lundi 1 juin 2015

1885 VICTOR HUGO AU PANTHEON

CONCORDANCE DES TEMPS
Les conditions de travail

1er juin 1885
VICTOR HUGO AU PANTHEON














QUELQUE CHOSE


                                                         sur :  TRAVAILLEUR







Signé Vaillant





Nous voulons que, cessant d’être divisé en capitalistes et salariés, la nation ne soit plus formée que de travailleurs à qui revienne tout le produit de leur travail.








1er juin 1885 : Victor Hugo au Panthéon



Même jour, autre année.














Les funérailles de Victor-Hugo
Marc Bressant, grand prix du roman de l’Académie française, fait revivre cet événement


Moment historique, les funérailles de Victor Hugo, le 1er juin 1885, rassemblèrent deux millions de personnes de toutes parts. Les délégations de provinces de France et d’ailleurs se multiplièrent aux abords du chemin menant au Panthéon emprunté par le corbillard des pauvres dans lequel souhaitait reposer l’écrivain académicien. Marc Bressant, auteur du livre Les funérailles de Victor Hugo, raconte le souvenir vibrant de cette journée si particulière.

Les funérailles de Victor Hugo en 1885 restent la plus grande manifestation de tous les temps à Paris. Elles ont marqué le véritable baptême de la III è République et l'avènement de la laïcité en France. Victor Hugo meurt le vendredi 22 mai 1885 au début de l’après-midi. Pour la foule immense massée devant son domicile et qui suivait depuis plusieurs jours avec anxiété l’évolution de sa maladie, c’est la consternation. Les sénateurs et les députés décident que les obsèques seront nationales et que l'académicien sera inhumé au Panthéon qui est rendu pour la circonstance à une vocation civile. La date des funérailles est fixée au lundi 1er juin.


Marc Bressant, auteur du livre Les funérailles de Victor Hugo, fait revivre cette journée emblématique à travers les souvenirs de sa grand-mère Madeleine. « Tu te souviendras de cette journée et tu la raconteras à tes enfants et à ceux qui viendront après » ordonna son père à la petite Madeleine, huit ans. Bien des décennies plus tard, il nous raconte à son tour la cérémonie en témoin. Pour lui, aucun doute, il y était.



Un subtil va et vient entre les époques et entre les mémoires donne tout son relief au récit et permet au lecteur de se réapproprier cet événement fondateur. Ce fameux dimanche, la dépouille mortelle est déposée sous l’arc de triomphe dont l’ordonnancement a été confié à Charles Garnier, l’architecte de l’Opéra. Un crêpe noir le voile obliquement. Des cuirassiers à cheval veillent toute la nuit le catafalque immense, dressé en son centre et surmonté des initiales VH.

Ce sont deux millions de personnes qui convergent vers le lieu des obsèques.
Les témoins de cet événement savent qu’il est et demeurera unique
dans l’histoire.


Le cercueil de Victor Hugo est dans le caveau XXIV, rejoint par la suite par ceux d'Émile Zola en 1908 et d'Alexandre Dumas en 2002.




Quand Victor Hugo meurt le 22 mai 1885, un comité est chargé d'organiser les obsèques que le gouvernement décide nationales. Ce comité comprend d’illustres noms, comme Renan, Charles Garnier, Auguste Vacquerie, ami proche du défunt, et Michelin, président du conseil municipal de Paris, alors dominé par la gauche radicale. Il propose d’inhumer Hugo non pas au Père-Lachaise, mais au Panthéon. Depuis 1876, les républicains rêvaient d'en rétablir sa destination laïque. Mais le projet voté par la chambre, en 1881, avait été repoussé par le Sénat. Seule la célébrité de l’auteur des Misérables l’impose brutalement. Jules Grévy, président de la République, décide alors de rendre au Panthéon son statut de temple républicain.







CONCORDANCE DES TEMPS


Se tuer au travail, au sens propre

Actualité cinématographique








Actualité législative








A l'assemblée nationale
Burn-out : Benoît Hamon veut l'inscrire comme maladie professionnelle

Benoît Hamon, avec le soutien de 30 députés, présente à l'Assemblée Nationale trois amendements qui devraient permettre au burn-out d'être reconnu comme une maladie professionnelle.

Accompagner l'évolution du monde du travail
Ce sont trois amendements qui seront déposés par Benoît Hamon en compagnie de 30 autres députés afin de protéger les employés susceptibles d’être touchés par le burn-out. Selon l’ancien ministre de l’Education Nationale, interrogé par le quotidien Libération, si ce phénomène apparaît aujourd’hui, c’est « parce que les entreprises sont à la croisée de plusieurs bouleversements » .
Parmi eux, il est mis en avant « l’irruption des nouvelles technologies, la prise de pouvoir des actionnaires et les exigences court-termistes ». Le monde du travail évolue, c’est un fait, en revanche l’accompagnement des employés au sein même de l’entreprise doit lui-aussi se mettre au niveau.
Mais alors, que changerait la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle ? Actuellement, une personne victime de burn-out est considéré en dépression nerveuse et pris en charge par le régime général de la Sécurité Sociale. Si le burn-out était reconnu comme maladie professionnelle, l'employé serait pris en charge par la branche professionnelle, financée à 97 % par les cotisations des entreprises. Une opportunité pour l'Assurance maladie d’alléger certaines dépenses. L’un des objectifs premiers est donc ici de faire prendre conscience aux entreprises du rôle qu’elles ont à jouer, et ce, même si cela signifie les « frapper au porte-monnaie », comme le rappelait Benoît Hamon ce matin sur l' antenne de France Info.
Reste que, la définition même de burn-out reste encore assez floue. Benoît Hamon ne souhaite pas mélanger le burn-out lié au travail et celui lié à un épuisement général, le plus souvent provoqué par de nombreux facteurs extérieurs.  
«Il faut avancer sur cette définition, sur laquelle patronat et syndicats ne parviennent pas à s’entendre. » Nul doute que les discussions parlementaires auront pour but de créer un cadre strict et précis afin de mieux appréhender la maladie.

3 millions d'employés concernés en France
En 2013, seuls 239 patients ont vu leur pathologie reconnue après le dépôt d’un dossier au comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles, une démarche fastidieuse et rarement couronnée de succès. La reconnaissance en tant que tel par l’Assemblée Nationale faciliterait grandement les choses pour les personnes atteintes, qui seraient considérées de facto comme patients à prendre en charge.
En France, près de 3 millions de salariés sont menacés par l’épuisement professionnel. Tout récemment, le cabinet Technologia publiait un rapport concernant les professions les plus touchées par le burn-out. Si les agriculteurs sont bien plus enclins que les autres à subir l’épuisement professionnel, les employés sont également bien placés dans ce classement.



Avec Vaillant






Nous sommes le 11 mars 1912. 

Voilà Vaillant qui monte à la tribune de la Chambre des députés.  
Il a derrière lui une longue expérience de près de trente ans de responsable de ce qui fut, quand il y fut élu, le quartier le plus défavorisé de Paris, le Père-Lachaise, dans le 20e arrondissement. Pendant près de dix ans, en tant que conseiller municipal, pendant près de vingt ans ensuite, en tant que député, il a amélioré autant qu’il était possible, et même au-delà vu le contexte de l’époque, les conditions de vie et de travail des habitants, s’occupant aussi bien des questions de voirie et d’assainissement que de la législation ouvrière, en passant par les problèmes de santé. Sachant à qui il s’adresse, en bon stratège de l’argumentation, il va plaider pour une amélioration des conditions de travail en montrant que les conditions actuelles sont préjudiciables aux intérêts des employeurs eux-mêmes.


Il ne s'agit plus seulement de rechercher les conditions de la productivité qui s'accordent et s'équilibrent avec le respect des forces organiques de l'ouvrier, il s'agit de considérer cet ouvrier non seulement en tant que simple agent de travail, mais en tant que moteur humain, que personne humaine, devant agir, se mouvoir dans les conditions qu'on peut demander à un organisme, et de telle façon que cet organisme ne soit ni altéré, ni endommagé, qu'il soit au contraire favorisé dans son développement et sa santé.
Eh bien, pour employer ce moteur, et pour l'employer de façon humaine, il faut connaître les conditions physiologiques du travail. Or, le moteur humain se distingue d'un autre moteur en ce sens que, par son fonctionnement même, il modifie le mode de son activité. Il se fatigue et il ressent cette fatigue. Il est caractérisé par ce fait qu'au fur et à mesure qu'il travaille, son aptitude au travail diminue, et cette aptitude au travail peut arriver, la fatigue survenant, à devenir tellement réduite que c'est une loi propre à l'organisme d'échapper à cette fatigue par une réduction spontanée ou une cessation de l'effort.
Mais, il faut considérer que ce n'est pas dans ces conditions-là et spontanément que l'ouvrier peut échapper à l'effort qui le tue. Il faut que ce soit par les conditions du travail qu'il aura obtenues. Et c'est pour cela que nous poursuivons la réduction de durée et d'intensité du travail et voulons l'inscrire dans la loi.
En effet, messieurs, toutes les fois qu'un muscle travaille, qu'un appareil musculaire est en fonction, il y a suractivité des réactions chimiques internes. Cette suractivité, produite par le travail, se manifeste physiologiquement par une prédominance des phénomènes de désassimilation sur ceux d'assimilation qui, dans le muscle, donnent lieu au phénomène et à la sensation de fatigue. Si le travail continue, les déchets augmentent, et, le repos ne survenant pas, ils sont, par le courant circulatoire, répandus dans l'organisme. Ce n'est plus une fatigue locale qu'éprouvé l'ouvrier, c'est une fatigue générale.
Supposons qu'au lieu de trouver dans le repos le moyen de neutraliser et d'éliminer ces déchets organiques, l'ouvrier continue à travailler. La fatigue, les déchets s'accumulent et amènent un état de surmenage qui peut se terminer par la maladie et par la mort. Ce sont ces conditions dont il faut tenir compte. Il ne faut pas que la fatigue dépasse une certaine limite, et ici, nous sommes amenés à rechercher quelle est cette limite physiologique qui ne doit jamais être dépassée.
Nous pouvons dire qu'il y a une limite physiologique absolue qui, à aucun prix ne doit être dépassée, si l'on veut éviter l'entrée dans l'organisme d'une fatigue productrice de morbidité ne pouvant pas être réparée dans les conditions normales. (Très très bien! à l’extrême gauche et sur divers bancs.)
La limite physiologique absolue est celle où commence, dans une journée de travail, une fatigue qui ne pourrait pas être réparée, éliminée par le repos de la nuit. Dans ce cas, sa fatigue n'étant pas réparée par le repos de la nuit, l'ouvrier commencerait, déjà fatigué, son travail le lendemain, et l'accumulation de fatigue se produirait. Si les conditions du travail n'étaient pas changées, cette fatigue deviendrait telle, que lorsque arriverait le jour du repos hebdomadaire ce repos ne pourrait la réparer qu'en partie. La fatigue s'accumulant de semaine en semaine, l'ouvrier arriverait à un état de dépression, d'absence de résistance qui en ferait la proie de toute espèce d'affection contagieuse ou autre. Ceci est indubitable.
Le fait même qu'il ne faut pas dépasser cette limite physiologique absolue dont je parle montre qu'il est de toute prudence, de toute nécessité, au point de vue de l'hygiène, de ne jamais dépasser la limite hygiénique qui est fort en deçà de ce maximum absolu. (Applaudissements à l'extrême gauche.)

Il y a à la vitesse des mouvements du travail une limite qu'il ne faut pas dépasser.
C'est ainsi que Maggiora en Italie et Richet et Broca en France ont montré dans quelles conditions, grâce à un rythme normal, à des intervalles de repos séparant les mouvements successifs» le muscle était capable de produire une quantité de travail beaucoup plus grande qu'il n'en donne si, sa fatigue croissant, ces intervalles de repos se réduisent, disparaissent. Le travail peut donc être réglé de telle façon que le moteur humain puisse donner son maximum d'énergie, son maximum d'effet et de rendement, sans pour cela se détériorer en rien. Mais il importe de ne pas aller jusque-là. (Très bien! Très bien! à l'extrême gauche.)
Cette condition de détérioration par la fatigue, et de morbidité du moteur humain est pour nous la question principale et nous oblige à réduire le travail en durée et intensité dans les limites imposées par l'hygiène.
Non seulement il y a un rapport d'équilibre qui permettrait un plus grand rendement avec un emploi plus ménager des forces ouvrières, mais nous disons que cet emploi ménager de l'organisme ouvrier et des forces ouvrières poussé jusqu'au respect de leur intégrité, est pour nous la réforme capitale. C'est celle que nous voulons réaliser, parce que l'ouvrier est un homme et qu'il a le droit de protester, de se rebeller contre toute tentative d'homicide, fût-elle sous forme de travail pour le profit de son patron. (Très bien! Très bien! à l’extrême gauche.)
J'ai dit que les repos sont indiqués à certaines heures. Il y a eu des déterminations industrielles de ces indications. Ainsi, un repos qui a lieu dans une journée de huit heures, après les deux premières heures de la matinée et avant les deux dernières - et même pour l'après-midi - ce repos ne fût-il que de vingt-minutes ou d'une demi-heure, suffit à réduire en grande partie la fatigue des deux premières heures.
Au milieu de la journée, le repos d'une heure et demie est insuffisant... Il faut un repos de deux heures à midi pour couper la journée.
Ainsi, en grande partie, la fatigue disparaît et, dans ces conditions, le tableau change complètement. L'ouvrier, au lieu de revenir fatigué à son travail, au commencement de l'après-midi arrive dispos, en possession de sa force, il donne une meilleure production et fait du bon travail. Il n'est pas obligé de réduire spontanément sa production pour diminuer sa fatigue. (Très bien! Très bien! à l’extrême gauche.) Et quand il arrive, après une journée ainsi établie, à la nuit, il est peu ou point sensiblement fatigué, et le repos de la nuit efface toutes ses traces de fatigue et lui restitue, pour le travail du lendemain, l'intégrité de sa force.
Voilà les conditions hygiéniques qu'il faut établir. Loin de réduire la productivité, elles la maintiennent au moins, si elles ne l'augmentent pas. Et si ces conditions étaient réalisées, non pas individuellement, mais d'une manière générale, le travail national total serait augmenté dans des proportions considérables. (Applaudissements à l’extrême gauche.)



L'Assemblée nationale



1er juin 1885 : Victor Hugo au Panthéon

Vaillant, pendant ce temps-là...


Vaillant a 45 ans. Il est conseiller municipal depuis 1 an. Et Boulanger ne le séduit pas du tout, tant s’en faut. Il voit en lui un personnage dangereux, un fauteur de guerre, un ennemi de la République et du prolétariat. Comme Bismarck, mais évidemment d’un tout autre point de vue, il redoute une dictature militaire en France. Tout comme Félix Pyat, autre Vierzonnais et autre Communard.






La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.
(Vaillantitude)



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire