dimanche 30 août 2020

ACTUALITÉ DE 1870 : LIBÉRATION

         

 GAMBETTA RÉCUPÉRÉ, 

une concordance des temps « fake news ».

  



             











 


S’il s’abstient de reprendre à son compte le mot «ensauvagement», Emmanuel Macron partage apparemment sans réserve le diagnostic alarmant de son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. «Je ne vais pas faire de commentaire lexical. Moi, je parlerais d’une banalisation de la violence» a-t-il expliqué vendredi soir, devant plusieurs dizaines de journalistes de l’Association de la presse présidentielle réunis pour la circonstance dans un restaurant parisien. Le chef de l’Etat est revenu avec insistance tout au long de cet entretien de près de deux heures, sur la nécessaire restauration de «l’ordre républicain». Il se défend d’avoir découvert le sujet ces dernières semaines sous la pression des oppositions de droite et d’extrême droite qui dénoncent un bilan jugé catastrophique. Ce vendredi encore, le président LR du Sénat Gérard Larcher parlait sur LCI d’un «sentiment d’impuissance» et d’un «recul de l’Etat de droit».


Macron revendique d’avoir identifié le sujet dès le début de son quinquennat, ce qui l’a conduit à «réinvestir dans des moyens humains» pour la police et la gendarmerie (environ 10 000 embauches policières et gendarmes depuis le début de son quinquennat). Il y ajoute, en cette rentrée, des moyens pour la Justice avec des embauches de juges et de greffiers «partout où c’est nécessaire». «Quand un délinquant est appelé devant le juge six ou huit mois (après les faits qui lui sont reprochés), et qu’il purge sa peine douze ou dix-huit mois après, ça n’a aucune vertu et, pour la victime, c’est insupportable», a-t-il constaté. Le chef de l’Etat s’étonne que ceux qui dénoncent ses insuffisances «sont ceux qui ont réduit les moyens de la police et de la gendarmerie», visant implicitement les baisses d’effectifs pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

«Cocktail de problèmes»
Emmanuel Macron dit toutefois constater, lui aussi, que la situation s’est «durcie», que «quelque chose se passe dans notre société qui sans doute s’est accélérée à la sortie du confinement». Outre un «cocktail de problèmes» d’éducation et d’intégration, il pointe un «changement anthropologique» qui trouverait son origine dans la banalisation de la violence sur les réseaux sociaux. Reprenant une analyse qu’il a souvent formulée au plus fort de la révolte des gilets jaunes, il dénonce l’avènement d’une «société du commentaire permanent». Il décrit un phénomène «d’horizontalisation» fait de paroles qui «s’entrechoquent» et qui sont toutes placées au même niveau, conduisant à «une délégitimation des autorités légitimes».

Convoquant, comme souvent, son «cher» Paul Ricœur, Macron estime que l’on est face à une «crise de l’autorité» à laquelle il conviendrait de répondre par une «rééducation» sur ce qu’est «l’autorité légitime, celle qui, en démocratie, procède de l’élection». Le défi de cette rentrée ne serait donc pas seulement de surmonter les crises sanitaires et économiques. Au plan de relance qui sera présenté jeudi prochain, le chef de l’Etat prétend associer un plan de restauration du pacte républicain. Il a annoncé qu’il s’exprimerait publiquement sur le sujet vendredi prochain, à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de la République (la IIIe) par Gambetta, le 4 septembre 1870.

Alain Auffray








Non-dits assourdissants

Et si le problème n’était pas seulement une répression accrue, judiciaire et policière ? 
Quid de l’adhésion à une politique qui casse les acquis sociaux, le code du travail, les retraites, les services publiques (la santé !...) et quid de la répression qui frappe surtout ceux qui contestent cette politique (gilets jaunes) ? Comme dans l’affaire Dreyfus, la question ne sera évidemment pas posée.

Et si la république du 4 septembre 1870 ne se résumait pas à une proclamation par Gambetta ?
Mais si elle se caractérisait au contraire par la direction effective de personnages bien moins reluisants, qui l’ont vite désavoué, le  héros Gambetta, au point de le traiter de dictateur parce qu’il voulait faire acte de résistance, au point de le pousser bien vite à la démission. 
Gouvernement de défense nationale selon la com de l’époque ? Gouvernement de défection nationale, corrige Marx. 
Le président de ce gouvernement, le chef du pouvoir exécutif, est Trochu - participe passé du verbe trop choir, canon ayant un peu trop de recul, (Victor Hugo). 
Il est assisté des autres « Jules ». 
Simon propagandiste éhonté de Thiers « libérateur du territoire ».
Ferry dont le surnom fut Famine avant d’être Tonkin. 
Favre, Tartuffe qui capitule en pleurnichant devant Bismarck et qui médiatise à outrance ses larmes de crocodile. 

Et enfin Adolphe ( !)Thiers vint, le sinistre Thiers dont on cache aujourd’hui les statues honteuses et dont on débaptise à tour de bras ses rues, places et avenues. 
Lui succède Patrice de Mac Mahon, comte de Mac Mahon et premier duc de Magenta, roi de la répression sauvage de la Commune (le mot ensauvagement est ici parfaitement approprié), ce comte de Mac Mahon devenu président de la République après Thiers, donc, avec une conviction officielle… de monarchiste légitimiste. 


Les dirigeants de la République du 4 septembre habillent Gambetta pour l’hiver de l’histoire.

Comment les présidents Trochu et Thiers apprécient leur « ami » Gambetta défenseur de la patrie (comment en vérité ils dégonflent à grands coups d’épingles le ballon héroïque des images d’Epinal qui illustrent nos livres d’histoire « républicains ») :

Le trop chu général Trochu lui reproche « d'avoir voulu faire prédominer ses passions politiques dans les questions où elles n'auraient pas dû trouver place, par exemple dans la défense du pays réduit aux dernières extrémités ».

Thiers sur Gambetta :
Le sinistre Thiers, le 8 juin 1871, devant l'Assemblée nationale, accuse et insulte : « Ils se sont trompés, gravement trompés : ils ont prolongé la défense au-delà de toute raison.[...] Nous étions tous révoltés, je l'étais comme vous tous contre cette politique de fous furieux qui mettaient la France dans le plus grand péril ».

Vous avez dit autorité ? Parlez donc d’abord d’adhésion. 

Pas étonnant pourtant : c’est le même Macron qui disait qu’à l’époque la République s’était réfugiée à Versailles… où siégeait une assemblée monarchiste.

Libération l’a oublié, ou ne connaît pas l’histoire ? 
Il n’a retenu que Gambetta (paria de ses ex-amis « républicains »), et ne connaît (ne veut connaître ?) ni Trochu (président, pourtant, lui, de ce gouvernement, mais méprisé par Victor Hugo, grand écrivain national figure tutélaire de cette même troisième république du 4 septembre… mais plus tard) ni Thiers, l’infâme Foutriquet Roi des capitulards (quelques-uns seulement de ses surnoms flatteurs). 
On se demande bien pourquoi…

Un rêve « républicain » ?

Car Thiers les avait, lui, les moyens d’exercer la violence légitime issue des élections. L’armée tout entière, vaincue par les Prussiens, et qui se venge sauvagement de ses humiliations sur les opposants au régime en place. Trente mille morts, voilà qui vous calme une opposition en une semaine. Un record pas près d’être battu (du moins espérons-le). C’est plus qu’une poignée de décès, que quelques dizaines d’éborgnés et mutilés de multiples manières, que quelques centaines d’incarcérés en comparution immédiate… On avait des tribunaux militaires autrement expéditifs et performants en ce temps-là. Et on avait aussi une Nouvelle-Calédonie qui n’embêtait personne avec ses indépendances et ses autonomies. Un bagne, un point c’est tout. C’est d’ailleurs là qu’échouera Henri Rochefort qui fut au départ lui aussi membre de de gouvernement du 4 septembre, ce gouvernement « républicain » qui fera donc bagnard l’un de ses membres fondateurs et qui déplorera vivement son évasion. 

Ah bon, il n’y avait pas que Gambetta ? Eh non, et pour lui ça n’a pas duré longtemps. Mais il est encore utile à certains, Gambetta, pourvu qu’on n’entre pas trop dans les détails.

Inutile de préciser que vous n’êtes pas près de trouver une analyse de ce type dans un billet de Libération : analyse trop soucieuse de vérité historique, sans doute.


En lien sur ce blog :

La versaillaise contre la sociale, les deux Républiques antagonistes.  

PORTRAIT DE MACRON EN ADOLPHE THIERS par Christophe Barbier

RÉPRESSION JUSTI/POLI (CIÈRE/TIQUE) Georges Durupt, ce mémorable emblème.

14 JUILLET République et Commune de Paris

LA RÉPUBLIQUE À VERSAILLES, VRAIMENT ? L'Histoire macronisée…


 



(Notre logo: le fond, symboliquement les pierres d'un mur, n'est rien d'autre que le mur du cimétière de Vierzon-Ville où repose Edouard Vaillant.)










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Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté. 



Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 



N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : 

Et bien entendu le dérivé "




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L'EDITEUR







LES POINTS DE VENTE LOCAUX


18

Vierzon 

 Maison de la presse Catinaud (9 rue Voltaire)
(hélas fermé depuis le 21 juillet, malgré un grand soutien local, dont le nôtre)


 Espace culturel Leclerc  (48 avenue de la République)




 Presse tabac Mongeot(4 rue du Mouton)

Désormais dernière Maison de la presse à Vierzon

Photo:

Bourges 

 La Poterne (41 rue Moyenne)



 Point Virgule (46 rue d'Auron)



Cultura Saint-Doulchard
(mystérieusement exclu depuis 2016)


 Centre commercial Carrefour Bourges (Chaussée de la Chappe)

Référencement national - partout en France - dans les magasins Carrefour.
(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).













Henrichemont 

 Maison de la Presse "Le Jardin des Fées"(10 place Henri IV)








36

Châteauroux 

 Cultura Saint-Maur (Zone Commerciale Cap Sud, 10 Boulevard du Franc)





Aussi recommandés et également présents, le dictionnaire berrichon de Michel Pinglaut, le "Edouard Vaillant" de Gilles Candar, le "La face cachée de la Commune" d'Hélène Lewandowski. 





Issoudun 


 Centre commercial Leclerc(Rue de la Limoise)





Il y a aussi le livre sur le berrichon de notre président Michel Pinglaut 


COMPTES-RENDUS DU LIVRE


11 3 16 

29 2 16

1 11 15 

20 10 15 

28 08 15 




DOSSIER DE PRESSE





La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.



                                                                                                              (Vaillantitude)







La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 

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