15 février 1885
MORT DE VALLES
sur : CRI
Signé Vaillant
Le cri de tous ceux qui, à toutes les époques de l'histoire,
indignés, irrités des misères du passé, meurtris par les malheurs du présent,
se tournaient pleins d'aspirations et d'espoir vers l'avenir a toujours été :
En avant! en marche sur le chemin du progrès et de la délivrance!
Jules Vallès, journaliste, membre de la Commune, propagandiste libertaire et écrivain français (° 11 juin 1832).
Même jour, autre année.
1894 :
la France et
l'Allemagne signent
un accord sur le tracé des frontières entre le Congo et
le Cameroun.
1914 (Londres) :
les suffragettes radicalisent
leurs actions : Emmeline Pankhurst est libéré après avoir
entamé une grève de la faim et de la soif, tandis que Mary
Richardson reste en prison, où elle est nourrie de force.
Vallès meurt (en février) d’une crise de diabète au 77
boulevard Saint-Michel, domicile de Séverine et du docteur Guebhardt.
« 15 février 1885. Vallès repose sur le lit blanc. Les portes de la chambre mortuaire ont été ouvertes. L'escalier est plein de monde. Au pied du lit, on a disposé de grosses touffes d'immortelles rouges que Séverine distribuera en souvenir de lui, aux citoyens en redingote ou bourgeron venus saluer un dernier coup l'écrivain révolutionnaire.
Deux ouvriers ont déposé dans l'antichambre leurs trousses pleines d'outils. Ils entrent, la casquette à la main, et leurs yeux sont remplis de larmes. Ils tirent de dessous leur blouse un petit bouquet qu'ils posent, timidement, à côté des fleurs somptueuses; mais Séverine va mettre le petit bouquet à la place d'honneur: entre les mains, si blanches, de Vallès. Les deux compagnons éclatent en sanglots: «Ah! citoyenne...»
Une vieille en bonnet s'avance: «Savez-vous, dit-elle à Séverine, qu'il m'a donné un drapeau à tenir, le 26 mars 1871, jour de la proclamation de la Commune?»
[…] Et l'on entend la grande rumeur du peuple de Paris, en bas, qui se prépare à faire au Réfractaire les funérailles d'un roi.
Le lendemain, Eugène Pottier publiait sa chanson, dans Le Cri du Peuple:
« 15 février 1885. Vallès repose sur le lit blanc. Les portes de la chambre mortuaire ont été ouvertes. L'escalier est plein de monde. Au pied du lit, on a disposé de grosses touffes d'immortelles rouges que Séverine distribuera en souvenir de lui, aux citoyens en redingote ou bourgeron venus saluer un dernier coup l'écrivain révolutionnaire.
Deux ouvriers ont déposé dans l'antichambre leurs trousses pleines d'outils. Ils entrent, la casquette à la main, et leurs yeux sont remplis de larmes. Ils tirent de dessous leur blouse un petit bouquet qu'ils posent, timidement, à côté des fleurs somptueuses; mais Séverine va mettre le petit bouquet à la place d'honneur: entre les mains, si blanches, de Vallès. Les deux compagnons éclatent en sanglots: «Ah! citoyenne...»
Une vieille en bonnet s'avance: «Savez-vous, dit-elle à Séverine, qu'il m'a donné un drapeau à tenir, le 26 mars 1871, jour de la proclamation de la Commune?»
[…] Et l'on entend la grande rumeur du peuple de Paris, en bas, qui se prépare à faire au Réfractaire les funérailles d'un roi.
Le lendemain, Eugène Pottier publiait sa chanson, dans Le Cri du Peuple:
Et cent mille hommes réveillés
Accompagnent au cimetière
Le Candidat de la Misère
Le Député des Fusillés.
Vaillant, pendant ce temps-là...
Vaillant a 45 ans. Il est conseiller municipal depuis 1 an. Et Boulanger ne le séduit pas du tout, tant s’en faut. Il voit en lui un personnage dangereux, un fauteur de guerre, un ennemi de la République et du prolétariat. Comme Bismarck, mais évidemment d’un tout autre point de vue, il redoute une dictature militaire en France. Tout comme Félix Pyat, autre Vierzonnais et autre Communard.
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