042-on-the-paris-commune-part-2
"The great(est) social measure of the Commune was its own working existence."
(La guerre civile en France et la Commune de Paris)
La (plus) grande mesure sociale de la Commune fut sa propre existence en action.
Incontestablement, cette réunion, par son existence même et sont travail, se révéla en fin de compte utile, et même fructueuse.
On y vit la consolidation de nos rencontres précédentes avec nos militants fidèles, de notre association ou pas.
On y vit la présence sympathique de nouveaux adhérents, par exemple de Nohant-en-Graçay, qui furent heureux de faire à cette occasion leur premier acte militant communard avec nous.
On y vit la présence surprise d'une future intervenante à notre prochain colloque de Bourges entourée de sa famille, et outre le côté sympathique, cette présentation mutuelle fut riche d'informations que nous n'aurions aps eues sans cela.
On y vit la présence du député Nicolas Sansu, et cela fut l'occasion bien précieuse de poser les jalons pour une intervention à l'Assemblée nationale autour du thème de cette année révélé d'une manière documentée à cette occasion, celui d'André Léo et de la presse. Et cela encore ne fut pas inutile loin de là, car en décembre il y eut bien des personnes et bien des personnalité, mais il se trouve que notre député était alors retenu ailleurs et donc empêché, contrairement à sion habitude. Cette séance de rattrapage était donc particulièrement bienvenue. Elle fut d'ailleurs prolongée et le projet confirmé par sa présence le samedi suivant au rassemblement près de la médiathèque en soutien au peuple palestinien.
Ce qui permet de donner encore davantage de visibilité à notre association dans le Vierzonnais, à chaque fois que les valeurs défendues sont totalement en accord avec les nôtres. Et je prends cela comme un argument supplémentaire à part entière en faveur de notre commémoration Vaillant de fin janvier.
Enfin (mais je pense qu'en cherchant bien je trouverais sans doute bien d'autres motifs) je me réfère à l'esprit et l'objectif qui furent ceux de Michel Pinglaut quand il initia cette initiative. J'avoue que je n'étais pas dans une position très affirmée au début (ni particulièrement chaud, ni particulièrement froid, pour rester dans la tonalité climatique). Mais maintenant, à l'usage, j'avoue que sur ce point je suis peut-être devenu plus michéliste que Michel ("plus royaliste" m'est une métaphore difficile d'emploi).
La commémoration de décembre est une commémoration historique, et probablement unique en France, comme le souligne Gilles Candar dans son livre sur Vaillant, en ce qu'elle se fait sous l'égide du double patronage alterné annuellement des deux partis issus de la SFIO dont Vaillant fut un fondateur essentiel, le Parti Communiste d'une part, le Parti Socialiste de l'autre. Cette commémoration leur appartient, même si notre place y est plus que légitime, et même si nous leur devons une gratitude sans réserve de nous avoir chaleureusement octroyé cette place d'associé en tant qu'observateur, nous ne pouvons ni devons prétendre à davantage. Nous n'en sommes ni les instigateurs ni les maîtres d'oeuvre, et ce ne serait pas correct, pour ne pas dire plus, de revendiquer un rôle plus important et une plus grande visibilité. Cette manifestation se caractérise par une prise de parole traditionnellement bien calibrée dont le contenu est de la responsabilité pleine et entière des partis qui en ont la charge, et ce serait la dénaturer que d'y ajouter la nôtre. Si on la demandait, d'ailleurs, je souhaiterais personnellement qu'on nous la refuse.
La commémoration de janvier, pour être complémentaire de la précédente et en harmonie totale avec elle, n'en garde pas moins sa spécificité essentielle, dans ses contenus propres et dans son fonctionnement différent. Elle n'est pas tenue par une tradition qu'il conviendrait de respecter (c'est sa grandeur, et il n'y a rien à redire à cela), et donc elle nous permet davantage de souplesse et de liberté. Il n'y a pas de retriction bien naturelle quand on a un statut d'invité, et notre parole alors ne saurait ni être soumise à un quelconque contrôle, ni ne saurait compromettre en quoi que ce soit d'autres que nous-mêmes. Si nous "dérapons" (de leur point de vue) en décembre, nous avons des comptes à rendre. Si nous "dérapons" (de leur point de vue) en janvier, nous sommes libres d'assumer. C'est un moment où seule notre responsabilité se trouve engagée, et cette propriété n'est pas anecdotique. Elle est même fondamentale, quand on sait que notre engagement nous incite à jeter un pont depuis l'événement de 1871 jusqu'à notre actualité la plus brûlante. Or par définition toute prise de position à ce sujet n'est pas forcément partagée par tous. Il est au minimum correct de ne pas forcer la main de nos habituels partenaires en les contraignant à être les cautions d'analyses qu'ils pouvaient désapprouver. J'ai évoqué un fonctionnement différent, on le connaît, mais je le précise cependant. Pas de prise de parole systématique, calibrée en notre nom: ce n'est pas forcément définitif ni exclu, on pourrait en introduire une et dans le passé nous l'avons fait, mais je pense que cela nous différencie clairement de la commémoration de décembre et empêche d'éventuelles confusions. Les prises de parole y sont libres, nous invitons chacun à s'exprimer, nous répondons librement à toute question et à toute sollicitation. Ainsi en témoigne cette année la pertinente remarques de Nadia sur le statut de la presse en 71 et maintenant, qui donna lieu à un petit débat intéressant in situ (je veux dire déjà au cimetière même).Nous décidons nous-mêmes, au nom des Amies de la Commune de Paris, du point de départ des interventions et discussions, et nous travaillons nos sujets. C'est l'occasion d'échanges originaux et propices à l'intercation, surtout si le repli vers la salle du Beffroi peut se pérenniser. C'est très différent du mode de fonctionnement de décembre, où les présents écoutent les interventions puis se dispersent sans que des échanges collectifs soient attendus.
Voilà mon plaidoyer, mais je trouve encore que le meilleur plaidoyer se fait par l'existence même de cette commémoration déjà dans sa quatrième année, par "its own working existence", par "sa propre existence en action".
Jean-Marie
Retour sur un passé récent (le bilan est loin d'être négligeable, qu'on en juge) qui plaide pour un futur pérenne:
l'origine en 2020 (année en "zéro", avec la présentation et l'article du Berry républicain):
https://vaillantitude.blogspot.com/2020/01/la-naissance-dedouard-vaillant.html
Chères et chers Amies et Amis,
L’année 2020 commencera par une cérémonie dont nous sommes les initiateurs et les organisateurs pour célébrer la naissance d’Edouard Vaillant le 29 janvier 1840 (une année terminée en zéro). Comme nous n’avions pas la possibilité de l’organiser le 29 même, nous le ferons le jeudi 30 janvier à 14h. Le lieu c’est bien sûr (comme traditionnellement en fin d’année) la tombe d’Edouard Vaillant au cimetière de Vierzon-Ville (rue du Souvenir-Français).
Nous appelons le plus grand nombre, dans le Vierzonnais et bien au-delà, à s’associer à cette cérémonie qui comprendra notamment un dépôt de gerbe sur la tombe, et une allocution de Jean-Marie Favière, vice-président de l’association pour le Berry.
Le Bureau
la suite, les 3 autres rendez-vous (2021: le 150e anniversaire de la Commune; 2022: le 140e anniversaire de l'association; 2023: les élus et la démocratie):
https://vaillantitude.blogspot.com/2021/01/commemorons-vaillant-en-janvier.html
https://vaillantitude.blogspot.com/2022/01/journee-vaillant-vierzon.html
https://vaillantitude.blogspot.com/2023/01/naissance-dedouard-vaillant.html
L'affiche rouge, sa modernité:
Et si on la considérait un instant sous un autre angle, cette fameuse affiche rouge du 6 janvier 1871, dont Edouard Vaillant, Jules Vallès, Emile Leverdays et Gustave Tridon furent les rédacteurs?
Affiche rouge qui, soit dit en passant, mériterait peut-être, tout autant que la journée du 18 mars, de servir de point de départ de la Commune de Paris.
Si donc on la garde telle quelle (sans remplacer un mot par un autre, mais simplement, en retirant toutes les références qui l’ancrent explicitement dans l’actualité de 1871), on s’aperçoit immédiatement qu’on la rend étonnamment compatible avec notre actualité de 2024. Etonnant, non?...
AU PEUPLE DE
PARIS
Les Délégués des Vingt Arrondissements de Paris
Le gouvernement qui, le 4 Septembre,
s’est chargé de la défense nationale a-t-il rempli sa mission ? –
Non !
Nous sommes 500,000 combattants et
200,000 Prussiens nous étreignent ! A qui la responsabilité, sinon
à ceux qui nous gouvernent ? Ils n’ont pensé qu’à
négocier, au lieu de fondre des canons et de fabriquer des armes.
Ils se sont refusés à la levée en
masse.
Ils ont laissé en place les bonapartistes
et mis en prison les républicains.
Ils ne se sont décidés à agir
enfin contre les Prussiens, qu’après deux mois, au lendemain du 31 octobre.
Par leur lenteur, leur
indécision, leur inertie, ils nous ont conduits jusqu’au bord de l’abîme :
ils n’ont su ni administrer, ni combattre, alors qu’ils avaient sous la main
toutes les ressources, les denrées et les
hommes.
Ils n’ont pas su comprendre que,
dans une ville assiégée, tout ce qui soutient la lutte pour sauver la patrie
possède un droit égal à recevoir d’elle la subsistance ; ils n’ont
su rien prévoir : là où pouvait exister l’abondance, ils ont fait la
misère ; on meurt de froid, déjà presque de faim : les femmes
souffrent, les enfants languissent et succombent.
La direction militaire est plus
déplorable encore : sorties sans but ; luttes meurtrières sans
résultats ; insuccès répétés, qui pouvaient décourager les plus braves ;
Paris bombardé. -
Le gouvernement a donné sa mesure : il nous tue. - Le Salut de Paris exige
une décision rapide. – Le Gouvernement ne répond que par la menace aux
reproches de l’opinion. Il déclare qu’il maintiendra l’ORDRE, comme Bonaparte avant Sedan.
Si les hommes de l’Hôtel-de-Ville
ont encore quelque patriotisme, leur devoir est de se retirer, de
laisser le peuple de Paris prendre lui-même
le soin de sa délivrance. La Municipalité ou la
Commune, de quelque nom qu’on l’appelle, est l’unique salut du Pauple, son seul
recours contre la mort.
Toute adjonction, ou immixtion au pouvoir actuel ne serait
rien qu’un replâtrage, perpétuant les mêmes errements, les mêmes désastres. – Or,
la perpétuation de ce régime c’est la capitulation,
et Metz et Rouen nous apprennent que la capitulation n’est pas seulement encore
et toujours la famine, mais la ruine de tous, la ruine et la honte. - C’est l’Armée
et la Garde nationale transportées prisonnières en Allemagne, et défilant dans
les villes sous les insultes de l’étranger ; le commerce détruit,
l’industrie morte, les contributions de guerre
écrasant Paris. Voilà ce que nous prépare l’impéritie ou la trahison.
La
population de paris ne voudra jamais accepter cette misère et cette honte. Elle
sait qu’il en est temps encore, que des mesures décisives permettront aux
travailleurs de vivre, à tous de combattre.
Réquisitionnement
général, - Rationnement gratuit, Attaque en masse.
La
politique, la stratégie, l’administration du
4 septembre continuées de l’Empire, sont
jugées. PLACE AU PEUPLE, PLACE A LA COMMUNE !
Les délégués des Vingt
Arrondissements de Paris
Et voci le résultat:
Le gouvernement a-t-il rempli sa mission ? – Non !
A qui la responsabilité, sinon à ceux qui nous
gouvernent ?
Ils ont mis en prison les républicains.
Ils nous ont conduits jusqu’au bord de de l’abîme : ils
n’ont su administrer, alors qu’ils avaient sous la main toutes les ressources
et les hommes.
Ils n’ont su rien prévoir : là où pouvait exister
l’abondance, ils ont fait la misère ; on meurt de froid, déjà presque de
faim : les femmes souffrent, les enfants languissent et succombent.
Le gouvernement a donné sa mesure : il nous tue. - Le Salut exige une décision rapide. – Le
Gouvernement ne répond que par la menace aux reproches de l’opinion. Il déclare
qu’il maintiendra l’ORDRE.
Leur devoir est de se retirer, de laisser le peuple prendre
lui-même le soin de sa délivrance.
Toute adjonction ou immixtion au pouvoir actuel ne serait
rien qu’un replâtrage, perpétuant les mêmes errements, les mêmes désastres. – Or,
la perpétuation de ce régime c’est la ruine de tous, la ruine et la honte. C’est
le commerce détruit, l’industrie morte. Voilà ce que nous prépare l’impéritie
ou la trahison.
Le Grand Peuple de 89, qui détruit les Bastilles et renverse
les trônes, attendra-t-il dans un désespoir inerte ? – Non !
La
population ne voudra jamais accepter cette misère et cette honte. Elle sait
qu’il en est temps encore, que des mesures décisives permettront aux
travailleurs de vivre.
La
politique, l’administration, sont jugées.
PLACE AU
PEUPLE !
L'affiche rouge antérieurement dans le blog:
https://vaillantitude.blogspot.com/2018/01/janvier-2018-mois-vaillantique.html
Merci à Jean-Pierre (Sobla) pour les photos suivantes:
Les miennes en complément :
Les 200 000 vues atteintes le 28 août 2021
Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant".
Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin vaillantise."
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