mercredi 3 mars 2021

ROZE TUBOEUF, COMMUNARDE INCONNUE

       mais qu’on peut maintenant (mieux) connaître.



En voici l’occasion, grâce à Lucette Lecointe


Est-ce parce qu’elle est de Baraize que Roze Tuboeuf a un prénom qui s’écrit avec un « z » ? A quoi ressemblait-elle ? Lucette Lecointe ne répond pas à ces questions. Comme c’est elle qui sans doute la connaît le mieux, il y a peu de chance qu’on en sache davantage sur ces points, du moins à court terme. Mais par ailleurs, elle a beaucoup de choses intéressantes à nous apprendre sur son héroïne qui désormais ne peut plus, grâce à elle, être qualifiée d’anonyme. Ecoutons-la nous la raconter:  




Les inconnu-e.s de la Commune


Roze TUBOEUF, l'espoir du bonheur au goût amer


La famille Tuboeuf

Roze est la deuxième enfant du second mariage de Jean François (1800-1874), charpentier et propriétaire, et Anne Siguret  au lieu-dit de Montcocu (village de 32 ménages et 141 habitants en 1866), commune de Baraize (849 habitants en 1866). 







Elle naît le 12 février 1830. 






Acte de naissance de Roze Tuboeuf 

archives Baraize naissance greffe 1813-1832 réf 3 E 012/07 page 167/194








Elle se marie à 17 ans avec Justin Vincent Malesset  (natif d'Orsennes) le 17 janvier1847 à Baraize, il était compagnon charpentier chez Jean François Tuboeuf en 1846.



signature de Roze à son mariage 

archives Baraize mariages greffe 1833-1852 réf 3 E 012/11 page 77/110



Neuf mois plus tard va naître Jean Baptiste Eugène (18/9/1847) à Montcocu; puis Jeanne le 22 avril 1849 toujours à Montcocu.


La vie parisienne

La famille Malesset est au nombre de ces migrants de province, auquel le Berry n'a pas fait exception, à aller s'installer à Paris après le Second Empire. Ils aspirent à une vie plus aisée, à une avancée sociale. La réalité est autre, leur vie sera celle de nombreux ouvriers. 


Roze sera la seule des 7 enfants Tuboeuf à aller à Paris : elle est alors blanchisseuse, son mari menuisier. 


La famille part à Paris entre 1851, où elle est recensée à Montcocu, et 1855, où l'on trouve une trace de la famille au 34 rue Vaneau dans le 7ème arrondissement, où va naître Pierre Henri le 22/8/1855. Pierre Henri, menuisier,  se marie à Poissy en 1892.


Le  20 avril 1857 naîtra Charles Victor Henri à Paris 15ème, il décède le 26 février 1860 au 24 rue des Fourneaux Paris 15.


Vers septembre 1859, c’est la naissance de Célestine Rose qui décède le 13 mars 1860 au domicile de ses parents au 24  rue des Fourneaux âgée de 7 mois.

Le 24 rue des Fourneaux sera le domicile de plusieurs migrants natifs du canton d'Éguzon.


En février 1862, arrive la première condamnation à 3 mois de prison de son fils Jean Baptiste Eugène, menuisier, pour vol. Il sera régulièrement condamné jusqu'en septembre 1868, date à laquelle il est condamné à 2 ans de prison à la maison centrale de Poissy pour vol.

Le 18 avril 1862, Léonard Victor naît au 33 rue des Fourneaux, il est enlevé par une femme le 28 septembre 1863 devant le domicile de ses parents (1). 

Le 17 avril 1865, c’est une nouvelle  naissance, celle  de Marie Antoinette au 21 rue Poinsot Paris 14.

En 1868, Jeanne, sa fille est blanchisseuse et épouse Charles Julien Dieulessaint le 5 décembre  à Paris (14ème).

Les archives de Paris jusqu'à 1860 ayant disparu, nous manquons d'informations concernant sa complète descendance.


La famille a une vie de dur labeur, de douleurs, entrecoupée de déménagements, de naissances, de deuils: c’est la vie de milliers de migrants de province ayant contribué à l'essor économique et industriel de Paris.


Malgré un quotidien difficile, les enfants iront à l'école, Jean Baptiste sait lire et écrire, mention portée sur sa fiche à son arrivée au bagne en janvier 1872. Pierre Henri sait également signer. Roze perfectionnera son écriture. A son mariage, elle sait à peine signer ; en 1868 au mariage de sa fille, sa signature est celle d'une femme affranchie.



signature de Roze au mariage de sa fille 

archives mariage 1868 Paris 14 acte 615 



La vie de la famille pendant la Commune

En 1871, Roze a un emploi de blanchisseuse, profession d'un bon nombre de femmes des classes populaires, et Justin Vincent est menuisier. Ils demeurent 64 chaussée du Maine Paris 14ème. 


Elle était de ces femmes qui s'opposèrent à ce que les troupes de Thiers s'emparent des canons appartenant aux parisiens. Elle espère une amélioration des conditions de vie du monde ouvrier.


C'est donc tout naturellement qu'elle participe à la journée du 18 mars,


 premier jour de l’insurrection active (la Commune sera proclamée le 28


 mars). Petite femme de 42 ans aux cheveux blancs, elle est sur les


 barricades, drapeau rouge à la main. 


Arrêtée, Rose est emprisonnée à Versailles et transférée à la prison d’Arras le 18 novembre 1871. Le 28 février 1872, elle est transférée à Versailles suite à une ordonnance de non-lieu.


Le 22 novembre 1871, son fils Jean Baptiste est condamné pour vol et effraction à huit ans de travaux forcés, il est domicilié chaussée du Maine.  En 1874, il est de nouveau condamné à 5 ans de travaux forcés pour tentatives d'évasion. Il décède à Païta en Nouvelle-Calédonie le 12 juin 1884.


Roze décède le 23 février 1880 à l'âge de 49 ans à son domicile au 102 avenue du Maine. 


Son mari décède le 30 janvier 1881 à Paris 14.



La commune de Baraize pendant la Commune de Paris

Au moins 9 natifs de Baraize ont été arrêtés pendant la Commune de Paris. Les huit hommes font partie de la Garde nationale, six d'entre eux sont maçons. 


Un reviendra à Baraize le 30 mars 1871 porteur d'une carte de la société garibaldienne. Il proclamait, selon la justice, que « la Commune de Paris allait faire mettre à mort tous les prêtres et que lui-même se chargerait du curé de Baraize dans le domicile duquel il essaya deux fois de pénétrer ».

Pour ces propos, il fut condamné par le Tribunal de la Châtre le 21 avril 1871 à 4 mois de prison.


Lors d'une session extraordinaire du 2 avril 1871, le conseil municipal vote une adresse en faveur du gouvernement de Versailles mais deux conseillers n’y apposent pas leur signature, signe du temps à venir.


                                                                                                                                     Lucette Lecointe



1 Le Temps du 28/09/1863, Le petit journal du 4/10/1863

Archives départementales de l'Indre

Archives départementales de Paris, archives reconstituées de Paris

Archives ANOM, Nouvelle-Calédonie dossier individuel des condamnés aux bagnes matricule 4746 réf FR ANOM COL H 386

Registre écrou maison d'arrêt et de correction d'Arras  préfecture du Pas de Calais 

Registre des délibérations du Conseil municipal de Baraize















L'affiche: 
celle  du 150e anniversaire de la Commune 

L’affiche du 150e anniversaire réalisée par Ernest Pignon-Ernest est disponible à l’association. Elle coûte 10 euros.








 
Les Communards du Cher, notre livre du 150e



Salut Jean-Marie !
Voici les librairies où l’on pourra faire l’emplette de "La Commune et les communards du Cher”, quand elles seront ouvertes à nouveau.

Librairie La Poterne 41 rue Moyenne, Bourges. 
Librairie La plume du Sarthate 83 rue Arnaud de Vogüé à Bourges. 
L’Antidote 88 rue d’Auron à Bourges.
Maison des syndicats, 5 Boulevard Georges Clemenceau, Bourges. 
Librairie Cultura, Bourges/Saint Doulchard, route de Vierzon à côté de Décathlon. 
Librairie Espace culturel Leclerc 48 avenue de la République à Vierzon, 
Librairie Sur les chemins du livre 20 Rue Porte Mutin à Saint-Amand-Montrond. 
Jardin des fées, librairie/Presse place Henri IV, Henrichemont. 
Chez moi à La Borne, 10 Grand Route.
Il sera bientôt disponible au siège parisien des Amis de la Commune, 46 rue des Cinq Diamants dans le 13e arrondissement, après la fin du confinement.
Le prix de vente est de 18,50 euros .
On peut également se procurer le livre auprès de l’association des Amies et amis berrichons de la Commune de Paris, chez Michel Pinglaut  à Villabon.
Les dédicaces sont reportées au salon du livre d’Histoire de 30 et 31 janvier 2021 à Bourges.
Une présentation aux Archives départementales du Cher est prévue le 4 mars à 18 heures à l’auditorium, une dédicace aura lieu à la fin de la soirée. 
Le calendrier ayant été très bousculé, un changement de date est possible…
Bon, j’ai tout dit,
Bien communeusement,
JPG


Concordances des temps 
sur la répression des mouvements sociaux dans ce blog. 
Passim (taper par exemple les mots "répression" ou "gilets jaunes"dans le moteur de recherche), mais je mentionnerait seulement ici:


(Avec le livre de Guillaume Davranche: TROP JEUNES POUR MOURIR.)





Vierzon ville (doublement) étape
et toujours en proximité avec Le Creusot

Le Tour de France des conférences de Jean-Louis Robert

ATTENTION : 
UN DECALAGE DANS LE TEMPS EST DE PLUS EN PLUS PROBABLE. VIERZON SE PREPARE AVEC UNE DATE DE REMPLACEMENT DEJA PREEMPTEE LE 11 JUIN
(confirmé: ce sera bien le 11 juin)



















Cliquez sur le calendrier pour découvrir
 ce qui s'est passé un
3 mars
pendant la vie d'Edouard Vaillant










Rentrée littéraire de septembre 2016 
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome II : Le grand socialiste.



500 p.  19,80 €
560g  
les 2 volumes 1044g 





















vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  



Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 

Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 

N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 

Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




TOUTES NOS DATES IMPORTANTES




Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.



374 p.  18,80 €
484g  
les 2 volumes 1044g 








L'EDITEUR







LES POINTS DE VENTE LOCAUX


18

Vierzon 

 Maison de la presse Catinaud  (9 rue Voltaire)
(hélas fermé depuis le 21 juillet, malgré un grand soutien local, dont le nôtre)


 Espace culturel Leclerc  (48 avenue de la République)




 Presse tabac Mongeot (4 rue du Mouton)

Bourges 

 La Poterne (41 rue Moyenne)



 Point Virgule (46 rue d'Auron)



Cultura Saint-Doulchard
(mystérieusement exclu depuis 2016)


 Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)

Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).













Henrichemont 

 Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)








36

Châteauroux 

 Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)





Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski. 





Issoudun 


 Centre commercial Leclerc(Rue de la Limoise)





Il y a aussi le livre sur le berrichon de notre président Michel Pinglaut 


COMPTES-RENDUS DU LIVRE


11 3 16   JEAN ANNEQUIN BLOG COMMUNE DE PARIS

29 2 16  HENRICHEMONT GIBLOG

1 11 15  MAGAZINE A VIERZON

20 10 15    DIX-HUIT BERRY REPUBLICAIN LA BOUINOTTE

28 08 15    BLOG VIERZONITUDE




DOSSIER DE PRESSE





La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.



                                                                                                              (Vaillantitude)










La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire