mercredi 10 juin 2015

1878 FONDATION DE LA LIGUE DE PRIZREN

Visite aux Archives départementales
du Cher (Bourges)

10 juin 1878
FONDATION DE LA LIGUE DE PRIZREN










Les Balkans avant le Congrès de Berlin (1878)









QUELQUE CHOSE


                                                                       sur :  REPUBLIQUE







Signé Vaillant





La cause de tous les peuples, de la liberté du monde, de l’émancipation du prolétariat, de la révolution, est intimement lié au sort de la République en France. 








10 juin 1878 : fondation de la Ligue de Prizren.



Même jour, autre année.

1861 : bataille de Big Bethel pendant la guerre de Sécession.
1864 : bataille de Brice's Crossroads (en) pendant la guerre de Sécession.









La Ligue de Prizren.
En 1877, les grandes puissances reconnaissent l'autonomie aux nationalités de l'Empire ottoman à l'exception des Albanais (Protocole de Londres). En 1878, après le Traité de San Stefano, la moitié des terres albanaise sont abandonnées par les Ottomans aux profit de pays voisins (le sud revient aux Grecs, le nord aux Serbes et l’est aux Bulgares).
Les Albanais se sentent en danger et sous la direction d'Abdyl Bey Frashëri et de plusieurs autres intellectuels, qui se réunissent en 1878 à Prizren, ils fondent le 10 juin la Ligue albanaise de Prizren. Cette Ligue avait pour but la réunification de tous les territoires albanais en un État. Malgré ses succès sur le plan militaire, la Ligue a finalement été écrasée par les grandes puissances européennes et par l'Empire ottoman.


En 1878, au Congrès de Berlin, la diplomatie européenne, et surtout britannique, impose aux États de la péninsule balkanique des frontières qui susciteront, notamment en Bulgarie, de profonds ressentiments.
L'objectif du Congrès de Berlin était de sauvegarder ce qui pouvait l'être d'un Empire ottoman faiblissant, donc dépendant des puissances occidentales, pour contrer le panslavisme, l'influence de la Russie et la "Megali Idea" grecque.
Jouant de la diversité ethnique des Balkans, le Congrès n'autorise que de petits États, faibles et rivaux. Aucun ne devait se développer au-delà d'une certaine limite ; chacun se trouvait enserré dans une nasse de liens diplomatiques et dynastiques, parfois opposés ; tous étaient liés aux grandes puissances européennes.
Le Congrès de Berlin inaugure ce processus de fragmentation politique que l'on a appelé la "balkanisation", qui débouche sur les Guerres balkaniques, contribuera au déclenchement de la Première Guerre mondiale, et servira plus tard de modèle à la dislocation de la Yougoslavie dans les années 1991-961.












 VISITE AUX ARCHIVES DEPARTEMENTALES 
DE BOURGES







Une fois de plus, nous avons reçu la confirmation que Vaillant fédère. Encore un lieu où il est bien accueilli, où il est véritablement comme chez lui.
Ce fut une matinée non seulement sympathique, mais extrêmement constructive. On ne saurait assez dire à quel point il est réjouissant de voir ce précieux ensemble de lettres et de documents répertorié, archivé, numérisé avec un tel professionnalisme, alors même que les documents en question sont nombreux, complexes, parfois fragiles.
Comme leur thématique est souvent variée, le plus rapide, si j’ose dire, c’est de traiter chaque document isolément, car il peut mener à différents sujets, il peut faire partir dans de nombreuses directions.
Alors chaque document a droit à sa précieuse chemise grise en papier épais neutre (PH=0). Ensuite le tout est rangé dans des dossiers protecteurs y compris contre les risques d’incendie.
Chaque document est aussi répertorié dans un classement informatique complexe qui dégage les dates, les lieux, les noms propres cités,…
On ne peut véritablement qu’être admiratif et plein de gratitude pour un travail aussi précis et aussi considérable.
Oui, Vaillant ne peut nulle part être mieux traité qu’ici : on peut donc  dormir sur ses deux oreilles.






                Xavier Laurent  
                      le directeur
  Yann Blanchard 
qui est aux petits soins 
pour le fonds Vaillant 
dont il a la charge.
                                  Roger Coulon,
 sans qui tout simplement
 on ne disposerait pas 
de ce précieux fonds Vaillant.


Un (tout petit) échantillon des documents possédés par M. Coulon. 

Propriété R. Coulon



Partie gauche de la photographie du groupe 
de la Fédération Socialiste du Centre 
au Congrès de Clermont-Ferrand le 25 juillet 1897.
Vaillant s'appuie sur l'épaule du participant qui tient ostensiblement Le Tocsin Populaire du Centre.
 Sur la bannière (tenue en haut de l'image): 
Liberté Egalité Solidarité.
Fédération Socialiste
Révolutionnaire du Centre
ADH. AU C.R.C.




C’’est significatif. Vaillant est dans les dossiers verticaux étiquetés :
tout l’étage du haut, et toute la moitié droite juste en-dessous.

Pendant le travail, les discussions continuent.
De quoi peuvent-ils bien parler, sinon de Vaillant...






Autres documents R. Coulon apportés ce jour-là : 




La belle écriture de Maurice Lachâtre dans une lettre à Vaillant demandant au Conseiller municipal de Paris qu'il prenne dans une de ses écoles une orpheline de la Commune. 




Maurice Lachâtre 
est le nom de plume de Maurice de la Châtre, éditeur français, né le 14 octobre 1814 à Issoudun, commune de l'Indre, et mort le 9 mars 1900 à Paris.

L'exil
Pendant le siège de 1870-1871, il collabore au journal Le Combat, fondé par Félix Pyat, puis au Vengeur. Après la chute de la Commune, il s’installe à Saint-Sébastien (Espagne) et commence l’édition de la traduction française du Capital de Karl Marx. Il se rend en Belgique, d'où il est expulsé et gagne alors la Suisse où il continue la publication du Manuel des confesseurs, ce qui lui vaut d’être condamné par contumace à Liège.
Retour à Paris
Gracié le 17 mai 1879, il revient à Paris, et publie en 1880 son Histoire de l'Inquisition, Capital et travail de Ferdinand Lassalle et 1848 de Victor Marouck. L’année suivante, il réédite son Nouveau Dictionnaire universel, précédé d’une lettre de Léon Cladel. Puis, il commence à collaborer avec Hector France, qui rédigera Les Mystères du monde, suite prévue par Eugène Sue aux Mystères du peuple.
Lachâtre se rapproche des anarchistes vers la fin de sa vie. Son tournant se concrétise par la publication, de 1894 à 1898, des trois tomes de son Dictionnaire-journal.




Lettre de Vaillant à son "fils spirituel" Jules-Louis Breton sur Engels (1892).
En fait, il s'agit d'un fonds Breton dans lequel presque toujours 
Vaillant est le destinataire, non l'auteur.





Jules-Louis Breton,
 né à Courrières (Pas-de-Calais) le 1er avril 1872 et mort à Meudon le2 août 1940, est un inventeur, organisateur de la recherche et homme politique français. Jules-Louis Breton était issu d'une famille bourgeoise. Son grand-père, son père et un de ses oncles se succédèrent à la mairie de Courrières à partir de 1848. Son oncle Jules Breton (1827-1906) fut un peintre réputé dont les œuvres sont exposées au musée d'Orsay (Le rappel des glaneuses), dans de nombreux musées nationaux (La bénédiction des blés en Artois) et aux États-Unis.

Jules-Louis Breton se lança dans le militantisme socialiste dès ses années d'étudiant. Il n'acheva pas son parcours universitaire, mais il fut un des initiateurs des premiers groupes estudiantins socialistes au Quartier latin dès 1893. Il fut emprisonné un an pour un article un peu vif contre le président Carnot au moment des attentats anarchistes. Disciple du "blanquiste" Édouard Vaillant (1840-1915), animateur du Comité révolutionnaire central, puis du Parti socialiste révolutionnaire, il fut choisi par son mentor pour prendre dès 1898 la succession d’Eugène Baudin comme député du Cher. 

Eugène Baudin
député et artiste vierzonnais.

Constamment réélu, jusqu'à son accès au Sénat en 1921, il devint un socialiste défenseur des réformes parlementaires et des alliances à gauche, proche de Jaurès, puis de Albert Thomas et Henri Sellier, mais aussi de Briand, Viviani et Painlevé. Au congrès de Toulouse (octobre 1908) il fut seul à s'abstenir sur la motion de synthèse présentée par Jaurès en faveur de "l'évolution révolutionnaire" et il s'éloigna sans trop de bruit de la SFIO en 1910. Il resta un homme de gauche, rationaliste et anticlérical, partisan de réformes sociales et éducatives, passionné par les recherches scientifiques et leurs applications.
Pendant la Grande Guerre, il dirigea le service des inventions et expériences techniques. Il fut sous-secrétaire d'État aux inventions intéressant la défense nationale (mise au point du char d'assaut) en 1916-1917 dans les gouvernements Briand, Ribot et Painlevé. En 1918, il lance un programme destiné à évaluer les potentialités de l'électroculture1. Il fut élu membre libre de l'Académie des sciences en 1920. Ministre de l'Hygiène, de l'Assistance et de la Prévoyance sociales en 1920-1921, il fut chargé de rapporter de nombreuses lois sociales.
Il créa en 1923 le Salon des arts ménagers où son fils continua son œuvre. Il resta sénateur du Cher jusqu'en 1930, et fut jusqu'en 1938 directeur de l'Office national des recherches scientifiques et industrielles et des inventions (ONRS aujourd'hui CNRS), président de la Commission supérieure des inventions et directeur de la Station nationale de recherches et expériences techniques, et donc l'homme essentiel de la politique publique de la recherche pendant presque tout l'entre-deux-guerres. Il affronta avec courage une grave maladie qui le paralysait progressivement, multipliant les inventions et procédés pour continuer à travailler avant de se laisser mourir désespéré par la défaite de 1940.




 Pour le site des archives, cliquez sur l'image.












Vaillant, pendant ce temps-là...


Vaillant est à Londres. Il a 38 ans.
Il est en contact avec Karl Marx et perfectionne sa connaissance du marxisme, même si, depuis le Congrès de La Haye de 1872, il s'est retiré de la première Internationale. Dans deux ans, il rentrera en France. 







La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.
(Vaillantitude)



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire