samedi 18 avril 2015

1909 BEATIFICATION DE JEANNE D'ARC


18 avril 1909
BEATIFICATION DE JEANNE D'ARC






Statue équestre de Jeanne d'Arc 
par Hippolyte Lefèbvre 
devant la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre









QUELQUE CHOSE


                                                                   sur :  POLITICIEN, POLITICIENNE







Signé Vaillant





Il faut rompre avec toute pratique politicienne, renoncer à toute intrigue […], répudier toute manœuvre secrète ou seulement douteuse. De la sincérité et de la probité ! Nous ne réussirons que par là !












Même jour, autre année.


1898 : mort de Gustave Moreau, peintre, graveur et dessinateur français (° 6 avril 1826)
1906 : le Séisme de 1906 à San Francisco (magnitude estimée à 8,5) et les incendies qui en résultent font plus de 3 000 victimes aux États-Unis.
1915 : Roland Garros, contraint d'atterrir sur le territoire allemand, est fait prisonnier de guerre.




Jeanne d'Arc
Depuis le XIXe siècle, les exploits de Jeanne d'Arc sont usurpés pour servir certains desseins politiques au mépris de l'histoire. Les arcanes de cette exploitation d'une héroïne qui symbolise la France de façon mythique, voire mystique sont innombrables.


Les enjeux politiques et religieux du xixe siècle expliquent l'émergence de thèses révisionnistes : la théorie « surviviste » ou « survivaliste » se développe avec l'ouvrage en 1889 La Fin d'une légende, vie de Jeanne d'Arc (de 1409 à 1440) d'Ernest Lesigne (en) alléguant que Jeanne fut sauvée du bûcher (par substitution avec une autre femme) et devenue Jeanne des Armoises. Cette thèse est reprise par des auteurs laïcs commeGaston Save qui cherchent à minimiser le rôle de Jeanne d'Arc et enrayer son processus de canonisation. La théorie « bâtardisante » apparaît sur le plan littéraire pour la première fois en 1805 naît avec Pierre Caze qui écrit la pièce de théâtre La Mort de Jeanne d'Arc : la Pucelle y serait une bâtarde royale mise en scène à dessein, et dont la mère aurait été Isabeau de Bavière et le père Louis d'Orléans. Dans son livre La vérité sur Jeanne d'Arc en 1819, Caze développe cette thèse qui est généralement relayée par des monarchistes comme Jean Jacoby (Le secret de Jeanne, pucelle d'Orléansen 1932) pour qui le peuple ne serait pas en mesure de donner naissance à des héros.

Jeanne d'Arc est béatifiée le 18 avril 1909 et canonisée le 16 mai 1920. Sa fête religieuse est fixée au 30 mai, jour anniversaire de son martyre. Pie XI la proclame sainte patronne secondaire de la France en 1922.

C'est cependant à la plume alerte de l'historien Jules Michelet que l'on doit la transformation la plus radicale du personnage en 1841. Cette année-là en effet, il publie un livre, intitulé Jeanne d'Arc (en fait le Livre V de son Histoire de France), et fait entrer la jeune femme dans la catégorie des héros incarnant le peuple. Il appuie son argumentation sur les origines modestes de Jeanne, ses origines provinciales, son absence de culture savante, la naïveté de sa pratique religieuse, son bon sens qui empêche de la ranger dans le camp des illuminés, ses instants de doute et de faiblesse… En s'imposant à ses capitaines par son exemplarité, en réalisant l'unité autour de sa personne, Jeanne d'Arc est à l'origine, selon Michelet, d'une des étapes décisives de la construction de la France. Elle cristallise le sentiment national du peuple français et fait émerger le nationalisme. Sa vision de Jeanne fait un parallèle, troublant pour cet historien athée, avec le Christ. Jeanne se plie à sa mission dont elle sait qu'elle lui coûtera la vie.

Les socialistes revendiquent eux aussi cette approche de Jeanne d'Arc. Ainsi Lucien Herr, bibliothécaire de l'École normale supérieure, écrit dans Le Parti Ouvrier, sous le pseudonyme de Pierre Breton, le 14 mai 1890 un article dont le titre est Notre Jeanne d'Arc qui dénie à l'Église catholique romaine tout droit d'instaurer le culte de celle qu'elle a brûlé quelques siècles plus tôt (« Jeanne est des nôtres, elle est à nous ; et nous ne voulons pas qu'on y touche »). Charles Péguy, normalien et socialiste, ami de Lucien Herr, compose sa première Jeanne d'Arc en 1897 qui est dédiée « à toutes celles et à tous ceux qui seront morts de leur mort humaine pour l'établissement de la république socialiste universelle ». Péguy dans son livre, qui ne connaît guère de succès, choisit cependant, loin des critères de l'histoire positiviste, de privilégier la forme dramatique et de centrer son écriture sur la vie personnelle et la vie intérieure de Jeanne. Ainsi la vocation de Jeanne d'Arc ne doit rien aux « voix » mais plutôt à sa hantise du mal et de la révolte qu'il suscite en elle. La publication par le même auteur en 1910 de la pièce Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc signe le retour de Péguy à la foi catholique. Il ajoute à son précédent ouvrage des passages nombreux constitués pour l'essentiel de méditations, de prières et tirent l'œuvre vers le drame lyrique. Son livre suscite l'intérêt des milieux catholiques qui y voient le contrepoint idéal au livre d'Anatole France.
En effet en 1908 paraît Jeanne d'arc d'Anatole France. Cet ouvrage, écrit avec une mentalité strictement rationaliste, ne remet pas en cause les qualités humaines (courage, sincérité) de Jeanne, mais critique le manque de fiabilité des sources disponibles à l'époque et relativise la part d'évènements extraordinaires dans l'épopée. Il explique ainsi la délivrance d'Orléans par la faiblesse des effectifs anglais. En fait, Anatole France donne à Jeanne un rôle plus psychologique que militaire ; elle renforce le moral du camp français et jette le trouble chez les Anglais et Bourguignons. Les voix sont pour lui un simple phénomène d'hallucination. La conclusion de l'auteur enfin fait scandale. Selon lui, ces divers facteurs ont servi, à l'insu de Jeanne, à un complot clérical : une prétendue prophétie annonçant que le salut de la France passerait par une vierge aurait été mise en forme par le clergé pour servir la cause de l'Église. Moins polémique en 1910, dans L'armée nouvelle, Jean Jaurès rend lui-aussi hommage à Jeanne d'Arc.

Toutes ces querelles apparaissent vite assez vaines. Même si l'Église a le pouvoir de passer outre les considérations politiques, le procès en canonisation pâtit des relations tendues entre la France et le Saint-Siège au début du xxe siècle à cause de la loi de 1905 de séparation de l'Église et de l'État. Bien qu'une première étape soit franchie le 18 avril 1909 avec la béatification de Jeanne, il faut attendre la fin de la Première Guerre mondiale avec la « chambre bleu horizon » de 1920, composée de nombreux anciens combattants ayant connu la fraternisation des religieux et des laïcs dans les tranchées, orientée à droite, pour que les points de vue se rapprochent. Le 16 mai 1920, le pape Benoît XV, en présence de l'ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, Gabriel Hanotaux, canonise Jeanne d'Arc12. La chambre des députés le 24 juin 1920 adopte alors le projet du député (et écrivain) Maurice Barrès d'instituer une fête nationale de Jeanne d'Arc.

Certes d'autres voix à gauche gardent une sympathie pour le personnage (Jean Jaurès par exemple), mais l'affaire Thalamas, du nom de ce professeur qui en 1904 est muté du lycée Condorcet, à la suite de plaintes de parents, pour avoir tenu des propos critiques sur Jeanne d'Arc, va exacerber les tensions entre deux factions idéologiques qui s'opposent : laïque et nationaliste. La presse nationaliste en effet, menée par Henri Rochefort et Édouard Drumont, stigmatise l'enseignant et les ennemis de la France « de Cauchon à Thalamas ». Le quotidien L'Humanité s'étant moqué des manifestations devant la statue de Jeanne d'Arc, le poète nationaliste Paul Déroulède en exil à Saint-Sébastien, provoque Jean Jaurès en duel. Celui-ci, pourtant peu hostile au personnage de Jeanne d'Arc, accepte et prend le train pour l'Espagne. Finalement, le duel a lieu à Hendaye sans résultat. De 1909 à 1912, après de violents affrontements dans les rues, les Camelots du roi font de Jeanne d'Arc leur patronne et parviennent à imposer son hommage national dont les nationalistes, royalistes et catholiques maintiennent la tradition jusqu'à aujourd'hui.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Mythes_de_Jeanne_d%27Arc











Vaillant pendant ce temps-là...


Vaillant a 69 ans. Il est député de Paris depuis 16 ans sans discontinuer.












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